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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre survol du chapitre 17, et nous réfléchirons ensemble sur les quatre premiers versets de ce chapitre.
Si vous voulez comprendre ce qu’est vraiment la prière, il y en a au moins deux que vous devez apprendre et comprendre. Les deux sont des prières de Jésus. L'une d'elles s'appelle le « Notre Père ». Elle se trouve dans sa version complète dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre six. C'est la prière qui nous est familière et qui commence ainsi : « Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » Vous devez comprendre cette prière, car Jésus nous enseigne comment prier. Nous devons aussi comprendre la deuxième prière que nous allons étudier cette semaine, et qui se trouve dans l’évangile selon Jean, au chapitre 17. Beaucoup l’appellent la « Prière Sacerdotale » de Jésus. La Bible rapporte au moins 19 exemples précis de prières de Jésus, mais de toutes, celle de notre chapitre est la plus longue.
Notre chapitre est entièrement consacré à la prière. Et c'est une prière qui donne un aperçu profond du cœur de Jésus. J'ai le sentiment, en abordant ce chapitre, d'être dans un lieu saint. Il y a quelques semaines, nous avons évoqué les parallèles entre l'évangile selon Jean et le temple de Jérusalem. En parcourant cet évangile, on a l'impression de se rapprocher de plus en plus du Temple et du Saint des saints, le lieu le plus sacré du Temple. Le livre de Jean nous emmène de la cour du temple au lieu très saint. On appelle cette prière de Jésus « la prière du grand prêtre » ou prière sacerdotale, car elle précède le sacrifice de Jésus, le don de sa vie pour nous.
Alors que nous abordons cette prière ensemble cette semaine, je dois admettre un profond sentiment d'incompétence. Comment exprimer correctement la Parole de Dieu ? Comment en donner toute sa profondeur et sa richesse ? Dans sa prière, Jésus parle de nous. Alors que nous abordons ce chapitre, je prie donc pour que Jésus nous parle comme lui seul peut le faire, par son Esprit, en utilisant ses dons d'enseignement et d'écoute pour nous aider à comprendre ce qu'il veut que nous entendions dans sa conversation avec son Père du ciel.
Jésus prie pour trois choses : Il prie pour lui-même afin d'être glorifié. Il prie pour ses disciples afin qu'ils soient protégés et consacrés à Dieu. Il prie enfin pour son Église afin qu'elle soit unie. Et d'une certaine manière, les cercles s'élargissent de plus en plus dans la prière de Jésus. Il commence à parler de lui-même, puis de ses proches disciples, puis de tous les disciples de tous les temps, son Église. À bien des égards, cette prière, que nous allons parcourir cette semaine, ressemble davantage à une symphonie qu'à un plan.
Nous découvrons plusieurs thèmes particuliers dans la prière de Jésus. Ils y apparaissent à plusieurs reprises, et nous allons en examiner quelques-uns. Demain, nous verrons plus en détail comment nous pouvons être une réponse à la prière de Jésus. Jésus a prononcé une prière de foi. De toute évidence, il souhaitait qu'elle soit exaucée. Comment pouvons-nous être une réponse à la prière de Jésus ? Nous allons aborder quatre pistes pendant le reste de la semaine. Mais aujourd'hui, j'aimerais nous réunir dans cette prière en écoutant comment Jésus commence sa conversation intime avec Dieu. Lisons ensemble les versets 1 à 4 de notre chapitre : « Après ces paroles, Jésus leva les yeux vers le ciel et dit : ‘Père, l'heure est venue! Révèle la gloire de ton Fils afin que ton Fils [aussi] révèle ta gloire. Tu lui as donné pouvoir sur tout être humain, afin qu'il accorde la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. Or, la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. J’ai révélé ta gloire sur la terre, j'ai terminé ce que tu m'avais donné à faire.’ »
Dès la premières phrase, on saisit le contexte et l'esprit de cette prière. Jean nous dit « qu’après ces paroles », Jésus leva les yeux vers le ciel… » Il vient de terminer son dernier enseignement à ses proches disciples. C’est l’enseignement que nous avons étudié aux chapitres 14, 15 et 16 ; il le fait suivre immédiatement d’une longue prière dans laquelle il accorde beaucoup de place aux disciples. Voilà un bon exemple pour les enseignants dans l’Église aujourd’hui ! Jésus dépendait du Père et le priait intensément. À plus forte raison, il en va de même de tout enseignant de la Bible. Dans une attitude habituelle de la prière, Jésus lève les yeux vers le ciel, car Dieu est au ciel. Notons qu’il ne s’est pas agenouillé pour prier. Il a prié debout, les yeux ouverts. Dieu nous entend quelle que soit la position que nous prenons pour nous adresser à lui, quel que soit le lieu où nous prions. Au verset 13, le verbe que Jésus utilise pour « maintenant… je dis ces paroles dans le monde » indique qu’il prononçait sa prière à voix haute. Ses disciples ont clairement entendu ce qu’il a dit à son Père et c’est pourquoi ils ont pu nous la retransmettre par écrit.
