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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous poursuivrons notre réflexion sur le chapitre 19. Nous en sommes au cinquième et dernier jour de notre survol de ce chapitre, et nous examinerons ensemble les versets 31 à 42. Nous découvrons dans ce passage les dernières images du grand tableau que nous présente ce chapitre sur la mort de Jésus. La treizième d’entre elles se trouve aux versets 31 à 37 de notre chapitre : « C'était la préparation de la Pâque et ce sabbat allait être un jour solennel. Craignant que les corps ne restent en croix pendant le sabbat, les Juifs demandèrent à Pilate qu'on brise les jambes aux crucifiés et qu'on enlève les corps. Les soldats vinrent donc briser les jambes du premier, puis du second des condamnés qui avaient été crucifiés avec Jésus. Quand ils s'approchèrent de lui, ils virent qu'il était déjà mort. Ils ne lui brisèrent pas les jambes, mais un des soldats lui transperça le côté avec une lance et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui a vu ces choses en rend témoignage et son témoignage est vrai. Il sait qu'il dit la vérité afin que vous croyiez aussi. En effet, cela est arrivé afin que ce passage de l'Écriture soit accompli : ‘Aucun de ses os ne sera brisé.’ Ailleurs l'Écriture dit encore : ‘Ils verront celui qu'ils ont transpercé.’ »
La crucifixion de Jésus a eu lieu juste avant la fête de la Pâque – c’est ce que signifie la mention de ce « jour solennel ». Jean, l’auteur de l’évangile, nous dit toute la vérité sur ce qui s’est passé. À première lecture, beaucoup se demandent pourquoi les suppliciés devaient avoir les jambes brisées. En fait, cela permettait une mort plus rapide, car la crucifixion provoque la mort par suffocation. Tant que les crucifiés pouvaient pousser sur leurs pieds, ils soulageaient les muscles de leur poitrine qui se contractaient lorsque les bras étaient étendus sur la croix. Avec les jambes brisées, ils n'étaient plus en mesure de le faire, et très vite ils mourraient en suffocant. Mais Jésus était déjà mort. Pourquoi est-il mort avant les deux brigands ? Sans doute à cause des souffrances atroces qu’il avait subies la veille et tôt le matin. Lorsque les soldats sont arrivés et ont constaté qu'il était déjà mort, l’un d’eux a enfoncé sa lance dans son côté pour s’en assurer. Il ignorait qu’il accomplissait ainsi deux prophéties de la Bible : la première prédisait qu’aucun de ses os ne serait brisé, et la deuxième, qu’il aurait le côté percé. Le sang et l’eau semblent indiquer deux choses : d’une part que Jésus est bien mort, qu’il ne s’est pas simplement évanoui, comme certains ont pu le prétendre, mais qu’il est aussi mort d’un cœur brisé. Beaucoup de médecins spécialistes pensent que son cœur a littéralement éclaté par la lance qui l’a transpercé. Jésus est mort d’un cœur brisé. Toutes nos fautes, tous nos péchés sont tombés sur lui : Jésus a donné sa vie pour nous. Lorsque nous pensons à la croix, nous n’y voyons pas un instrument de torture, mais y décelons l’amour et l’obéissance à Dieu le Père. Lorsque nous pensons à la croix, rappelons-nous que Jésus nous a demandé de renoncer à nous-mêmes et de porter notre propre croix. Nous ne pouvons pas le suivre à moitié, le cœur partagé. Comme lui, nous allons jusqu’au bout de notre engagement, quoi qu’il nous en coûte. Cela peut nous coûter la vie, mais nous sommes prêts à renoncer à nous-mêmes comme il nous en a montré l’exemple. Nous reconnaissons humblement jusqu’où il est allé pour nous offrir le salut et rétablir notre relation avec Dieu le Père.
La quatorzième image que nous révèle Jean dans son évangile est celle de Joseph d’Arimathée et de Nicodème, qui n’ont probablement pas assisté à la crucifixion de Jésus, mais qui savaient ce qui était arrivé à leur maître. Voici le récit que nous fait Jean de ces deux personnages : « Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret par crainte des chefs juifs, demanda à Pilate la permission d'enlever le corps de Jésus. Pilate le lui permit. Il vint donc et enleva le corps de Jésus. Nicodème, l'homme qui auparavant était allé trouver Jésus de nuit, vint aussi. Il apportait un mélange d'environ 30 kilos de myrrhe et d'aloès. »
Joseph venait d’Arimathée, une petite ville située à environ huit kilomètres au nord de Jérusalem, et Marc nous dit dans son évangile que Joseph était membre du conseil des dirigeants juifs, le conseil qui avait condamné Jésus à mort. Luc nous rapporte aussi que Joseph attendait le royaume de Dieu.
