Jean 18.15-27

Semaine 18 - jour 4

Évangile selon Jean

Jean 18.15-27

14:21


Nous allons voir comment Simon Pierre a réagi au moment de l’arrestation de son maître, puis lors du procès religieux de Jésus. Ce qui est fascinant chez Pierre, c'est ce qui lui arrive en quelques heures seulement. Dans le jardin de Gethsémané, Pierre défend Jésus devant des soldats et des chefs armés. Quelques heures plus tard, dans une cour, Pierre renie Jésus devant des serviteurs et des esclaves qui ne représentent aucune menace pour lui. Comment cela s'est-il produit ? Et que pouvons-nous apprendre sur ce qui est arrivé à Pierre ?
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean! Nous en sommes au quatrième jour de notre réflexion sur le chapitre 18. Au cours de la semaine, nous avons assisté à l’arrestation de Jésus dans le jardin de Gethsémané et avons vu comment Jésus a réagi devant les soldats romains et la garde du Temple de Jérusalem. Hier, nous avons aussi vu de quelle manière Jésus a fait face à un faux procès religieux et comment son innocence était évidente aux yeux de tous tout en étant condamné comme coupable. Et aujourd’hui, nous allons voir comment Simon Pierre a réagi au moment de l’arrestation de son maître, puis lors du procès religieux de Jésus. Ce qui est fascinant chez Pierre, c'est ce qui lui arrive en quelques heures seulement. Dans le jardin de Gethsémané, Pierre défend Jésus devant des soldats et des chefs armés. Quelques heures plus tard, dans une cour, Pierre renie Jésus devant des serviteurs et des esclaves qui ne représentent aucune menace pour lui. Comment cela s'est-il produit ? Et que pouvons-nous apprendre sur ce qui est arrivé à Pierre ? L'histoire de Pierre est tissée tout au long de ce chapitre. J'aimerais la reconstituer avec vous en la lisant ensemble. Lisons d'abord les versets 10 et 11 : « Alors Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. Jésus dit à Pierre: ‘Remets ton épée dans son fourreau. Ne boirai-je pas la coupe que le Père m'a donnée à boire ?’ C'est là que l'histoire commence. Après l'arrestation de Jésus, Pierre et Jean le suivent à distance, et voici ce que nous lisons aux versets 15 à 18 de notre chapitre : « Simon Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Ce disciple était connu du grand-prêtre, et il entra avec Jésus dans la cour de la maison du grand-prêtre, tandis que Pierre restait dehors près de la porte. Alors l'autre disciple, qui était connu du grand-prêtre, sortit, parla à la femme qui gardait la porte et fit entrer Pierre. La servante qui gardait la porte dit à Pierre : ‘Ne fais-tu pas partie, toi aussi, des disciples de cet homme?» Il répliqua: «Je n'en fais pas partie.’ Les serviteurs et les gardes qui étaient là avaient allumé un feu de braises pour se réchauffer, car il faisait froid. Pierre se tenait avec eux et se chauffait aussi. »

Rappelez-vous que dans ces versets, le disciple que Jésus aimait désigne Jean, l’auteur discret de l’évangile qui porte son nom. Jean avait donc des relations avec le grand-prêtre. On sait qu’il connaissait le nom de Malchus, son serviteur, dont Pierre avait coupé l’oreille. Il a pu se rendre avec Pierre dans la cour pour être près de Jésus, à l'extérieur, pendant que Jésus était jugé à l'intérieur.

Écoutez ce qui se passe ensuite aux versets 25 à 27 : « Simon Pierre était là et se chauffait. On lui dit: ‘Ne fais-tu pas partie, toi aussi, de ses disciples?’ Il le nia et dit: ‘Je n'en fais pas partie.’ Un des serviteurs du grand-prêtre, un parent de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, dit: ‘Ne t'ai-je pas vu avec lui dans le jardin?’ Pierre le nia de nouveau. Et aussitôt un coq chanta. »

Dans le jardin, Pierre défend Jésus devant les soldats et les chefs du Temple. Dans la cour, il renie Jésus devant des serviteurs. Ce récit touche chacun de nous, car nous pouvons tous nous reconnaître dans les actions de Pierre.

