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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous poursuivons notre réflexion sur le chapitre 1. Nous en sommes au cinquième et dernier jour de notre survol de ce chapitre, et étudierons les versets 43 à 51. Vous vous souvenez peut-être qu'hier, nous avons réfléchi ensemble sur l'appel de Jésus à André et Jean, puis son appel à Pierre, et comment cet appel a bouleversé leur vie entière. Ils se sont tous les trois rendus chez Jésus, et ne l’ont plus quitté jusqu’à la fin de son ministère sur terre. Aujourd’hui, nous allons nous attarder sur l’appel de Philippe et de Nathanaël, et sur l’effet que cet appel à suivre Jésus a eu dans leur vie.
En arrivant en Galilée, Jésus qui rencontre Philippe. Ce n’est pas le même Philippe que le Philippe du livre des Actes, qu’on appelle Philippe l’évangéliste, mais celui qui deviendra apôtre et venait de Galilée. Nous lisons ceci aux versets 43 et 44 : « Le lendemain, Jésus décida de se rendre en Galilée. Il rencontra Philippe et lui dit: ‘Suis-moi.’ Philippe était de Bethsaïda, la ville d'André et de Pierre. »
Est-ce que Philippe avait déjà entendu parler de Jésus ? Le récit ne le dit pas clairement, mais le fait qu’il soit un voisin de Pierre et d’André laisse présumer qu’il savait qui était Jésus. Lorsqu’il va voir un peu plus tard Nathanaël, il dit à celui-ci, ‘Nous avons trouvé le fils de Joseph…’ Il n’est pas seul à l’avoir trouvé : Jésus devait déjà avoir bonne réputation avant de commencer son ministère public. Ce n’est pas Philippe qui va au-devant de Jésus, mais c’est Jésus qui le rencontre et l’appelle. Il n’hésite pas un instant et décide de suivre son nouveau maître. La manière dont Jésus l’a appelé correspondait à son caractère. Nous découvrons dans les évangiles que c’est un homme plutôt décontracté et réaliste. C’est à l’initiative de Jésus que Philippe s’est mis à le suivre, sans lui poser de question. Il savait qui était Jésus, mais il a attendu son appel.
Je connais des gens comme lui aujourd'hui. Ils ont entendu parler de Jésus. Ils ont peut-être même été invités à croire en lui par un ami, mais ils l'ont gardé à distance pendant un certain temps. Mais ensuite, tout est devenu clair pour eux. Ils sentent la présence de Jésus avec eux. Peut-être dans leur chambre tard le soir. Peut-être dans leur voiture en route quelque part. Peut-être dans un avion, en voyage vers une autre partie du monde. Peut-être juste dans un moment de solitude au bureau. Tout devient clair. Jésus est là, pour eux. Et dans cette rencontre personnelle avec Jésus, tout ce qui leur a été dit auparavant à son sujet prend un sens nouveau et personnel, et ils s'engagent à ce moment-là. C'est ce qui s'est passé avec Philippe. Il était prêt à suivre Jésus, et c’est au cours d’une rencontre personnelle avec lui qu’il a décidé de répondre favorablement à l’appel de son nouveau maître. Jésus n’attend pas que Philippe viennent le trouver, c’est lui qui va le chercher. Il y a beaucoup de gens comme lui, qui veulent bien partir en voyage, mais qui ont besoin qu’on les guide, qui ont besoin d’une carte, qui ont besoin qu’on leur dise : ‘Je vais vous montrer la bonne voie à suivre.’ Pour d’autres, c’est l’inverse ; ils savent où aller et planifient leur trajet et prennent l’initiative. Jésus adapte son appel au caractère de ceux qu’il choisit comme disciples.
Certains se demandent si la décision de suivre Jésus voulait dire que les disciples abandonnaient tout ce qu’ils faisaient y compris leur vie de famille et leurs responsabilités. En fait, à l’époque de Jésus l’idée de se mettre à l’école d’un maître, d’être son disciple, était chose courante. Il s’agissait d’un travail,
qui ne signifiait pas qu’on quittait soudainement sa famille et qu’on abandonnait ses responsabilités. Cela signifiait qu’on s’engageait à suivre cet enseignant, un peu comme un représentant peut partir pour de longs voyages d'affaires loin de sa famille pour un temps, tout en assurant ses responsabilités familiales et communautaires. On sait que certains disciples étaient mariés, qu’ils avaient des enfants et qu’ils ont continué à prendre soin de leur famille.
