Jean 1.19-34

Semaine 1 - jour 3

Évangile selon Jean

Jean 1.19-34

15:40


Alors, que pouvons-nous apprendre de Jean-Baptiste ? Si Jésus le considérait comme le plus grand prophète qu’Israël ait jamais eu, que peut-il nous enseigner aujourd’hui ? Eh bien, lorsque nous considérons les versets 19 à 34 de notre chapitre, il y a trois choses que nous pouvons apprendre de lui.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous examinerons ensemble les versets 19 à 34 du premier chapitre, et parlerons d’un homme qui portait le nom de Jean-Baptiste.

Vous savez, parfois vous lisez au dos des couvertures de livres un résumé succinct sur l’auteur et sa carrière, qui est la plupart du temps un éloge sur ce qu’il a fait et sur sa renommée. Eh bien, d’une certaine manière c’est ce que Jésus, la plus grande autorité sur terre, a fait à l’égard de Jean-Baptiste. Voici ce qu’il a dit à son propos de Jean-Baptiste dans l’évangile selon Luc, au chapitre 7, verset 28, alors que Jean-Baptiste avait fini sa mission, et qu’il se trouvait en prison avant d’être mis à mort : « Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, aucun prophète n'est plus grand que Jean-Baptiste. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. » Jésus met ce qu’il dit en perspective avec notre propre grandeur dans le royaume de Dieu, mais il commence par dire que, de tous les prophètes de l’Ancien Testament, de Moïse à Zacharie, Jean est le plus grand.

Alors, que pouvons-nous apprendre de Jean-Baptiste ? Si Jésus le considérait comme le plus grand prophète qu’Israël ait jamais eu, que peut-il nous enseigner aujourd’hui ? Eh bien, lorsque nous considérons les versets 19 à 34 de notre chapitre, il y a trois choses que nous pouvons apprendre de lui.

Tout d'abord, nous pouvons apprendre que Jean savait qui il était. C'était l'un des secrets de sa grandeur. Il savait qui il était. Nous lisons ceci aux versets 6 et 7 : « Il y eut un homme envoyé par Dieu; son nom était Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière afin que tous croient par lui. » Jean savait qu'il était un homme envoyé de Dieu. Les gens venaient de partout en foule pour l'entendre et pour le rencontrer. Il savait qu'il était simplement un homme envoyé par Dieu. Il ne correspondait pas du tout au moule social, religieux et politique de son temps. Son nom, Jean, était très commun à l'époque jusqu’à aujourd’hui - ‘Jean’ veut dire en hébreu ‘Dieu fait grâce’ -, mais Jean-Baptiste n’avait rien de commun ou d’ordinaire. Il était unique. Il n’avait rien de commun avec la classe des pharisiens, des sadducéens ou des docteurs de la loi, ou encore des chefs religieux. Il ne ressemblait pas à un prophète, et ne parlait pas comme un prêtre.

Jean-Baptiste ne prétendait pas être un saint. Il vivait dans le désert. Il était unique, mais il ne cherchait pas à être différent. Il cherchait avant tout à être obéissant ; il se considérait simplement comme un homme envoyé de Dieu. Il savait qu’il n’était pas la lumière, mais un témoin de la lumière. Au verset 23, on nous dit qu'il

savait qu'il était la voix de celui qui appelle dans le désert, et reprend lui-même les mots du prophète Ésaïe qui avait dit bien des siècles plus tôt qu’il était « la voix de celui qui crie dans le désert: ‘Rendez le chemin du Seigneur droit.’ » Il avait lui-même trouvé la clé de sa mission sur terre, celle d’ouvrir la voie à Jésus-Christ. Jean savait qu’il était venu pour préparer la venue de Jésus en baptisant dans l’eau ceux qui voulaient changer de vie. C’est pourquoi on l’a appelé Jean-Baptiste. Voici ce qu’il disait lui-même, comme on le lit aux versets 24 à 26 : « Ceux qui avaient été envoyés étaient des pharisiens. Ils lui posèrent encore cette question: «Pourquoi donc baptises-tu, si tu n'es ni le Messie, ni Elie, ni le prophète?» Jean leur répondit: «Moi, je baptise d'eau, mais au milieu de vous se trouve quelqu'un que vous ne connaissez pas. » Le baptême de Jean était un baptême de purification ; c’était un baptême d’eau et non un baptême de l’Esprit.

Beaucoup de gens m'ont posé des questions sur le baptême. Si le baptême est un symbole de notre nouvelle vie en Jésus-Christ, alors pourquoi Jean a-t-il baptisé ?

