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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Philippiens avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre étude du chapitre 3, et nous examinerons ensemble aujourd’hui les versets 1 à 6. C’est un passage qui va droit au cœur sur la façon dont nos vies peuvent être remplies de joie. Pendant sa jeunesse, Paul était un homme
puissant, énergique et prospère ; pourtant, il était complètement dépourvu de joie. Mais nous apprenons ici comment sa vie a été bouleversée, comment il a commencé à vivre dans la joie. En parcourant sa lettre, nous avons découvert que les domaines de notre vie où nous vivons sans joie sont les mêmes que ceux où nous pouvons la trouver, selon la façon dont nous réagissons, selon notre foi. Au chapitre 1, nous avons parlé des gens et des problèmes. Nous pouvons soit y perdre la joie, soit y trouver la joie. Au chapitre 2, nous avons parlé de notre potentiel et de notre travail, un domaine où nous pouvons soit perdre la joie, soit la trouver. Et dans ce chapitre, le chapitre 3, nous allons examiner nos réalisations passées et notre espérance future, en commençant au verset 1, qui nous parle de la meilleure manière de trouver la vraie joie dans ce que nous accomplissons tout au long de notre vie.
Nous connaissons tous des gens qui ont réalisé de nombreux projets magnifiques, qui ont accompli beaucoup de grandes choses, mais qui n'ont aucune joie. Nous connaissons aussi d'autres personnes qui n’ont pas accompli de choses extraordinaires, du moins aux yeux du monde, mais qui ont une grande joie.
Alors, comment pouvez-vous avoir la vraie joie dans votre vie ? Nous allons découvrir que notre plus grand accomplissement sur terre est de connaître Christ. Notre raison d’être est de le connaître. Nous devons apprendre à connaître celui qui a donné sa vie pour nous. Cela vous paraît-il étrange ? Vous vous demandez peut-être quel rapport il peut y avoir entre connaître Christ et accomplir ce que vous devez faire jour après jour, et en quoi cela peut vous aider jour après jour. Ou vous pouvez au contraire vous dire que tout ce que vous avez à faire, c’est d’apprendre à connaître Christ. Certains d’entre nous préfèrent l’action aux relations avec les autres, et pour d’autres c’est l’inverse. En fait, quand on connaît Christ, on reste en relation constante avec lui, et cela nous encourage à faire ce que nous devons accomplir dans la joie. Nous allons voir comment en examinant le troisième chapitre de la lettre aux Philippiens.
Paul commence ce chapitre en nous demandant d'être joyeux, mais en nous donnant en même temps un avertissement immédiat : « Faites attention aux chiens. » Lisons ensemble les versets 1 à 3 où Paul dit : « Maintenant donc, mes frères et sœurs, réjouissez-vous dans le Seigneur! Je n’hésite pas à vous écrire les mêmes choses, et cela contribue à votre sécurité. Faites attention aux chiens, faites attention aux mauvais ouvriers, faites attention aux faux circoncis. En effet, les vrais circoncis, c'est nous, qui rendons notre culte à Dieu par l'Esprit de Dieu, qui plaçons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans notre condition. »
Qui sont donc ces ‘chiens’, ces ‘mauvais ouvriers’, ces ‘faux circoncis’ dont Paul parle ici ? En fait, ce sont de faux enseignants. Paul fait allusion aux judaïsants. C’étaient des chrétiens juifs qui voulaient être des disciples de Jésus, mais qui en même temps continuaient de suivre la loi rituelle de l’Ancien Testament. Ils cherchaient à imposer aux non-Juifs leur propre façon de comprendre l’Évangile. Pour eux, la foi en Jésus-Christ ne suffisait pas ; ils ajoutaient une liste pratique de choses à faire et à ne pas faire. Paul s’insurge contre cette approche du christianisme. Le salut nous est donné par la grâce seule, par la foi seule. Nous n’avons pas à observer une liste de règles particulières. Paul recommande donc aux chrétiens de Philippes de prendre garde à ces mauvais ouvriers, comme il les appelle. Ils sont dangereux car ils incitent les chrétiens à croire que l’œuvre de Jésus-Christ n’est pas suffisante pour nous garantir le salut, comme si on pouvait mériter le salut par nos propres moyens. Hélas, nous rencontrons beaucoup de gens comme eux dans l'Église aujourd'hui. Vous les avez probablement déjà rencontrés. Ils ont une liste longue comme le bras de toutes les grandes choses qu'ils font dans l'Église, mais ils ont toujours l’air renfrogné, le visage morose. Ils n'ont absolument aucune joie dans leur vie. Ils sont malheureux parce qu'ils ne peuvent même pas être à la hauteur de leurs propres attentes. Comment donc pouvons-nous prendre garde à eux ? Ce sont des gens qui vivent pour ce qui ne les satisfait pas vraiment, et, voyez-vous, ils veulent désespérément que vous soyez comme eux. Ils ne sont pas heureux, et ne veulent pas que vous le soyez. Ils essayent de vous imposer les mêmes règles qu'ils s'imposent à eux-mêmes. Paul les appelle des ‘chiens’, un terme injurieux chez les Juifs. Pour les pharisiens, les non-Juifs étaient des chiens et les rabbins disaient que les nations du monde étaient comme des chiens. Mais ici Paul, qui avait lui-même été pharisien, dit qu’en fait, les chiens, ce sont les judaïsants, les Juifs qui disent être chrétiens, mais qui veulent détourner les vrais chrétiens de la foi seule. Comment pouvez-vous repérer un chien ?
