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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! C'est le deuxième jour de notre étude du chapitre 12, et nous réfléchirons ensemble sur les versets 4 à 13. Vous vous souvenez sans doute qu'hier nous avons vu comment Marie, la sœur de Lazare et de Marthe, a manifesté son amour et son humble respect pour Jésus en versant sur ses pieds un parfum d’une grande valeur et en les séchant avec ses cheveux. Elle était motivée par l’adoration. Les versets 4 à 6 de notre chapitre nous révèlent la motivation différente d’une autre personne : « Un de ses disciples, Judas l’Iscariot, [fils de Simon,] celui qui allait le trahir, dit: ‘Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum 300 pièces d’argent pour les donner aux pauvres?’ Il disait cela non parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce que c’était un voleur et, comme il tenait la bourse, il prenait ce qu'on y mettait. »
Voyez-vous, Judas n'était pas motivé par l'adoration. Il n'était pas motivé par le souci des pauvres. Judas était motivé par l'égoïsme. On pourrait considérer l'expression d'amour de Marie et dire : « Quel dévouement ! » Mais Judas, lui, s'exclama : « Quel gâchis ! » Il ne se souciait que de lui et ne pouvait considérer le geste de Marie qu’en terme de gaspillage. Il aurait bien voulu profiter de la vente de ce parfum. C'est généralement ce qui arrive quand quelqu'un donne ce qu’il a de meilleur au Seigneur. Ne laissez jamais personne vous culpabiliser parce que vous avez donné le meilleur de vous-même à Jésus. En critiquant ce qu’a fait Marie, Judas nous montre que souvent ceux qui critiquent réagissent pour leur propre intérêt, et n’hésitent pas à mentir pour cacher leurs véritables motivations. Parfois,
nous nous mentons même à nous-mêmes sur nos véritables motivations. Nous les dissimulons. Judas donnait l’apparence d’être le meilleur et le plus motivé des disciples. D’ailleurs, les évangélistes Marc et Matthieu rapportent qu’à une autre occasion, dans le même village de Béthanie, nous avons vu qu’une autre femme fit la même chose que Marie, et versa un vase de parfum sur la tête de Jésus. L’ensemble des disciples réagit alors comme Judas en disant : « A cette vue, les disciples s'indignèrent et dirent: « A quoi bon un tel gaspillage? On aurait pu vendre ce parfum très cher et donner l'argent aux pauvres. » L’ensemble des disciples n’avait pas compris la véritable valeur du geste de cette femme, mais avaient bien l’intention de donner l’argent récolté pour les pauvres. Mais Jean nous révèle les vraies intentions de Judas, motivées par l’égoïsme. Il n’avait pas du tout l’intention de servir Dieu. Est-ce lui qui aurait influencé les autres disciples sous le couvert de la générosité ? Nous ne pouvons pas le confirmer, mais son attitude hypocrite doit nous servir d’avertissement.
Jésus coupe court à la remarque mal placée de Judas, comme nous le lisons aux versets sept et huit. « Jésus dit alors: ‘Laisse-la! Elle a gardé ce parfum pour le jour de mon ensevelissement. En effet, vous avez toujours les pauvres avec vous, tandis que moi, vous ne m'aurez pas toujours.’ »
Notons que Marie n’a pas cherché à justifier son geste d’amour profond pour Jésus auprès de ses disciples. Jésus prend de suite sa défense et elle le laisse tirer les conclusions. Ce qu’elle a fait est digne de louange. Jésus indique clairement ici que Marie avait une sensibilité spirituelle que les autres personnes présentes n'avaient pas. Elle savait intuitivement qu'un moment important de la vie de Jésus approchait. Elle ne savait peut-être pas exactement quand il mourrait sur la croix. Mais elle savait que quelque chose se profilait à l'horizon. Jésus dit qu'elle a agi ainsi parce qu'elle savait quelque chose que ses disciples ne semblaient pas comprendre.
Pour lever toute ambigüité, Jésus précise : « Vous aurez toujours des pauvres avec vous. » Jésus ne dit pas ici d'ignorer les pauvres. En fait, a Bible regorge de passages sur le ministère auprès des pauvres. Jésus ne dit pas de ne pas les aider. Il dit simplement qu’on ne doit pas se servir de la cause des pauvres comme excuse pour satisfaire ses propres intérêts. Il y a des moments où nous ressentons le besoin de manifester notre amour pour Dieu. L’élan qui nous pousse à accomplir une œuvre de grande générosité fait partie de ces moments exceptionnels. Pour Marie, c’était ‘maintenant ou jamais’. Elle a accompli son geste au bon moment, juste avant la mort de son Sauveur et Seigneur. Jésus le rappelle clairement ici. Il prend bien sûr la cause des pauvres à cœur, mais le moment choisi par Marie était particulier, c’est pourquoi il demande à ses disciples et en particulier à Judas de ne pas rabaisser Marie à cause de son geste d’adoration, car elle avait pressenti qu’elle allait bientôt perdre celui qui l’avait sauvée.
