Enveloppé

Notre mot de Noël du jour est « enveloppé ». Quand on pense aux cadeaux de Noël, on les imagine enveloppés d’un beau papier d’emballage soigneusement plié, avec des nœuds rouges ou dorés, des rubans bouclés, et de belles étiquettes. C’est comme si ce qu’on va offrir était enveloppé de notre désir de faire plaisir. Et bien, c’est avec beaucoup de soin que Marie a enveloppé le Fils de Dieu, le plus beau des cadeaux que Dieu ait offert au monde. Luc nous dit dans son évangile, au chapitre 2, que « le moment où Marie devait accoucher arriva, et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l'enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle des hôtes. » Les langes étaient des bandes de tissu bien enveloppées. Le mot traduit par « langes » vient du grec ancien qui signifie « déchirer », signifiant qu'il s'agissait de bandes de tissu déchirées enroulées autour de Jésus, comme c’était la coutume de faire à cette époque. La tendresse de ce moment est indescriptible. Ce geste si simple et qui peut paraître anodin, est extraordinaire quand on pense que Marie enveloppait le Fils de Dieu, Dieu lui-même, dans toute la fragilité d’un être humain qui venait de naître.

Au ciel, d’où il est venu, Jésus jouissait d’une gloire éclatante. Le Psaume 104 le décrit ainsi, aux versets 1 et 2 : « Éternel, mon Dieu, tu es infiniment grand, tu es revêtu de splendeur et de magnificence. L’Éternel s’enveloppe de lumière comme d’un manteau, il étend le ciel comme une tente. » L'honneur et la majesté de Dieu sont aussi apparents que le vêtement d'une personne, tout comme la pureté lumineuse de son être. De même que la création dans la Genèse commence par décrire la création de la lumière, le psalmiste mentionne d'abord la lumière. Et voilà que le Dieu qui s’enveloppe de lumière depuis le commencement de l’univers et qui a dit « que la lumière soit », se laisse envelopper dans un acte d’humiliation extraordinaire avec des bandes de linge rapiécées, et se laisse coucher dans une mangeoire. Pas de confort matériel pour Joseph et Marie, pas de confort matériel pour l’enfant Jésus.

Marie a enveloppé Jésus de langes de nombreuses fois. Puis elle l’a enveloppé de chaleur et d’affection petit garçon ; et elle l’a entouré de ses bras lorsqu’il était adolescent. Puis, à la fin de la vie de son fils, âgé à peine de 33 ans, elle l’a vu être enveloppé d’un drap de lin après sa mort sur la croix par Joseph d’Arimathée et Nicodème. Luc nous dit au chapitre 23 de son évangile que Joseph « le descendit de la croix, l'enveloppa dans un drap de lin et le déposa dans un tombeau taillé dans la roche, où personne n'avait encore été mis. »

Celui qui s’est humilié au point de se laisser envelopper de langes s’est humilié encore plus comme nous le rappelle l’apôtre Paul au chapitre deux de sa lettre aux Philippiens : « Il s'est humilié lui-même en faisant preuve d’obéissance jusqu'à la mort, même la mort sur la croix. » Et c’est enveloppé d’un drap de lin qu’il a été mis au tombeau.

Pendant cette période où nous réfléchissons sur les mots de Noël, mais pensons aussi aux cadeaux enveloppés de beau papier que nous allons offrir à nos proches, rappelons-nous que c’est enveloppé de langes ordinaires que Jésus, le don le plus précieux que Dieu a offert au monde, a été accueilli dans notre monde. On comprend pourquoi, en parlant de la grâce surabondante de Dieu, l’apôtre Paul s’exclame, dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, au chapitre 9, verset 15 : « Que Dieu soit remercié pour son don incomparable ! »

Prions ensemble : « Notre Père du ciel, toi qui es revêtu de splendeur et de magnificence, toi qui t’enveloppes de lumière, nous venons vers toi dans la reconnaissance pour le don incomparable de la grâce qui nous a conduits jusqu’à toi, et qui nous transforme pour que nous soyons de plus en plus semblables à toi. Enveloppe-nous de ton amour, de ta grâce et de ta bonté ! Merci, Jésus-Christ, de t’être humilié dans l’obéissance au Père quand tu étais parmi nous, toi qui ne recevais d’ordre de personne quand tu étais au ciel, l’égal du Père. Tu as obéi jusqu’à la mort sur la croix pour nous. Merci d’avoir fait preuve de tant d’amour pour nous. Pardonne-nous lorsque nous oublions le prix que tu as payé sur la croix pour que nous soyons sauvés et quand nous ne te suivons pas aussi fidèlement que nous le devrions. Renouvelle notre foi et notre zèle pour toi. Nous voulons apprendre à aimer comme tu nous aimes : que ton Saint-Esprit nous guide pour que nous soyons plus proches des autres et plus près de toi. C’est en ton nom que nous te le demandons. Amen. »