Jean 18.28-40

Semaine 18 - jour 5

Évangile selon Jean

Jean 18.28-40

12:28


Voici donc cet échange entre Jésus et Pilate. Les questions de Pilate sont plus une confession qu'un contre-interrogatoire. Les questions qu’il pose l’indiquent. Tout d'abord, il lui demande : « Es-tu le roi des Juifs ? » En disant cela, il confesse qu’il sait que Jésus est reconnu comme le roi des Juifs.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous poursuivrons notre réflexion sur le chapitre 18. Nous en sommes au cinquième et dernier jour de notre survol de ce chapitre, et nous examinerons ensemble les versets 28 à 40. Cette semaine, nous avons vu Jésus face à l’armée romaine dans le jardin de Gethsémané, puis devant les chefs religieux de Jérusalem, et enfin, nous le voyons ici devant Pilate.

J'aimerais lire ce passage avec vous, et, tout au long de ce récit, je vous encourage à prêter une attention particulière aux questions de Pilate à Jésus. Elles en disent long sur son cœur et ses intentions. Voici ce qui s'est passé : « De chez Caïphe, ils conduisirent Jésus au prétoire ; c'était le matin. Ils n'entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire afin de ne pas se souiller et de pouvoir manger le repas de la Pâque. Pilate sortit donc à leur rencontre et dit : ‘De quoi accusez-vous cet homme?’ Ils lui répondirent : ‘Si ce n'était pas un malfaiteur, nous ne te l'aurions pas livré.’ Sur quoi Pilate leur dit : ‘Prenez-le vous-mêmes et jugez-le d’après votre loi.’ Les Juifs lui dirent : ‘Nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort.’ C'était afin que s'accomplisse la parole que Jésus avait dite pour indiquer de quelle mort il allait mourir. Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit : ‘Es-tu le roi des Juifs ? Jésus [lui] répondit: ‘Est-ce de toi-même que tu dis cela ou d'autres te l'ont-ils dit de moi ?’ Pilate répondit: ‘Suis-je un Juif, moi ? Ta nation et les chefs des prêtres t'ont livré à moi. Qu'as-tu fait ?’ Jésus répondit : ‘Mon royaume n'est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs auraient combattu pour moi afin que je ne sois pas livré aux Juifs ; mais en réalité, mon royaume n'est pas d'ici-bas.’ Pilate lui dit : ‘Tu es donc roi?’ Jésus répondit : ‘Tu le dis, je suis roi. Si je suis né et si je suis venu dans le monde, c’est pour rendre témoignage à la vérité. Toute personne qui est de la vérité écoute ma voix.’ Pilate lui répliqua : ‘Qu'est-ce que la vérité ?’ Sur ces mots, il sortit de nouveau à la rencontre des Juifs et leur dit : ‘Pour ma part, je ne trouve en lui aucun motif de le condamner. Mais, comme c'est une coutume parmi vous que je vous relâche quelqu'un lors de la Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ?’ Alors de nouveau ils crièrent [tous] : ‘Non, pas lui, mais Barabbas !’ Or, Barabbas était un brigand.

Voici donc cet échange entre Jésus et Pilate. Les questions de Pilate sont plus une confession qu'un contre-interrogatoire. Les questions qu’il pose l’indiquent. Tout d'abord, il lui demande : « Es-tu le roi des Juifs ? » En disant cela, il confesse qu’il sait que Jésus est reconnu comme le roi des Juifs. Quelque temps auparavant, Jésus avait été proclamé ainsi par le peuple à son entrée à Jérusalem, et les prêtres ont informé Pilate que Jésus se disait roi des Juifs, et qu’il parlait constamment de son Royaume. Lorsque Pilate dit à Jésus : « Penses-tu que je suis Juif ? », il confesse ses préjugés ; on perçoit le mépris dans ses paroles. On sait que les gouverneurs romains haïssaient généralement le peuple juif. Enfin, lorsque Pilate demande à Jésus : « Qu’as-tu fait ? », il confesse sa faiblesse. Il aurait pu savoir pourquoi les Juifs le lui avaient amené. Il apparaît ici comme un homme faible. Or, Jean ne nous parle pas de la femme de Pilate comme d’autres évangiles le font. La femme de Pilate est venue trouver son mari et lui a dit : « J'ai fait un rêve, n'aies surtout rien à voir avec cet homme. » Pilate aurait dû écouter sa femme, mais il ne l'a pas fait. On a l'impression qu'il n'a aucune idée de ce qui se passe. Puis, il pose une dernière question à Jésus, et c'est celle dont on se souvient le mieux. « Qu'est-ce que la vérité ? », demande-t-il. En posant cette question, il confesse son cynisme. Il semble, même à ce moment-là, que Jésus essaie de témoigner à Pilate dans cette circonstance, de lui dire la vérité sur qui il est. « C'est pour cela que je suis né et que je suis venu témoigner de la vérité. Tous ceux qui sont du côté de la vérité m'écoutent. » C'est presque comme si Jésus disait : « Pilate, es-tu du côté de la vérité ? » Mais au lieu de répondre : « Je suis du côté de la vérité, » Pilate confesse son cynisme et demande : « Qu'est-ce que la vérité ? » C'était un homme cynique. Qu'est-ce que la vérité ? Il ne se rend pas compte qu’il se tient face à face avec la vérité, le chemin et la vie.

