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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur la lettre de Paul aux Romains ! Aujourd'hui, nous poursuivons notre réflexion sur le chapitre 16. Nous en sommes au deuxième jour de notre survol de ce chapitre, et étudierons ensemble les versets 6 à 16, en poursuivant notre examen de la liste de ceux qui ont eu un impact sur le cours de l’histoire, et qui ont profondément marqué l’apôtre Paul tout au long de son ministère.
Hier, nous avons commencé à parcourir la liste de salutations et de félicitations de Paul à 27 personnes, dont deux couples, 18 hommes et 9 femmes. Nous avons mentionné Phœbé, Prisca et Aquilas, ainsi qu’Epaïnète.
Au verset 6, Paul dit : « Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous. » Paul a une pensée particulière pour ceux qui servent les autres dans l’Église. Nous ne savons pas ce que Marie faisait pour les chrétiens de Rome, nous ignorons même de quelle Marie Paul fait l’éloge, mais nous savons que la communauté romaine comptait parmi ses membres des femmes engagées au service des autres sans compter les heures. La réputation de Marie est parvenue jusqu’à Paul qui, rappelons-le, ne s’est jamais rendu à Rome.
Au verset 7, Paul poursuit et dit : « Saluez Andronicus et Junia, mes compatriotes et mes compagnons de détention; ils sont très estimés parmi les apôtres et ils se sont même convertis à Christ avant moi. »
Junia est un nom féminin latin très commun. Il semble qu’Andronicus et Junia formaient un couple. Ils ont subi la persécution et se sont retrouvés en prison en même temps que Paul. Le mot ‘compagnon’ souligne la solidarité qui existait entre eux et l’encouragement que cela a apporté à leur captivité commune. La Bible du Semeur traduit l’expression « Ils sont très estimés parmi les apôtres » par « ils sont très estimés en tant qu’apôtres ». Nous savons qu’au premier siècle de notre ère, le titre d’apôtre n’était pas limité aux seuls 12 apôtres, disciples de Jésus, puis Paul. Il était utilisé dans un sens plus large et désignait des messagers qui annonçaient la Bonne Nouvelle et enseignaient ceux qu’ils rencontraient et qui s’étaient convertis à Christ. C’est certainement le sens qui est appliqué ici, et il semble que Junia, une femme, soit ainsi considérée comme apôtre de Jésus-Christ.
Lorsqu’on lit cette liste, on s’aperçoit qu’elle mentionne à la fois des Juifs et des non-Juifs, des hommes et des femmes, des esclaves et des personnes libres, ce qui montre que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ avait atteint toutes les couches sociales de l’Empire Romain.
Au verset 8, Paul dit encore : « Saluez Amplias, mon bien-aimé dans le Seigneur. » On a découvert dans les catacombes de Rome une tombe qui porte ce nom. Cette tombe est richement décorée. Il s'agissait manifestement d'une personne qui était très honorée parmi les croyants de Rome. Pourrait-il s’agir de cet ami si cher à Paul ?
Au verset neuf, Paul continue et dit: « Saluez Urbain, notre collaborateur en Christ, et mon bien-aimé Stachys. » Ce nom, ainsi que les noms Hermès, Philologue et Julie – mentionnés plus loin dans la liste -, étaient des noms courants chez les esclaves à cette époque. Nous y reviendrons, mais nous constatons une fois de plus que toutes les couches de la société sont représentées dans cette liste. Paul ne faisait aucune distinction entre les riches et les pauvres, entre les hauts placés et les esclaves. Il les considérait avec un amour profond - comme ses bien-aimés -, et de véritables ‘collègues’ – des collaborateurs.
Au verset 10, Paul dit : « Saluez Apellès, qui a fait ses preuves en Christ. Saluez ceux de l’entourage d'Aristobule. » L'expression « qui a fait ses preuves » est intéressante. La Bible du Semeur la traduit ainsi : « qui a prouvé son attachement à Christ. » Apellès a dû faire face à l’opposition et à la persécution, mais a su résister aux épreuves qu’il a souffertes à cause de sa foi en Christ. Il a montré à ses opposants, comme à l’Église, qu’il ne renoncerait pas à sa foi quoi qu’il en coûte. Il est resté fidèle. L’Église de Rome pouvait être fière d’avoir en son sein des hommes et des femmes capables de prouver que rien au monde ne pouvait les séparer de leur Seigneur et Sauveur. Aristobule était sans doute un homme influent qui avait un entourage. Il se pourrait qu’il ait été un membre de la famille d’Hérode le Grand installée à Rome à l’époque de l’empereur Claude. On sait que plusieurs de ses esclaves était chrétiens.
Au verset 11, Paul dit : « Saluez Hérodion, mon compatriote. Saluez ceux de l’entourage de Narcisse qui appartiennent au Seigneur. » Hérodion était l’un des compatriotes juifs chrétiens de Paul. Il se pourrait que Narcisse désigne un esclave affranchi de l’empereur Claude, qui fut plus tard assassiné lors de l’avènement de Néron, le successeur de Claude.
