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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Nous en sommes au troisième jour de notre étude du chapitre 18. Hier, nous avons souligné l’autorité de Jésus lors de son arrestation par l’armée romaine et la garde du Temple. C’est lui-même qui va à leur devant et qui se révèle comme le Seigneur. Il se laisse arrêter, puis est livré aux tribunaux religieux pour être jugé. Aujourd’hui, nous allons nous concentrer sur Jésus face aux tribunaux religieux et sur le verdict qui nous révèle sa véritable identité. À partir des versets 12 à 14 de notre chapitre, voici ce qui s'est passé : « La troupe, le commandant et les gardes des Juifs s’emparèrent alors de Jésus et l’attachèrent. Ils l'emmenèrent d'abord chez Anne, car il était le beau-père de Caïphe qui était grand-prêtre cette année-là. Or Caïphe était celui qui avait donné ce conseil aux Juifs : ‘Il vaut mieux qu'un seul homme meure pour le peuple.’ »
Vous vous souvenez que nous avons vu plus tôt dans l'évangile selon Jean que Caïphe avait prophétisé sans le savoir qu'il serait meilleur qu'un homme meure pour le peuple. Il voulait dire ‘mourir pour des raisons politiques’, mais comme nous le voyons maintenant, nous comprenons qu'il devait mourir pour nos péchés. Ce qui est intéressant ici, c'est que Jésus est mené d'abord chez un homme nommé Anne, le beau-père de Caïphe. On se demande pourquoi c’était nécessaire. Pourquoi a-t-il été amené chez le beau-père du grand-prêtre ? Celui qui va le juger est Caïphe, et non Anne.
Eh bien, il a été amené chez Anne d'abord à cause de la personne d'Anne. De 6 à 15 après J.-C., Anne avait été grand-prêtre et, même s'il n'était plus en fonction en 15 après J.-C., il avait créé une sorte de machine politique et religieuse familiale. Les grands-prêtres qui lui succédèrent furent ses cinq fils, puis son petit-fils et lors de l’arrestation de Jésus, son gendre Caïphe était le grand-prêtre en fonction. C'est lui qui tirait les ficelles. C'est sous la direction d'Anne que le Temple commença à utiliser le système de change et de la vente d'animaux dans l’enceinte du Temple pour remplir les coffres du Temple et s’enrichir. Il récoltait beaucoup d'argent en transgressant la loi de Dieu, et Anne n'aimait pas Jésus. Pourquoi ? Rappelez-vous ce que Jésus a fait. Lors de la fête de la Pâque, il est entré dans le Temple, il a renversé les tables de change et a chassé les vendeurs et les changeurs en se servant d’un fouet. Il les a chassés en leur interdisant de faire du Temple une maison de commerce. Évidemment, Anne ne l'a pas apprécié ! Jésus remettait en question la source de leurs revenus. À cause de sa grande influence, c’est donc vers lui que Jésus a été mené en premier. Et nous avons lu la suite.
Je vous propose de passer directement au verset 19. Nous reviendrons plus tard sur le passage intermédiaire, les versets 15 à 18, qui concerne le reniement de Pierre. Voici ce que nous lisons aux versets 19 à 24 de notre chapitre : « Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit: ‘J'ai parlé ouvertement à tout le monde; j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple, où les Juifs se réunissent constamment, et je n'ai rien dit en secret. Pourquoi m'interroges-tu? Interroge ceux qui m'ont entendu sur ce que je leur ai dit; ils savent, eux, ce que j'ai dit.’ A ces mots, un des gardes qui se trouvait là donna une gifle à Jésus en disant: ‘C'est ainsi que tu réponds au grand-prêtre?’ Jésus lui dit: ‘Si j'ai mal parlé, explique-moi ce que j'ai dit de mal; et si j'ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu?’ Alors Anne l'envoya attaché à Caïphe, le grand-prêtre. »
