11:33
Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Nous en sommes au quatrième jour de notre réflexion sur le chapitre 19. Ce passage est rempli d'images de ce que Jésus a fait pour nous. Nous avons commencé le chapitre en considérant les images de Jésus torturé et ridiculisé jusqu’à celle où Jésus porte sa propre croix, puis est mis sur la croix. Sur le point de mourir, nous l’avons vu se préoccuper du sort de sa mère. Une autre image apparaît aux versets 28 et 29 de notre chapitre. Cette onzième image est celle du vinaigre que les soldats voulurent faire boire à Jésus : « Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà accompli, dit, afin que l'Écriture se réalise pleinement : ‘J'ai soif.’ Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une éponge, la fixèrent à une branche d'hysope et l'approchèrent de sa bouche. »
Le cri de Jésus sur la croix exprime sa souffrance tout humaine. Il ne réagit pas de manière stoïque ; il a mal et il exprime sa véritable douleur, car elle ne lui pas été épargnée. Jésus est le Serviteur Souffrant. Le prix de son amour pour nous lui a coûté sa vie sur la terre. Seul sur la croix, il cherche à apaiser sa soif. Sa famille et ses proches amis ne peuvent rien faire pour l’étancher. Seuls les soldats peuvent intervenir, mais au lieu de lui donner un peu d’eau, ils lui tendent du vinaigre qu’il va goûter. En prononçant ces deux mots, « J’ai soif », Jésus savait qu’il avait achevé l’œuvre que le Père lui avait confiée, celle de faire connaître sa gloire parmi les hommes, cette gloire dont il voulait être revêtu, et qu’il connaissait avant de venir sur terre, comme il l’a demandé dans sa prière que nous avons étudiée au chapitre 17 de l’évangile selon Jean. La réponse des soldats apparaît comme une insulte et un dernier outrage que Jésus doit subir. Leur geste accomplit les Écritures, et rappelle les outrages que le roi David a subi de la part de ses opposants. En effet, au Psaume 69, verset 22, David déclare : « Ils mettent du poison dans ma nourriture,
et pour apaiser ma soif ils me donnent du vinaigre. » Nous retrouvons le même mot dans le récit de la Passion de Jésus. Les souffrances que David a vécues préfiguraient celles de Jésus. David était abreuvé des propos durs et amers de ses ennemis, mais Jésus a dû littéralement boire cette amertume, sans que sa soif soit apaisée.
Nous pouvons aussi comprendre la soif de Jésus au sens figuré. Elle a une portée hautement symbolique. Jésus a toujours soif aujourd’hui, sa soif est spirituelle, et nous sommes ses porteurs d’eau. Nous avons pour mission d’étancher sa soif. Que veut Jésus-Christ ? De quoi dit-il avoir soif ? Je pense que ses désirs sont exprimés tout au long de la Bible, mais nulle part mieux que dans la prière que nous avons examinée il y a quelques semaines, celle rapportée dans l’évangile selon Jean au chapitre 17. Dans sa prière, Jésus a soif que nous ayons la vie. Nous étanchons sa soif quand nous venons à lui et lui confions notre vie. Jésus a soif que soyons tous un. Nous étanchons sa soif lorsque nous sommes unis à nos frères et sœurs croyants, en nous efforçant d’être toujours plus unis à eux. Jésus a soif que nous ayons en nous la vraie joie. Nous étanchons sa soif en saisissant la joie qu’il nous donne. Jésus a soif de nous voir mûrir dans la foi. Plus nous le connaissons, plus nous le servons, et mieux nous étanchons sa soif. Nous avons l’occasion de lui offrir notre cœur, notre esprit, notre temps, notre vie entière. Sur la croix, Jésus a étanché notre soif, il a comblé nos besoins. Vivons donc d’une manière telle que la volonté de Jésus-Christ pour nous se réalise.
