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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Nous en sommes au quatrième jour de notre étude du chapitre 12, et aujourd'hui, nous étudierons ensemble les versets 20 à 28. Hier, nous avons réfléchi sur l’attitude de la foule, des disciples, des chefs de prêtres et de Jésus lors de l’arrivée triomphale de Jésus à Jérusalem monté sur un ânon.
Aujourd'hui, nous allons considérer la réaction d’un groupe de non-Juifs qui veulent rencontrer Jésus. Ce que va dire Jésus en réponse à leur requête nous apprend des choses sur la vie et sur la façon de vivre la vie que Dieu nous a donnée. Écoutons ce que dit Jean au chapitre 12, versets 20 à 22 : « Il y avait des non-Juifs parmi ceux qui étaient montés pour adorer pendant la fête. Ils s'adressèrent à Philippe, qui était de Bethsaïda en Galilée, et lui demandèrent: ‘Seigneur, nous voudrions voir Jésus.’ Philippe alla le dire à André, puis André et Philippe le dirent à Jésus. »
Voici une anecdote intéressante sur la façon dont cette demande est parvenue à Jésus. Ce récit parle du courage dont Philippe et d'André ont dû faire preuve ici. Les non-Juifs qui s’adressent à eux sont probablement des Grecs. Ils n’osent pas approcher Jésus, mais savent qui sont les disciples dont Philippe, qui porte un nom grec, tout comme André. En effet, tout le monde savait que la mission de Jésus sur terre était de s’adresser primordialement aux Juifs. Ce groupe d’étrangers a donc recours aux disciples pour que Jésus les reçoive. Certains pensent que ces non-Juifs s'étaient convertis au judaïsme, et qu’ils étaient venus à Jérusalem pour célébrer la Pâque. Quoi qu'il en soit, l’intervention des deux disciples en leur faveur auprès de Jésus va donner à Jésus l’occasion d’enseigner des choses incroyables sur la vie, qui peuvent remettre en question certaines de nos pensées les plus profondes. En effet, ce groupe de non-Juifs n’ose pas s’approcher directement de Jésus, par timidité ou par crainte d’être rejeté, alors que Jésus, qui se dirige vers sa mort sur la croix, va mourir pour les Juifs comme les non-Juifs. Voici sa réponse, que nous lisons aux versets 23 à 26 de notre chapitre : « Jésus leur répondit: ‘L'heure où le Fils de l'homme va être élevé dans sa gloire est venue. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra et celui qui déteste sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera.’ »
Que dit Jésus ? Eh bien, que la mort survient avant la vie, que la perte de la vie survient avant la découverte de la vie, et que le service précède toujours l'honneur. La mort survient avant la vie : si le grain de blé ne tombe pas en terre et ne meurt pas, il ne peut rien produire. C'est en mourant qu'il se multiplie. J'ai parfois imaginé ce grain de blé se parlant à lui-même : « Pourquoi voudrais-je tomber en terre et mourir ? Regardez-moi. Quel beau grain de blé je suis ! Comme je suis rond, brun et lisse, et vous voulez m'enfoncer en terre et me laisser à mon sort ? C'est ridicule. Pourquoi ferais-je ça ? Cela n’a aucun sens ! » Nous savons tous qu’un grain de blé ne peut pas penser, mais nous, nous le pouvons, et c’est ce que nous pensons à propos de nous-mêmes. Mais Jésus dit que c'est seulement en mourant à soi-même que l'on trouve vraiment la vie qu’il nous donne, et qu’on la trouve en abondance. Celui qui aime sa vie sans éprouver le besoin d’appartenir à Jésus perdra la vie sans jamais la retrouver, mais celui qui déteste sa vie sans Christ, trouvera la vraie vie, la vie éternelle, qu’il ne perdra jamais. Dans ce sens, perdre sa vie est une nécessité si on veut la trouver.
S'agit-il ici de détester la vie ? Détester la vie dans ce monde, être négatif à propos de tout, ne jamais être reconnaissant de quoi que ce soit ? Non, remarquez bien ce que Jésus ne parle pas de haïr la vie, mais de haïr ‘sa’ vie, sa façon de vivre égoïste, sa manière de vivre sans aucune relation avec Dieu, sans aucune considération pour ce que Jésus-Christ nous offre. Si nous nous accrochons à nos aspirations égoïstes, nous nous privons de la vie. Mais si nous les abandonnons et acceptons la lumière de Dieu et la vie de Dieu, nous vivrons. Voilà donc l'essentiel.
De quoi avez-vous besoin de vous débarrasser ? Qu’est-ce que vous devez faire mourir en vous? Jésus ne parle pas de choses matérielles ici. Renoncer à certaines choses pourrait être le résultat de notre transformation, mais ce dont Jésus parle ici est bien plus profond. Il dit que c'est notre égoïsme, notre égocentrisme, notre autopromotion, notre autoprotection, c’est tout cela qui doit mourir. Nous devons absolument renoncer à notre égoïsme, nous oublier nous-même. Cela peut paraître effrayant, mais Jésus affirme que c’est le seul moyen de trouver la vie : le seul moyen de trouver la vie est de la confier entièrement à Jésus.
