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Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur le chapitre 7 de la lettre de Paul aux Romains ; nous en sommes à notre troisième jour, et nous allons nous concentrer sur les versets 7 à 14. Paul nous assure que nous sommes libérés de la loi, que nous sommes affranchis de la loi de l’Ancien Testament. Il nous explique ce que cela signifie pour nous chrétiens qui voulons grandir dans la foi. Mais Paul précise en même temps que cela ne veut pas du tout dire que nous devons ignorer la loi. En fait, nous devons aussi comprendre que la loi est bonne. La nature même de la loi est bonne, tout ce qu’elle prescrit, tout son enseignement est bon. C’est ce que nous découvrons dans les versets 7 à 14 de notre chapitre aujourd’hui. La clé de ce passage se trouve au verset 14 : « Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je suis marqué par ma nature, vendu au péché. »
Revenons au début de ce passage et sur ce qu’il nous dit. Nous savons tout d’abord que la loi est spirituelle. Cela veut dire qu’elle est bonne. Le problème de notre rapport à la loi dans notre lutte contre le péché ne vient pas de la loi. Si nous essayons de minimiser l’importance de la loi, nous ne gagnerons jamais ce combat.
Quelle relation la loi a-t-elle avec le péché ? Eh bien, ces versets nous le révèlent sans laisser de doute. Nous lisons au verset 7 : « Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Certainement pas! Mais je n'ai connu le péché que par l’intermédiaire de la loi. En effet, je n'aurais pas su ce qu'est la convoitise si la loi n'avait pas dit: Tu ne convoiteras pas. » Si nous n’avions pas la loi, nous ne saurions pas ce qu’est le péché. La loi nous fait prendre conscience de son existence.
Le fait que Dieu ait dit : « Voici ce qu'il ne faut pas faire » ou « Voici ce qu'il faut faire », indique clairement que nous pouvons transgresser la loi, qui révèle le péché.
En guise d'illustration, Paul a choisi un péché qui nous concerne tous, le péché de convoitise. Il est facile de parler du péché de manière impersonnelle, mais lorsque nous commençons à parler de convoitise, cela le rend très personnel. La convoitise est sans doute le péché de la liste des Dix Commandements que nous avons le plus de mal à vaincre. Qui ne convoite pas ? Je suis toujours surpris de constater la facilité avec laquelle la convoitise s'introduit dans ma propre vie. Que de fois n’ai-je pas dit : « Pourquoi ont-ils obtenu quelque chose que je n'ai jamais eu ? » La convoitise est présente partout, au travail, dans notre famille, au cours d'un repas au restaurant, et dans bien d’autres situations. Avouons-le, lorsque par exemple nous apprenons qu’un collègue vient d’être promu, ou que quelqu’un vient de recevoir un cadeau magnifique, ou quoi que ce soit d’autre, notre réaction intérieure immédiate n’est-elle pas : « Ah, c’est formidable, mais pourquoi toi ? pourquoi pas moi ? » Nous désirons ce qui appartient à l’autre et que nous ne pouvons pas avoir.
En condamnant la convoitise, la loi révèle notre péché. C’est une sorte de miroir qui reflète notre image. Lorsque je tiens ce miroir et que je me regarde, je me vois tel que je suis, c’est comme si le miroir me disait : « Voilà à quoi tu ressembles, voilà ce que tu es véritablement. » La loi révèle le péché, elle nous en montre aussi sa réalité et sa laideur.
Mais Paul ne s’arrête pas là. Non seulement, nous dit-il, non seulement la loi révèle le péché, mais la loi provoque le péché. Au verset 8, nous lisons : « Saisissant l'occasion offerte par ce commandement, le péché a produit en moi toutes sortes de désirs. En effet, sans loi le péché est mort. » Rappelons-nous que la loi est bonne. C’est le péché, le mal lui-même qui agit en moi. Il provoque en moi le désir de faire ce que je ne dois pas faire. Il suffit de recevoir l’ordre de ne pas faire quelque chose, pour que nous soyons tentés de le faire. Et nous le constatons depuis notre jeune enfance. C’est bien en nous que les choses se passent. La loi n’est pas responsable de nos actions, elle pointe du doigt les choses que nous ne devons pas faire, elle nous avertit.
Dans son livre Les Confessions, le grand théologien et philosophe chrétien Augustin revient sur une faute qu’il avait commise pendant son adolescence, avant de se convertir. Ils se souvient d’avoir volé des poires dans le champ d’un voisin avec ses camarades sans aucun sentiment de culpabilité, et dit : « J'ai cueilli le fruit tout simplement pour devenir un voleur. Le désir de voler a simplement été éveillé par l'interdiction de voler. » Il n'aurait pas eu envie de cueillir de poire si quelqu'un ne lui avait pas dit qu’il ne faut pas voler de poire. Il n’était pas attiré par les poires, qui d’ailleurs n’étaient pas belles ni bonnes, mais il a été attiré par l’interdiction. Et il y a en chacun de nous cette voix qui dit : « Je me demande combien de poires je peux cueillir sans être vu. Je me demande si je peux m'en sortir sans me faire attraper. » Le risque pris est excitant, mais la peur nous envahit en même temps. La grâce nous délivre de cette peur et du plaisir que l’on prend à mal agir. Nous n'avons pas à passer le reste de notre vie à regarder par-dessus nos épaules en nous demandant qui pourrait nous attraper, en pensant que c'est excitant.
La Bible nous dit que sans la loi le péché est mort. Qu'est-ce que cela signifie ?
Est-ce que cela veut dire que le péché n’existerait pas s’il n’y avait pas de loi ?