Vous pouvez repérer un chien par le tas d'os qui l'entoure. Il n'y a que la mort tout autour de lui. Paul dit : « Regardez le fruit de leur vie, regardez ce qu'ils font ! » Cela va vous en dira long sur que sont ces gens. Leur principal problème est qu'ils avaient une approche du salut centrée sur l'homme. Ils étaient, comme le dit Paul, des hommes qui font le mal. Ils ne suivaient même pas leurs propres règles ; l’apôtre les qualifie de mutilateurs de la chair. Or, ce dont il parle ici en particulier, c'est de la circoncision. Il s'agissait de croyants juifs qui essayaient de faire circoncire physiquement les non-Juifs convertis. Paul compare la circoncision qu’ils voulaient imposer à une mutilation. Il se sert d’un jeu de mots habile en grec pour exprimer sa pensée : Le mot grec pour circoncision est peretamnion. Mais au lieu d’utiliser ce mot, il se sert d’un autre qui lui ressemble beaucoup, katatamnion, qui veut dire mutiler. ‘Voyez donc ce qu’ils sont réellement,’ dit Paul aux Philippiens, ‘et méfiez-vous d’eux ! En fait, voyez plutôt ce que vous êtes : la vraie circoncision, c’est vous !’
Souvenons-nous que Paul s’adresse aux Philippiens, c’est-à-dire des non-Juifs convertis. Il leur dit que ce sont eux les véritables disciples de Dieu. Ils sont la vraie circoncision. Il ne s’agit pas bien sûr d’une circoncision physique, mais d’une circoncision spirituelle. Dans sa lettre aux Colossiens, au chapitre 2, verset 11, Paul l’explique clairement lorsqu’il dit : « C'est en lui aussi que vous avez été circoncis d'une circoncision qui n'est pas faite par la main de l'homme, mais de la circoncision de Christ, qui consiste à vous dépouiller du corps de votre nature pécheresse. » Voilà ce qu’est la vraie circoncision. Les chrétiens adorent par l’Esprit, c’est Christ qu’ils glorifient, et ils ne mettent pas du tout leur confiance dans la chair. Paul déclare catégoriquement que notre confiance est en Christ, et en lui seul. Les faux enseignants se croient spirituellement supérieurs au non-Juifs incirconcis. Ils ne comprennent pas que l’œuvre de Christ est suffisante pour nous sauver, et ils veulent rabaisser les autres à leur niveau. Prenons donc garde à ceux qui ajoutent des règles qui semblent pieuses mais qui sont trompeuses. Regardons à Christ, et à lui seul.
Nous devons également, au fur et à mesure que nous continuons à lire ce passage, prendre garde à nous-même. Paul dit ceci au début du verset 4 : « Pourtant, moi-même je pourrais mettre ma confiance dans ma condition. Si quelqu'un croit pouvoir se confier dans sa condition, je le peux plus encore. » Paul savait de quoi il parlait ici. Il avait vécu l'expérience bouleversante de voir toutes les choses dans lesquelles il avait placé sa confiance être des erreurs. En fait, il dresse ici une liste de sept façons spécifiques de s’égarer dans une fausse confiance.
Ce sont des choses qui créent un faux sentiment d'accomplissement qui nous empêchent de ressentir de la joie, en particulier un faux sentiment d'accomplissement spirituel. Ce sont sept façons par lesquelles nous pouvons nous convaincre que nous pouvons nous faire confiance en nous-mêmes sans Dieu.
Paul passe rapidement en revue cette liste, et dit : « J’ai été circoncis le huitième jour ». C'est du ritualisme. Il veut dire par là qu’il a accompli tous les rituels cérémoniels de la foi juive. Mais il n’est même pas responsable de sa circoncision, il n’y est pour rien, il n’a rien accompli lui-même. Le rituel ne l'a pas amené là où il voulait être. Ce n'était pas suffisant.