Judas, quant à lui, était tout simplement motivé par l'égoïsme. Puis, au verset neuf, nous découvrons un autre groupe de personne, une foule qui va trouver Jésus avec une motivation différente : « Une foule de Juifs apprirent que Jésus était à Béthanie; ils y vinrent, non seulement à cause de lui, mais aussi pour voir Lazare qu'il avait ressuscité. »
Cette foule, et nous allons le constater tout au long de notre chapitre, était motivée par l'excitation. L'excitation du moment. Les gens de la foule étaient motivés par la curiosité. Ils devaient absolument voir Lazare ressuscité. Or, quel est le problème avec cette excitation, cette curiosité, cette motivation ? Eh bien, la curiosité est toujours temporaire. Elle est contrôlée par la foule. Elle est centrée sur les émotions et les expériences plutôt que sur les actions et les engagements. Il s’agit d’une motivation purement extérieure, qui ne peut tout simplement pas durer. C’est ce qui se passe avec tous les mouvements de foule. Ce n’est pas Jésus que la foule veut voir, mais le sensationnel, Lazare ressuscité. L’engagement sincère, lui, est personnel. La foule était motivée par la curiosité du moment. Ceci dit, beaucoup ont cru en Jésus en découvrant ce qu’il venait de faire pour Lazare.
Nous assistons en même temps à un autre type de motivation aux versets 10 et 11 : « Les chefs des prêtres décidèrent de faire mourir aussi Lazare parce que beaucoup de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus à cause de lui. »
Les responsables religieux étaient animés par la peur et la jalousie. Ils ne pouvaient pas supporter d’être abandonnés par le peuple. D’où leur décision d’éliminer ceux qui dérangeaient leurs ambitions, Lazare y compris. Au lieu de se réjouir de la résurrection d’un malade qu’ils ne pouvaient pas contester, ils voulaient détruire à la fois celui qui avait été délivré de la mort – la preuve de la puissance de Jésus -, et celui qui est la résurrection et la vie. Donner la mort était pour eux la seule solution pour éliminer ceux qui déstabilisaient leur pouvoir. Leur rôle de prêtres n’était pas motivé par l’adoration de Dieu, qu’ils étaient supposés représenter, mais par la passion du pouvoir qu’ils devaient maintenir à n’importe quel prix. La peur de perdre leurs avantages les a conduits au crime et non à l’adoration.
Ce n’est pas parce que vous ressentez quelque chose avec force ou que vous voyez quelqu’un qui ressent quelque chose avec force que cela vient forcément de Dieu. Beaucoup de gens confondent passion et inspiration, et croient que ce qu’ils pensent doit être la pensée de Dieu. Cela s'applique aux relations. Les gens ressentent passionnément que Dieu ‘nous veut ensemble’, ‘je sais qu'il le veut’. Eh bien, c'est peut-être Dieu qui le dit. Mais peut-être que ce sont vos hormones qui le disent. Cela s'applique aussi aux causes que nous défendons et aux décisions que nous prenons. Ce n’est pas parce que nous sommes convaincus que ce que nous voulons faire correspond à la volonté de Dieu, que c’est nécessairement le cas. Est-ce que ce que nous voulons faire est vraiment motivé par le désir de servir Dieu ? Les mauvaises motivations nous conduiront toujours aux mauvaises actions. L’exemple de Judas nous l’a montré.
Ceci dit, n’essayons pas de juger les motivations des autres parce que nous ne pouvons pas les comprendre. En fait, n’essayez même pas de juger les vôtres parce que vous ne pouvez même pas les comprendre. La Bible nous dit dans le livre des Proverbes, au chapitre 21, verset 2 : « Toutes les voies d'un homme sont droites à ses yeux, mais celui qui évalue les cœurs, c'est l'Éternel. » Alors, demandons à Dieu d’éprouver nos motivations et celles des autres. Que la prière de David au Psaume 26, verset 2, soit la nôtre : « Examine-moi, Éternel, mets-moi à l’épreuve, purifie au creuset mes reins et mon cœur, car ta grâce est devant mes yeux, et je marche dans ta vérité. » David recherchait l’intégrité, et Dieu seul peut voir la sincérité de notre motivation. Prions-le donc de sonder nos cœurs, pour que notre motivation première soit toujours de l’adorer, lui qui nous voit tels que nous sommes. Il a vu, il a compris, et il a accepté l’adoration extravagante de Marie. Il a aussi vu les intentions malhonnêtes de Judas, et lui a demandé de ne pas agacer Marie. Il voit aussi nos propres motivations : « Notre Père céleste, toi qui connais nos cœurs, nos intentions, nos motivations, aide-nous à ne jamais être motivés par la peur, la jalousie ou l’égoïsme, mais par l’adoration que nous t’offrons maintenant avec reconnaissance. Tu nous connais mieux que nous-mêmes : sonde-nous, éprouve-nous et que ta volonté s’accomplisse en nous, car c’est toi et toi seul que nous voulons adorer, toi et toi seul que nous voulons servir. Purifie-nous de toute mauvaise motivation. Délivre-nous de l’égoïsme que nous ne pouvons pas éliminer par nous-mêmes. Que rien de négatif ne vienne entraver notre intégrité. Seigneur, nous t’apportons ce que nous avons de meilleur, nous t’apportons le meilleur de nous-mêmes. Car ce que nous sommes et ce que nous avons, c’est à toi que nous le devons. Accepte notre adoration, que nous t’offrons humblement au nom de Jésus, amen.
Eh bien, rejoignez-nous demain. Nous étudierons ensemble les versets 12 à 19 du chapitre 12 de l’évangile selon Jean, qui marque le début des événements de la dernière semaine de la vie de Jésus sur terre.