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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Nous en sommes au troisième jour de notre étude du chapitre 19, un passage consacré au jour de la mort de Jésus et présenté par Jean en 15 images poignantes. Nous avons parlé des sept premières au cours des deux premiers jours, dont celle de la crucifixion de Jésus, hier. La huitième image est celle de l’écriteau que Pilate a fait placer au-dessus de la croix. Jean nous en parle aux versets 19 à 22 de notre chapitre : « Pilate rédigea aussi un écriteau qu'il plaça sur la croix ; il y était écrit : ‘Jésus de Nazareth, le roi des Juifs.’ Beaucoup de Juifs lurent cette inscription parce que l'endroit où Jésus fut crucifié était près de la ville. Elle était écrite en hébreu, en grec et en latin. Les chefs des prêtres des Juifs dirent à Pilate : ‘N'écris pas : ‘Le roi des Juifs’, mais plutôt : ‘Cet homme a dit : Je suis le roi des Juifs.’’ Pilate répondit : ‘Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit.’ »
Nous constatons ici que Pilate prend finalement une position ferme contre le vœu des chefs religieux qui n’acceptaient pas son inscription. Il était courant de mettre une inscription au-dessus des croix qui donnait la raison pour laquelle le supplicié était crucifié. Ceux qui assistaient à ces crucifixions ou passaient devant les croix pouvaient lire ce que les condamnés avaient commis comme faute. Pilate avait décidé d’inscrire sur l’écriteau réservé à Jésus la mention : « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs. » Cette inscription déclare qui est Jésus et nous apprend deux choses sur lui. La première, c’est qu’aucune circonstance ne peut diminuer le pouvoir de Jésus. Même crucifié, le monde doit le reconnaître non seulement comme Jésus de Nazareth, mais aussi comme le roi du peuple de Dieu. Les chefs religieux n’ont pas réussi à convaincre Pilate que Jésus n’était pas le roi des Juifs. Pilate lui-même a été conduit à le reconnaître comme le roi des Juifs ! Deuxièmement, le monde peut voir clairement qui est Jésus. Certains veulent le nier et refusent de le considérer ainsi, parce qu’ils ne veulent pas changer d’attitude envers lui ou qu’ils sont gênés de devoir le reconnaître. Mais la vérité demeure inscrite et réelle : Jésus est roi !
Certains essaient encore aujourd'hui de dénigrer et renier cette vérité. Ils prétendent que Jésus était un « bon enseignant », alors que Jésus est le chemin, la vérité et la vie. Jésus n’a pas hésité à répondre à Pilate en lui disant : « Je suis roi. Mon royaume n'est pas de ce monde. » Et Pilate a décidé de l’inscrire sur sa croix.
La neuvième image du tableau que Jean nous donne sur la crucifixion de Jésus est celle du tirage au sort des vêtements de Jésus. Nous lisons ceci au versets 23 et 24 de notre chapitre : « Après avoir crucifié Jésus, les soldats prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'une seule pièce depuis le haut jusqu'en bas. Ils se dirent entre eux : ‘Ne la déchirons pas, mais tirons au sort pour savoir à qui elle sera.’ C'est ainsi que s'accomplit cette parole de l'Écriture : Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré au sort mon habit. Voilà ce que firent les soldats. »
Il était courant à cette époque pour les soldats romains qui procédaient à ces crucifixions de partager entre eux les biens de ceux qu'ils crucifiaient.
Ils virent ce beau vêtement, sans couture, difficile à déchirer. Et ils se dirent entre eux : « Tirons au sort sa tunique » Certains pensent que Jésus a, d'une manière ou d'une autre, contrôlé les événements de ce jour-là afin qu'ils correspondent à la prophétie. Et c'est vrai, nous verrons plus tard qu'il a demandé à boire parce qu'il savait que cela avait été prophétisé. Mais voici un événement sur lequel il n'avait aucun contrôle. Et pourtant, ce jour-là, les soldats ont décidé tiré au sort sa tunique. Jésus se trouve entièrement nu au-dessus d’eux et les voit. C’est pour des gens semblables à ces soldats romains qu’il meurt, des gens méprisants et indifférents à ses souffrances, totalement incapables de reconnaître en lui le Sauveur du monde.