Remarquez que dans ce récit, Anne est toujours appelé le grand-prêtre, même si Caïphe était le véritable grand-prêtre à l'époque, car il détenait le pouvoir. Interrogé par Anne, Jésus lui répond habilement en disant ouvertement : « Pourquoi m'interroges-tu ? » Il lui dit cela pour indiquer qu'Anne et ceux qui l’accompagnaient enfreignaient la loi en l'interrogeant. En effet, la loi stipulait que si quelqu'un était accusé, il fallait d'abord interroger les témoins à charge, puis on pouvait interroger l'accusé, mais ici, c'est Jésus qui est interrogé en premier. C'est pourquoi Jésus répond à Anne en disant : « Interroge ceux qui m'ont entendu sur ce que je leur ai dit; ils savent, eux, ce que j'ai dit. » Il rappelle la loi au beau-père du grand prêtre, qui stipulait clairement qu'il enfreignait la loi. Mais un garde l’a giflé. Pourquoi ? Parce que personne parmi les accusateurs n'avait rien à dire pour se défendre, alors le garde l’a frappé. C'est le dernier recours de ceux qui n'ont rien à dire. Par sa réplique au garde, Jésus montre littéralement ce que veut dire ‘tendre l'autre joue’. Dans son Sermon sur la montagne, Jésus nous dit que si quelqu’un nous gifle sur la joue droite nous devons lui tendre l’autre. Ici, nous voyons de quelle manière il tend l'autre joue. Il a reçu un coup sur la joue et il n'a pas réagi avec colère. Il n'a pas giflé en retour. Il n’a pas menti, ni fait semblant d'avoir tort. Il a continué de dire la vérité avec humilité, sans colère ni malice envers la personne qui l'a giflé. Voilà ce que signifie tendre l'autre joue. Certains pensent que tendre l'autre joue signifie se laisser écraser sans réagir. Ce n'est pas ce que Jésus a fait, et ce n'est pas ce qu’il nous demande de faire. Tendre l'autre joue, c'est décider de continuer à aimer son ennemi. Et Jésus nous montre que si l'on aime son ennemi, il est normal de continuer à lui dire la vérité. Anne savait que Jésus avait raison. Il l’a fait envoyer à Caïphe comme un prisonnier, enchaîné. Jean ne nous dit rien de ce qui s’est passé chez Caïphe pendant la nuit. Nous savons que seules les comparutions de jour avaient une valeur officielle. Quoi qu’il en soit, une chose saute aux yeux : ce qui s’est passé chez Anne et Caïphe ne correspondait pas du tout à un procès équitable.
Permettez-moi de vous donner une liste des raisons pour lesquelles ce n'était pas un procès équitable selon leurs propres lois. Neuf raisons. Premièrement, le nombre de témoins n'était pas correct. Il fallait en avoir deux ou plus. Or, dans certains cas, il n'y en avait aucun pour témoigner contre Jésus, pas même ses disciples. Deuxièmement, les témoins n'étaient pas d'accord. Même lorsqu'ils ont réuni deux témoins lors de certains procès, aucun d’eux n'était d'accord avec l’autre, or la loi les y obligeait. Troisièmement, ils ont changé la nature de l'accusation à mi-parcours. D'abord pour blasphème, puis pour trahison, car le blasphème n'était pas un crime capital pour les Romains. Ils devaient donc le déclarer coupable de trahison afin de pouvoir porter l'affaire devant les Romains et leur dire : « Maintenant, vous devez le tuer. » Quatrièmement, un homme arrêté pour un crime capital ne pouvait pas être arrêté la nuit. Or, Jésus a été arrêté la nuit. Cinquièmement, si un homme était arrêté pour un crime capital, aucune personne ayant coopéré à l'arrestation ne pouvait être associée à l'accusé. Judas était associé à Jésus. Sixièmement, aucun procès juif ne pouvait se tenir la nuit. Celui-ci s'est tenu la nuit. Septièmement, un tribunal ne devait pas rendre immédiatement un jugement pour un crime capital. Le conseil du Sanhédrin l'a fait. Huitièmement, des témoins devaient être convoqués avant que le prisonnier puisse être interrogé. Or, la première chose qu'Anne a faite, c'est interroger Jésus. Et neuvièmement, on ne pouvait pas poser à un prisonnier une question qui l'incriminerait d'un crime capital, et le Sanhédrin a également enfreint cette règle. Ce n'était pas un procès équitable. Mais voici ce que je veux que vous compreniez : il n'était pas juste, mais il a été parfaitement utilisé par Dieu. Dieu peut-il utiliser quelque chose d'injuste pour accomplir sa volonté ? Cela paraît impossible pour nos mentalités occidentales, mais la croix de Jésus-Christ crie oui, absolument oui. Dieu est plus grand que les actions injustes des hommes. Quand la vie est injuste, vous et moi
avons besoin de nous le rappeler. Nous devons nous rappeler que Dieu est toujours juste. Ce ne sera qu’au ciel que Dieu rendra tout juste et équitable. Et jusqu'à ce jour, alors que nous vivons dans un monde injuste, Dieu continue d’œuvrer ici-bas. Il prend même les actes injustes et impies qui sont commis, et les utilise par sa puissance parfaite pour amener Jésus là où il le veut, au moment précis où il l’a décidé, pour l'amener à la croix.
