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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur le livre des Psaumes. Aujourd’hui, nous allons étudier ensemble le Psaume 7. Commençons par son titre : « Complainte de David chantée à l’Éternel au sujet de Cush, le Benjaminite. »
Il est difficile de relier l'occasion précise du psaume à un événement relaté dans les livres historiques de l'Ancien Testament ; il pourrait s'agir d'une allusion aux accusations de Shimeï contre David qui nous est rapportée dans le deuxième livre de Samuel, au chapitre 16, ou encore aux calomnies du roi Saül contre David. On ne sait rien de Cush ; mais la rébellion d'Absalom révéla que Benjamin, la tribu de Saül, comptait des ennemis acharnés de David qui proféraient des mensonges sur David. Il est probable que ce Cusch, un Benjamite, était simplement un autre partisan de Saül contre David. Le psaume est une supplication qui contient à la fois le cri d'angoisse de David et son cri de confiance en la délivrance divine. Lorsque David fut attaqué par Cush le Benjamite, il ne pouvait compter que sur Dieu. Tout autre soutien avait disparu, mais il n'en avait pas besoin.
Ce psaume explique comment se réfugier en Dieu lorsqu'on se sent persécuté, surtout par les paroles des autres. Pourquoi croient-ils ces choses à mon sujet ? Si cela vous est déjà arrivé, si cela vous arrive en ce moment, ce psaume explique ce que vous devez faire lorsque vous faites face à des critiques mensongères. Il dit d'abord : « Reconnais que Dieu est le seul qui puisse te sauver. » Voici ce que dit David aux versets 2 et 3 : « Éternel, mon Dieu, je cherche refuge en toi : sauve-moi de tous mes persécuteurs et délivre-moi, sinon ils vont me déchirer comme un lion, ils vont me dévorer, sans personne pour me délivrer. »
Parfois, la force de Dieu se manifeste lorsqu'elle nous aide à traverser une épreuve. D'autres fois, elle se manifeste lorsqu'elle nous en délivre. David était persuadé que Dieu voulait le délivrer de cette épreuve. Être calomnié est une épreuve sévère. Il semble probable que Cush le Benjamite ait accusé David auprès de Saül de conspiration contre son autorité royale. David sait que ce n’est pas en se justifiant par des paroles et de solides arguments qu’il pourra surmonter son épreuve et il s’en remet à Dieu. Il sait que le secours ne peut venir que de lui.
David croyait que les conséquences seraient graves s'il n'était pas délivré de ces ennemis féroces. Cette compréhension a donné à David un sentiment d'urgence dans la prière. Dieu permet parfois des circonstances difficiles, qui éveilleront en nous cette urgence. David savait aussi ce que c'était que de vaincre un lion. L’image du lion est courante dans les psaumes attribués à David, et est, en tout cas, naturelle dans la bouche d'un roi berger qui avait pris un lion par la crinière.
David réfléchit à sa situation et n’hésite pas à se remettre en question. Voici ce qu’il dit aux verset 4 à 6 : « Éternel, mon Dieu, si j’ai fait cela, si mes mains ont commis l’injustice, si j’ai rendu le mal à celui qui était en paix avec moi, si j’ai dépouillé celui qui s’opposait à moi sans raison, que l’ennemi me poursuive et m’atteigne, qu’il me terrasse et traîne ma gloire dans la poussière ! »
David savait que ses ennemis aspiraient à sa défaite. Il était si sûr de sa justice, comparé à ses adversaires, qu'il était prêt à se soumettre à leurs désirs s'ils avaient raison. Le psaume nous apprend la nature des accusations portées contre David : il se serait approprié un butin qui revenait légitimement au roi ; il aurait rendu le mal pour le bien ; et il aurait perçu un tribut en échange de quelque générosité.