Philippe a décidé de suivre Jésus. Et cela a bouleversé sa vie. Tout comme André l’avait fait pour son frère Simon, il a été voir Nathanaël. Lisons ensemble les versets 45 à 51 de notre chapitre pour savoir comment cela s’est passé : « Philippe rencontra Nathanaël et lui dit: ‘Nous avons trouvé celui que Moïse a décrit dans la loi et dont les prophètes ont parlé: Jésus de Nazareth, fils de Joseph.’ Nathanaël lui dit: ‘Peut-il sortir quelque chose de bon de Nazareth?’ Philippe lui répondit: ‘Viens et vois.’ 47 Jésus vit Nathanaël s'approcher de lui et dit de lui: ‘Voici vraiment un Israélite en qui il n'y a pas de ruse.’ ‘D'où me connais-tu?’ lui dit Nathanaël. Jésus lui répondit: ‘Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu.’ Nathanaël répondit: ‘Maître, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël.’ Jésus lui répondit: ‘Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois? Tu verras de plus grandes choses que celles-ci.’ Il ajouta: ‘En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez désormais le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme. »
J’aime beaucoup comment Nathanaël commence sa relation avec Jésus, de manière directe et honnête. Nathanaël ne réagit pas du tout comme Simon Pierre ! Il doit d’abord être convaincu que suivre Jésus vaille vraiment la peine. Il ne réagit pas comme Simon, qui s’est laissé conduire vers Jésus par André sans hésiter. Il se pose des questions sur l’identité de Jésus ; il ne veut pas s’engager sans savoir à qui il a à faire. Pour Nathanaël, un honnête homme, il ne pouvait pas envisager que le Messie pourrait venir de Nazareth. Il devait venir de Bethléhem. Il sait qu’à cette époque la petite ville de Nazareth n’avait pas une bonne réputation sur le plan moral comme religieux. Elle se trouvait sur une route que les légions romaines empruntaient fréquemment. Et l’on disait, ‘Que peut-il venir de bon de Nazareth ?’ Jésus a grandi à Nazareth et, devenu adulte, il n’a pas renié sa ville pour autant. Il s’est laissé appeler ‘Jésus de Nazareth’ et non pas ‘Jésus de Bethléhem’ ! L’évangile selon Luc nous dit pourtant que Jésus a été très mal reçu dans cette ville et que les habitants ont cherché à le lapider…
Quant à Philippe, il ne cherche rien à prouver, il ne discute pas et n’est pas offensé par les doutes exprimés par Nathanaël, qui devait vaincre ses craintes et ses préjugés. Philippe a sans doute déjà échangé avec André et Pierre, et répond à son ami avec les mots mêmes que Jésus a prononcés à André quelque temps plus tôt : ‘Viens et vois !’ C’est comme s’il lui disait : ‘Tu veux des preuves, eh bien, viens donc vérifier toi-même si ce que je te dis est vrai !’
Lorsque Jésus aperçoit Nathanaël s’approcher de lui, ce qu’il lui dit correspond au caractère et à la personnalité de cet homme. Dès qu’il l’aperçoit venir vers lui, il le décrit en des termes élogieux. Nathanaël est un véritable Israélite, c’est-à-dire un Juif qui croit véritablement en Dieu et le suit. Jésus le sait, et pour convaincre Nathanaël, il lui dit qu’il l’a vu sous un figuier. À cette époque, les maîtres religieux étudiaient souvent les Écritures à l’ombre d’un figuier, dont les branches tombaient jusqu’au sol et permettaient à ceux qui méditaient de le faire à l’abri du soleil sans être vus. C’est là que se trouvait Nathanaël, un homme qui cherchait dans l’Ancien Testament comment mieux vivre en relation avec Dieu. Il n’y avait rien de faux en lui. Jésus ne cherche pas à le flatter, mais à le convaincre que ce qu’il cherche dans les Écritures se trouve bien devant lui, Jésus de Nazareth. Et parce qu’il connaissait bien les Écritures, il a de suite compris que Jésus était le Fils de Dieu, le roi d’Israël, les titres mêmes du Messie, de Christ. Ce véritable Israélite a vu en Jésus le roi d’Israël, le roi des Juifs. Il est rempli d’admiration pour celui qu’il accepte comme Jésus de Nazareth ; il se sait compris par Jésus. Mais Jésus va plus loin et lui annonce qu’il n’a encore rien vu ! Le fait d’apprendre que Jésus sait tout de lui n’est rien à côté de ce qu’il va découvrir à ses côtés. Comme Nathanaël connaît bien les Écritures, Jésus lui parle de la vision de Jacob dans le livre de la Genèse, qu’il connaît bien, pour lui expliquer qu’il est lui-même l’escalier, le lien, qui rendra possible la communion entre le ciel et la terre. Il fait allusion à la prophétie du livre de Daniel qui parle du Fils de l’homme, et lui annonce déjà que lui, Jésus, Fils de l’homme, va donner sa vie pour nous donner la vie éternelle et régnera un jour rempli de gloire et d’autorité sur le monde entier. Quelle introduction magnifique à Jésus et à son ministère ! Tout tourne autour de Jésus-Christ. Les cinq premiers disciple de Jésus que nous présente l’évangile selon Jean – André, Jean, Pierre, Philippe et Nathanaël – découvrent, dès qu’ils rencontrent Jésus pour la première fois, que leur nouveau maître est l’Agneau de Dieu, le rabbin, le professeur, le Messie, Jésus de Nazareth, le fils de Joseph, le Fils de Dieu, le roi d’Israël, et le Fils de l’homme. C’est lui qu’ils vont découvrir peu à peu, et c’est de lui qu’ils vont apprendre comment le suivre fidèlement.
Ces derniers jours, nous avons vu comment Jésus a appelé ses disciples en considérant la personnalité et le caractère de chacun d’eux, et comment tout change pour eux lorsqu’ils commencent à le suivre. Nous avons aussi vu que Dieu tient compte de notre personnalité et de notre caractère lorsqu’il nous appelle à le suivre. Il nous accepte tels que nous sommes, quel que soit notre tempérament, que nous soyons de type sanguin, colérique, flegmatique ou mélancolique. Dieu nous a tous créés et nous connaît. Il nous appelle à lui pour que nous le suivions et apprenions à le connaître pour le servir. Tout change lorsque nous le suivons !
Prions ensemble. Je vous invite à prier simplement cette prière d’un ancien hymne :
J’ai décidé de suivre Jésus,
J’ai décidé de suivre Jésus,
Je veux le suivre, oui je veux le suivre
Dès maintenant et à jamais…
Ne manquez pas de nous rejoindre la semaine prochaine ! Nous examinerons ensemble le deuxième chapitre de l’évangile selon Jean.