Famille

Jour 22

Les mots de Noël

Famille

13:13


Noël est un moment où beaucoup d'entre nous se réunissent en famille, avec tout ce que cela comporte de bon et de mauvais. En pensant à nos réunions de famille, j'aimerais que vous réfléchissiez un instant avec moi à l’histoire de la famille de Jésus.
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Notes de l'épisode

Notre mot de Noël pour aujourd'hui est « Famille ». Noël est un moment où beaucoup d'entre nous se réunissent en famille, avec tout ce que cela comporte de bon et de mauvais. En pensant à nos réunions de famille, j'aimerais que vous réfléchissiez un instant avec moi à l’histoire de la famille de Jésus.

Les familles juives se réunissaient à l’occasion des nombreuses fêtes religieuses qu’Israël célébrait, mais aussi chaque semaine, le jour de sabbat. Elles se rappelaient les événements liés à ces fêtes et la longue histoire de leur peuple à travers les générations. L’évangile selon Matthieu, au chapitre un, résume l’histoire de la grande famille de Jésus à partir de la descendance du roi David et d’Abraham le père du peuple israélite jusqu’à Joseph, l’époux de Marie. L’évangile selon Luc, à la fin du chapitre trois, dresse une liste condensée des ancêtres de Jésus à partir de Joseph, son père adoptif jusqu’à Adam. Jésus est présenté comme le fils de Dieu par Adam.

Chaque famille juive se sentait unique car elle descendait d'Abraham, le père de leur foi et celui qui avait cru en la promesse de Dieu de fonder une nation à partir de sa descendance. La famille de Jésus avait également la grande distinction d'appartenir à la lignée du roi David. À une époque où la nation d'Israël était sous occupation romaine, des conversations intéressantes devaient avoir lieu au sein de la famille de Jésus sur la promesse du royaume et de la lignée éternelle de David. Tous ceux à qui Marie et Joseph avaient transmis le message que les anges, les mages et les bergers leur avaient annoncé, savaient que ces promesses allaient s'accomplir en Jésus !

L’histoire de la famille de Jésus que nous rapporte Matthieu est remarquable par la présence inhabituelle de quatre femmes. Les femmes étaient rarement mentionnées dans les généalogies antiques, et les quatre mentionnées ici méritent une attention particulière en tant qu'exemples de la grâce divine. Elles montrent comment Dieu peut utiliser des personnes improbables de manière remarquable. Chacune d'elles est mentionnée dans l'histoire de l'Ancien Testament. Leur mention dans la généalogie de Matthieu est particulièrement intéressante, car au moins trois d’entre elles ne sont pas des Israélites, et la quatrième n’était pas non plus considérée comme une Israélite. Un livre entier de l'Ancien Testament porte le nom de l’une d’entre elles. Dans les récits de ces femmes, nous trouvons l'une des expressions les plus puissantes de toute la Bible de la manière dont la grâce de Dieu agit à travers son plan pour nos vies.

La première femme mentionnée est Tamar, qui a donné naissance à deux fils de Juda, le fils de Jacob : « Juda eut Pérets et Zérach de Tamar ». Son histoire est racontée dans le livre de la Genèse, au chapitre 38. C’était une Cananéenne qui était mariée à Er, un fils de Juda. Er était si mauvais que Dieu l’a fait mourir. Selon la tradition de l’époque, Onan, le frère d’Er, aurait dû prendre Tamar comme épouse, mais lui aussi est mort. Juda avait alors promis à Tamar de lui donner pour époux son plus jeune fils, mais ne l’a pas fait. Pour s’assurer une descendance, Tamar a eu recours à la ruse, et s’est déguisée en prostituée pour séduire Juda, qui lui a donné deux fils jumeaux, Péretz et Zérach. Dieu a pris Péretz, le fils de cette situation immorale et l’a plaçé dans la lignée du Messie, même si ni Juda ni Tamar n'étaient des exemples de piété. Ce récit est un merveilleux exemple de grâce. Dieu les a choisis, malgré leurs œuvres mauvaises, pour appartenir à la lignée du Messie et pour jouer leur rôle dans son plan de rédemption.

La deuxième femme mentionnée est Rahab, l'ancêtre de Boaz, dont l'histoire est rapportée dans le livre de Ruth. Lorsque le peuple d'Israël est entré en Terre promise, Rahab, une prostituée cananéenne, a été sauvée de la destruction de Jéricho en cachant deux espions israélites. Le récit de son histoire se trouve dans le livre de Josué, au chapitre 2. Elle avait avoué aux espions : « C'est l'Éternel, votre Dieu, qui est Dieu en haut dans le ciel et en bas sur la terre. » Lors de la prise de Jéricho, elle a été épargnée et a finalement été intégrée au peuple d’Israël. Rahab et sa famille ont été épargnées par le jugement de Dieu sur Jéricho. Josué est un livre de jugement sévère sur les Cananéens, mais la première histoire, qui met en scène quelqu'un d'autre que Josué, évoque la bonté divine envers une Cananéenne qui croyait en Dieu. Se mettant en danger, Rahab a rejeté son ancienne identité cananéenne et a voulu s'identifier au peuple de Dieu, à Israël. Elle a épousé un homme de la tribu de Juda nommé Salma. Ils ont eu un fils nommé Boaz, qui a épousé Ruth.

