Philippiens 1.12-19

Semaine 1 - jour 4

Épître aux Philippiens

Philippiens 1.12-19

15:51


La joie et les circonstances que nous vivons ont bien sûr un rapport certain, aucun doute à ce sujet ! Mais la joie se trouve dans la façon dont nous réagissons à nos circonstances. En fait, l’attitude que nous adoptons à l’égard de nos circonstances est le deuxième domaine, après les relations que nous entretenons avec les autres, où nous pouvons trouver la joie ou bien la perdre.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Philippiens, un livre qui nous révèle comment la joie peut se trouver là où nous croyons qu’elle nous a échappés ! Nous avons vu ces derniers jours que la joie peut se découvrir dans nos relations, dans la manière dont nous considérons nos relations avec les autres. Nous allons voir aujourd’hui que la joie ne dépend pas des circonstances, qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Nous ne sommes pas nécessairement remplis de joie quand, comme on dit, la chance nous sourit. La joie ne consiste pas à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes, parce qu’il est rare que tout aille bien pour nous ! Quand nous comprenons et acceptons que Dieu peut se servir des mauvaises circonstances pour accomplir sa volonté parfaite dans nos vies, nous pouvons éprouver de la joie quelles que soient les circonstances que nous traversons. L'idée fausse la plus répandue sur la joie est qu’elle serait le résultat d'un ensemble de circonstances heureuses. Quand les choses vont bien, le compteur de joie monterait. Quand les choses vont mal, l'aiguille du bonheur se bloquerait. Or, ce n'est évidemment pas vrai. Nous avons tous rencontré des personnes qui se trouvent dans des situations formidables et qui pourtant ont des tempéraments exécrables et ne sont jamais joyeux. D'un autre côté, nous avons tous rencontré des personnes qui se trouvent dans des circonstances terribles, mais qui ont une sorte de joie dans leur vie que nous ne parvenons pas à saisir.

La joie et les circonstances que nous vivons ont bien sûr un rapport certain, aucun doute à ce sujet ! Mais la joie se trouve dans la façon dont nous réagissons à nos circonstances. En fait, l’attitude que nous adoptons à l’égard de nos circonstances est le deuxième domaine, après les relations que nous entretenons avec les autres, où nous pouvons trouver la joie ou bien la perdre. L’apôtre Paul, dès le verset 12 de notre chapitre, décrit une manière entièrement différente de considérer les circonstances : ce ne sont pas vraiment les circonstances qui créent ou détruisent la joie, mais plutôt la façon dont nous considérons les circonstances. Le principe qui se dégage est le suivant : la joie ne se trouve pas dans les événements qui se produisent ni dans les sentiments que nous éprouvons à leur égard. Elle se trouve dans un processus de vie donné par Dieu.

Permettez-moi d’illustrer ceci de manière un peu simpliste. Supposons que vous alliez visiter le Grand Canyon aux États-Unis, et que vous trouviez l’endroit idéal pour contempler à loisir le magnifique spectacle qui s’offre à vos yeux. Tout à coup un énorme mobile home arrive et se gare juste en face de vous de sorte que vous ne pouvez plus rien voir devant vous. Voilà une circonstance fâcheuse qui gâche votre expérience. Comment allez-vous réagir ? Eh bien, vous avez plusieurs options. Sois vous restez là où vous vous trouvez et passez votre temps à râler sans bouger, soit vous restez placide en espérant que le véhicule finira bien par s’en aller, soit être jaloux de ceux qui vous empêchent de jouir de la vue exceptionnelle que vous aviez avant leur arrivée. Ou enfin, vous pouvez vous déplacer vous-mêmes et profiter du spectacle naturel qui s’offre à vos yeux à côté du véhicule qui vous gênait.

Cet incident anodin révèle en fait le secret de la joie en toutes circonstances. Nous n’ignorons pas les circonstances fâcheuses, mais nous les dépassons, pour découvrir ce que Dieu est en train de faire. Ces prochains jours, alors que nous étudierons la dernière partie du chapitre 1 de la lettre aux Philippiens, nous allons examiner quatre façons de regarder au-delà des circonstances, pour découvrir comment Dieu agit réellement à travers nos circonstances.

