Romains 16.21-24

Semaine 17 - jour 4

Épître aux Romains

Romains 16.21-24

11:23


Après avoir adressé des salutations chaleureuses aux croyants fidèles qui vivaient à Rome au moment où il leur écrivait sa lettre, Paul leur envoie les salutations de plusieurs chrétiens qui se trouvent à Corinthe avec lui, et qui entretiennent eux aussi des liens fraternels avec eux. Les derniers paragraphes de la lettre sont généralement encore plus ignorés que les précédents.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Romains ! Aujourd'hui, nous poursuivons notre réflexion sur le chapitre 16. Nous en sommes au quatrième jour de notre survol de ce chapitre, et étudierons ensemble les versets 21 à 24.

Après avoir adressé des salutations chaleureuses aux croyants fidèles qui vivaient à Rome au moment où il leur écrivait sa lettre, Paul leur envoie les salutations de plusieurs chrétiens qui se trouvent à Corinthe avec lui, et qui entretiennent eux aussi des liens fraternels avec eux. Les derniers paragraphes de la lettre sont généralement encore plus ignorés que les précédents. Ils sont considérés un peu comme le générique d’un film ; la plupart des spectateurs se lèvent sans attendre que le déroulement de la liste de ceux qui ont contribué à sa réalisation soit terminé. Cette liste n’intéresse presque personne ! Lorsqu’on arrive à la fin d’une des lettres de Paul, on croit savoir ce qu’il va dire et on survole à toute vitesse les mots de la fin sans considérer leur contenu. On imagine volontiers que c’est le cœur du message de la lettre qui compte, et que la conclusion n’a pas d’importance. En fait, c’est une erreur. Les derniers mots d’une lettre ou d’un poème sont souvent très riches de sens. Je vous invite donc à considérer les derniers propos de Paul avec autant d’intérêt que pour l’ensemble du contenu de sa lettre. Voici donc ce que Paul dit aux versets 21 à 24 : « Timothée, mon collaborateur, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipater, mes compatriotes. Je vous salue dans le Seigneur, moi Tertius, qui ai écrit cette lettre. Gaïus, qui m’accueille et chez qui toute l'Eglise se réunit, vous salue. Eraste, le trésorier de la ville, vous salue, ainsi que le frère Quartus. [Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous! Amen!] »

Attardons-nous tout d’abord sur le verset 24, qui dit : « Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous! Amen. » Plusieurs versions de la Bible ne contiennent pas cette phrase, ou la mette entre parenthèse parce qu’elle est absente dans certains manuscrits écrits en grec, la langue originale du Nouveau Testament. Cela arrive rarement dans l’ensemble de la Bible. Devons-nous en conclure que nous ne pouvons pas faire confiance à la totalité des Écritures, et que certains passages que nous lisons n’appartiendraient pas à la Bible ? Que s’est-il produit ? En fait, il s’agit de rares exceptions ; les quelques versets concernés ne se trouvent pas dans certains manuscrits grecs à notre disposition. Les traducteurs ont simplement pris la précaution de signaler que ces brefs passages, sans importance théologique, ne se trouvaient pas dans certains manuscrits anciens. N’oublions pas que nous ne disposons pas des textes originaux, que ceux-ci ont été copiés de multiples fois avant d’être traduits dans d’autres langues longtemps après leur rédaction originale. Nous dépendons pour la plupart d’entre nous des traductions qui, elles, ne sont pas parfaites. Depuis les premières versions de la Bible en langue française, de nombreux manuscrits anciens rédigés en grec ont été découverts. De nos jours, les traductions de la Bible sont réalisées par des équipes qui comptent de nombreux spécialistes et relecteurs. Les versions en langue originale, le grec pour le Nouveau Testament et l’hébreu pour l’ancien – avec quelques textes en langue araméenne, un dialecte populaire que parlaient les Juifs entre eux -, contiennent toutes les mêmes textes avec quelques variantes d’un manuscrit à l’autre de temps en temps. Les traducteurs font un énorme travail de comparaison entre les manuscrits disponibles, de sorte qu’on peut dire avec assurance que les traductions à notre disposition aujourd’hui sont fidèles aux textes originaux. Nous sommes redevables à ses traducteurs dont le ministère, encore assez peu reconnu dans les églises, est de grande valeur.

Refermons cette parenthèse et revenons aux versets qui nous préoccupent dans ce dernier chapitre de la lettre aux Romains. Paul mentionne quelques personnes de son entourage qui saluent chaleureusement les chrétiens de Rome. Tout comme Paul, celles-ci sont attachées à cette Église, en particulier Timothée, un homme qui a exercé un ministère important dans plusieurs églises chrétiennes du temps des apôtres. C’était un fils de Paul dans la foi. Deux lettres de Paul lui sont dédiées dans le Nouveau Testament. Son nom veut dire « Celui qui honore Dieu ». Les deux hommes ont beaucoup collaboré. Très différents l’un de l’autre, l’un était audacieux au point d’intimider certains, l’autre était doux au point d’être timide. Leur personnalité et leur ministère étaient complémentaires. Paul a formé Timothée au service de l’Église sans jamais chercher à changer sa personnalité. Il l’a encouragé à mettre ses talents au service des autres avec humilité, mais aussi avec autorité, tout en s’assurant de ne pas être méprisé à cause de sa jeunesse.