Eh bien, si c'était vrai, mieux vaudrait tout simplement ne pas avoir de loi ! En fait, ce n'est pas du tout ce que cela veut dire. Voyez-vous, dans le jardin d'Éden, nous sommes tombés, nous avons péché, et ce péché a souillé toute la race humaine de sorte que nous étions tous perdus, nous étions tous séparés de Dieu. La loi confirme que nous sommes tous tombés, que nous sommes tous tentés de pécher. Nous découvrons que nous sommes perdus, que nous sommes séparés d'avec Dieu, mais le Nouveau Testament nous assure qu’en Jésus-Christ, nous sommes sauvés. Il existe un parallèle très fort entre notre passage et le récit de la création dans Genèse 2 et 3, et nous pouvons tous constater ce parallèle dans nos propres vies. D’une certaine manière, la loi provoque en nous l’envie de pécher.
Dieu dit : « Ne mangez pas de cet arbre », mais Adam et Ève on manger de cet arbre. La Bible dit : « Ne convoitez pas », mais nous convoitons. La loi provoque le péché avec les conséquences tragiques dont Paul nous parle aux versets 9 à 14 de notre chapitre : « Pour ma part, sans la loi, je vivais autrefois; mais quand le commandement est venu, le péché a repris vie et moi, je suis mort. Il s'est trouvé que le commandement qui devait conduire à la vie m'a conduit à la mort. En effet, le péché, saisissant l'occasion offerte par le commandement, m'a trompé et par lui m'a donné la mort. Ainsi donc, la loi est sainte, et le commandement est saint, juste et bon. Ce qui est bon est-il donc devenu synonyme de mort pour moi? Certainement pas! Au contraire, c’est la faute du péché. Il s'est manifesté comme péché en me donnant la mort par ce qui est bon, et ainsi, par l’intermédiaire du commandement, il montre son caractère extrêmement mauvais. »
On comprend mieux maintenant le verset 14 que nous avons lu plutôt : « Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je suis marqué par ma nature, vendu au péché. » Nous voyons à quel point le péché est mauvais. Le problème auquel nous nous confrontons n’est pas la loi, mais bien le péché qui affecte mon penchant naturel à faire ce que je veux au lieu de faire ce que Dieu veut. Faire porter la responsabilité de nos péchés sur la loi serait un peu comme s’emporter contre notre serveur de messagerie téléphonique parce que nous avons envoyé un mail insultant à notre patron et dire : « C’est la faute à Google qui n’aurait jamais dû me laisser ouvrir un compte ! » La loi est bonne, mais elle produit la mort. En fait, le problème n’est pas la loi, mais bien nous. Le péché est horriblement détestable et, comme le dit bien le pasteur Stuart Briscoe : « Un des plus grand besoins de l’humanité entière est sans doute de reconnaître que le péché est vraiment mauvais. »
Le problème que nous rencontrons avec la loi c’est que, bien qu’elle soit bonne et parfaite, elle n’est pas du tout capable de nous rendre bons.
- La loi est sainte, mais elle n’a pas le pouvoir de nous rendre saints.
- La loi est juste, mais elle n’a pas le pouvoir de nous rendre justes.
- La loi est spirituelle, mais elle n’a pas le pouvoir de nous rendre spirituellement vivants.
On pourrait comparer la loi à une carte routière : une carte nous montre comment nous rendre à la bonne destination, mais ne peut pas nous y conduire, et nous ne pouvons y parvenir par nos propres moyens. Il nous faut un véhicule sans lequel la carte n’est d’aucune utilité. Les personnes légalistes croient qu’en observant scrupuleusement toute la loi y parviendront un jour. Mais c’est une illusion !
Nous avons besoin d'une nouvelle puissance. Nous avons besoin d'une nouvelle force. Le légalisme essaie de se développer selon des règles qu’ils croient trouver dans l’Ancien Testament ou bien qu’ils inventent, mais cela est inutile. Paul l’exprime d’une manière poignante dans sa lettre aux Colossiens, lorsqu’il dit : Si vous êtes morts avec Christ aux principes élémentaires qui régissent le monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous soumettez-vous à toutes ces règles: « Ne prends pas! Ne goûte pas! Ne touche pas ! » ? Elles ne concernent que des choses destinées à disparaître dès qu’on en fait usage. Il s’agit bien là de commandements et d’enseignements humains! Ils ont, en vérité, une apparence de sagesse, car ils indiquent un culte volontaire, de l'humilité et le mépris du corps, mais ils sont sans aucune valeur et ne servent qu'à la satisfaction personnelle. »
Dieu nous offre une voie différente, celle de la liberté ; Dieu nous offre une espérance différente, basée sur sa grâce, et que nous recevons par la foi, et non par la loi. C’est d’ailleurs sur cette note positive et encourageante que le chapitre 7 de la lettre aux Romains se terminera ! Pour l’instant, alors que nous prions ensemble, soyons honnêtes avec nous-mêmes et avec Dieu. Voyons-nous comme nous sommes devant le miroir de la loi, et prions un moment en disant à Dieu : « Seigneur, tu sais que je suis naturellement tenté de transgresser les règles que je dois suivre. Mais je veux résister au mal, repousser les tentations pour ne jamais céder à la convoitise. Je n’y arriverai jamais par mes propres efforts, je n’y arriverai jamais en croyant que c’est en observant les règles de la loi, ou celles que les légalistes inventent, mais je te remercie pour ta grâce qui m’accompagne pour que mon espérance augmente, ma foi s’affermisse, et mon amour pour toi s’approfondisse. Au nom de Jésus je te prie, Amen. »
Demain, nous allons nous concentrer sur ce que la Bible a à dire sur nous dans Romains 7, versets 15 à 20.