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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean! Nous en sommes au quatrième jour de notre réflexion sur le chapitre 15. Au cours des trois premiers jours, nous avons examiné ce que signifie demeurer en Christ, lui confier sa vie, et le résultat qui en découle : l’amour des uns pour les autres. Brusquement, Jésus fait part à ses disciples d’une autre conséquence de leur attachement à lui. La réponse de beaucoup à son appel à l’amour, la démonstration de son amour pour tous ceux qui appartiennent à Dieu, n’est pas du tout celle à laquelle on pourrait s’attendre. Après avoir demandé à ses disciples de s’aimer les uns les autres, Jésus leur déclare solennellement aux versets 18 et 19 de notre chapitre : « Si le monde vous déteste, sachez qu'il m'a détesté avant vous. Si vous étiez du monde, le monde vous aimerait car vous seriez à lui. Vous n'êtes pas du monde, mais je vous ai choisis du milieu du monde; c'est pour cela que le monde vous déteste. » Quel revirement ! Jésus est conscient que tout le monde n’est pas disposé à aimer les autres. La réaction à l’amour n’est pas nécessairement l’amour en retour, mais la haine. Parce que les disciples de Jésus obéissent à ses commandements et tout son enseignement, ceux qui refusent de suivre Jésus le prennent en haine, et veulent du mal aux croyants. Mais qui sont ceux qui font partie du monde et qui éprouvent de la haine à l’égard de Jésus et de ceux qui le suivent ?
Le mot « monde » est utilisé de trois manières dans la Bible. Il désigne le monde créé, le monde que nous voyons. On l'utilise aussi pour désigner tous les peuples du monde, mais on l'utilise encore d'une troisième manière, et c'est ainsi que Jésus l'utilise ici. Il parle du monde. On pourrait l'appeler le système mondial sans Dieu. On parle parfois d'une façon de penser mondaine. C'est ce que cela signifie. Une société humaine qui s'organise sans Dieu, voilà ce qu’est le monde. Par exemple, lorsque l’apôtre Paul parle du monde dans sa lettre aux Romains, au chapitre 12, verset 2, il dit : « Ne vous conformez pas au monde actuel, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence afin de discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait.». Le « monde actuel » est cette société humaine qui s'organise sans Dieu. Lorsque l’apôtre Jean, dans sa première lettre, au chapitre 2, verset 15, dit : « N'aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui », il ne parle pas des choses que Dieu a créées. Jean parle de ce système sans Dieu dans sa lettre comme au chapitre 15 de son évangile. L'une des choses les plus choquantes pour un nouveau croyant est parfois l'hostilité qu'il rencontre de la part de ses anciens amis. Ces amis-là se seraient réjouis s’il avait trouvé un nouvel emploi ou acheté une nouvelle maison, mais ils le rejettent en apprenant qu’il est devenu chrétien. À quoi ressemble ce rejet ? Suivant les pays et les cultures, ce rejet va de la désapprobation à la persécution et la perte de la vie, en passant par la perte de l’amitié ou la destitution sociale. Dans la dernière partie du chapitre 15 de l’évangile selon Jean, Jésus parle du rejet et nous indique très clairement ce qu'il faut faire lorsque nous sommes critiqués, même haïs et persécutés à cause de notre foi. Jésus nous indique huit choses à faire, huit comportements à adopter, que nous allons examiner ensemble : quatre aujourd'hui et quatre demain.
Que faire lorsque je suis rejeté à cause de ma foi, que ce soit par un membre de ma famille, un ami, un voisin, un collègue ou une communauté ? La première de ces huit choses est de ne pas prendre personnellement le rejet ou la haine qu’on nous porte. Ne le prenez pas personnellement. En vous concentrant sur vous-même, vous ne ferez qu'engendrer de l'amertume, de la peur, de la colère, de la dépression ou de l'orgueil. Concentrez-vous sur Jésus, car, en fait, ce n'est pas vous qu'ils rejettent, mais Jésus-Christ et ce qu'il veut accomplir dans votre vie. Si vous vous concentrez sur Jésus face au rejet, au lieu de nourrir de l'amertume ou de l'orgueil, vous renforcerez votre foi. C’est ce que nous recommande l’apôtre Pierre, lui qui a connu le rejet et la persécution, dans sa première lettre, au chapitre 4, versets 3 à 5 : « C'est déjà bien suffisant d'avoir par le passé accompli la volonté des non-croyants en marchant dans les désordres, les convoitises, l’ivrognerie, les orgies et autres beuveries ainsi que dans les idolâtries criminelles. Aussi trouvent-ils étrange que vous ne vous précipitiez plus avec eux dans le même débordement de débauche, et ils vous calomnient. Ils rendront des comptes à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. » Ces paroles de Pierre nous rappellent qu’en fin de compte ce ne sont pas nous que les non-croyants rejettent, mais Jésus et ce que Jésus veut faire dans nos vies, le changement qu'il veut apporter. Ils ont peur de ce changement, car il les engagerait à devoir abandonner ce à quoi ils tiennent le plus, ce qui satisfait les passions dont Pierre parle. Ils rejettent donc ceux qui montrent, par leur comportement, comment ils devraient vivre ; mais comme ils ne veulent pas changer, ils s’en prennent à ceux qui ne veulent pas les rejoindre au lieu de se sentir interpelés. Mais, fondamentalement, c’est bien Jésus qu’ils rejettent. Ne prenons donc pas leur rejet personnellement.