Alors que Jésus parle de ce temps à venir, il fait remarquer à son Père qu'il a reçu le pouvoir de donner la vie éternelle à tous ceux qui lui ont été confiés. Et il est intéressant de noter que, dans ce passage, Jésus définit la vie éternelle pour nous. Il dit : « Et la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent. » J'aime cette définition de la vie éternelle : connaître Dieu, c’est avoir une relation avec Dieu, le Dieu unique qui nous aime et que nous aimons en retour. Et c’est en Jésus-Christ que nous le connaissons. Oui, nous vivrons la vie éternelle dans un lieu appelé le ciel, mais Jésus définit la vie éternelle comme une relation, une relation éternelle avec Dieu. La vie éternelle ne se résume pas à sa durée, mais à sa qualité de vie. Aller au ciel, ce n’est pas se rendre dans un endroit paisible où l’on n’aurait rien à faire. C’est entrer éternellement dans une communion d’amour avec le Père qui n’aura pas de fin. Nous connaîtrons Dieu tel qu’il est, et l’amour dont il nous témoigne ici-bas est une préparation à cette vie remplie de sens. Nous vivrons dans une relation intime avec notre Seigneur et le connaîtrons vraiment tel qu’il est. Nous vivrons dans une adoration éternelle avec la Trinité glorifiée.
Alors que Jésus parle au Père, il passe en revue sa vie et dit : « Je t'ai glorifié sur terre en accomplissant l'œuvre que tu m'as donnée à faire. » Le début de sa prière semble formel : Jésus parle du Fils et de ce qu’il a accompli. Mais. dès le verset 4, il parle clairement au Père à la première personne et dit « J’ai fait connaître… » C’est dans une intimité profonde que le Fils s’adresse au Père, et c’est dans cette intimité qu’il va parler de ses disciples et de nous qui croyons grâce à leur témoignage, et au témoignage de ceux qui nous suivront au cours des siècles. Voyez-vous, Jésus a prié pour nous. Nous sommes le sujet de sa prière. Au fur et à mesure que nous la parcourrons, nous découvrirons que sommes le sujet de sa prière. Mais gardons-nous de nous enorgueillir, car si l’ensemble des disciples de tous les temps est le sujet de la prière que Jésus prononce avant de mourir, il n’en est pas le centre. Le centre de la prière de Jésus est la glorification du Fils et celle du Père. Jésus dit : « Glorifie-moi maintenant. Je t'ai glorifié sur terre, maintenant glorifie-moi. » Jésus y revient à plusieurs reprises dans sa conversation avec le Père.