Paul parle de nationalisme. Il dit : « Je suis issu du peuple d'Israël. » L’histoire d’Israël, telle que nous la lisons dans l’Ancien Testament, était l’histoire de sa famille. Mais son origine n’était pas suffisante pour qu’il vive dans la joie.
Paul poursuit et dit : « J'étais de la tribu de Benjamin. » C'est de l'élitisme ! Benjamin était l'un des douze fils de Jacob qui sont devenus les douze tribus, et la tribu de Benjamin dont Paul faisait partie. Benjamin est le seul fils de Jacob
qui est né dans la terre promise, à Bethléhem en Juda. Le roi Saül fut le premier roi d'Israël. Paul était issu de cette tribu, celle qui défilait en premier lors des défilés militaires. Mais cet héritage n’était pas suffisant pour lui donner la joie.
Paul ajoute : « J’étais Hébreu né d’Hébreux. » Paul était plongé dès sa naissance dans la religion, sa lignée était purement religieuse. Tout en lui respirait la religion. C’était un religioniste, quelqu’un dominé par les idées de sa religion. Cela non plus n’était pas suffisant pour vivre dans la joie.
Le fait est que certaines des personnes les plus amères, les plus haineuses et les plus laides de ce monde sont aussi les plus religieuses et honnêtement, pas seulement sous le nom de bouddhiste, musulman ou hindou, mais cela peut être tout aussi vrai des méthodistes, des catholiques ou des baptistes pour ne citer qu’eux.
Paul ajoute un autre titre à sa liste : « J'étais pharisien », dit-il. C’est de l’exclusivisme. À l’époque de Jésus, les pharisiens étaient une classe aristocrate religieuse mise à part du peuple. Ils vivaient séparés des autres. Mais cela non plus n’était pas suffisant pour vivre dans la joie.
Paul parle ensuite d’activisme. Il a persécuté les églises. Vous vous souvenez peut-être qu'en tant que pharisien, Paul a persécuté l'église primitive. C'était un homme enthousiaste. Il était sincèrement enthousiaste. Il ne persécutait pas les églises comme d'autres pharisiens parce qu'il se préoccupait de sa position. Il croyait vraiment que les chrétiens avaient tort de suivre Jésus et leur en voulait.
Sa vie avant de se convertir nous rappelle qu'on ne peut pas faire confiance à la sincérité et à l'enthousiasme humains. Nous pouvons être, je peux être, vous pouvez être sincèrement enthousiastes dans l'erreur.
Enfin, Paul déclare : « par rapport à la justice de la loi, j’étais irréprochable. » À l’époque de Paul, les pharisiens avaient ajouté 613 lois à celles de l’Ancien Testament ! Pour être parfait, il fallait les respecter. Il s’agissait de petites règles strictes, dont certaines paraissent ridicules, comme celle qui interdisait de gratter une puce le jour du sabbat, parce que cela était considéré comme un travail. Paul les a toutes observées ! Il a respecté toutes les règles que sa société avait conçues. Il a mis sa confiance dans le respect de ces règles. Pourtant, il a découvert que ce n’était pas suffisant. Le légalisme ne procure pas la joie. On imagine à quel point Paul a eu du mal à l’admettre. Seule l’intervention de Dieu sur le chemin de Damas a pu le convaincre de renoncer à ce qu’il considérait comme son héritage spirituel.
Ce que nous accomplissons par nous-mêmes ne nous apporte jamais de joie véritable. Nos accomplissements ne peuvent pas produire la joie ; ils ne peuvent pas produire la foi ; ils ne peuvent pas construire une relation avec Dieu. Or, la joie produit de grandes réalisations. C’est la joie du Seigneur qui est notre force ; c’est elle, avec la foi, qui doit venir en premier.
Avez-vous de la joie dans votre vie ? Est-ce que vos accomplissements vous ont procuré de la joie ? Prions un instant ensemble pour terminer notre étude : « Seigneur, aujourd'hui, alors que nous sondons nos cœurs, nous ne voulons rien qui s'interpose entre nous et toi. Nous voulons seulement nous tourner vers toi et vers l'œuvre de Jésus-Christ dans nos vies pour recevoir de toi la vraie joie que tu as promis de nous donner. Nous te sommes si reconnaissants pour le don du salut et pour ta grâce. Aide-nous à toujours être conscients que c'est ta bonté, c'est ta grâce qui nous a réconciliés avec toi. C’est toi la source de notre joie, et toi seul. Permets que nous ne nous soyons pas tentés de regarder ailleurs, d’être attirés par les faux enseignements et les promesses de menteurs qui veulent nous éloigner de toi. Nous prions cela au nom de Jésus, amen. »
Rejoignez-nous demain ! Nous étudierons ensemble les versets 7 à 9 du chapitre 3 de la lettre de Paul aux Philippiens.