Jean 19.1-12

Semaine 19 - jour 1

Évangile selon Jean

Jean 19.1-12

15:45


En parcourant ce chapitre tout au long de la semaine, nous allons relever 15 images puissantes, 15 tableaux distincts de ce que Jésus a fait pour nous. En réfléchissant ensemble sur le dernier jour de sa vie parmi les humains, nous nous pencherons en réalité sur l'un des deux jours les plus importants de toute l'histoire : le jour de sa mort. L'autre de ces deux jours les plus importants viendra trois jours plus tard, lorsque Jésus sera ressuscité.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre survol du chapitre 19, le chapitre où Jean fait le récit du dernier jour de la vie de Jésus sur la terre. C’est un jour rempli d’images qui relatent les dernières étapes douloureuses de Jésus-Christ jusqu’à sa mise au tombeau. En fait, en parcourant ce chapitre tout au long de la semaine, nous allons relever 15 images puissantes, 15 tableaux distincts de ce que Jésus a fait pour nous. En réfléchissant ensemble sur le dernier jour de sa vie parmi les humains, nous nous pencherons en réalité sur l'un des deux jours les plus importants de toute l'histoire : le jour de sa mort. L'autre de ces deux jours les plus importants viendra trois jours plus tard, lorsque Jésus sera ressuscité.

Alors que nous abordons cette étude du chapitre 19 de l’évangile selon Jean, j'aimerais commencer par un regard sur la fin du chapitre, car cela donnera de la force à tout ce que nous allons lire. Au verset 35, nous lisons ceci : « Celui qui a vu ces choses en rend témoignage et son témoignage est vrai. Il sait qu'il dit la vérité afin que vous croyiez aussi. » Dans ce seul verset, Jean nous explique le but de son évangile. Il nous révèle également qui est la personne qui a écrit ce livre et le but pour lequel il est écrit. Cette personne, c'est Jean, qui dit : « Ceci est un témoignage oculaire. J'ai vu tout ce que je vous ai raconté dans ce livre. » Jean se trouvait avec Marie, la mère de Jésus, au pied de la croix. Il a vu ce qu’il s'est passé ce jour-là. Il nous explique également le but pour lequel il a écrit ce qu’il nous a transmis, afin que nous puissions croire à notre tour ce que Jésus a fait pour nous.

Tout ce qu’il nous rapporte n’a pas seulement un intérêt historique. Jean a écrit pour que nous soyons touchés au plus profond de notre être, pour que nous ayons une foi ferme en Jésus-Christ et puissions dire sans hésiter : « Je crois ! » Les images que nous allons relever dans ce passage devraient influencer et nourrir notre foi au quotidien. C’est en tout cas ma prière pour vous tous. Certaines de ces images sont difficiles à imaginer et à tolérer, dont la première, au tout début du chapitre. C’est l’image horrible de Jésus flagellé. Nous lisons ceci au verset 1 : « Alors Pilate ordonna de prendre Jésus et de le fouetter. » Il le fit fouetter parce qu'il espérait apaiser les chefs juifs. Il était prêt à soumettre celui qu’il savait innocent à de cruelles tortures pour améliorer sa situation politique. Il ne se souciait pas du tout de Jésus. Il se souciait seulement de sa position. Et c'est à ce moment-là que commence cette journée de torture, après les procès ignobles auxquels il a participé la nuit d’avant et la gifle qu’il a reçue, comme nous l'avons évoqué la semaine dernière. Il a passé une nuit blanche, il est déjà épuisé, et les tortures de son dernier jour commencent avec cette flagellation. Tout comme les esclaves étaient traités comme des animaux lorsqu'ils étaient fouettés, Jésus est traité comme un animal par Pilate à ce moment-là. Être battu à coup de fouet était particulièrement cruel : les Romains se servaient de fouets à lanières en cuir au bout desquelles étaient fixées des morceaux d’os et de métal. Certains suppliciés en mourraient avant d’être crucifiés. On comprend que Jésus ait été épuisé après cette torture cruelle et n’ait pas eu la force de porter sa croix seul. Ce qu’il a subi était censé être déshumanisant, mais ce n'a pas été le cas pour Jésus-Christ car il est au-dessus de tout. Les images vont ensuite se précipiter, et nous découvrons à quel point Jésus était prêt à souffrir pour nous tous.

