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Le mot de Noël sur lequel nous nous concentrons aujourd'hui est le mot « Berger ». Je fais spécifiquement référence aux bergers de la région de Bethléhem, la nuit de Noël. Luc rapporte au début de son évangile, au chapitre 2, que la nuit de la naissance de Jésus il y avait « des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour y garder leur troupeau. Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur resplendit autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande frayeur. Mais l'ange leur dit: ‘N’ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera une source de grande joie pour tout le peuple: aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur qui est le Messie, le Seigneur. Voici à quel signe vous le reconnaîtrez: vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire.’ Et tout à coup une foule d'anges de l'armée céleste se joignit à l'ange. Ils adressaient des louanges à Dieu et disaient: ‘Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, paix sur la terre et bienveillance parmi les hommes!’ Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: ‘Allons jusqu'à Bethléhem pour voir ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître.’ Ils se dépêchèrent d'y aller et ils trouvèrent Marie et Joseph, ainsi que le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l'avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été dit au sujet de ce petit enfant. Tous ceux qui entendirent les bergers furent étonnés de ce qu'ils leur disaient. »
Les bergers de la région de Bethléem étaient connus pour prendre soin du troupeau du Temple de Jérusalem. Il est fort probable que ces hommes protégeaient aussi les agneaux utilisés lors des sacrifices au Temple. La présence éclatante d'un ange et la gloire du Seigneur ont interrompu cette nuit silencieuse et obscure. Ce premier ange a apporté la bonne nouvelle - littéralement, cela signifie qu'il a prêché l'Évangile - à ces bergers, qui étaient assez peu considérés par la société à leur époque. Pourtant ils avaient une grande responsabilité, et l’Ancien Testament contient de nombreux passages qui révèlent que Dieu avait une haute estime du métier de berger, au point que Jésus, l’Agneau de Dieu, s’est lui-même appelé le bon berger. Rappelons-nous que Moïse avant de faire sortir le peuple d’Israël hors d’Égypte et de les conduire vers la Terre promise a passé quarante ans comme berger. David, avant de devenir roi était un berger. Voilà pourquoi il est beau de penser que les bergers qui gardaient les agneaux du Temple ont été les premiers à voir l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. Par ailleurs, le message des anges annonçait, entre autres, que le temps des sacrifices d'animaux allait bientôt prendre fin. L'offrande de Jésus-Christ, l’Agneau de Dieu et le bon berger de tous les croyants, allait bientôt avoir lieu.
Pourquoi les bergers ? Parce que le cœur de Dieu est celui d'un berger. Le roi David, qui savait ce qu’était un berger, a composé l’hymne fameux qu’est le Psaume 23, dans lequel il déclare : « l’Éternel est mon berger » ! Dieu aime son peuple. Il prend soin d'eux. Il les nourrit. Il veille sur eux. Il veille sur tous les détails de leur santé, de leur croissance et de leur développement, tout comme un berger diligent prend soin de ses brebis avec soin et attention. C’est ce qu’a fait Moïse avec le peuple d’Israël pendant 40 ans dans le désert ; c’est ce qu’a fait David avec son peuple pendant les 40 années de son règne sur Juda puis sur tout Israël. Mais en ramenant Joseph et Marie à Bethléem, la ville de David, Dieu a rompu la continuité avec les rois d'Israël, ceux dont le prophète Ézéchiel parle dans son livre car ils n’ont pas dirigé leur peuple dans les voies de Dieu. Il a rompu cette continuité. Cela concorde avec son jugement sur Jérusalem, ses dirigeants et ses prêtres. Il n'y a rien à attendre de Jérusalem, la ville corrompue. Jésus a prédit sa destruction. Et c'est exactement ce qui s'est produit quelques décennies plus tard.
Donc, bien sûr, Dieu ne voulait pas que l'image du palais d’Hérode à Jérusalem soit le décor de la naissance du Messie. Il ne voulait pas que l'image de Jérusalem, avec toute sa corruption, serve de cadre à la naissance du Messie. Il voulait garder l'image du pâturage et du berger, car c'est ce que Dieu entendait restaurer par son Fils unique, le Messie, Jésus le Christ. Dieu a relié Jésus à son ancêtre David, lui qu’on a appelé le « fils de David », en le faisant naître à Bethléem, la ville originelle de David, la cité du berger choisi par Dieu pour devenir un roi selon le cœur de Dieu, et en le plaçant à proximité immédiate des bergers de Bethléhem, comme l’avait annoncé les prophètes, dont Michée qui a dit dans sa prophétie, au chapitre 5 : « Et toi, Bethléhem Ephrata, qui es petite parmi les villes de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l'origine remonte loin dans le passé, à l'éternité. » Ce sont des bergers, si insignifiants au regard des grands de Jérusalem, qui ont été choisis pour être les premiers à entendre l’Évangile, la bonne nouvelle de la naissance de Jésus, l’agneau de Dieu qui ôte les péchés, le bon berger qui guide son peuple dans les voies du Seigneur ! Ils ont aussi été les premiers à annoncer à Marie et à Joseph la merveilleuse nouvelle que les anges leur ont annoncé dans un chœur joyeux, à la grande surprise de tous ceux qui les ont entendus.
Prions donc ensemble notre Dieu avec la même joie qui a rempli le cœur des bergers de Bethléhem : « Seigneur notre Dieu, merci d'avoir agi par l'intermédiaire de personnes ordinaires pour apporter la nouvelle extraordinaire de ta grâce et de ta bonté envers les humains. Tout comme tu as utilisé les bergers qui gardaient leurs troupeaux pour être les premiers messagers de la naissance de Jésus, nous te demandons de nous utiliser, dans toutes nos activités, où que nous soyons, pour apporter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à ceux qui nous entourent et qui ne t’ont pas encore rencontré. Au nom de Jésus, nous te le demandons. Amen. »