La première se trouve aux versets 12 à 14. Paul dit ceci aux Philippiens : « Je désire que vous le sachiez, frères et sœurs, ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de l'Évangile. En effet, dans tout le prétoire et partout ailleurs, personne n’ignore que c'est pour Christ que je suis en prison. Et la plupart des frères et sœurs, encouragés dans le Seigneur par mes chaînes, ont plus d'assurance pour annoncer sans crainte la parole. »

Paul est en prison. Il ne s’y attendait pas. Il voulait en fait se rendre à Rome pour prêcher dans les églises, et non pas annoncer l’Évangile dans une prison. Pourtant, il ne s’est jamais plaint pas et ne se demandait pas : ‘Pourquoi cela m'arrive-t-il ?’ Il ne s’est pas dit : ‘Jésus n'est-il pas venu pour me donner une vie agréable ?’ ‘Comment cela a-t-il pu m’arriver ?’ Paul n’a pas remis en question les circonstances difficiles qui l’empêchaient de faire ce qu’il désirait faire pour servir Dieu, bien au contraire. Il se trouvait en résidence surveillée, enchaîné 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, à des gardes du prétoire, romain, et ne pouvait pas s’échapper. Mais Paul n’a pas considéré ses chaînes comme un obstacle pour l’annonce de l’Évangile, tout au contraire, et son séjour en prison a vu deux résultats positifs se produire !

Le premier résultat concerne ce qu’il a fait alors qu’il était attaché à l’un des gardes du prétoire. La garde du prétoire, c’est-à-dire la garde de l’empereur et de son entourage immédiat, était une garde d’élite importante. Le prétoire était une sorte de service secret. On sait qu’il y avait 800 gardes armés à Rome à cette époque. Ils se relayaient toutes les quatre heures pour surveiller Paul. Au lieu de se lamenter sur son sort, Paul a saisi l’occasion d’annoncer l’Évangile à chacun d’eux : rien ne pouvait l’empêcher de faire connaître la Bonne Nouvelle de Christ, que ce soit en liberté de ville en ville ou bien emprisonné. On sait que plusieurs membres de la famille de l’empereur se sont convertis par la prédication de Paul et celle de bien d’autres chrétiens, parfois au prix de leur vie, comme ce fut le cas de la mère et de la belle-mère de l’empereur Néron qui a persécuté les Juifs comme les chrétiens.

Le deuxième résultat est en rapport avec l’impact que la situation de Paul a eu chez les croyants de Rome et d’ailleurs. Motivés par l’attitude de Paul emprisonné, ils sont devenus beaucoup plus audacieux, et ont proclamé autour d’eux la Bonne Nouvelle avec détermination et courage, ce qui a fait progresser l’Évangile. Le terme utilisé pour parler des ‘progrès’ de l’Évangile est ‘a servi l’avancement’. Il était utilisé pour parler du débroussaillage d’un chemin afin de permettre à une armée d’avancer. La situation de Paul a permis aux chrétiens de faire avancer la cause de l’Évangile. Pour Paul, l’enchaînement n’était pas un empêchement ! Il a su surmonter l’obstacle de l’emprisonnement, et s’est même servi de sa circonstance malheureuse pour faire avancer la cause de l’Évangile dans les milieux politiques et militaires au pouvoir à Rome ! Tout le monde savait pourquoi il était privé de liberté, et pourtant il a gardé la liberté d’annoncer sans honte le message de Jésus-Christ.

Les chrétiens de nombreux pays sont persécutés de nos jours ; ils adoptent la même attitude que Paul. Comme lui, ils préfèreraient être libres, mais ils ne renoncent pas à leur foi et, même s’ils sont isolés, ils sont un véritable encouragement auprès de leurs proches et de l’Église. Ils peuvent garder la joie et être un sujet de joie malgré leur situation personnelle dramatique. Serions-nous capables d’adopter la même attitude qu’eux si nous devions faire face à la persécution ?

Qu’en est-il vraiment de nous ? En fait, nous pouvons, nous aussi, dans un contexte très différent, nous sentir enchaînés et incapables d’avancer. Il se peut que les situations dans lesquelles nous nous trouvons, et que nous avons peut-être provoquées, nous paralysent. Bien que votre situation ne soit sans doute pas aussi dramatique que celle de Paul, vous vous sentez peut-être ‘enchaîné’ à un travail, à une dette, à une situation que vous ne pouvez pas changer, à une maladie ou à un membre de votre famille qui est malade. Et vous pouvez penser : ‘Cela m’empêche d’avancer et de progresser. Ce n’est pas du tout ce à quoi je m'attendais. Pourquoi cela m’arrive-t-il ? » Paul nous rappelle de manière concrète un principe que nous pouvons appliquer à notre propre situation : ne nous laissons pas emprisonner par nos chaînes, car Dieu peut les utiliser pour que nous puissions mieux le servir. Paul décidait toujours de se concentrer sur les libertés qui pouvaient s’offrir à lui pour servir Dieu, qu’il soit emprisonné ou non. Il ne se résignait jamais. Dans sa prison, il avait toujours la liberté de parler aux gardes, alors il l'a fait. Il avait toujours la liberté d'écrire et d'envoyer des lettres, et c'est ce qu'il a fait. Il était toujours prêt à saisir les occasions favorables pour poursuivre sa mission, et n’attendait pas que toutes les conditions soient favorables avant d’agir. Il ne perdait jamais de vue le but qu’il voulait atteindre : voir ces amis, tout comme ses ennemis, devenir des enfants de Dieu, comme lui.

