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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Philippiens ! Aujourd'hui, nous examinerons ensemble les versets 8 à 11 du premier chapitre.
Vous vous souvenez sans doute qu'hier nous avons commencé à réfléchir sur la manière d’éprouver de la joie dans les relations que nous entretenons avec les autres. Ces relations peuvent ravir notre joie ou bien nous en procurer, selon la façon dont nous les considérons et selon ce que nous en faisons. Nous avons rappelé que la joie véritable se manifeste pleinement lorsque nous gardons les autres dans nos pensées, dans notre cœur, et dans nos prières. Nous commençons par les garder dans nos pensées. Si nous ne pensons pas aux autres, si nous ne pensons qu’à nous-mêmes, si nous ne pensons qu’à l’argent et aux choses matérielles, nous ne découvrirons jamais la joie véritable, car la joie se trouve et s’exprime dans les relations que nous avons les uns avec les autres. Pour être joyeux, gardons donc les autres dans nos pensées ! Pensons à eux dans la reconnaissance et gardons-les aussi dans notre cœur et nos prières. C’est ce que nous allons considérer ensemble aujourd’hui.
Garder les autres dans notre cœur procure une grand joie. Dès qu’on néglige les autres, on se prive de la joie. Il ne s’agit pas simplement de penser aux autres, il faut aussi leur ouvrir notre cœur, éprouver pour eux une affection sincère et vouloir leur bien. Certains, par peur d’être blessés, par crainte de gaspiller leur énergie, ou bien par égoïsme, s’isolent des autres, mais ils ne se rendent pas compte que la joie de la communion avec les autres leur échappe. Paul portait les chrétiens dans son cœur. Écoutons ce qu’il dit aux versets 7 et 8 de notre chapitre : « Il est juste que je pense cela de vous tous parce que je vous porte dans mon cœur, vous qui participez tous à la même grâce que moi, aussi bien dans ma détention que dans la défense et l'affermissement de l'Évangile. En effet, Dieu m'est témoin que je vous chéris tous avec la tendresse de Jésus-Christ. »
Les Philippiens ont été solidaires de Paul de plusieurs manières. Ils l’ont soutenu financièrement. Ils l’ont accompagné dans sa mission d’évangélisation. Ce partenariat volontaire et spontané a créé entre eux des liens forts et une affection profonde durable. Il est donc juste que Paul leur confirme que Dieu mènera a bien l’œuvre qu’il a commencée en eux. Quelles que soient les circonstances dans lesquelles Paul et les Philippiens se sont trouvés, leur joie est restée entière parce qu’ils se sont tous concentrés sur la grâce de Dieu. Paul a été très affecté dans son ministère par ce qu’il appelait « une écharde dans le corps ». Mais nous lisons dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, au chapitre 12, verset 9, que Dieu a répondu à ses prières en lui disant : « Ma grâce te suffit. » La grâce de Dieu lui a permis de persévérer malgré sa souffrance physique. C’est à cette grâce même que les Philippiens participaient. La joie qui est en nous ne dépend pas de notre condition physique ni des circonstances. Elle était le partage des Philippiens comme de Paul. Qu’ils soient persécutés ou emprisonnés à cause de leur foi et de l’annonce de l’Évangile ou non, leur joie ne les quittait pas, car ils savaient qu’elle provient de la grâce de Dieu.
C’est dans la collaboration que la joie trouve toute son expression. On comprend pourquoi Paul portait les Philippiens dans son cœur ! Leur collaboration va loin : ils défendent et affermissent ensemble l’Évangile. C’est ensemble qu’ils cherchaient à la comprendre pour mieux la vivre et mieux la communiquer aux incroyants. La Bible du Semeur traduit ce passage ainsi : « Vous prenez tous une part active à la grâce que Dieu m’accorde, aussi bien quand je suis enchaîné dans une cellule que lorsque je défends l’Évangile et que je l’établis fermement. »
Au temps de la Bible, les deux mots ‘défendre’ et ‘affermir’ décrivaient dans les tribunaux le discours de défense d’un accusé et le serment de celui qui garantissait qu’il disait la vérité. Tout en défendant sa cause au tribunal, l’apôtre Paul annonçait l’Évangile. Il édifiait tous ceux qui l’écoutaient en les encourageant à comprendre la vérité de la Bonne Nouvelle et à l’appliquer. Les Philippiens étaient solidaires de Paul, et Dieu a manifesté en eux la grâce que Paul a reçue.