Et la preuve que nous avons reçu la vraie vie se trouve dans le service que nous rendons à Jésus en retour. Notre nouvelle vie devient une vie de service, et le service précède l’honneur : « Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera. » Être en communion avec Jésus-Christ, c’est le suivre, lui qui a dit qu’il est le bon berger. Jésus s’est comporté jusqu’à la mort comme un serviteur du Père céleste, il ne nous demande rien de moins, rien de plus. Plus on le sert comme lui-même a servi, plus on lui appartient. C’est ainsi que Dieu nous honorera. Car Dieu veut nous honorer. Plus nous nous oublions nous-mêmes, plus nous pensons aux autres en communion avec Jésus-Christ, plus Dieu, notre Père du ciel, nous honorera.
En disant tout cela, en parlant de la vérité sur la mort et sur la vie, Jésus parle aussi de ce à quoi il va se confronter dans les prochains jours, les derniers de sa vie parmi les Juifs et les non-Juifs. Il sait à quel prix il va nous donner la vie éternelle. Car le don de soi passe par une souffrance inévitable. Nous le lisons aux versets 27 et 28 de notre chapitre : « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je? Père, délivre-moi de cette heure? Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. Père, révèle la gloire de ton nom!» Une voix vint alors du ciel: ‘J'ai révélé sa gloire et je la révélerai encore. »
Le Père céleste s’est directement adressé à Jésus à trois reprises, toujours dans des moments déterminants de son ministère. Sa voix a été entendue par ceux qui l’entouraient lors du baptême de Jésus, lors de sa transfiguration, et ici au milieu de la foule qui comptait des Juifs et des non-Juifs. C’est un moment très important de sa vie. Jésus a vécu ce moment lorsqu’il se trouvait dans le jardin de Gethsémané. Que va-t-il demander au Père : « Père, délivre-moi de cette heure » ? ou bien : « Père, manifeste ta gloire ? » Lorsque nous nous trouvons nous-mêmes aux prises avec une décision difficile à prendre, que déciderions-nous ? Eh bien nous voudrions pouvoir demander : « Père, manifeste ta gloire tout en me délivrant de cette heure. Si tu pouvais m’épargner la douleur, les épreuves… » Dieu nous répond favorablement parfois. Mais il œuvre souvent pour glorifier son nom en agissant dans nos vies à travers les difficultés que nous rencontrons. Alors, comment prier en temps de détresse ? Je crois qu’il est bon de demander : « Délivre-moi de cette heure », surtout si Dieu ne nous a pas montré qu'il voulait que nous traversions telle ou telle épreuve. Jésus, lui, savait qu'il allait être crucifié, il ne pouvait donc même pas formuler sa prière dans ce sens. Si nous n'avons pas encore été conscient de la situation à laquelle nous nous confrontons, à la situation que nous allons traverser, de notre santé, de notre relation ou de notre travail, si Dieu ne nous a pas clairement montré le chemin que nous devons suivre, prions : « Délivre-moi de cette heure. » Mais une fois que nous nous rendons compte que l'heure est clairement à l’épreuve, et que nous admettons que Dieu va nous laisser traverser une épreuve en la permettant, prions sans hésiter : « Père, glorifie ton nom à travers ce qui m’arrive. »
En fait, alors que nous prions ensemble aujourd'hui à la fin de notre étude, prions précisément notre Seigneur ainsi : « Seigneur, notre Dieu et notre Père, que ta volonté sois faite. Si c’est ton bon plaisir, délivre-moi de l’épreuve à laquelle je dois faire face. Mais si je dois la traverser, donne-moi la force de la vivre en gardant la joie parfaite que Jésus avait avant d’aller vers la croix. Je sais qu’en fin de compte c’est ta gloire qui compte. Manifeste-la, je te prie, quelle que soit la réponse que tu veux me donner. Nous te disons sincèrement ce que nous avons sur le cœur. Seigneur, si tu veux que nous passions par l’épreuve, que ce soit la maladie, la perte d’un travail, la mort d’un proche, la douleur d’une séparation, permets que nous sachions l’accepter et te remettre nos fardeaux, nos inquiétudes, notre douleur dans la confiance. Ton Fils a été troublé face à l’épreuve qu’il devait endurer, il a connu ces moments d’angoisse. Il a souffert pour l’humanité et il nous comprend. Alors, Seigneur, c’est avec confiance que nous te présentons notre requête, nos supplications, sans jamais oublier d’exprimer notre reconnaissance pour tout ce que tu as fait pour nous en Jésus-Christ. Un jour, nous allons te rencontrer, et en ta présence, nous allons vivre une éternité de bonheur que nous ne pouvons même pas imaginer ici-bas. Père, glorifie-toi en cette heure, à travers les difficultés que nous traversons, les moments d’incertitude que nous vivons, comme tu t'es glorifié en ton Fils à travers les souffrances qu’il a connues. Permets, ô notre Dieu, que notre foi soit toujours plus affermie, même quand il nous arrive de douter. Glorifie-toi en nous, maintenant, et à jamais. C’est au nom de Jésus-Christ, ton Fils obéissant que tu as tant aimé, que nous te prions et te louons, amen. »
Eh bien, rejoignez-nous demain. Nous terminerons ensemble notre étude du chapitre 12 de l’évangile selon Jean, en réfléchissant sur les versets 29 à 50.