Au verset 12 se trouve une note intéressante : « Saluez Tryphène et Tryphose, elles qui travaillent pour le Seigneur. Saluez la bien-aimée Perside, qui a beaucoup travaillé pour le Seigneur. » Ces trois femmes sont chères à Paul. Comme lui, elles ont beaucoup travaillé pour Dieu. C’est en servant les autres, comme Marie au verset 6, qu’elles ont toutes servi le Seigneur.
Au verset 13, Paul mentionne Rufus, « celui qui a été choisi dans le Seigneur, et sa mère, qui est aussi la mienne. » On a rapproché cet homme de celui dont parle l’évangile de Marc lors de la crucifixion de Jésus : « Ils forcèrent un passant qui revenait des champs à porter la croix de Jésus. C’était Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus. » Alexandre et Rufus étaient deux juifs convertis connus à l’époque des apôtres. S’il s’agit bien de ce Rufus, la famille entière de Simon de Cyrène se serait convertie au Seigneur. Simon de Cyrène, choisi de force à porter la croix de Jésus vers Golgotha, a partagé les souffrances physiques de Jésus, et il est devenu un croyant fidèle. Son fils Rufus, a été choisi sans force dans le Seigneur. Paul connaissait très bien cette famille au sort particulier, et considérait même la mère de Rufus comme sa propre mère.
Nous venons de parcourir cette longue liste de personnes auxquelles l’apôtre Paul était très attaché. Toutes ont fait preuve d’une grande foi, qui s’est manifestée par la qualité de leur service pour l’Église et pour le Seigneur.
L’amour n’oublie personne. Paul passe en revue tous ceux qu’il connaît et qui vivent à Rome au moment où il envoie sa lettre. Et il exprime sa vive affection pour chacun d’eux. Il inclut dans ses salutations d’autres personnes fidèles à Dieu qu’il ne nomme pas. Le chapitre entier révèle que tous les arguments théologiques que la lettre contient ne sont pas destinés à des intellectuels dans le but de débattre avec eux, mais à des chrétiens qui vivent ensemble leur foi et veulent la faire grandir pour servir leur communauté dans l’unité et dans la vérité. Il ne s’agit pas pour les croyants d’être unis à n’importe quel prix, mais de grandir ensemble dans une meilleure connaissance de Dieu et de son plan pour l’humanité et pour son Église, en vue d’une communion toujours plus profonde avec lui et avec les autres croyants. Tous ceux qui sont mentionnés dans la liste de Paul ont consacré leur vie à servir les autres fidèlement, donc à servir Dieu, car tout ce qu’ils ont fait pour les autres ils l’ont fait pour Dieu. Plus ils connaissaient Dieu en
profondeur, mieux ils pouvaient vivre ensemble leur foi commune dans le service réciproque.
Permettez-moi de vous poser cette question : si vous aviez été un croyant à Rome à l’époque de Paul, croyez-vous qu’il aurait ajouté votre nom à sa liste de serviteurs de Dieu ? Qu’écrirait-il à votre propos ? Peut-être que vous n’en avez aucune idée. Peut-être que vous ne vous sentez pas du tout à la hauteur et que vous n’imagineriez pas qu’on puisse écrire quelque chose de bien sur vous. Quelle est votre idée du service, et comment servez-vous les autres ? Et quand vous servez, le faites-vous pour Dieu ? La lettre de Paul aux Romains est un livre qui a changé le cours de l’histoire, qui a changé des millions de vie. Est-ce que nous nous sentons inadéquats, envahis par la peur d’échouer ou l’insécurité ? Nous parlerons des divers sentiments qui peuvent nous animer au cours des prochains jours. Mais terminons notre réflexion d’aujourd’hui en priant ensemble avec foi cette prière personnelle : « Seigneur Jésus, je voudrais qu’on se souvienne de moi comme d’une personne qui a servi les autres avec humilité dans le but de te servir, toi qui a été un serviteur fidèle à Dieu le Père et qui servi les autres au point de donner ta vie pour eux. Je voudrais faire partie de cette longue liste de témoins qui n’ont jamais abandonné leur service et qui ont travaillé dur dans ton Église ; ils en ont souffert parfois, mais tu les as soutenus dans ton grand amour par ton Esprit pour qu’ils persévèrent jusqu’au bout de leur vie. Je veux t’appartenir autant qu’ils t’appartenaient. Parfois, je ne me sens pas à la hauteur, mais j’ai confiance en toi et te remercie pour l’exemple des premiers croyants. Qu’il m’inspire pour toujours mieux te servir. Au nom de Jésus, amen. »
Eh bien, rejoignez-nous demain. Nous allons étudier ensemble les versets 17 à 20 du chapitre 16 de la lettre aux Romains.