Vous avez remarqué que Jésus n’a pas hésité à formuler une requête : « Père, glorifie-moi », demande-t-il. Nous devrions nous-mêmes formuler des requêtes lorsque nous prions. Vous avez aussi remarqué que Jésus a parlé avec simplicité au Père ; il appréciait sa relation avec Dieu. Il l'appelait son Père et disait que le temps était venu. Il parlait de ce qui s’était passé dans sa vie ; il l’a passée en revue. Il a parlé de la vérité et de la vie éternelle. Le Père savait évidemment tout ce que lui disait Jésus. Tout cela fait partie de la prière. N’hésitons donc pas à passer en revue notre vie à Dieu. Il la connaît bien sûr. Mais nous découvrons ainsi que la prière n’est pas seulement une liste de demandes. Quand nous prions nous entrons en conversation avec Dieu. Nous lui parlons de ce que nous voyons, de nos incompréhensions, de nos réflexions, de nos choix, de ce que nous avons fait. La prière ne se limite pas à ce que nous demandons, ni à la reconnaissance et l’action de grâce pour tout ce que Dieu a fait et continue de faire dans notre vie et dans notre monde. La prière est une conversation ouverte avec Dieu. Nous lui confions tout. Nous ne l’informons pas, car il sait tout sur nous bien avant que nous lui parlions. Suivons donc l’exemple de Jésus qui parlait toujours avec son Père dans un langage direct. C’est en parlant ainsi à haute voix qu’il a donné à ses disciples l’exemple de la vraie prière, de la prière efficace. Lorsque nous parlons au Père au nom du Fils, nous entrons dans une communion intime avec lui, une communion qui n’aura jamais de fin ; elle commence dans notre vie intérieure sur terre, elle se manifeste tout au long de notre vie, et elle se poursuit dans l’éternité.
Essayons ceci dès maintenant. Pendant notre temps de prière d'aujourd'hui, je vous invite à parler à Dieu comme Jésus lui a parlé, en toute liberté, en toute simplicité. N’hésitons pas à lui adresser nos requêtes, qu’elles nous concernent, qu’elles concernent notre travail, notre famille, notre église ou nos amis. Prenons aussi le temps de parler à notre Père de ce qui nous préoccupe dans notre vie quotidienne, de nos réflexions sur sa Parole, sur lui et sa relation avec le Fils et le Saint-Esprit, de nos questionnements sur le monde d’aujourd’hui et de bien d’autres choses qui nous préoccupent. Notre prière est une conversation ouverte et simple avec notre Dieu, qui nous entend, qui nous écoute, et qui nous répond : « Seigneur notre Dieu, nous te remercions pour la prière que Jésus nous a laissée. Nous pouvons en retirer tant de bienfaits. Merci parce que tu as fait éclater la gloire de ton Fils unique et parce qu’à son tour il t’a glorifié. Merci pour la pleine autorité que tu as donnée à Jésus-Christ pour qu’il nous donne la vie éternelle. Merci encore parce que ton Fils unique nous a montré que tu es le Dieu unique, le seul vrai Dieu et que, grâce à sa mort et sa résurrection, nous pouvons te connaître. Merci enfin parce que l’obéissance de ton Fils nous a permis de te connaître. Tu nous as donné la vie éternelle, celle qui consiste à te connaître, et nous t’en sommes si reconnaissants. Nous te louons et t’adorons parce que tu as redonné à ton Fils la gloire qu’il partageait avec toi avant même que le monde existe. Quel mystère, Seigneur ! Tu nous a aimés en premier, nous t’aimons en retour. Nous voulons toujours mieux te connaître, ô notre Dieu. C’est en ton nom que nous t’adressons notre prière de reconnaissance et d’amour pour tout ce que toi, Père, Fils et Saint-Esprit, a fait pour nous, amen. »
Eh bien, rejoignez-nous demain pour notre deuxième étude sur la prière de Jésus au chapitre 17 de l’évangile selon Jean. Nous réfléchirons ensemble sur la signification de la gloire et ce que signifie glorifier Dieu au quotidien.