Aux versets 15 à 19 de notre chapitre, nous découvrons une autre voie qui a permis à Paul de trouver et garder la joie en toutes circonstances. Il ne dépendait pas des autres pour vivre dans la joie, car c’est en Dieu qu’il la puisait. Il savait que le plan de Dieu pouvait s’accomplir malgré l’opposition et les résistances qu’il subissait de la part d’autres chrétiens. Il confesse que : « Certains, il est vrai, proclament Christ par jalousie, avec un esprit de rivalité, mais d'autres le proclament avec de bonnes intentions. Les uns agissent par amour, sachant que je suis là pour la défense de l'Évangile; les autres, animés d'un esprit de rivalité, annoncent Christ avec des intentions qui ne sont pas pures et avec la pensée d'augmenter les souffrances de ma détention. Qu'importe? De toute manière, que ce soit pour de mauvaises raisons, que ce soit sincèrement, Christ est annoncé. Je m'en réjouis et je m'en réjouirai encore, car je sais que cela aboutira à mon salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ. »

Si vous pouvez saisir ce dont Paul parle ici, vous en serez sûrement transformés ! Lorsque nous rencontrons des difficultés, il peut y avoir autour de nous des gens toujours prêts à nous encourager. Mais il peut aussi y avoir des gens, même parmi les chrétiens, qui interviennent, de près ou de loin, pour vous critiquer, vous accuser, et vous mettre des bâtons dans les roues. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute. Ils prennent plaisir à vous faire souffrir et à profiter de votre situation difficile pour vous nuire et vous faire du mal. Certains, parmi eux, annoncent Christ et son message fidèlement, mais avec de mauvaises motivations, mais certains prêchent le Christ avec d’excellentes intentions.

Alors, comment donc les distinguer ? Comment discerner les motivations des uns et des autres ? Eh bien, ‘Qu’est-ce que ça peut faire ?’, répond l’apôtre Paul ! ‘Pourvu que la Bonne Nouvelle se répande. Le reste n’est pas mon souci. Je fais confiance à Dieu, qui peut agir et changer des vies, malgré les mauvaises intentions qui peuvent nous animer !’ Dieu peut aussi changer les cœurs de ceux qui nous veulent du mal, et nous devons prier pour eux. On peut bien sûr se demander comment des chrétiens peuvent agir ainsi. Eh bien, sachons que nous avons nous-mêmes pu agir avec des arrières pensées. Mais dès que nous en devenons conscients, revenons humblement à Dieu pour qu’il purifie nos intentions, car autrement nous serons privés de sa bénédiction, donc de sa joie.

Quel bonheur de savoir que la vérité ne dépend pas de nous pour s’affirmer et s’imposer ! Paul se préoccupait du message et non pas des commérages et des calomnies. Pourvu que le message soit vrai. Sa joie n’était jamais ébranlée ; au contraire, en se concentrant sur le message annoncé, elle s’en voyait augmentée !

Prions donc ensemble : « Seigneur notre Dieu, nous te remercions parce que la joie que tu nous donnes ne dépend jamais des circonstances que nous traversons. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, elles ne peuvent pas nous enlever ce que nous avons reçu de toi. Nous pouvons les surmonter, regarder au-delà des empêchements, des obstacles et te voir à l’œuvre dans nos vies. Parfois nous avons peur, nous ne savons pas comment réagir avec sagesse et courage aux épreuves que nous traversons. Renouvelle notre joie. Nous voulons mettre nos problèmes et nos épreuves en perspective. Merci pour l’exemple de l’apôtre Paul et de tous les croyants qui n’ont jamais perdu la joie malgré les oppositions et les persécutions. Ils nous encouragent à rester des témoins fidèles. Nous te prions sincèrement pour ceux qui nous veulent du mal. Délivre-les de toute mauvaise intention, nous t’en prions sincèrement. Nous savons que tu as un plan et un but pour chacun de nous. Permets que nous puissions nous servir des obstacles qui nous empêchent de faire ce que nous voudrions faire pour te servir comme tu le veux, quelle que soit la situation dans laquelle nous nous trouvons. Merci, Seigneur, pour tous ceux qui nous soutiennent dans nos luttes quotidiennes. Merci de nous donner la force de poursuivre ce que tu veux que nous fassions pour toi. Que rien de ce qui nous arrive nous empêche de t’honorer, de parler de toi et de la Bonne Nouvelle autour de nous. C’est en ton nom, nous te prions. Amen. »

Eh bien, rejoignez-nous demain ! Nous terminerons notre étude du premier chapitre de la lettre de Paul aux Philippiens en nous arrêtant sur les versets 20 à 30.