En fait, nous devons distinguer trois sortes de baptêmes ici, le baptême juif, le baptême de Jean-Baptiste et le baptême des croyants. Aux temps bibliques, lorsque quelqu’un voulait se convertir au judaïsme, il était souvent baptisé par immersion totale dans l’eau, souvent d’une rivière. C’était une sorte de purification cérémonielle et un signe que les nouveaux fidèles désiraient voir leur vie changer. D’une certaine manière, ils passaient de la mort à la vie. Lorsque Jean-Baptiste a commencé son ministère un peu avant celui de Jésus, il a baptisé tous ceux qui venaient à lui et se repentaient de leur péchés. Le baptême de Jean-Baptiste était un baptême de repentance. Ce baptême a-t-il jamais sauvé quelqu’un ? Est-ce qu’il garantissait une relation avec Dieu ? Le livre des Actes répond que ce n’était pas le cas. Dans le livre des Actes des apôtres, au chapitre 19, nous lisons que l’apôtre Paul a baptisé au nom du Seigneur Jésus des Juifs qui avaient déjà été baptisés du baptême de Jean. À ce moment précis, ils reçurent le Saint-Esprit. Jean a préparé la venue du Sauveur, mais il ne pouvait lui-même sauver personne. Seul Jésus sauve.

Jean était un baptiseur. Il savait qui il était, mais plus important encore, il savait ce qu’il n’était pas. Et c'était peut-être plus que toute autre chose le secret de sa grandeur. Lorsque les responsables religieux de Jérusalem lui demandent, « Qui es-tu ? », il commence par leur dire qui il n'était pas. Il dit : ‘je ne suis pas le Messie !’, ‘je ne suis pas Élie’, ‘je ne suis pas le prophète’. Élie et le prophète étaient tous deux des personnages de l'Ancien Testament qui attendaient avec impatience le jour où Dieu viendrait en Jésus-Christ. Ils ne savaient pas que le prophète dont Moïse parlait dans le livre du Deutéronome au chapitre 18 serait Jésus-Christ, mais ils attendaient avec impatience la venue d'Élie ou du prophète comme précurseur du Messie, celui qui avait été promis. Es-tu celui-là ? Non, répond Jean. « Qui es-tu donc ? » Jean aurait pu se vanter en déclarant qu’il était le fils d’un prêtre, qu’il était rempli de l’Esprit Saint dès le ventre de sa mère. Il aurait pu parler de sa vie frugale, lui qui se nourrissait uniquement de miel sauvage et de sauterelles, ou encore de son succès auprès des foules. Mais il a choisi de répondre simplement : ‘Je suis la voix’ : « Moi, dit-il, je suis la voix de celui qui crie dans le désert: ‘Rendez le chemin du Seigneur droit’, comme l’a dit le prophète Ésaïe. » Jean-Baptiste savait qui il était pas et qui il n’était pas. Cet équilibre entre ce qu’il était et ce qu’il n’était pas lui a permis de suivre l’appel de Dieu sans hésitation. Dès son jeune âge, sa courte mission sur terre était claire ; il pouvait donc se concentrer entièrement sur ce qu’il devait faire. Cela lui a aussi permis de ne pas perdre de temps et de courir après ce qui n’avait rien à faire avec l’appel de Dieu.

À ces deux prises de conscience, celle de savoir qui il était et celle de savoir aussi ce qu’il n’était pas, s’ajoutait une autre dimension de son appel : Jean-Baptiste savait qui était Jésus, celui dont il était chargé de préparer la venue. Il savait que pour être grand aux yeux de Dieu, il ne pouvait que reconnaître sa propre petitesse à côté de la majesté de Jésus, son Dieu. Plus nous comprenons cette vérité, plus nous devenons grands aux yeux de Dieu. Je vous propose donc de survoler ensemble ces quelques versets pour constater la profondeur de la compréhension que Jean-Baptiste avait de Jésus. Au verset 27, Jean-Baptiste déclare : « Il vient après moi mais il m’a précédé, et je ne suis pas digne de détacher la courroie de ses sandales. » À son époque un dicton rabbinique populaire disait : « Tout service qu’un esclave rend à son maître, le disciple le fera pour son maître, sauf celui de délier la courroie de sa sandale. » Cela voulait dire qu’un disciple, celui qui est à l’école de son maître spirituel, n’avait pas besoin de délier la courroie de ses sandales, car ce serait indigne. Mais Jean-Baptiste avoue humblement qu’il ne serait même pas digne de faire cela pour son maître, tant il se voyait petit à côté de la grandeur de Jésus. Il mesurait non seulement sa petitesse, mais il comprenait tout à fait le but de la mission de Jésus. C’est pourquoi, le jour où Jésus vint vers lui, il a déclaré sans hésiter : « Voici l'Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde », comme nous le lisons au verset 29. Il fait référence à un texte du prophète Ésaïe dans l’Ancien Testament qui parle de la mission du serviteur de Dieu et il fait aussi référence à l’agneau des sacrifices accomplis pour le pardon des péchés. Cela rappelle bien sûr l’agneau de la Pâque. On sait aussi que, déjà à l’époque de Jean-Baptiste, des livres parlaient de l’Agneau qui délivrerait le peuple d’Israël de ses oppresseurs pour régner sur lui dans le royaume de Dieu. Jean-Baptiste comprenait vraiment qui était Jésus, et dit, au verset 30 : « C'est celui à propos duquel j'ai dit: ‘Après moi vient un homme qui m'a précédé, car il existait avant moi.’ » On sait que Jean-Baptiste est né quelques mois avant Jésus, qu’il était un parent de Jésus, probablement son cousin, et qu’une relation existait déjà entre eux avant leur naissance. Souvenons-nous que lorsque Marie, la mère de Jésus, était devenue enceinte de Jésus, elle est allée passer quelques mois chez sa parente Élisabeth, qui elle aussi était enceinte de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste savait donc qui était Jésus, mais il avoue pourtant, « Pour ma part, je ne le connaissais pas. » Que voulait-il dire par là ?