Le deuxième comportement à adopter est de ne pas se conformer au mode de vie des gens du monde, à leur façon de penser et d’agir, mais de se laisser progressivement transformer par l’Esprit saint et d’affermir ainsi sa foi en Christ. Honorons Dieu et non pas ceux qui le rejettent. Ne cherchons pas à nous intégrer à leur groupe, parce que nous sommes différents. Notre différence les dérange parce qu’elle met en lumière leur comportement mauvais. Lorsque nous ne nous conformons pas à tout ce que le monde pense, lorsque nous ne sommes pas comme tout le monde, nous sommes pointés du doigt et nous sommes rejetés, car la différence dérange. Or, en Christ, nous sommes transformés pour ne plus jamais nous conformer aux pensées et aux agissements du monde.
Au début de l’histoire de l’Église, le gouvernement romain haïssait les croyants parce qu'ils ne s'intégraient pas à son système de valeurs. À l’époque, on devait rendre un culte à l’empereur César, qui était considéré comme un dieu. Une fois par an chaque sujet devait proclamer son allégeance à César et obtenait, en l’adorant comme un dieu, un certificat. Le reste du temps, on pouvait adorer tous les dieux qu’on voulait, le gouvernement était très tolérant. Les premiers chrétiens ont refusé d’honorer César comme leur Seigneur, car pour eux, Jésus-Christ était leur seul Seigneur, avec pour résultat les persécutions atroces qu’ils ont vécues. Mais ils ne pouvaient pas compromettre leur foi. Adorer César aurait été une trahison. Ils ont refusé de se conformer au monde. Le monde déteste les chrétiens, parce que le monde déteste Jésus. Résistons donc à la tentation de nous conformer au monde et de nous intégrer à son système de pensée. Ne renonçons pas à l'essentiel.
Alors, que faisons-nous face au rejet ? Nous ne le prenons pas personnellement et nous n'essayons pas de nous intégrer au monde. Troisièmement, nous n’essayons pas d’éviter le rejet. Nous lisons au verset 20 de notre chapitre ce que nous rappelle Jésus : « Souvenez-vous de la parole que je vous ai dite: ‘Le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur.’ S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. » L’appartenance à Jésus-Christ conduit beaucoup de ceux qui le rejettent à s’en prendre aux chrétiens. Ceci dit, les chrétiens ne sont pas appelés à inviter le rejet. Parmi eux, certains ont tendance à vivre leur vie chrétienne comme s’ils invitaient les autres à les rejeter, comme s’ils voulaient être persécutées. En réalité, ils sont persécutés à cause de leur mépris des non-croyants et de leur comportement de rejet à leur égard, et non parce qu’ils sont croyants. Ils ne veulent avoir aucun contact avec les incroyants et vivent isolés du monde. Ils sont rejetés et parfois persécutés parce qu’ils rejettent eux-mêmes les autres. Ce n’est pas de cela dont Jésus parle. Jésus parle de rejet dû au simple fait que nous vivons et proclamons notre foi autour de nous, et principalement auprès des non-croyants. Notre refus de participer à leur mode de vie provoque un rejet certain. Nous ne pouvons pas éviter le rejet. Jésus l’a annoncé à ses disciples. Dans les pays occidentaux, les chrétiens ne sont pas ouvertement persécutés, mais le rejet existe. Partout dans le reste du monde, des millions de chrétiens sont persécutés et souffrent physiquement. Beaucoup sont emprisonnés et torturés jusqu’à la mort à cause de leur foi en Christ. Et s'ils voulaient éviter le rejet, ils devraient abandonner leur confiance en Christ au quotidien. Ils devraient renoncer à leur témoignage pour Christ et au changement qu'il opère dans la vie des autres. Par fidélité à Jésus-Christ, n'essayons donc pas d'éviter le rejet, car nous ne le pouvons pas. Jésus ne l'a pas fait, donc nous ne le pouvons pas non plus.
