Philippiens 4.1-5

Semaine 4 - jour 1

Épître aux Philippiens

Philippiens 4.1-5

18:15


Nous allons parler de la façon dont nous pouvons trouver la joie dans nos pensées. C'est là que la bataille est souvent gagnée ou perdue. Comment vaincre les principaux ennemis de la pensée joyeuse ?
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Philippiens avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre étude du chapitre 4, et nous examinerons ensemble aujourd’hui les versets 1 à 5. La lettre est courte, mais je vous assure qu’elle est remplie d’enseignements sur la façon dont Dieu intervient dans nos vies, sur la joie qu’il veut nous donner quelles que soient les situations que nous traversons, sur nos relations les uns avec les autres dans l’Église et bien d’autres choses.

Lorsque nous parlons de la joie, nous sommes conscients que cela commence par nos vies individuelles, et la lettre aux Philippiens nous montre comment expérimenter ce genre de joie. Nous avons découvert en parcourant ce livre que la joie ne se trouve pas instantanément. Elle se trouve tout au long d’un processus que Dieu met en œuvre dans nos vies. Nous avons rappelé que les domaines où la joie nous échappe le plus souvent sont les domaines mêmes où Dieu veut nous combler de joie. Au chapitre un, nous avons parlé de la joie que Dieu nous donne au milieu de nos interactions avec les gens et avec les problèmes que nous rencontrons dans notre vie. C’est un domaine où nous pouvons soit être privés de joie, soit être rempli de joie. Nous avons découvert au chapitre deux que lorsque nous regardons notre propre potentiel et le travail que nous faisons, nous pouvons soit perdre la joie, soit la trouver. La semaine dernière, au chapitre trois, nous avons parlé de nos réalisations passées et de nos projets futurs, des situations où nous pouvons soit perdre la joie, soit la trouver, selon la façon dont nous réagissons à ces situations. Et maintenant que nous abordons ensemble le chapitre quatre, nous allons considérer deux nouvelles situations dans lesquelles nous pouvons soit perdre la joie, soit la trouver : nos pensées et notre argent, nos pensées et nos finances. Nos pensées et nos finances sont deux domaines qui préoccupent notre vie quotidienne, où nous perdons souvent la joie. Mais nous verrons, en parcourant ce chapitre, comment nous pouvons trouver la joie.

Avant de nous arrêter sur les premiers versets du chapitre 4 de la lettre aux Philippiens, avez-vous remarqué quelque chose d'un peu étrange dans ce livre ? On l’appelle le livre de la joie. L’apôtre Paul parle de joie tout au long du livre, il nous invite à nous réjouir sans cesse, mais à côté de cette joie, nous avons également constaté que Paul vit enchaîné dans une prison, que des chrétiens sont remplis de jalousie, qu’il y a des menaces d’exécution, qu’il existe des dangers spirituels, qu’il y a des trahisons et qu’on assiste à des échecs. Cela nous rappelle que la joie ne consiste pas à vivre dans des circonstances parfaites. La joie n’est pas tout sourire, la joie n’est pas un ciel où les nuages sont tous d’un gris argenté qui laissent toujours filtrer les rayons du soleil. Certains nuages, avouons-le, n’ont aucune lueur d’espoir. Le ciel de nos vies est souvent rempli de gros nuages noirs et sombres, qui se succèdent les uns aux autres sans aucune éclaircie en perspective. La joie ne consiste vraiment pas à vivre dans des circonstances parfaites. Elle consiste en fait à appliquer la vérité et la puissance de Dieu à nos circonstances imparfaites et parfois terribles pour être toujours conscients qu'au milieu des tempêtes, Dieu est là. Ces prochains jours, nous allons parler de la façon dont nous pouvons trouver la joie dans nos pensées. C'est là que la bataille est souvent gagnée ou perdue.

