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Le mot de Noël sur lequel nous nous concentrons aujourd'hui est en fait l'un des noms de Jésus. Ce mot est « Emmanuel ». Dans le livre d'Ésaïe, Dieu nous a annoncé la venue d'un Sauveur par l’intermédiaire de son prophète, des centaines d'années avant la naissance de Jésus. Voici ce que le prophète Ésaïe a annoncé au roi infidèle d’Israël, Achaz, au chapitre 7, verset 14 : « c’est le Seigneur lui-même qui vous donnera un signe : la vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et l’appellera Emmanuel. »
Il s'agit d'une des prophéties les plus célèbres de la Bible concernant la naissance de Jésus le Messie. Elle illustre également un principe des prophéties de la Bible : les prophéties peuvent avoir un accomplissement proche ou lointain. L'accomplissement lointain, ultime, de la prophétie sur Emmanuel dépasse largement le cas d'Achaz – ce roi de Juda qui faisait confiance à la protection d’un roi étranger plutôt qu’à Dieu et qui n’a pas voulu du signe que Dieu lui a donné –, pour annoncer la naissance virginale miraculeuse de Jésus-Christ. Nous savons que ce passage parle de Jésus car il affirme que la vierge concevra, et que cette conception serait un signe pour toute la maison de David, et pas seulement d’Achaz. Nous savons aussi que ce passage parle de Jésus car il affirme qu'il sera connu sous le nom d'Emmanuel, ce qui signifie « Dieu avec nous ». Cela s'applique à Jésus. Le nom d’Emmanuel parle à la fois de la divinité de Jésus et de son identification et de sa proximité avec l’humanité entière. Emmanuel est Dieu, et il est avec nous ! Inspiré par l’Esprit Saint, Matthieu commence son évangile en confirmant l’accomplissement de cette prophétie : « Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : La vierge sera enceinte, elle mettra au monde un fils et on l’appellera Emmanuel, ce qui signifie ‘Dieu avec nous’. »
Nous pouvons méditer profondément sur la signification de ce nom – Emmanuel. Ce nom montre à quel point Dieu s'est abaissé pour nous sauver ; Dieu a ajouté la nature de l'une de ses créatures à sa propre nature divine, acceptant les faiblesses, les fragilités et la dépendance que la créature éprouve. Il montre aussi le grand miracle que Dieu a accompli en envoyant son Fils unique jusqu’à nous : Jésus est devenu pleinement homme tout en restant pleinement Dieu. Si Jésus, Emmanuel, est venu à nous, nous pouvons à notre tour venir à lui. Venons donc à Dieu sans aucune question ni hésitation puisqu’il est « avec nous » ! Qui que nous soyons, approchons nous de lui avec confiance, puisqu’il s’est lui-même approché de nous.
Emmanuel : « Dieu avec nous » ! C'est la meilleure nouvelle que nous puissions entendre. Dieu est avec nous. Jésus le prouve. Comment Dieu pourrait-il nous montrer plus clairement qu'il est avec nous qu'en prenant chair et en devenant l'un des nôtres ? Il est avec nous au milieu notre douleur, de notre confusion, de nos questions et même de nos doutes. Il nous connaît par notre nom ! Le prophète Ésaïe, au chapitre 49 de son livre, annonce ceci au peuple d’Israël qui se sentait abandonné par Dieu : « Sion disait : ‘L'Éternel m'a abandonnée, le Seigneur m'a oubliée !’ Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite ? N'a-t-elle pas compassion du fils qui est sorti de son ventre ? Même si elle l'oubliait, moi je ne t'oublierai jamais. Vois ! Je t'ai gravée sur mes mains. »
Cette parole prophétique trouve un accomplissement évident et magnifique dans les mains de Jésus marquées par les clous à la croix. Comme Jésus l'a dit à Thomas lors d'une apparition après sa résurrection : « Vois mes mains ! ». En voyant les mains marquées par les clous de Jésus, nous voyons comment il nous a inscrits sur ses paumes. Avec un tel amour, comment Dieu pourrait-il oublier son peuple ? Nous avons de la valeur à ses yeux. Jésus nous dit : « Même vos cheveux sont tous comptés. N’ayez donc pas peur : vous valez plus que beaucoup de moineaux. » C’est dans l’évangile selon Luc, au chapitre 12 que nous le lisons.