Et la question est : qu'est-ce qui a fait la différence ? Qu'est-il arrivé à cet homme qui était prêt à attaquer une armée ? Le voilà tantôt comme un saint fanfaron, tantôt comme un lâche. Que s'est-il passé ? Eh bien, un examen plus approfondi révèle qu'il a dû faire face à trois choses auxquelles nous nous confrontons tous : le doute, la peur et l'orgueil. Pierre a dû faire face au doute.

Le doute était entré dans sa vie, un doute qui n'existait pas auparavant. Il avait pensé, plus tôt, lorsqu'il s'était jeté sur cette armée dans le jardin, que Jésus ferait quelque chose. Il avait déjà vu Jésus disparaître lorsque la foule avait tenté de l'arrêter, et se fondre dans la foule. Or Jésus n’avait pas du tout l’intention de résister à son arrestation, il s’est livré lui-même. Pierre pensait-il que cette fois, Jésus lancerait la foudre et détruirait l'armée ? Il a dû se dire : « Je vais faire le premier pas, et Jésus sera juste derrière moi. Ce sera formidable. Il va faire quelque chose. » Mais au lieu de cela, Jésus lui dit : « Non, Pierre, ce n'est pas ce que nous faisons. » Et Pierre, dépité, regarde Jésus se laisser enchaîner les bras, et voit cette armée l'emmener comme un mouton qu'on mène à l'abattoir. Pierre ne savait pas ce qui se passait. Il doutait parce que, tout à coup, son plan et celui de Dieu ne correspondaient plus. Cela ne vous est-il jamais arrivé ?

Votre plan et celui de Dieu ne correspondent plus, alors, le doute surgit et nous envahit. Cela nous arrive à tous. C'est à ce moment-là que l'on peut succomber au doute et au déni, comme c’est arrivé à Pierre. Et le doute provoque la peur. Pierre a soudainement pris peur. Il avait peur de l'inconnu. Pendant trois ans, il savait ce qu'il faisait et ce qu’il fallait faire. Il avait suivi Jésus. Il savait ce que c'était que d'être avec Jésus. Il savait ce que c'était que de suivre Jésus et d’avoir confiance en sa présence. Mais voilà que, soudain, il est séparé de son maître. Jésus est dans cette pièce, pendant le procès, et lui, dans la cour, ne sait pas ce qui va se passer. Il a peur, il est pris de panique. Cette peur de l'inconnu peut être terrible, et c'est ce qui l'a poussé à renier Christ.

Quand vous et moi avons peur - et nous nous confrontons tous à la peur -, nous pouvons être victimes du déni qui a marqué Pierre. Il a douté, il a eu peur, mais son déni était motivé aussi par un troisième élément. On ne le discerne pas très clairement ici, mais tout a vraiment commencé dans la chambre haute, lorsque Jésus et Pierre parlaient ensemble, et que Pierre lui a dit : « Je ne te renierai jamais. » Le troisième élément, c'est son orgueil. Pierre pensait qu'il ne faiblirait jamais. Il était sûr d'être celui qui serait prêt à mourir avec Jésus quelle que soit l’attitude des autres disciples, et sa plus grande faiblesse était son incapacité à reconnaître sa faiblesse. Il a échoué parce qu'il ne pouvait pas admettre qu'il risquait de tomber, et c'est pour cela qu'il a pu, malgré lui, renier Jésus.

Sa faiblesse est celle avec laquelle beaucoup d'entre nous luttons : notre incapacité à reconnaître notre faiblesse. Si seulement Pierre avait pu voir, si seulement il avait écouté quand Jésus lui a dit : « Tu vas me renier ». Mais il n'a pas voulu l'entendre. Il n'a pas pu le reconnaître.