Comment vaincre les principaux ennemis de la pensée joyeuse ? Eh bien, lisons ensemble les cinq premiers versets de notre chapitre : « C'est pourquoi, mes très chers frères et sœurs que je désire tant revoir, vous qui êtes ma joie et ma couronne, tenez ferme dans le Seigneur, mes bien-aimés! J'encourage Evodie et Syntyche à vivre en plein accord dans le Seigneur. Toi aussi, mon fidèle collègue, je te demande de les aider, elles qui ont combattu pour l'Évangile avec moi ainsi qu’avec Clément et mes autres collaborateurs dont le nom figure dans le livre de vie. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur! Je le répète: réjouissez-vous! Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. »

Dans ces versets, Paul parle d'une des choses qui nous font perdre la joie dans nos pensées. Il s’agit de s’attaquer à la colère qui gâche nos vies et nous privent de joie. Paul mentionne la colère qui résultait de conflits personnels dans l'église de Philippes. Si vous avez déjà vécu un conflit avec quelqu'un et que vous n’êtes pas parvenu à comprendre et à résoudre ce conflit, cela peut tellement vous affecter que votre joie a pu complètement s’envoler. Paul parle dans ces versets de trois décisions que vous et moi pouvons prendre chaque jour pour nous protéger de la colère et des disputes.

La première décision est de s’engager. Tout commence par un engagement. Paul dit simplement que nous devons vivre en harmonie avec le Seigneur. Il exhorte avec tact deux femmes de l’église de Philippes à bien s’entendre. Nous ne connaissons pas les raisons de leur dispute, mais elle a été assez sérieuse pour que Paul l’apprenne et en parle dans sa lettre. Leur dispute était telle qu’elle affectait l’atmosphère de l’église. Paul les encourage donc à se mettre d’accord pour vivre harmonieusement ensemble. Cela demande un engagement. Les disputes se résolvent sur un terrain d’entente et non sur un champ de bataille. Tout cela dépend de la façon dont nous valorisons les autres. Paul rappelle à ces femmes qu'elles ont partagé son combat pour la cause de l'Évangile. Il leur dit en quelque sorte : « Ne laissez pas ce qui vous divise dévaloriser votre relation et ce que vous avez accompli ensemble. Recherchez l’unité, même si votre pensée et votre manière d’agir ensemble ont changé. »

Rechercher l’unité ne veut pas dire rechercher l’uniformité. Paul n’encourage pas ces deux femmes à renoncer à leur façon de penser ou d’agir personnelle, mais il leur demande de penser et d’agir dans la même direction, celle qui préserve l’harmonie, parce que c’est la seule qui mène à Dieu. C’est comme dans un orchestre symphonique : les musiciens n’ont pas besoin de jouer du même instrument ni de jouer la même note pour être en harmonie. Mais ils jouent tous ensemble dans la même tonalité en se laissant guider par le chef d’orchestre. Dans l’Église, c’est cette unité que nous recherchons dans le Seigneur : même tonalité, même but, même dirigeant, Jésus-Christ. Vous vous engagez à vivre en harmonie avec les autres. C’est par là que tout commence.

Mais ensuite, il y a une deuxième décision que nous devons prendre, c'est la décision de la confrontation. Paul écrit à un ami et dit : « Toi aussi, mon fidèle collègue, je te demande de les aider. » Qui est cette personne, ce fidèle compagnon de Paul ? Beaucoup d’hypothèses existent. Certains pensent que le mot grec ‘suzugos’, qui veut dire collègue, pourrait être le nom de son ami. On ne le saura jamais. C’était un fidèle engagé dans l’église de Philippes capable d’intervenir pour aider Evodie et Syntiche à se mettre d’accord. Aider, c’est intervenir. Il ne s’agit pas de se mêler de leurs affaires, mais lorsqu’une dispute sépare des frères et sœurs dans la foi, le ressentiment et l’amertume l’emportent sur l’entente et affecte l’ensemble de la communauté. Mais l’intervention d’une personne compétente doit suffire pour agir dans la discrétion et ne pas créer de scandale. Ce type d’intervention est un ministère dans l’église, le ministère de la réconciliation. Il ne s’agit pas d’étouffer les tensions, et de faire semblant que tout va bien. L’intermédiaire aide ceux qui sont en désaccord, il dissipe la colère et le ressentiment, et, surtout, la suspicion. Aider, c’est faire tout ce que l’on peut pour comprendre les deux parties adverses qui ne parviennent pas à résoudre leurs problèmes, de tout faire pour confronter honnêtement la situation critique dans laquelle elles se trouvent, et de tout faire pour régler les différends avec compassion.