La communion est une autre manière de porter les autres dans notre cœur. Nous utilisons souvent ce mot, mais que signifie-t-il ? Quelle différence y a-t-il entre l’amitié et la communion ? Beaucoup diraient qu’il n’y en a pas : l’amitié se vit en dehors de l’Église et la communion dans l’Église. Ce n'est pas ce que la Bible enseigne. Pour elle, la communion est un lien plus fort que l’amitié. Elle implique un engagement commun qui dure toute la vie et dans l’éternité. La différence principale réside dans sa source.
La véritable source de la communion est différente de la source de l'amitié. La source de l'amitié est une affection réciproque profonde entre des personnes qui s’entendent bien ensemble. Elles se ressemblent et s’assemblent, elles aiment être ensemble. Mais la source de la communion, nous confie Paul, est l’amour que nous porte Jésus-Christ lui-même. Elle est enracinée en lui. Dans la culture grecque, l'idée d'affection ne se limitait pas à aimer quelqu'un de tout son cœur. Les Grecs pouvaient ainsi mentionner d’autres organes du corps comme les intestins – les tripes - ou le foie. Le terme grec que Paul utilise pour exprimer cette affection est le mot ‘tripes’ : quand on dit qu’on aime quelqu’un de ses tripes, on engage tout son être dans la relation qu’on a avec lui. Paul aime les Philippiens de cet amour profond quand il leur dit qu’il les chérit « tous avec la tendresse de Jésus-Christ. » La Bible du Semeur l’exprime ainsi : « Je vous aime tous de l’affection que vous porte Jésus-Christ. » L’affection que Paul porte à l’égard des Philippiens est la même que celle de Jésus-Christ ; elle vient de lui. Jésus a de l’affection pour nous ! Il veut que nous soyons là où il est. Il se réjouit de notre présence avec lui. Cette affection se communique entre chrétiens : Paul manifeste ce même type d’affection avec tous les Philippiens comme avec l’ensemble des chrétiens. Voilà ce que veut dire ‘porter les autres dans son cœur’ !
Nous gardons les autres dans nos pensées, nous les gardons aussi dans notre cœur, et nous les gardons enfin dans nos prières. La prière pour ceux que nous aimons et auxquels nous pensons augmente notre joie ! Penser aux autres, aimer les autres, prier pour les autres, tout cela contribue à nous rendre plus joyeux. C’est dans la réjouissance que nous portons les autres dans nos prières. Car nous savons que Dieu nous entend quand nous lui parlons, nous savons qu’il nous aime et que c’est lui qui nous donne la force d’aimer. La prière pour les autres augmentent notre joie. Nous les aimons en Christ, l’auteur de notre joie. Alors que nous réfléchissons ensemble à cela, pourquoi ne pas prier en même temps pour ceux que vous portez dans vos pensées et votre cœur et poursuivre vos prières pendant la journée ?
Paul déclare au verset 9 de notre chapitre : « Voici ce que je demande dans mes prières : c’est que votre amour augmente de plus en plus en connaissance et en pleine intelligence. » L’amour qui n’augmente pas est un amour qui se meurt. Mais il n’augmente pas n’importe comment ! L’amour dont Paul parle n’est pas fait de sentiments seulement, car les sentiments sont fondés sur ce que nous ressentons, ils peuvent changer et s’évanouir avec le temps. Non, le véritable amour, celui qui demeure, est fondé sur la connaissance et l’intelligence. Comment acquérir la connaissance ? En recherchant ce que les Écritures nous enseignent, en agissant pour le bien de ceux que nous aimons quelles que soient les situations dans lesquelles ils se trouvent : l’amour n’est pas passif, il s’exprime dans l’action en faveur de ceux que nous disons aimer. La pleine intelligence, ou le discernement dont Paul parle nous aide à aimer les autres en considérant la situation dans laquelle ils se trouvent. L’amour ‘fou’ n’a pas sa place dans nos relations avec les autres. Il est dirigé par nos passions et ne dure jamais. L’amour véritable se développe en toute intelligence et se manifeste avec tact. On le reconnaît à la manière dont on se conduit avec les autres. Aimer comme Jésus aime est un apprentissage. Paul sait par expérience qu’il n’est pas facile d’aimer de cet amour-là, c’est pourquoi il prie pour tous les Philippiens, et qu’il les invite à suivre son exemple.
