16:04
Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Philippiens ! Aujourd'hui, nous poursuivons notre réflexion sur le chapitre 1. Nous en sommes au cinquième et dernier jour de notre survol de ce chapitre, et étudierons ensemble les versets 20 à 30. Nous parlerons des domaines où vous et moi pouvons trouver la vraie joie.
Au début du chapitre, nous avons parlé de la façon dont nous trouvons la joie dans les relations que nous entretenons avec les autres, de la façon dont nous les considérons. La dernière partie du chapitre se concentre sur la recherche de la joie quelles que soient les circonstances que nous traversons. Nous laissons souvent certaines choses de peu d’importance, et dont nous ne nous souviendrons plus en quelques jours, nous voler notre joie. Nous devons donc apprendre à nous concentrer sur ce qui dure, et non pas sur ce qui est temporel. Comment trouvez-vous la joie quelles que soient vos circonstances ?
Nous avons vu ces derniers jours qu’il nous faut regarder au-delà des circonstances pour découvrir comment Dieu agit réellement à travers nos circonstances. Nous avons vu aussi que nous ne dépendons pas des autres pour vivre dans la joie, car c’est en Dieu que nous la puisons. Le plan de Dieu pour nous peut s’accomplir malgré l’opposition et les résistances que nous pouvons subir de la part des autres, qu’ils soient chrétiens ou non. Les versets 20 à 30 de notre chapitre nous font découvrir deux autres moyens de dépasser nos circonstances. Nous regardons au-delà du temporel pour mieux voir ce qui est éternel, et nous regardons au-delà des mauvaises nouvelles pour nous concentrer sur les bonnes.
Écoutons ce que nous dit Paul à propos de ce qui est temporel et de ce qui est éternel en lisant ensemble les versets 20 à 26 : « Conformément à ma ferme attente et à mon espérance, je n'aurai honte de rien, mais maintenant comme toujours, la grandeur de Christ sera manifestée avec une pleine assurance dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort. En effet, Christ est ma vie et mourir représente un gain. Cependant, s'il est utile pour ma tâche que je vive ici-bas, je ne saurais dire ce que je dois préférer. Je suis tiraillé des deux côtés: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur, mais à cause de vous il est plus nécessaire que je continue à vivre ici-bas. Persuadé de cela, je sais que je resterai et demeurerai avec vous tous, pour votre progrès et votre joie dans la foi. Grâce à mon retour auprès de vous, vous aurez alors dans ma personne une raison d’éprouver encore plus de fierté en Jésus-Christ. »
Le verset 21 résonne dans nos cœurs ! La Bible du Semeur l’exprime ainsi : « Pour moi, la vie, c’est Christ, et la mort est un gain. » Si nous remplaçons le mot ‘Christ’ dans ce verset par un autre, quel qu’il soit, le dernier mot ‘gain’ sera inévitablement changé. Nous dirions à la place : ‘Vivre c'est l'argent, mourir est une perte’ ; ‘vivre c'est soi-même, mourir est une perte’ ; ‘vivre c'est du plaisir, mourir est une perte’ ; ‘vivre c'est faire de bonnes choses pour ma communauté, mourir est une perte.’ La fin est toujours une perte dès que nous changeons le premier mot, qui est plus qu’un mot, c’est une personne, une personne vivante pour l’éternité.
Pour certains, la vie est une souffrance tragique, et pour elles mourir est une évasion. Mais cette évasion est, elle aussi, une perte. Le gain dont Paul parle n’est pas une fuite. Certains aspirent à s'échapper vers le ciel. D'autres aspirent à être avec Jésus au ciel après avoir accompli pleinement l'œuvre qu'il leur a confiée sur cette terre. C'était le cas de Paul. Pour lui, mourir n’était pas échapper à la vie. Mourir est une étape de la vie qui lui ouvre l’accès à la personne qu’il aime le plus : Christ. Jésus-Christ est sa raison de vivre, alors, vivre c’est Christ ! L’incertitude, qui nous assaille et nous empêche de vivre dans la joie disparaît, car nous regardons au-delà de notre vie terrestre et nous dirigeons vers Jésus-Christ. Nous regardons au-delà du temporel pour contempler l’éternel ; c’est ainsi que la mort est un gain. Mourir, c’est entrer dans la présence de Christ, il n’y a rien d’autre à gagner ! Vivre en sa présence éternellement est préférable à la vie imparfaite que nous menons sur terre. Paul ne craignait donc pas la mort. Pourtant, il ne l'a pas non plus invitée ! En fait, il a vaincu la peur de la mort parce qu’il savait que
la mort signifiait simplement être en présence de Dieu. Pour lui, mourir était une simple transition. Alors comment puis-je activer moi-même ce principe dans ma vie et dire avec Paul : « Pour moi, vivre c'est Christ, et mourir est un gain ? »
En fait, il s’agit de ma façon de vivre. Il ne s’agit pas d’un choix à propos de ce que je ressens ou pense, mais d’un choix sur la façon dont j'agis, sur la façon dont je vis. Paul ne dit pas que vivre c'est penser à Christ. Il disait que vivre c'est Christ.