Bien que David s'exprime comme nous ne le ferions peut-être pas, ses paroles ne signifient pas qu'il est parfait, mais seulement qu'il est innocent du crime dont il était accusé… La question n'est pas de savoir si David était moralement parfait, mais s'il était innocent de cette calomnie particulière. David savait qu’il était innocent, mais il s’en ai remis au jugement de Dieu, car c’est son jugement qui compte et il sera définitif. Aux versets 7 à 11, David déclare : « Lève-toi, Éternel, dans ta colère, dresse-toi contre la fureur de mes adversaires, réveille-toi pour me secourir, toi qui établis le droit ! Que l’assemblée des peuples vienne t’entourer, reviens dominer sur elle dans les hauteurs ! L’Éternel exerce son jugement sur les peuples : juge-moi, Éternel, conformément à ma justice et à mon intégrité ! Mets un terme aux méfaits des méchants et affermis le juste, toi qui examines les cœurs et les reins, Dieu juste ! Mon bouclier est auprès de Dieu : il sauve ceux dont le cœur est droit. »
David croyait que Dieu pouvait être animé par la colère. Il croyait également que Dieu était ou serait en colère en sa faveur plutôt que contre lui. C'est une erreur de croire que Dieu est sans émotions. Parce qu'il est Dieu, nous pouvons dire qu’il ne les exprime pas exactement comme nous, mais nous sommes créés à son image, et il est bien de savoir que Dieu n’est pas un être distant, froid et dépourvu de sentiments quels qu’il soient, bien au contraire. Pourtant, c'est aussi une erreur de supposer que les sentiments de Dieu sont toujours en notre faveur ou soutiennent notre opinion. De nombreux fanatiques dangereux ont été inspirés à tort par l'assurance erronée que Dieu était pour eux alors qu'il ne l'était pas.
David croyait que Dieu était pour lui et sa cause ; pourtant, il ne gardait pas cette croyance passivement. Il savait aussi qu’il était dans une situation très désavantageuse face à ses ennemis et qu’il devait compter sur la défense qui vient de Dieu. Il priait activement pour que s'accomplisse ce qu'il croyait être la volonté de Dieu.
La prière de David pour sa protection et sa justification n'était fondamentalement pas égoïste. Il savait que son destin était intimement lié au bien-être du peuple de Dieu. C'était en grande partie pour le bien de son peuple qu’il priait Dieu avec ferveur. Il en va de même pour nous croyants ; lorsque nous sommes oppressés et faisons face à l’adversité, pensons à ceux qui nous entourent et subissent les conséquences de la méchanceté des autres.
Par son attitude humble, David a été protégé de la présomption. Il a sincèrement réclamé le jugement et la correction de Dieu. En effet, il disait en quelque sorte : « Seigneur, dans la mesure où je suis juste devant toi, bénis-moi et protège-moi de mes ennemis. » Lorsque David aspirait à la justice, ce n’était pas qu’il désirait un jugement ultime et parfait devant Dieu ; il recherchait la justice terrestre, une justice entre lui et son faux accusateur. Cela révèle davantage le cœur de la prière de David. Plus que tout, il priait pour que Dieu soit juste. David ne priait pas pour obtenir un favoritisme particulier auprès de Dieu ; il priait pour que Dieu soit juste, et il sondait son propre cœur pour l'aider à se mettre en règle devant Dieu. Il priait aussi au-delà de ses propres besoins personnels.
L'appel de David à l'épreuve divine l'a amené à réfléchir à la justice de Dieu. Il a énoncé ce principe fondamental : Dieu est un juste juge, comme les versets 12 à 14 l’attestent : « Dieu est un juste juge, un Dieu qui fait chaque jour sentir sa colère. Si le méchant ne revient pas à lui, il aiguise son épée, il bande son arc, et il vise ; il dirige sur lui des traits meurtriers, il rend ses flèches brûlantes. »
C'est une vérité sur Dieu, communément et dangereusement rejetée. Beaucoup s'attendent à se tenir un jour devant un Dieu d'un grand amour, d'une grande miséricorde, d'une grande chaleur et d'une grande générosité. Ils n'imaginent jamais qu'ils se tiendront devant un Dieu parfaitement juste et incapable d'ignorer le péché. La justice de Dieu est facile à comprendre si on la compare simplement à ce que nous attendons d'un juge terrestre. Nous ne pensons pas qu'il soit juste ou bon qu'un juge humain excuse le crime au nom de la compassion ; nous attendons des juges qu'ils soient justes. Pourtant, nombreux sont ceux qui sont absolument convaincus que Dieu sera un juge injuste au Jour du Jugement. Ils en sont tellement convaincus qu'ils comptent à tort sur cette idée pour leur salut. David connaissait la vérité : Dieu est un juge juste.