L’intervention directe de Tertius dans la lettre est une touche personnelle chaleureuse, comme si ce frère dans la foi et secrétaire de Paul disait aux Romains qu’il connaissait : « Coucou, c’est moi qui ai rédigé cette lettre que Paul m’a dictée ! ». En fait, Paul n’écrivait pas ses lettres de sa main propre, sinon celle qu’il a adressée aux Galates. Mais l’apôtre les signait toutes pour en sceller le contenu, comme il le précise dans sa deuxième lettre aux Thessaloniciens, au chapitre 3, verset 17 : « Moi Paul, je vous salue de ma propre main. C'est là ma signature dans toutes mes lettres, c'est ainsi que j'écris. » Est-ce que Paul avait un problème de vision qui l’empêchait d’écrire, ou bien plus simplement la dictée lui permettait-elle de mieux formuler sa pensée avant de la poser sur un manuscrit ? Nous ne le saurons jamais, mais ce que nous savons, c’est qu’il les relisait toutes avant de les signer lui-même. C’était sa manière d’écrire. Tertius est un nom latin qui signifie ‘troisième’. Dans la Rome ancienne, ce nom était communément donné au troisième fils d’une famille, comme Quartus, « quatrième », nom qui apparaît plus loin dans les salutations de Paul. Il semble que ce nom ait aussi été donné aux esclaves que l’on nommait simplement par un numéro. On imagine le privilège de Tertius, qui était loin d’être un simple numéro parmi les esclaves. C’était certainement un homme éduqué dont on ne saura jamais rien, mais en qui Paul faisait entièrement confiance pour copier méticuleusement ce qu’il lui dictait. On imagine la complicité entre eux au cours de leur collaboration, alors que Paul formulait son enseignement souvent difficile et délicat à communiquer avec des mots simples, ainsi que ses pensées et ses sentiments profonds. Que d’heures passées ensemble dans la présence de Dieu pour s’assurer que tout ce que Dieu voulait dire non seulement à l’Église de Rome, mais encore à l’Église entière de tous les temps, soit compris de tous ! Le rôle discret de Tertius ne passera pas inaperçu pour autant. Paul lui laisse prendre la liberté d’exprimer une pensée chaleureuse envers les chrétiens de Rome. Son clin d’œil indique qu’il n’y a pas de tâche inutile dans le service de Dieu. Paul avait besoin de cet homme qui a affirmé personnellement que c’est le Seigneur qui nous unit. Quelques mots peuvent suffire à rendre un témoignage éloquent, dont le monde entier pourra se souvenir !

Au verset 23, nous lisons encore ceci : « Gaïus, qui m’accueille et chez qui toute l'Église se réunit, vous salue. Éraste, le trésorier de la ville, vous salue, ainsi que le frère Quartus. » Cette mention de trois personnalités responsables dans l’Église de Corinthe montre comment les premières communautés chrétiennes vivaient unies sans faire de distinction entre leur statut social. Gaïus était un responsable de l’église qu’il accueillait chez lui, et chez qui Paul séjournait. Il était aisé et avait une demeure assez grande pour exercer une telle hospitalité. Paul lui-même l’a baptisé ainsi que Crispus, l’ancien chef de la synagogue de Corinthe, et c’est probablement ces deux hommes qui ont baptisé d’autres nouveaux convertis. Nous le lisons dans la première lettre de Paul aux Corinthiens, au chapitre 1, verset 14. Éraste était un dirigeant politique, le directeur des travaux publics de la ville, et Quartus était probablement un autre ancien esclave. Quel beau tableau ! Un responsable d'église, un dirigeant politique, un ancien esclave, tous unis dans la famille de Dieu ! La Bonne Nouvelle ne connaît pas de barrière sociale. Elle atteint toutes les couches de la société. Et c’est la même Bonne Nouvelle qui nous a atteints grâce à l’œuvre de personnes dont nous ne savons presque rien, mais qui ont servi Dieu fidèlement, touchées elles-mêmes par le même message du salut que nous voulons à notre tour annoncer pour que de nombreuses vies soient transformées jusqu’au retour de notre Seigneur.

Prions ensemble maintenant, et remercions Dieu parce qu’il a un plan pour chacune de nos vies : « Seigneur Jésus, nous te remercions de ne pas être à tes yeux qu’un simple numéro parmi les milliards d’hommes et de femmes qui peuplent la terre. Merci parce que tu nous connais par notre nom, et parce que tu as formé un plan pour notre vie, qu’il soit petit ou grand. Parfois, nous croyons que nous devons accomplir des choses importantes et remarquables pour te servir. Mais te servir c’est simplement faire ce que tu nous demandes de faire. Seigneur, nous voulons mettre nos dons au service des autres. Ouvre nos yeux et rends nous attentifs aux besoins des autres. Pardonne nos manquements, et renouvèle notre zèle dans le service que tu nous a confié. Nous voulons toujours mieux discerner le bien que nous devons faire, et rejeter le mal qui veut nous envahir sous toutes ses formes. C’est au nom de Jésus que nous te prions, amen. »

Eh bien voilà ! Demain, nous terminerons notre étude de ce chapitre, le chapitre 16 de la lettre de Paul aux Romains, en examinant ensemble les versets 25 à 27.