Il parle d'un engagement à vie dans le ministère. Il parle d'un amour désintéressé pour les autres qui résulte de son attitude envers Christ. Rappelons-nous que lorsque Paul parle de cette décision, il est enchaîné dans une prison, il risque d'être tué. Il le sait. Alors, doit-il prier : ‘Jésus, prends-moi avec toi maintenant’ ? Ou bien : ‘Pourvu que les Romains décident de m’exécuter le plus vite possible’ ? Ou encore : ‘Garde-moi en vie sur cette terre plus longtemps pour que je puisse te servir plus longtemps’ ? En fait, Paul est convaincu que Dieu a pris la décision de le laisser vivre encore un certain temps sur terre. Il a pesé le pour et le contre. Il ne dit pas que c’est pour devenir meilleur et obtenir des bons points pour mieux gagner le ciel, mais c’est pour le progrès et pour la joie dans la foi des autres. Paul veut continuer à vivre ici-bas, même si cela veut dire rester en prison et souffrir pour ses frères et sœurs dans la foi.
Notre vie a-t-elle un but ? Pouvons-nous affronter la mort avec confiance ? Notre joie véritable dépend de notre réponse à ces deux questions. Si nous répondons sans hésiter par un ‘oui’ convaincu, alors notre vie sur terre se bâtit sur l’amour de Christ, qui nous permet d’accomplir le plan de Dieu pour nous. Si je connais le Christ, si j'ai une relation avec lui, je n'ai pas à m'inquiéter de la mort. Jésus est venu sur terre pour nous donner la capacité de répondre oui à ces questions.
Si nous regardons au-delà du temporel pour mieux nous concentrer sur ce qui est éternel, nous concentrons notre attention sur les bonnes nouvelles et pas sur mes mauvaises. Voici ce que Paul nous dit aux versets 27 à 30 de notre chapitre : « Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Évangile du Christ. Ainsi, que je vienne vous voir ou que je sois absent, j'entendrai dire de vous que vous tenez ferme dans un même esprit, combattant d'un même cœur pour la foi de l'Évangile, sans vous laisser effrayer en rien par les adversaires. Pour eux c’est une preuve de perdition, mais pour vous de salut, et cela vient de Dieu. En effet, il vous a été fait la grâce non seulement de croire en Christ, mais encore de souffrir pour lui en menant le même combat que celui que vous m'avez vu mener et que, vous l'apprenez maintenant, je mène encore. »
Le mot ‘évangile’, vous le savez certainement, signifie ‘bonne nouvelle’. Les souffrances et les persécutions que subissent Paul et les Philippiens ne représentent pas de bonnes nouvelles, mais elles n’étouffent pas la bonne nouvelle de l’Évangile. Nous nous laissons souvent accabler par les mauvaises nouvelles qui nous empêchent de nous laisser transporter dans la joie par le message si bienfaisant de la Bonne Nouvelle. La bonne nouvelle n’est pas l’annonce d’un fait divers ou de société heureux. Non, la bonne nouvelle est un message. C’est un style de vie. Il ne suffit pas de l’entendre seulement, il faut l’écouter attentivement. Il ne s’agit pas de l’apprendre ni même de la propager, il faut en vivre, il faut la vivre ! Paul dit clairement : « Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de l'Évangile du Christ. » C’est de là que provient la joie. Si nous ne vivons pas cette bonne nouvelle, si elle n’a aucun impact dans notre vie quotidienne, nous n’avons pas grand-chose à dire.
Paul parle de décisions qui résultent de la vie selon la Bonne Nouvelle. Il parle des défis que Dieu nous envoie et des décisions que nous prenons, qui vont nous procurer beaucoup de joie. La Bonne Nouvelle est un mode de vie ! Il s’agit de continuer à faire confiance à Dieu. La vie des chrétiens de Philippes doit refléter le fait qu’ils sont citoyens du Royaume de Dieu. Le verbe « conduisez-vous » contient l’idée de ‘vivre en citoyens’ comme le souligne La Bible du Semeur : « Menez une vie digne de l’Évangile de Christ, en vrais citoyens de son royaume. » C’est dans l’unité que nous pouvons nous conduire selon les exigences de l’Évangile. C’est ensemble qu’on peut nourrir sa foi en Dieu et qu’elle peut se développer. Nous avons besoin des autres, nous avons besoin d’être en communion les uns avec les autres dans l’Église.