La deuxième image est celle de la moquerie, comme nous le lisons aux versets deux et trois : « Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils posèrent sur sa tête et lui mirent un manteau de couleur pourpre. Puis, [s'approchant de lui] ils disaient: «Salut, roi des Juifs!» et ils lui donnaient des gifles. » Le temps du verbe utilisé en grec pour « ils disaient » indique que les soldats se moquaient sans cesse de Jésus et prenaient plaisir à le gifler tour à tour à maintes reprises. Cela se déroula probablement près de la forteresse Antonia.

On peut encore aujourd'hui, à Jérusalem, voir le dallage qui se trouvait sous cette forteresse. Sur ce dallage est gravé ce qu'on appelle le « Jeu du Roi ». Des gravures sur le dallage permettaient de tirer au sort. Et selon l'endroit où tombaient les sorts, on gagnait ou on perdait la partie. L'un des endroits où les sorts pouvaient tomber était sur une couronne. Et si votre sort tombait sur une couronne, on vous mettait une couronne de laurier sur la tête et vous étiez le gagnant du jeu ce jour-là.

Il y a de fortes probabilités que ces soldats aient joué à une forme cruelle de ce jeu. Je me suis rendu à cet endroit à Jérusalem, en contrebas des rues, sur le trottoir d'origine. Et quand on se tient là et qu'on pense à ce que les soldats ont fait ce jour-là, c'est un moment très émouvant. Dire que des soldats ont tiré au sort et qu'ils ont dit : « Nous tirons au sort pour toi, Jésus ! » La couronne est tombée, mais au lieu d'une couronne de laurier, ils ont fabriqué une couronne d'épines et l'ont mise sur la tête de Jésus, simplement pour s'amuser. Ils ne se rendaient même pas compte que leur supplicié était le Fils de Dieu, que Jésus, dans quelques heures, donnerait sa vie pour eux afin qu'ils puissent être pardonnés s'ils le demandaient.

Les images de ce jour ont commencé par la flagellation et les railleries. La troisième image est celle de Jésus devant Pilate et la foule. Elle est saisissante. Nous la découvrons aux versets 4 à 7 de notre chapitre : « Pilate sortit de nouveau et dit aux Juifs : ‘Voilà, je vous l'amène dehors afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de le condamner.’ Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau de couleur pourpre. Pilate leur dit : ‘Voici l'homme.’ Lorsque les chefs des prêtres et les gardes le virent, ils s'écrièrent : ‘Crucifie-le! Crucifie-le!’ Pilate leur dit: ‘Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le, car pour ma part, je ne trouve en lui aucun motif de le condamner.’ Les Juifs lui répondirent : ‘Nous avons une loi et, d’après notre loi, il doit mourir parce qu'il s'est fait Fils de Dieu.’ »

Une comparaison du récit de Jean avec les autres évangiles révèle que Pilate a déclaré Jésus non coupable pas moins de sept fois. Et ici, dans l’évangile selon Jean, alors qu'il le déclare non coupable, on trouve cette célèbre déclaration : « Voici l'homme ! » Jésus se tenait silencieux devant la foule, avec le manteau qu'on lui avait mis et la couronne qu'on lui avait enfoncée dans la tête. Pilate espérait en avoir fait assez pour satisfaire la foule. Il pensait qu’en voyant Jésus battu et ridiculisé, les prêtres et les gardes du Temple diraient : « Tu en as assez fait, laisse-le partir. » Mais au lieu de cela, ils ont réclamé sa crucifixion à cor et à cris. Pourquoi ? Pourquoi réclameraient-ils sa crucifixion alors qu'il était déjà si affaibli par les tortures qu’il venait de subir ? En fait, comme le souligne Matthieu dans son évangile, ce sont les chefs des prêtres et les responsables du peuple qui ont persuadé la foule de réclamer la crucifixion de Jésus. Il dérangeait leurs plans et leurs vies. Pilate a bien tenté de le libérer, mais n’y est pas parvenu. Il semble bien qu’il ait eu peur d’un soulèvement de la foule et a fait preuve de lâcheté. Il savait pourtant très bien que Jésus ne devrait pas mourir et qu’il n’aurait pas dû se mêler de cette affaire, comme sa femme l’avait averti. Mais cela lui coûterait quelque chose, et il a réagi de manière égoïste. Il est facile bien sûr de condamner son attitude, mais nous devons avouer qu’il nous est tout à fait possible de faire preuve de la même faiblesse quand nos intérêts personnels sont en jeu et qu’on veut les protéger à tout prix. L’égoïsme domine nos vies si facilement. Pilate est cependant profondément troublé comme nous le constatons dans les versets suivants avec la quatrième image, la dernière que nous allons considérer aujourd’hui, celle où Pilate est en tête à tête avec Jésus. Nous lisons ceci aux versets 8 à 12 de notre chapitre : « Quand il entendit cette parole, Pilate eut très peur. Il rentra dans le prétoire et dit à Jésus : ‘D'où es-tu?’ mais Jésus ne lui donna aucune réponse. Pilate lui dit: ‘C'est à moi que tu refuses de parler? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher et que j'ai le pouvoir de te crucifier?’ Jésus répondit: ‘Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi s'il ne t'avait pas été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi est coupable d'un plus grand péché. Dès ce moment-là, Pilate chercha à le relâcher, mais les Juifs criaient: ‘Si tu le relâches, tu n'es pas l'ami de l'empereur. Tout homme qui se fait roi se déclare contre l'empereur.’ »