En fait, il existe deux mots dans le grec biblique pour le verbe ‘connaître’, un pour parler d’une relation ou d’une connaissance - je connais cette personne -, l’autre avait le sens de comprendre, de connaître profondément une personne, sa nature et sa personnalité. C’est à ce type de connaissance que Jean-Baptiste se réfère ici. Il savait qui était Jésus, bien sûr, mais il ne le connaissait pas tel qu’il était véritablement avant que l’Esprit Saint le lui révèle. C’est pourquoi il rend ce témoigne émouvant, aux versets 32 à 34 : « J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et s'arrêter sur lui. Je ne le connaissais pas, mais celui qui m'a envoyé baptiser d'eau m'a dit: ‘Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et s'arrêter, c'est lui qui baptise du Saint-Esprit.’ Et moi, j'ai vu et j'atteste qu'il est le Fils de Dieu. »

Nous attachons beaucoup d’importance à la phrase ‘c’est lui qui baptise du Saint-Esprit. » C’est vraiment dommage, je crois, que le verbe ‘baptiser’ soit une transcription du verbe grec et non sa traduction dans notre langue. Le verbe grec ‘baptizo’ devrait être en français ‘immerger’. Les Juifs se faisaient immerger dans l’eau, Jean-Baptiste immergeait les gens dans l’eau ; Jésus a été lui-même immergé dans l’eau, et c’est quand il est ressorti de l’eau porté par Jean-Baptiste que l’Esprit est descendu du ciel comme une colombe et s'est arrêté sur lui. Le baptême de Jean-Baptiste était une immersion dans l’eau, celui de Jésus est une immersion dans l’Esprit Saint. Seul Dieu peut nous immerger dans son Esprit, c’est pourquoi Jean-Baptiste pouvait conclure : « J'ai vu et j'atteste qu'il est le Fils de Dieu. » Il était convaincu que Jésus était revêtu de la puissance de l’Esprit de Dieu et qu’il était lui-même Dieu. Nous verrons pourtant au chapitre 3 de l’évangile selon Jean que la foi de Jean-Baptiste a été mise à dure épreuve lorsqu’il s’est retrouvé en prison. S’il savait qui il était et qui il n’était pas, mais il s’est tout de même interrogé sur la personne réelle de Jésus et sur sa véritable mission sur terre. Connaître Jésus et le sens de sa mission n’est pas l’affaire d’un jour, l’évangile de Jean et le message de Jésus qu’il propage vont nous le montrer. Jean-Baptiste, avant d’être décapité, ne remet pas en cause la nature divine de Jésus et encore moins sa mission de nous immerger dans l’Esprit. C’est pourquoi, en apprenant ce que Jésus fait alors qu’il est lui-même emprisonné et isolé, c’est vers Jésus qu’il envoie ses disciples pour lui demander de confirmer sa mission, ce que Jésus ne manquera pas de faire.

Je voudrais donc vous inviter moi-même à tourner nos regards ensemble vers Jésus dans la prière et l’adoration, car nous savons qu’il entend nos prières sincères et vraies : « Seigneur Jésus, lorsque nous avons des doutes dans nos épreuves et que notre foi risque de vaciller, nous savons que nous pouvons venir à toi dans la reconnaissance, parce que tu toujours prêt à nous entendre et à nous répondre. Merci pour toutes les réponses que tu nous a faites dans les évangiles et les écrits des apôtres. Nous voulons les découvrir et accepter ta Parole, car l’accepter et en vivre, c’est t’accepter, toi qui est la Parole. Aide-nous à faire confiance à ce que tu nous dis dans les Écritures. Nous voulons apprendre de toi, car nous savons que tu veux porter notre fardeau avec nous. Nous voulons te suivre, Seigneur, mais nous te remercions de nous aider à le faire en restant en même temps à côté de nous, toi qui partages notre joug. Merci pour l’exemple de Jean-Baptiste que nous pouvons tous suivre. Nous voulons mieux nous connaître pour mieux te connaître et accepter l’Esprit que tu nous a donné, dans lequel nous sommes immergés. Alors, quelles que soient les épreuves que nous traversons, et les doutes qui peuvent nous envahir, nous serons toujours rassurés par ta Parole réconfortante. Reçois donc notre prière de reconnaissance et nos supplications, car c’est en ton nom précieux que nous te le demandons, amen. »

Eh bien, demain, nous allons commencer à considérer ensemble la manière dont Jésus a appelé ses premiers disciples à le suivre aux versets 35 à 42 du chapitre 1 de l’évangile selon Jean.