La douzième image que Jean nous donne dans cette grande œuvre de la Passion est la mort de Jésus, que nous lisons au verset 30 de notre chapitre : « Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit: ‘Tout est accompli.’ Puis il baissa la tête et rendit l'esprit. » Jésus est maître de sa vie, c’est lui qui rend l’esprit. Rappelons-nous qu’il l’a dit lui-même : « Personne ne m'enlève la vie, mais je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner et j'ai le pouvoir de la reprendre. Tel est l'ordre que j'ai reçu de mon Père. » Jésus savait qu’il avait achevé l’œuvre que le Père lui avait ordonné d’accomplir. Il a pu enfin prononcer cette dernière parole : « Tout est accompli. » Jésus était convaincu d’avoir terminé sa mission parmi nous. Il a bien mené son œuvre, et elle est enfin arrivée à sa fin. Son œuvre de salut s’est entièrement réalisée, il n’y a plus rien à y ajouter. Elle est parfaite. Jésus, au moment où il va rendre son dernier souffle, prononce ces paroles. Jean ne dit rien de l’abandon du Père, ni du grand cri que Jésus a poussé, en disant, quelques instants avant sa mort : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ! ». Il ne dit rien non plus du rideau du Temple qui s’est déchiré à ce moment-là.
Jésus a mené sa mission de berger à sa fin. Il a tout fait pour rassembler ses brebis dans l’enclos. Il a accompli le plan de Dieu à perfection. À la fin de chaque journée, les bergers disaient de leurs brebis : « Voilà, terminé, nous les avons toutes ramenées au bercail. » Certaines brebis les avaient suivi de leur plein gré, d'autres s'étaient empêtrées dans les fourrés ou les ronces, et d'autres encore s'étaient égarées. Mais le berger ne se reposait pas avant de les avoir toutes ramenées dans leur enclos. Il pouvait alors dire : « Le travail de la journée est terminé. » Jésus est le bon berger. Et sur la croix, alors qu’il pense une dernière fois à tout ce qu’il a fait, il passe en revue son œuvre et peut dire, confiant, qu’il a fait tout ce qu’il fallait pour que nous soyons, vous et moi, délivrés du malin. Son dernier soupir n’est pas celui d’un homme abattu, mais celui du Fils de Dieu qui a accompli les Écritures, de celui qui a vaincu le diable trompeur en obéissant à son Père en toutes choses. Il peut désormais pencher la tête, mourir et rendre l’esprit : tout est accompli. Il savait que le Père ne l’abandonnerait pas pour longtemps, il savait que la résurrection l’attendait, mais cela n’a enlevé en rien les souffrances qu’il a dû endurer pour que le projet de salut de Dieu le Père soit réalisé.
Le mot « accompli » était aussi utilisé pour évoquer une victoire militaire. La mort de Jésus sur la croix a vaincu les ennemis de Dieu. Jésus a vaincu le mal, le diable et la mort. La victoire ne sera complète qu’au retour de Jésus, lors du jugement dernier, mais restons sereins, car la victoire est garantie, Jésus l’a promis. Jésus savait en mourant qu’il ressusciterait au bout de trois jours. Et nous savons qu’il est ressuscité. Nous pouvons apprécier l’œuvre qu’il a accomplies pour nous, du début de son ministère jusqu’à l’horreur de la crucifixion, à la lumière de sa résurrection.
Louons donc Dieu, pour l’œuvre que son Fils unique a accomplie pour nous sur la croix : « Merci, notre Dieu éternel, pour tout ce que tu as fait en notre faveur. Merci d’avoir tout fait pour que nous puissions un jour t’accueillir comme notre Sauveur et notre Seigneur. C’est avec beaucoup d’émotion que nous te louons, parce que tu as fait ce que nous ne pouvions pas faire. Sans toi, nous serions perdus à jamais. Merci de tout notre cœur, parce que tu nous as donné la foi, qui nous a convaincu que tout ce que tu as fait sur la croix, c’était pour nous que l’as fait. Accepte notre reconnaissance, Seigneur. Nous sommes heureux d’avoir reçu ton pardon grâce à ton sacrifice. Merci d’avoir tout accompli et de nous avoir acceptés et accueillis dans ton Royaume. C’est au nom de Jésus que nous t’adressons notre louange et notre prière, amen. »
Rejoignez-nous donc demain. Nous terminerons notre survol du chapitre 19 de l’évangile selon Jean et réfléchirons ensemble sur les versets 31 à 42, qui parlent de ce que les soldats ont fait aux cadavres des criminels et de Jésus, et de la mise au tombeau de Jésus par Nicodème et Joseph d’Arimathée.