Pourtant, Jésus l'avait averti, mais il ne l'a pas entendu, et il est donc tombé. Il a échoué parce qu'il ne pouvait pas admettre qu'il risquait de tomber. Si vous et moi lisons l'histoire de Pierre sans nous y reconnaître, nous passons à côté de quelque chose d'extrêmement important. Nous passons même à côté de l'essentiel. Si vous pouvez lire l'histoire de Pierre et dire : « Cela ne m'arrivera jamais », vous avez raté l’essentiel, car cette histoire est là pour nous rappeler que chacun d'entre nous, dans des circonstances imprévues et soudaines, chacun d’entre nous peut laisser le doute, la peur et l'orgueil nous aveugler et nous conduire à renier ceux que nous connaissons et aimons le plus. Voyez-vous, seul l’orgueil nous pousse à prétendre que l'on ne faiblira jamais alors que certains des plus grands saints et fidèles de Dieu ont faibli face à des situations extrêmement éprouvantes.

Nous faisons preuve d’orgueil si nous pensons que Moïse, l'homme le plus doux de son époque, a pu succomber à la colère, mais pas nous. Nous faisons preuve d’orgueil si nous pensons que David, un homme selon le cœur de Dieu, a pu succomber à la convoitise, mais jamais nous. Nous faisons preuve d’orgueil si nous pensons que Salomon, l'homme le plus sage qui ait jamais vécu, a pu s'écarter de sa foi, mais que cela ne nous pourrait jamais nous arriver. Nous faisons preuve d’orgueil si nous pensons qu'Abraham, le père de la foi, a pu douter de la parole de Dieu, mais que nous ne douterons jamais. Nous faisons preuve d’orgueil si nous pensons que Pierre, que Jésus appelait le Rocher, a pu le renier dans cette cour, par peur, mais que cela ne pourrait jamais nous arriver. Ces récits se trouvent dans la Bible pour une raison : pour nous rappeler que nous sommes humains, que nous ne

pouvons pas compter sur nous-mêmes, sur nous propres forces, sur notre propre volonté. Nous devons absolument compter sur Dieu, sinon, nous ne pourrons jamais résister au doute, à la peur et à l’orgueil lorsque nous devrons faire face aux épreuves que nous ne pouvons pas prévoir.

Ce que nous pouvons dire c'est que, sans Dieu, la colère pourrait détruire notre vie. La convoitise pourrait détruire notre vie. Sans la présence de Dieu par son Esprit en nous et sans une confiance quotidienne en lui, je pourrais douter de la parole de Dieu et passer à côté de sa bénédiction dans ma vie. Même à l’occasion d’une plus grande réussite professionnelle ou familiale, nous pourrions vivre notre plus grande humiliation à cause de notre orgueil. Mais lorsque nous reconnaissons que ces vérités et ces exemples sont là pour nous rappeler que nous sommes de simples humains, que nous avons besoin de Christ, alors nous faisons trois choses. Nous nous tournons vers Dieu dans nos moments de faiblesse, et au lieu de le renier, nous le suivons. Ensuite, au lieu de nous détourner de lui, nous lui faisons confiance. Enfin, nous nous rappelons cette vérité dont nous parle le livre des Proverbes : l'orgueil précède la chute. L’exemple de Pierre nous l'enseigne. Nous l'avons tous appris. Mais Jésus nous enseigne aussi autre chose. Nous allons le voir dans le reste de l'évangile selon Jean. Si l'orgueil précède la chute, le pardon et la restauration viennent après la chute. Si seulement nous nous tournions vers Dieu !

Rappelez-vous que c'est après ses reniements que Pierre est devenu le chef de la nouvelle Église. C'est après ses reniements que Pierre a été utilisé par Dieu pour écrire deux des livres du Nouveau Testament. Et si vous avez l'impression d'être tombé et que Dieu en a fini avec vous, Jésus vous enseigne que le pardon et la restauration viennent après la chute. Dieu n'en a pas fini avec vous. Où cela commence-t-il ? Admettons tout d’abord notre faiblesse et notre besoin de Jésus-Christ. Admettons notre orgueil. Je vous encourage donc à prier avec moi cette simple et courte prière : « Seigneur notre Dieu, nous admettons notre orgueil. Aide-nous à être de plus en plus humble. Nous te le demandons au nom de Jésus, amen. »

Rejoignez-nous demain pour terminer notre étude du chapitre 18 de l’évangile selon Jean. Nous réfléchirons ensemble sur le procès de Jésus face à Pilate, le gouverneur romain, dont le récit se trouve aux versets 28 à 40 de notre chapitre.