Cette conversation entre Pilate et Jésus nous enseigne un principe de vie extrêmement important. En tant que croyants, nous avons désespérément besoin de comprendre cette vision biblique de la vie. Jésus dit : « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi s'il ne t'avait été donné d'en haut. » Pilate n'aurait aucun pouvoir si Dieu ne le lui avait pas donné. Si tel est le cas pour le gouverneur romain, il en va de même pour nous. C’est Dieu qui permet et tolère tout ce qui se passe dans le monde. Pourquoi permet-il certaines choses et pas d’autres ? Je l’ignore totalement. C’est bien une question que j’aimerais poser à Dieu lorsque j’irai au ciel ! Mais de la bouche même de Jésus, nous devons admettre qu’aucun pouvoir humain ne s’exerce sans que Dieu ne l’ait donné. En tant que croyants, nous devons constamment le rappeler : c’est Dieu qui garde le contrôle sur tout ce qui se passe dans le monde. Rien ne le surprend, rien ne se fait qu’il ne tolère ou permet, même s’il a le mal et le diable en horreur. Nous savons qu’il sera victorieux le jour où il jugera le monde entier depuis qu’il existe. Ainsi, alors même que Jésus est fouetté, raillé, alors qu’il est amené devant la foule et qu’il est ridiculisé, même ici, Dieu garde le contrôle. Il est Seigneur. Il est le Seigneur. Et alors que vous et moi approchons de la fin de cette première journée passée à regarder ces images de la vie de Jésus, le jour où il a donné sa vie pour nous, j'aimerais prendre un moment pour prier, lui parler, et reconnaître devant lui qu'il a le contrôle.

Je vous propose donc de terminer notre réflexion d’aujourd’hui en priant ensemble notre Dieu, en lui disant simplement : « Seigneur notre Dieu, nous confessons humblement que nous ne comprenons pas ce qui arrive dans notre monde. Nous ne savons pas pourquoi tu tolères que nous fassions le mal que nous faisons, et tout le mal que nous faisons subir aux autres. Certains le font plus que d’autres et sont particulièrement cruels. Ils se moquent de toi, te méprisent et prétendent que tu n’existes pas. Mais nous savons que tu restes le maître de l’univers entier, et que ceux qui croient détenir un pouvoir sur les autres ne le peuvent que parce que tu les y autorises. Cela reste un mystère pour nous, mais nous te faisons entièrement confiance. Jésus a subi les pires souffrances qu’un humain peut vivre, et nous savons que tu l’as permis pour notre propre salut. Tu aimes ceux qui te haïssent, et c’est parce que tu nous as aimés que Jésus-Christ s’est donné pour nous. Nous t’aimons en retour et confessons que si nous t’aimons, c’est parce que tu nous as appelés à toi, parce que tu nous as donné la foi, et que tu nous as pardonné les fautes que nous avons commises contre toi. C’est au nom de Jésus que nous te prions et te louons avec une entière confiance, amen. »

Rejoignez-nous demain. Nous poursuivrons ensemble les versets 13 à 18 du chapitre 19 de l’évangile selon Jean.