La quatrième des huit choses à faire lorsque nous faisons face à l’opposition et au rejet est de nous rappeler que le rejet n'est pas universel. Ce n'est pas comme si tout le monde nous rejetait parce que nous avons la foi et que nous ne nous comportons pas comme tout le monde. Jésus le précise bien : « s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. » Certains gardent la parole de Dieu en eux grâce au témoignage des croyants auprès d’eux. C’est pourquoi, il ne faut jamais perdre courage, mais persévérer dans l’annonce de l’Évangile chaque fois qu’on le peut, et partout où on le peut. Car certains répondront favorablement un jour où l’autre au message de Jésus-Christ. En effet, ce n’est pas notre cause qui compte, mais celle de Christ, qui reste au centre de nos préoccupations. Ce n’est pas nous que nous invitons les autres à suivre, c’est Jésus que nous désirons ardemment voir vivre en eux. Nous sommes rejetés, peut-être par beaucoup, mais notre comportement envers les autres et notre parole peuvent les convaincre et les pousser à se tourner vers Dieu et le suivre. En tout cas, que nous soyons rejetés ou non, nous sommes appelés à aimer les autres, même s’ils sont devenus nos ennemis.
Comme nous l’avons dit tout à l’heure, la plupart des chrétiens ne sont pas persécutés dans nos pays occidentaux, mais les choses changent et le rejet violent se fait de plus en plus visible. Cependant, ce n’est rien à côté de la persécution que subissent de nombreux chrétiens aujourd’hui. On compte plus de témoins de la foi en Christ mis à mort au siècle dernier dans le monde qu’au premier siècle de notre ère.
En fait, suivre Christ est considéré comme une trahison dans de nombreux pays. Par exemple, en Corée du Nord, où le gouvernement impose un culte réservé au dictateur défunt, à son fils et aux autres espions et traîtres, ceux qui sont simplement croyants sont violemment persécutés, et c’est le cas dans de nombreux pays. Nous devrions donc prier pour tous ceux qui souffrent à cause de leur foi, pour qu’ils ne l’abandonnent pas sous la pression des tortures. Nous pourrions aussi contacter les œuvres chrétiennes qui agissent pour la cause des persécutés partout dans le monde et correspondre, quand c’est possible, avec ceux qui souffrent et sont emprisonnés.
C’est dans la prière que je vous invite à terminer notre étude aujourd’hui, avec une pensée particulière pour les millions de chrétiens qui vivent persécutés tous les jours de leur vie : « Seigneur Jésus nous venons vers toi dans la louange et l’adoration. Toi seul pouvait porter sur toi le poids de nos péchés, de notre rejet de toi et de ta Parole. Toi seul a souffert comme personne n’a pu souffrir. Tu as même vécu l’abandon du Père qui ne pouvait pas supporter de voir le péché. Nous te remercions pour ton obéissance, toi qui nous a aimés à l’extrême. Nous te prions particulièrement aujourd’hui pour ceux qui souffrent parce qu’ils ont placé leur confiance en toi, et qui résistent à la persécution verbale, psychologique et physique. Sois avec tous ceux qui ne sont plus reçus dans leur famille, ou qui sont rejetés par la société dans laquelle ils vivent. Donne-leur la force et le courage de braver l’opposition, les moqueries, les insultes et les coups. Protège-les, nous te prions ardemment, donne-leur ta paix et ton réconfort. Alors qu’ils sont isolés, fais-leur sentir ta présence. Écoute notre prière d’intercession en leur faveur. Permets que l’Église entière soit attentive à leur souffrance. Nous ne voulons pas vivre dans l’indifférence. Nous ne voulons pas vivre notre foi égoïstement, nous ne voulons pas les oublier. Que tous ceux qui ont le privilège de ne pas souffrir à cause de leur foi et qui te servent s’unissent dans la prière pour te présenter fidèlement les chrétiens persécutés. C’est en ton nom que nous te le demandons, amen. »
Rejoignez-nous demain. Nous terminerons notre survol des huit choses que Jésus nous demande de faire lorsque nous sommes rejetés à cause de notre foi en lui, en étudiant ensemble les versets 21 à 27.