L’apôtre Paul est clair dans sa requête auprès de son ami. Dans la même lettre, il encourage les deux femmes à se mettre d’accord, puis il demande précisément à son ami de les aider, parce qu’il sait qu’elles n’y arrivent pas. Il ne lui demande pas de prendre parti, d’établir les torts de l’une ou de l’autre et de juger. L’aide consiste à assister ceux qui se disputent pour qu’ils ne renoncent pas à l’essentiel, celui de servir Dieu dans la paix et l’entente, et tiennent compte du chemin qu’ils ont accompli ensemble dans le passé.

Il y a enfin une troisième décision à prendre, qui est en rapport étroit avec notre caractère. Paul demande aux Philippiens de se réjouir en tous temps. La joie doit être notre trait de caractère : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur! Je le répète: réjouissez-vous! » Et Paul ajoute au verset 5 : « Que votre douceur soit connue de tous les hommes. Le Seigneur est proche. » La douceur doit aussi nous caractériser. La joie et la douceur vont de pair.

"Que votre douceur soit connue de tous". C’est-à-dire, que le fait que vous aimiez le Seigneur Jésus-Christ soit évident pour tout le monde. Avez-vous remarqué que la plupart des frictions de la vie quotidienne sont dues au ton de notre voix ? Suivant le ton que nous utilisons pour parler aux autres, nous pouvons provoquer des querelles.

Prenons un exemple banal. Supposez que vous soyez marié, et que votre mari ou votre femme vous demande : « Est-ce que tu veux venir avec moi pour faire des courses ? » Si vous répondez spontanément en disant avec le sourire d’un ton enjoué, « d’accord ! », votre époux ou votre épouse comprendra immédiatement que vous voulez aller avec lui ou avec elle. Mais si vous dites « d’accord ! » d’un ton maussade et grincheux, vous donnez l’impression que c’est la dernière chose au monde que vous voulez faire. Les conséquences peuvent être fâcheuses ! Un seul mot prononcé avec douceur ou dureté peut créer une situation conflictuelle et déboucher rapidement sur une dispute, toujours inutile. Nous lisons dans le livre des Proverbes qu’une réponse douce calme la fureur, tandis qu’une parole dure augmente la colère. Jésus lui-même était doux et humble de cœur. Il veut que nous soyons doux. La douceur se remarque. C’est une marque distinctive des croyants, un fruit de l’Esprit, que tout le monde peut constater. Lorsqu’on est dans la joie, on ne peut pas répondre aux autres avec dureté ou avec amertume. La Bible du Semeur traduit notre verset ainsi : « Faites-vous connaître par votre amabilité envers tous les hommes. » Notre douceur, notre amabilité, notre gentillesse, doit devenir un trait de caractère et demande de l’exercice. C’est sur la durée que les autres peuvent constater que nous sommes vraiment doux.

Notre douceur est visible aux yeux de tous, en particulier des non-croyants qui, par notre attitude envers eux, par notre comportement semblable à celui de Christ, pourront être plus ouverts au message de la Bonne Nouvelle. C’est parce que nous savons que le Seigneur est proche, et qu’il peut revenir à tout moment, que nous permettons aux autres de reconnaître Christ en nous et de confesser qu’il est le Seigneur par notre comportement rempli de douceur et de gentillesse. D’une certaine manière, nous leur donnons envie d’être comme nous. Cela est possible lorsque nous sommes remplis de la joie de Christ.