Aux versets 10 et 11, Paul continue en disant : « pour que vous puissiez discerner ce qui est essentiel. Ainsi vous serez purs et irréprochables pour le jour de Christ, remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ à la gloire et à la louange de Dieu. »
L’amour ne se développe pas n’importe comment. Paul prie pour que tous les chrétiens de Philippes comprennent le commandement de Dieu, celui de nous aimer les uns les autres. Paul désire que les Philippiens apprennent à discerner ce qui est important dans leurs relations et ce qui ne l’est, ce qui est le mieux et ce qui ne l’est pas. C’est ce qui les réunit qui compte vraiment et rien d’autre. Ils se réunissent et s’unissent pour adorer Dieu ensemble, pour le servir en servant les autres. Ils mettent chacun leurs dons au service de Dieu. Ce qui les préoccupe, c’est de devenir tous ensemble meilleurs aux yeux de Dieu. C’est ainsi que leur amour augmente. Voilà l’essentiel ! L’Église est une communauté rassemblée autour de Christ, ce n’est pas un club où on discute de tout et de rien. Prions nous pour que nos églises aient aussi ce même objectif ! Car c’est ainsi que nous devenons purs et irréprochables devant Dieu. Être pur, c’est être sincère, c’est être transparent. Être pur, c’est ne rien cacher aux autres ni à Dieu. Un jour, nous serons tous jugés par Dieu pour ce que nous avons fait, ce que nous aurions dû faire, ce que nous sommes, ce que nous aurions dû être. Paul prie donc Dieu pour que tous les Philippiens, sans exception, développent la pureté pour devenir irréprochables devant Dieu le jour où Jésus-Christ reviendra.
Pour mieux le faire comprendre, Paul se sert de l’image de l’arbre qui porte du fruit, le « fruit de justice qui vient par Jésus-Christ à la gloire et à la louange de Dieu. » Les œuvres bonnes que nous accomplissons sont celles que Dieu a préparées pour nous. Sans l’intervention de Jésus-Christ dans nos vies, nous serions incapables de produire ce fruit. Paul le rappelait dans sa lettre aux chrétiens d’Éphèse, au chapitre 2, verset 10 : « Nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance afin que nous les pratiquions. » Nous sommes des serviteurs qui pratiquons les œuvres bonnes de Dieu. Ces œuvres sont justes. Dieu les accepte car c’est lui qui les produit en nous. Lorsque Jésus reviendra sur terre, tout ce que nous avons fait de bien servira à glorifier Dieu et à l’adorer. Dieu nous a créés pour sa gloire. Ce que nous devenons tous progressivement, c’est-à-dire des serviteurs de Dieu purs et irréprochables, nous le devons à la grâce de Dieu qui abonde en nous ! Tout vient de Dieu et tout lui revient.
Passons quelques moments en prière, et remercions Dieu pour l’œuvre qu’il a commencée en nous : « Seigneur, Dieu de l’univers, toi qui as tout créé, nous sommes émerveillés par la grandeur de tes œuvres. Nous te remercions de nous avoir créés, et d’avoir pensé à nous avant même d’avoir été conçus. Merci d’avoir préparé d’avance les œuvres bonnes que nous pouvons accomplir. Nous sommes heureux de faire partie de ton plan. Qui sommes-nous, Seigneur, pour te servir ? Qui sommes-nous pour que tu prennes soin de nous ? Nous te demandons pardon, car il nous arrive si souvent de penser égoïstement à faire ce que nous voulons faire pour nous sans réfléchir à ce que tu veux que nous fassions pour toi. Pardonne-nous quand nous voulons n’en faire qu’à notre tête. Nous voulons t’aimer davantage. Augmente notre amour pour toi et pour les autres. Aide-nous à mieux comprendre ce qui est important à tes yeux, à mieux saisir le sens de tes enseignements dans ta Parole, pour que nous puissions mieux les observer avec discernement. Renouvelle notre intelligence. Nous voulons nous laisser transformer par toi pour mieux te servir. Fait mûrir le fruit de nos œuvres. Qu’elles te soient toutes dédiées. Purifie-nous et rends-nous irréprochables, car nous voulons vivre avec toi pour l’éternité, toi qui as tout fait pour nous consacrer au Père à jamais. C’est dans ton saint nom que nous te prions, amen. »
Rejoignez-nous demain. Nous allons examiner ensemble les versets 12 à 19 du chapitre 1 de la lettre de Paul aux Philippiens.