L’écrivain américain Philip Yancey a écrit : « À propos de ce jour-là, je me suis émerveillé de la retenue dont Dieu a fait preuve tout au long de l'histoire, permettant à des hommes comme Gengis Khan, Hitler et Staline d'agir à leur guise pendant un temps. Mais rien, rien, n'est comparable à la retenue dont il a fait preuve en ce sombre vendredi à Jérusalem. Le père a vu son Fils donner sa vie pour nous ce jour-là. »
L'image suivante, qui représente ce qui s'est passé au pied de la croix, contraste fortement avec ce que faisaient les soldats. La dixième image du récit que nous fait Jean de la crucifixion représente Marie, la mère de Jésus, au pied de la croix. Nous la découvrons aux versets 25 à 27 de notre chapitre : « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie de Magdala. Jésus vit sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il aimait. Il dit à sa mère : ‘Femme, voici ton fils.’ Puis il dit au disciple : ‘Voici ta mère.’ Dès ce moment-là, le disciple la prit chez lui. »
Le récit de Jean mentionne quatre femmes qui se tenaient au pied de la croix et regardaient Jésus mourir. Réfléchissons quelque peu sur cette scène particulière. Voici Jean qui se tient au pied de la croix. Il semble bien, d’après son évangile, qu'il est le seul disciple à avoir assisté à la crucifixion. Il est le témoin oculaire qui nous raconte ce qu'il a vu se produire ce jour-là. Debout près de la croix, avec Jean, se trouvent sa propre mère et la mère de Jésus. Il s'agit donc de sa tante. Marie, la mère de Jésus, est la tante de Jean. Marie, femme de Clopas, se tenait aussi là ; elle était probablement la mère d'un autre disciple de Jésus, appelé Jacques. Il y a cette famille réunie qui regarde Jésus mourir. Et puis, à leurs côtés, se trouve Marie de Magdala, une proche disciple de Jésus, dont Jean parlera plus tard.
Et à cet instant, Jésus prend soin de sa mère, qui devait être veuve. Il dit à Jean : « Prends soin de ma mère » et à Marie : « Voici celui qui va prendre soin de toi. » Nous savons que Jésus avait d'autres frères et beaucoup se sont demandés : « Pourquoi Jésus n'a-t-il pas laissé ses autres frères prendre soin de leur mère ? » Nous ne le savons pas, mais peut-être parce qu'ils n'étaient pas encore ses disciples. Jésus voulait s'assurer que Jean, qui était son fidèle et très proche de lui depuis le début, prenne soin de sa mère. Au moment de mourir, et dans une souffrance atroce, Jésus pense à sa famille et à ses proches. Un autre évangile nous dit qu’il a aussi pensé au brigand qui est mort à ses côtés et qui a cru en lui : il lui a promis qu’il se trouverait avec lui, le jour de même de sa mort, dans le paradis.
Les proches de Jésus savaient qu’ils l’aimaient de tout leur cœur, et ils savaient que Jésus les aimait. Même depuis la croix, il leur témoignait son amour. Et ils savaient qu'il avait parlé d'une espérance certaine pour l'avenir dont ils n'étaient pas encore tout à fait conscients, car le miracle de la résurrection ne s’était pas encore produit. Nous ne pourrons jamais expérimenter leur douleur profonde au moment où leur maître aller mourir, et nous savons que sa résurrection nous remplit d’espérance pour notre avenir, mais je vous invite pourtant à méditer dans le recueillement avec moi sur ces moments émouvants, en vous imaginant vous-mêmes au pied de la croix de Jésus de Nazareth, le Fils de l’Homme, humilié et souffrant, mais aussi le roi des Juifs, le Fils de Dieu : « Seigneur Jésus, notre Dieu, nous te sommes si reconnaissants pour tout ce que tu as accompli pour nous sur la croix. Nous voudrions tant te ressembler. Permets que dans les moments de souffrance, que nous traversons tous, nous adoptions la même attitude que toi. Que nous pensions à la souffrance de ceux qui nous entourent, de nos proches, sans jamais nous plaindre de la nôtre. Merci pour l’exemple que tu nous as donné sur la croix. Ton Père du ciel n’a pas supporté de voir l’horreur du mal que tu as porté sur toi en te livrant à la place de l’humanité pour rendre possible notre salut. Mais même abandonné du Père pour un temps, tu as continué à dépenser l’énergie qui te restait pour les tiens, ceux qui étaient si malheureux de te perdre. Nous pensons donc encore à Jean, qui nous a transmis son témoignage oculaire. C’est grâce à lui, à Marie ta mère, à Salomé ta tante, à Marie la femme de Clopas, et à Marie de Magdala, ta fidèle disciple, que nous savons ce que tu as fait pour nous. Merci, Seigneur, pour tant d’amour. Amen. »
Ne manquez pas de nous rejoindre demain ! Nous réfléchirons ensemble sur les derniers moments de la vie de Jésus sur la croix, en étudiant les versets 28 à 30 de l’évangile selon Jean.