Lorsque nous devons faire face à des situations où l’atmosphère pourrait s’envenimer et les disputes pourraient éclater, rappelons-nous que notre but ultime est d’anticiper le retour de Jésus et donc de le préparer dans la joie et la douceur. C’est notre façon de hâter le retour de Jésus-Christ, comme l’exprime l’apôtre Pierre dans sa deuxième lettre, au chapitre 3, versets 11 et 12 : « Puisque tout notre monde doit être dissous, combien votre conduite et votre piété doivent-elles être saintes! Attendez et hâtez la venue du jour de Dieu. » Nous n’avons pas peur du retour du Seigneur. Nous savons qu’il reviendra exalté, et nous en éprouvons de la joie. Cela nous motive donc pour lui ressembler de plus en plus et devenir un exemple pour les non-croyants. S’ils ont besoin d’aide, nous sommes prêts à intervenir. C’est notre attitude envers eux qui leur permettra de voir en nous ce que Dieu peut faire aussi pour eux, que nous ayons la possibilité de leur parler du Seigneur ou non. Mais s’ils voient que nous nous comportons comme les autres, que nous répondons avec dureté et méchanceté, comment pourront-ils voir en nous la douceur et l’humilité de Jésus-Christ ?

Il est facile de se mettre en colère contre quelqu’un, mais c’est réagir avec paresse. Il est de notre devoir de vivre en harmonie avec les autres, et ça, c’est agir avec sagesse. Rappelons-nous donc l’engagement que nous avons pris chaque fois que nous sommes aux prises avec des situations difficiles, particulièrement lorsque nous sommes provoqués.

Nous savons comment nous devrions répondre, mais il est difficile de résister à la tentation de réagir instinctivement avec dureté. Paul le savait, c’est pourquoi il a demandé aux Philippiens de travailler à mettre en œuvre le salut qu’ils avaient reçu. Notre engagement à suivre Jésus est le début seulement d’une longue marche dans l’unité, d’une course vers le but que nous voulons atteindre. La douceur est un fruit de l’Esprit qui met du temps à mûrir.

Prions donc ensemble et disons : « Seigneur, tu me connais, et tu sais que j’ai souvent tendance à répondre sèchement, que j’oublie de me réjouir en tout temps de tout ce que tu es pour moi. Je t’en demande pardon. J’ai besoin de toi pour avoir un esprit de douceur et non un esprit colérique. Permets que dans les situations de conflit dans lesquelles je me trouve chez moi, au travail, dans le monde et même dans mon église, je réagisse de plus en plus naturellement avec patience, avec gentillesse, avec humilité. Aide-moi à ne jamais perdre de vue que le but ultime de ma vie est de me préparer à ton retour. Tu nous as demandé de hâter ton retour, et je veux que ceux qui m’entourent voient que je suis sincèrement aimable à leur égard, non pas pour qu’ils m’honorent, mais pour qu’ils puissent reconnaître en moi l’image de ce que tu es, pour qu’ils voient que je te ressemble, et qu’ils aient à leur tour envie de te ressembler. Aide-moi aussi à rechercher l’harmonie avec ceux qui t’appartiennent et à les considérer comme supérieurs à moi. Fais aussi de moi un instrument de réconciliation envers ceux qui se disputent. Aide-moi à ne pas prendre parti, mais à les aider à vivre en plein accord, malgré leurs différences. C’est en ton nom, Seigneur Jésus, que je t’adresse ma prière sincère, amen. »

Eh bien, rejoignez-nous demain. Nous allons poursuivre notre étude du chapitre 4 de la lettre de Paul aux Philippiens, et réfléchirons ensemble sur les versets 6 et 7.