Mais Pilate ne pouvait pas voir la vérité qui se tenait là, tout proche de lui. Il ne pouvait pas la reconnaître. Et demander : « Qu'est-ce que la vérité ? » n'est même pas la bonne question. « Qui est la vérité ? » Voilà la question que Pilate aurait dû poser. La vérité n'est pas une philosophie. C'est une personne. Qui est la vérité ? C'est la question qui change la vie.

Si Pilate avait simplement écouté attentivement Jésus, il aurait entendu ce qu'il avait besoin d'entendre. Voyez-vous, Pilate avait besoin de découvrir un autre type de roi. Pilate était pris dans la gouvernance de l'Empire romain, soumis à un César qui était censé être roi, un roi-dieu, mais il avait vu ce qu'était vraiment César. Si Pilate avait écouté ce jour-là celui qu’il interrogeait, il aurait découvert que Jésus était un roi différent, le genre de roi dont il avait besoin, le genre de roi dont un homme devenu cynique avait besoin pour changer de vie. Jésus dit : « Mon royaume n’est pas de ce monde. » C’est ce que Pilate avait besoin d’entendre. Jésus dit : « Je suis un roi venu dire la vérité. » C’est ce que Pilate avait besoin d’entendre. Et lorsque Jésus a dit : « Je suis roi », Pilate aurait pu l’accepter comme son roi. L’histoire révèle qu’il ne l’a certainement jamais fait. Il n’a toutefois rien trouvé de mal en lui, et il savait que Jésus ne méritait pas de mourir.

Nous parlons du cynisme de Pilate, de son indifférence à l’égard de Jésus. Vous vivez peut-être vous-même avec un cœur cynique depuis longtemps. Ou bien vous pouvez être cynique à propos de quelque chose, ou à l’égard de quelqu’un d’autre. Eh bien, vous vous trouvez dans une situation terrible. J'espère que vous pourrez ressentir la compassion de Jésus à votre égard, car il se soucie de vous. Il veut vous montrer la vérité qui peut changer votre vie. Nous n’avons pas à vivre ainsi. Oui, il y a des choses horribles dans ce monde. Oui, il y a des égoïstes dans ce monde. Oui, les pouvoirs de ce monde ne nous donneront jamais ce dont nous avons vraiment besoin, mais cela ne doit pas nous conduire à vivre dans le cynisme. Au contraire, cela devrait nous inciter à regarder la vérité en face. En parlant à Jésus, Pilate, ce représentant de l'Empire romain, ce représentant de César, découvre des choses importantes sur la véritable nature du pouvoir. Jésus lui révèle sa véritable identité lorsqu'il déclare : «Je suis Roi. » Jésus est le Seigneur des seigneurs. Il domine sur toutes les puissances du Monde.

Nous avons parlé pendant toute cette semaine de contrastes. Le contraste entre qui est Jésus et le jugement de ceux qui l'entourent. Nous avons vu une armée romaine censée être au pouvoir, mais en contraste avec elle, Jésus se révèle comme le Seigneur. Nous avons vu un tribunal juif censé être un exemple de justice irréprochable et pure, mais en contraste avec cela, Jésus se révèle come celui qui est saint, parfait et sans reproche. Nous avons vu l’attitude de Pierre, qui avait dit qu'il ne faillirait jamais, mais qui a échoué. Par contraste, Jésus lui témoigne sa fidélité, malgré sa trahison. Et aujourd'hui, nous avons vu Pilate, censé représenter le l’empereur romain, mais Jésus a montré qu’il est le roi véritable.

Nous vivons avec ces contrastes au quotidien. Le contraste entre ce que le monde dit être important, ce que le monde dit être puissant, ce que le monde dit être durable, et ce que Dieu dit être important, puissant et durable. Et dans tous les cas, même avant sa mort, même lorsqu'il a été arrêté et enchaîné, Jésus s’est révélé être celui qui contrôle, celui qui a le pouvoir, celui dont nous avons besoin.

En nous tournant vers lui aujourd'hui, je vous encourage à le reconnaître, dans la prière, pour qui il est vraiment. Disons simplement ensemble : « Jésus-Christ, je reconnais que tu es le Seigneur des Seigneurs. Tu es incomparable. Rien d’autre n’est aussi important que toi. Personne n’est aussi grand que toi et aussi puissant que toi. Toi seul est parfaitement saint et irréprochable. Nous ne pouvons pas nous mesurer à toi. Nous avons besoin de toi. Merci parce que tu as montré ta compassion envers Pierre, qui a regretté sa trahison et qui est revenu vers toi. Merci parce que tu en as fait ton apôtre qui t’a servi jusqu’à la fin de ses jours. Nous aussi, nous avons tous besoin de ton pardon. Renouvelle-nous donc chaque jour. Que ton Esprit nous aide à revenir à toi lorsque nous péchons. Nous te reconnaissons comme le roi suprême et t’adorons humblement, mais avec joie. Permets donc, Seigneur, que nous prenions de bonnes décisions dans tout ce que nous faisons jour après jour. Que nous tenions compte de ta Parole et de tes enseignements avant de parler et d’agir. C’est en ton nom que nous te prions, amen. »

Rejoignez-nous donc la semaine prochaine ! Nous étudierons le chapitre 19 de l’évangile selon Jean, et réfléchirons ensemble sur le plus beau don qui ait jamais été offert à l’humanité entière de tous les temps.