David a considéré aussi la promptitude de Dieu à juger le pécheur. Il a vu l'épée aiguisée et l'arc tendu. Dieu étant si prompt à juger, le pécheur ne devrait jamais présumer qu'il retardera son jugement. Lorsque Dieu retarde son jugement par bonté, beaucoup commettent une erreur fatale. Ils pensent que cette bonté signifie que Dieu ne se soucie pas de justice. Il faut plutôt se demander : « Pourquoi Dieu retient-il l'application immédiate de la justice ?» Est-ce parce que : le pécheur n'est pas réellement coupable ? La Loi n'est pas vraiment claire ? L'humanité, en réalité, mérite-t-elle vraiment une telle miséricorde ? Dieu n'est-il pas vraiment assez puissant pour faire justice ? Dieu n'est-il pas vraiment juste ?
En fait, rien de tout cela n'est vrai. Au contraire, l'épée est aiguisée et l'arc bandé. La seule chose qui empêche le jugement immédiat de Dieu contre le pécheur est sa bonté imméritée, lui accordant un délai inconnu pour se repentir. Une telle bonté ne doit jamais être présumée. La véritable raison de tout retard apparent dans le jugement de Dieu réside dans cette parole profonde : « Si le méchant ne revient pas à lui ». Dans sa grande bonté, Dieu attend que le pécheur revienne en arrière et se repente. Ce retard apparent est une expression de l'amour de Dieu pour le pécheur.
Mais il ne faut pas s’y tromper, la puissante imagerie poétique de ces versets communique la sévérité du jugement de Dieu, offrant, espérons-le, une autre incitation à la repentance.
Il est clair en tout cas que la justice de Dieu prévaudra, comme nous le lisons aux versets 15 à 17 : « Le méchant prépare le mal, il conçoit la misère et il accouche de la fausseté. Il ouvre une fosse, il la creuse, mais il tombe dans le trou qu’il a fait. Sa misère retombe sur sa tête, et sa violence descend sur son front. »
Nous récoltons ce que nous semons. Ce passage illustre une méthode courante de Dieu pour rendre justice. Il fait souvent tomber sur les méchants le même malheur que celui qu'il avait prévu pour les justes. Dieu est juste. La voie du mal ne peut prospérer. Elle crée sa propre destruction. La fosse creusée est la tombe de celui qui la creuse.
La fin du Psaume 7 est remarquable ! Au lieu de se réjouir de la destruction de ses ennemis, David célèbre la justice irréprochable de Dieu, comme nous le lisons au verset 18, la fin du psaume : « Je louerai l’Éternel à cause de sa justice, je chanterai le nom de l’Éternel, le Très-Haut. »
David était assez sage pour louer Dieu selon sa justice et non la sienne. David a terminé ce psaume, commencé dans la tristesse, sur une note de louanges. Il pouvait louer Dieu, car il avait porté sa cause devant Dieu et, par la foi, l'avait laissée là. Lorsque nous faisons face à des critiques et des jugements injustes, nous pourrions être tentés de répondre en essayant de nous défendre avec indignation et colère. Le Psaume 7 nous invite à rechercher la justice parfaite de Dieu et à compter sur lui seul, en le louant de tout notre cœur car il est un juste juge. Terminons donc aujourd’hui notre étude dans la louange et la reconnaissance : « Seigneur, tu sais combien cela fait mal quand on dit du mal de nous, mais nous te remercions parce que tu es un juste juge. La justice t’appartient, et nous la découvrons dans ta parole. Pouvoir compter sur toi nous remplit de joie. Ceux qui ne reviennent pas vers toi tombent très bas, alors que toi, tu restes le Très-Haut. Éternel, tu es juste de toute éternité. Ta justice n’a ni début ni fin. Nous pouvons nous fier à ton jugement. Permets-donc, Seigneur, que nous veillions à notre parole, à la manière dont nous parlons des autres, dont nous parlons aux autres. Que le qu’en-dira-t-on, la médisance et la calomnie ne franchissent jamais nos lèvres, mais que la vérité sorte toujours de notre bouche. Nous pourrons alors célébrer ta justice et ton nom. Merci pour ta patience, merci pour ton désir de voir revenir à toi ceux qui complotent et font le mal en proférant des mensonges et en causant la perte des autres. Permets que par nos paroles nous puissions être convaincants auprès d’eux. C’est en ton nom que nous te louons et te le demandons, amen. »
Demain, nous étudierons ensemble le Psaume 8, qui célèbre l’œuvre et le nom majestueux de Dieu sur toute la terre.