Dieu est avec nous ! Il ne nous laissera jamais tomber. Il n'est pas contre nous. Il est pour nous. L’apôtre Paul l’affirme dans sa lettre aux Romains, au chapitre 8 : « Que dirons-nous donc de plus ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » Paul a montré jusqu'où Dieu est allé pour sauver l'homme de sa colère et le préparer à la victoire sur le péché et la mort. Qui pourrait douter que Dieu soit pour nous ? Voyez-vous, beaucoup prétendent que Dieu est pour eux ; les terroristes et les dictateurs commettent des crimes horribles en pensant que Dieu est pour eux. Voilà pourquoi, le Saint-Esprit accompagne cette affirmation d'un « si », afin que nous sachions que ce n'est pas parce que quelqu'un pense que Dieu est avec lui qu'il en est ainsi. Dieu n'est pour nous que si nous sommes réconciliés avec lui par Jésus-Christ. De même, malgré les souffrances des chrétiens, si Dieu est pour eux, qu'importe que d'autres soient contre eux ! Nous pouvons certainement nous tromper en pensant que Dieu est pour nous alors qu'il ne l'est pas - comme le font les sectaires et les fanatiques. Pourtant, on ne peut nier que pour ceux qui sont en Jésus-Christ, Dieu est pour eux !
Lorsque nous lisons l’Ancien Testament, nous découvrons que Dieu n’hésitait pas à associer son nom à celui de ceux qu’il a appelés à le suivre. Il s’est appelé le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, les pères du peuple d’Israël. Il s’est aussi appelé le Dieu d’Israël. Est-ce que les patriarches et leurs descendants le méritaient ? Certainement pas. La Bible ne cache pas les fautes d’Abraham ni celles de ses descendants. Mais elle a retenu leur foi en Dieu. Abraham a bel et bien fait un pas dans la foi, se rendant au lieu que Dieu lui avait promis ; mais sa foi était loin d'être parfaite. Il a d'abord parcouru la moitié du chemin jusqu'à l'endroit où Dieu l'appelait, et c’est plus tard qu’il a fini par obéir complètement. Dieu lui avait aussi promis une descendance par Sara sa femme, mais après avoir attendu longtemps, il perdit patience et a eu un fils, Ismaël, avec la servante de Sara. Pourtant, des milliers d'années plus tard, Dieu n’a pas tenu compte de l'obéissance tardive, mais il a honoré sa foi. Dieu était son Dieu. C’est en lui, et en lui seul qu’il croyait. Et parce qu’il a cru en ses promesses, il a finalement obéi, lui ainsi qu’Isaac et Jacob, comme l’atteste l’auteur de la lettre aux Hébreux, au chapitre 11 : « C'est par la foi qu'Abraham a obéi lorsque Dieu l'a appelé et qu'il est parti pour le pays qu'il devait recevoir en héritage. Et il est parti sans savoir où il allait. C'est par la foi qu'il est venu s’installer dans le pays promis comme dans un pays étranger. Il y a habité sous des tentes, ainsi qu'Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse, car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur. » Abraham a vécu comme un « étranger » sur la terre promise par Dieu, n'en possédant rien, à l'exception des parcelles où, avec sa femme Sara, il a été enterré. Il a vécu comme un « résident étranger », c’est-à-dire comme quelqu’un qui vit à un endroit précis, mais n'y a pas de statut permanent. N'ayant pas de demeure fixe, Abraham, Isaac et Jacob ont vécu sous des tentes plutôt que dans des maisons. Ils aspiraient à une cité meilleure – la cité aux fondations solides, dont Dieu est le constructeur et l'artisan. À leur tour, les chrétiens ne devraient pas vivre comme s'ils étaient des résidents permanents sur cette terre, mais toujours contempler le jour où ils séjourneront pour l’éternité avec leur Père du Ciel dans la Cité céleste. Reposons-nous donc sur cette réalité et sur cette promesse, en continuant de marcher sur le chemin de la foi, car Dieu est avec nous !
Prions ensemble : « Seigneur Jésus, Emmanuel, toi qui es toujours avec nous, sois adoré par tous ceux qui ont placé leur confiance totale en toi. Nous te louons parce que tu t’es fait connaître à nous. Tu as voulu que nous t’appartenions. Nous ne comprendrons jamais ici-bas le mystère de ton œuvre parmi nous. Nous ne comprenons pas pourquoi il a fallu des milliers d’années avant que ta promesse à Abraham se soit enfin accomplie. Pendant tout ce temps, tu t’es occupé de ton peuple qui t’a si souvent rejeté. Merci d’avoir envoyé ton Fils au moment que tu as choisi pour accomplir ton œuvre de Salut. Merci pour ta venue, Emmanuel. Que ton Esprit nous guide jour après jour dans tes voies, toi qui est pour nous, et protège-nous du Malin, qui veut nous éloigner de toi. Nous savons qu’avec toi il ne pourra rien contre nous, car tu es pour nous. Assurés de ta promesse et de ta protection, nous te louons de tout notre cœur. Amen ! »