Voyez-vous, alors que Jésus subit ce procès injuste, nous avons affaire à un procès qui prouve l'innocence de l'accusé et la culpabilité des accusateurs. En fait, le verdict de ce procès, tel que nous le lisons aujourd'hui, est que Jésus est innocent. Plus les accusations sont fortes aux yeux des accusateurs, plus Jésus paraît innocent. Alors que vous et moi considérons ce simulacre de procès, rappelons-nous qu’il nous est facile pour vous et moi de juger ces chefs religieux et de penser : « Je suis reconnaissant à Dieu de ne pas être comme eux. » En fait, nous devrions reconnaître avec quelle facilité nous pouvons être comme eux, et que nous avons pu être comme eux. Ces hommes essayaient de protéger ce qu'ils pensaient être juste. Ils essayaient de préserver le statu quo. Ils essayaient de préserver leur confort et de maintenir leur pouvoir. Or Jésus représentait pour eux une menace certaine, du moins le croyaient-ils. N’avez-vous jamais essayé de protéger ou de maintenir votre sécurité et tenté de la protéger ? Réfléchissons-y : pourquoi ces hommes ont-ils agi ainsi ? Pourquoi ont-ils rejeté Jésus ? Ils l'ont rejeté pour la même raison que la plupart des gens. On pourrait penser que la plupart des gens rejettent Jésus pour des raisons intellectuelles, mais ce n'est pas la principale raison pour laquelle ils rejettent Jésus-Christ. La principale raison pour laquelle la plupart des gens rejettent Jésus, c'est qu’ils ne veulent pas changer. Nous sommes tous les mêmes : nous voulons rester tels que nous sommes. Nous voulons conserver le confort que nous avons. Nous voulons conserver le pouvoir que nous croyons avoir sur nos vies. C'est la plupart du temps pour cela que nous rejetons Christ. C'est pourquoi, même en tant que croyants, nous tenons parfois à distance l'œuvre de Jésus-Christ dans nos vies.
Nous ne voulons pas changer. Alors, nous le tenons à l'écart, car nous savons que si nous le laissons vraiment entrer dans nos vies, il apportera des changements. Et ils seront pour le mieux. Une partie de notre esprit nous le dit, mais quelque chose au fond de nous nous dit aussi : « Ça m’est égal. Je ne veux pas changer. Je suis bien comme où je suis.» Alors, je rejette Jésus-Christ. Et donc je dis non à Jésus-Christ. C'est ce que ces hommes ont fait. C'est pourquoi ils ont délibérément condamné un homme qu’ils savaient entièrement innocent. Et c'est pourquoi nous aussi nous le rejetons. Alors que nous approchons de la fin de ce procès, la vraie question n'est pas de savoir ce que ces dirigeants juifs ont fait. La vraie question est : quel est notre propre verdict dans ce procès ? Sommes-nous prêts à nous confronter à cette vérité : je ne veux pas changer ? Je résiste à l'œuvre que Dieu veut accomplir dans ma vie. Le point de départ de cette volonté est toujours la prière et la conversation avec Dieu. Alors, permettez-moi de vous encourager à faire cette simple prière ensemble aujourd'hui : « Notre Père, aide-nous à être prêts à changer. Aide-nous à voir là où nous te tenons à distance. Éprouve-nous et montre-nous ce que nous ne voulons pas changer dans nos cœurs. Donne-nous la force de briser en nous tout ce qui résiste à te laisser nous transformer. Lorsque nous te rejetons, nous ne faisons pas mieux que ceux qui t’ont injustement accusé. Nous venons donc humblement à toi en te demandant de pardonner nos résistances à te suivre, alors que nous savons bien qu’il n’y a rien de mauvais en toi. Merci, Seigneur Jésus, parce que tu n’as pas montré de faiblesse lorsque les chefs religieux t’ont accusé injustement et quand on t’a frappé. Donne-nous le courage de dire la vérité sans broncher lorsque notre foi est mise à l’épreuve par nos proches, ou ceux avec qui nous sommes en contact régulièrement ou non. Permets que notre attitude les encourage à changer un jour, et qu’au lieu de t’accuser et de nous accuser, ils reconnaissent ta puissance, ton amour et ta justice. Voilà ce que nous te demandons humblement aujourd’hui au nom de Jésus, en te remerciant pour l’exemple qu’il nous as donné lorsqu’il a été injustement arrêté et jugé, amen. »
Eh bien, rejoignez-nous demain. Nous reviendrons sur le reniement de Pierre aux versets 15 à 18 du chapitre 18 de l’évangile selon Jean, et poursuivrons notre réflexion sur l’attitude de Pierre dont nous parlent les versets 25 à 27.