Ruth est la troisième femme mentionnée dans l’histoire de la famille de Jésus. C’était la mère d'Obed et l'arrière-grand-mère du roi David. Sa merveilleuse histoire de grâce couvre un livre entier de l'Ancien Testament. Ruth, une étrangère moabite, était mariée à un Israélite, mort encore jeune. Elle a pris soin de Naomi, sa belle-mère israélite et a tenu à se rendre avec elle à Bethléem en prononçant ces mots devenus célèbres : « Où tu iras j'irai, où tu habiteras j'habiterai ; ton peuple sera mon peuple et ton Dieu sera mon Dieu ; où tu mourras je mourrai et j'y serai enterrée. Que l'Éternel me traite avec la plus grande sévérité si autre chose que la mort me sépare de toi ! »

La relation de Naomi avec Dieu a eu un impact sur Ruth. C'est frappant, car Naomi n'a pas eu une vie facile. Veuve, elle avait perdu ses deux fils et croyait être la cause de chaque malheur par sa désobéissance. Pourtant, elle honorait et aimait toujours le Seigneur. On devrait pouvoir observer notre vie de croyants, tout comme Ruth a observé celle de Naomi, et dire : « Je veux que ton Dieu soit mon Dieu. » Notre confiance en Dieu et notre recours à lui dans les moments difficiles seront souvent ce qui attirera les autres vers Dieu. L’histoire de la conversion de Ruth témoigne de la bonté de Dieu envers ceux qui se tournent vers lui et croient en lui pour l’adorer et le suivre fidèlement.

La quatrième femme mentionnée dans l’histoire de la famille de Jésus est « la femme d’Urie. » Matthieu ne la mentionne pas par son nom, Bath-Shéba, et ne précise pas qu’elle est devenue la femme de David. Il souligne simplement que le roi Salomon est né suite à la relation adultère que David avait entretenu avec la femme d’Urie. David s’est amèrement repenti de son péché, comme en témoigne le Psaume 51, et Dieu a eu compassion de lui et de Bath-Shéba. Nous lisons même dans le deuxième livre de Samuel, au chapitre 11, que lorsque Bath-Shéba a mis au monde un fils qu'elle a appelé Salomon : « l'Éternel aima. » Voici le grand pardon et la tendresse de Dieu mis en évidence ! Il n'a pas gardé rancune à David et à Beth-Shéba. Les jours de bénédiction et de fécondité n'étaient pas terminés pour David. Dieu a prononcé sur David un jugement sévère et promis de graves conséquences, mais il ne lui a pas retiré son pardon et sa grâce.

Il est remarquable que ce soit Salomon – né d'un mariage adultère – qui ait hérité du trône de David. Dieu l'a choisi parmi les nombreux fils de David non seulement pour être l'héritier du trône, mais aussi l'ancêtre du Messie afin de démontrer la vérité selon laquelle Dieu pardonne aux pécheurs repentants. Il se peut que les gens ne pardonnent pas ; nous pouvons aussi refuser de croire réellement que nous sommes pardonnés. Mais Dieu pardonne aux pécheurs repentants.

Matthieu mentionne enfin une cinquième femme dans l’histoire de la famille de Jésus : Marie elle-même, sa mère, introduite par son nom comme l’épouse de Joseph. Joseph est le père légal de Jésus, Marie est la mère biologique de Jésus. Matthieu déclare en effet à propos de Joseph qu’il est « l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu’on appelle le Christ. » Luc nous dit qu’elle appartient à la famille d’Élisabeth, l’épouse de Zacharie, qui est elle-même une descendante d’Aaron, le premier prêtre d’Israël, frère de Moïse. Les circonstances de la naissance de Jésus sont troubles : Marie est devenue enceinte avant d’être mariée, et cela a pu provoquer des rumeurs autour d’elle. Mais Matthieu tient à souligner que la naissance de Jésus est légitime et, en même temps, que l’origine des ancêtres de Jésus est parfois liée à des circonstances moralement condamnables. Dieu a pourtant agi envers les ancêtres de Jésus avec bonté, car c’est pour sauver des pécheurs comme eux et comme nous qu’il a donné son Fils unique, celui qu’on appelle le Christ, le Messie, pour nous délivrer du mal et de son emprise.

L’histoire remarquable de la famille de Jésus que nous découvrons dans les évangiles est riche d’enseignement. Les non-Juifs ont été inclus dans le projet de salut de Dieu. Nous sommes donc nous-mêmes, Juifs comme non-Juifs, inclus dans le plan de Dieu. Prions-le donc ensemble dans la reconnaissance : « Seigneur notre Dieu, nous te remercions de nous avoir inclus dans ton plan de salut. Merci, parce que grâce à l’œuvre de ton Fils Jésus-Christ, nous faisons partie de ta famille. Là où nous voyons le péché abonder, nous voyons aussi ta bonté surabonder, et nous t’en sommes reconnaissants. Nous ne sommes pas dignes de t’appartenir, mais tu nous acceptes tels que nous sommes et, dans ta patience et ta grâce, tu nous transformes par ton Esprit. Continue d’agir en nous pour que nous soyons de plus en plus consacrés à toi, toi qui as tout fait pour que nous puissions appartenir à ta famille, l’Église. Au nom de Jésus nous te prions, amen. »