Unis dans la foi, nous pouvons résister aux critiques des autres, car notre foi commune nous permet de rester fermes. Céder à la critique supprime notre joie. N’ayons pas peur, nous savons en qui nous croyons ! Nous savons comment nous conduire, donc nous ne craignons pas les critiques de nos adversaires. Notre combat est ailleurs ; c’est celui qui nous oppose au monde sans Dieu.
Dieu nous équipe pour pouvoir mener ce combat jusqu’à la victoire. Grâce à lui, nous croyons en lui, et grâce à lui, nous souffrons pour lui. Lorsqu’on a compris que notre foi et nos souffrances sont une faveur que Dieu nous fait, nous pouvons mieux mesurer notre privilège de croire en lui et de vivre pour lui. La foi est un don, et la souffrance un privilège. Imiter Christ, c’est accepter de souffrir pour lui. Nous sommes souvent désorientés par la souffrance. Nous pouvons nous imposer des souffrances inutiles par notre comportement, et pouvons en être responsables, mais il s’agit ici de souffrir pour Christ, comme lui-même a souffert ; il s’agit de faire face à l’opposition à l’Évangile. Nous n’avons rien fait pour la ‘mériter’. Avant de souffrir l’agonie sur la croix, Jésus savait qu’il devait passer par des moments horribles et renoncer pour un temps à la joie qui lui reviendrait afin de mener son œuvre de salut jusqu’au bout, jusqu’au supplice de la croix, comme l’exprime si bien l’auteur de la lettre aux Hébreux, au chapitre 12, verset 2 : « En échange de la joie qui lui était réservée, il a souffert la croix en méprisant la honte qui s’y attachait et il s’est assis à la droite du trône de Dieu. » La tristesse et l’angoisse l’ont envahi pour un temps. Quand on a mal, quand on nous fait mal, on ne contemple pas la douleur avec le sourire sur les lèvres. Accepter la souffrance, se réjouir parce qu’on souffre pour Dieu, ce n’est pas prendre plaisir à souffrir. La souffrance ne fait pas plaisir, mais elle ne nous enlève pas la joie profonde qui s’exprimera un jour dans la réjouissance. La Bible du Semeur rend bien ce que l’auteur de la lettre aux Hébreux dit de Jésus : « Parce qu’il avait en vue la joie qui lui était réservée, il a enduré la mort sur la croix… » Les circonstances qui ont conduit Jésus à son supplice étaient cruelles et injustes. Du point de vue purement humain, la crucifixion n’est pas une bonne nouvelle, mais plutôt celle d’un échec. Mais du point de vue de Dieu, c’est tout le contraire ! C’est une très bonne nouvelle. Oui, Dieu nous donne sa joie, alors même que nous traversons des moments difficiles, alors même que la souffrance nous afflige. Quelles que soient nos circonstances, nous pouvons nous réjouir en lui. Prenons donc quelques instants pour lui parler dans la prière. Remercions-le pour ce que Jésus a accompli sur la croix en notre faveur : « Seigneur notre Dieu et notre Père, merci pour l’œuvre de ton Fils Jésus sur la croix. Tu as tout fait à merveille pour nous donner ta joie, une joie que nous ne méritions pas. C’est au prix de son obéissance et de ses souffrances que nous pouvons jouir de cette joie, même lorsque nous souffrons. Merci, Seigneur, pour la joie du pardon, pour la joie de la vie, pour la joie du ciel. Pardonne-nous lorsque nous pensons que les circonstances doivent être parfaites pour que nous profitions de la joie, car ce n’est pas ce que Jésus ni Paul nous enseignent. Que les épreuves et les souffrances que nous vivons ne nous enlèvent jamais la joie de t’appartenir et de savoir que tu prends soin de nous au travers même des difficultés que nous rencontrons. Accepte notre prière au nom de Jésus, notre Sauveur et notre Seigneur, amen. »
Rejoignez-nous la semaine prochaine, au cours de laquelle nous examinerons ensemble le chapitre 2 de la lettre de Paul aux Philippiens, un passage qui, je dois l’avouer, est un de mes préférés de toute la Bible !