Nicodème est l’homme qui a rencontré Jésus pendant la nuit, et a parlé avec lui de la nouvelle naissance. Nous avons réfléchi ensemble sur ce récit, au chapitre 3 de l’évangile selon Jean. Nicodème faisait partie lui aussi du Sanhédrin, qui avait condamné Jésus. Or, la Bible ne nous dit rien de ce qu'ils pensaient ni de ce qu'ils ont dit lors de ce conseil qui l'a condamné. On ne peut que supposer s'ils ont contesté la décision. Mais il est évident qu'il y avait au moins deux hommes dans ce groupe des chefs religieux qui avaient reconnu Jésus comme leur Seigneur et leur Sauveur. Tous les deux ont voulu s’assurer que Jésus ait une sépulture et étaient assez influents pour obtenir de Pilate l’autorisation de l’enlever de la croix et de l’enterrer. Les parfums dont ils se sont servis pour l’ensevelir, la myrrhe et l’aloès, étaient ceux qu’on utilisait pour enterrer les rois. On les versait sur les bandelettes qui entouraient le corps des défunts. Nicodème devait être un homme riche pour pouvoir se procurer autant d’aromates.
Joseph et Nicodème faisaient partie des nombreux Juifs qui suivaient Jésus et étaient profondément attristés de savoir qu’il avait été injustement condamné. Ce sont bien des dirigeants juifs qui l’ont condamné, et ce sont eux qui ont incité le peuple à Jérusalem de réclamer sa mort, mais on ne peut pas dire que le peuple juif dans son ensemble a rejeté Jésus et lui a voulu du mal. Joseph d’Arimathée et Nicodème ont pris soin de son corps et l’ont mis au tombeau. Des membres de sa famille et des proches se sont tenus devant la croix et l’adoraient. On sait que sur le chemin qu’il a suivi pour aller au lieu de sa crucifixion de nombreux passants, dont beaucoup de femmes, le pleuraient. N’oublions pas non plus que celui qui est mort pour nous, Jésus-Christ, était Juif.
L'idée que les chrétiens pourraient considérer le peuple juif uniquement comme des ennemis dans cette histoire est totalement fausse. Je remercie Dieu pour Joseph et Nicodème qui ont eu le courage de descendre Jésus de la croix et de le mettre au tombeau, sachant qu'ils risquaient de perdre leur position pour avoir agi ainsi, car ils montraient par leur geste qu’ils étaient ses disciples. Depuis, de nombreux Juifs les ont suivis, des chefs religieux aux gens du peuple. Les premiers chrétiens, par milliers, étaient juifs, et c’est grâce à leur témoignage fidèle que l’Évangile s’est propagé depuis Jérusalem jusqu’à de nombreux pays.
Cela nous conduit à la quinzième image, la dernière image du grand tableau que nous présente Jean au chapitre 19 de son évangile. Voici ce que nous lisons aux versets 40 à 42 : « Ils prirent donc le corps de Jésus et l'enveloppèrent de bandelettes, avec les aromates, comme c'est la coutume d'ensevelir chez les Juifs. Or, il y avait un jardin à l'endroit où Jésus avait été crucifié, et dans le jardin un tombeau neuf où personne encore n'avait été mis. Ce fut là qu'ils déposèrent Jésus parce que c’était la préparation de la Pâque des Juifs et que le tombeau était proche. »
Or, nous apprenons dans un autre évangile qu'il s'agissait du tombeau de Joseph d’Arimathée, son tombeau familial. Il n'avait jamais servi et c’est là que Joseph et Nicodème ont placé le corps de Jésus. C'est ici que le chapitre se termine. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Tout ce qui est dit dans ce récit n'est pas une conclusion, mais une anticipation. Jésus n’a pas laissé ses disciples dans la tristesse. Il les a assurés qu’il ressusciterait et le leur a répété à plusieurs reprises. Sa mort sur la croix n’était pas un échec. Il le leur a promis. Mais il fallait qu’il souffre et qu’il meure, il fallait qu’il donne sa vie pour que nous puissions la recevoir. Les 15 images du grand tableau que Jean a brossé dans ce récit s’inscrivent dans une plus grande histoire, comme nous le verrons au chapitre suivant de l’évangile selon Jean. Je vous invite à repasser dans votre mémoire ces images impressionnantes qui nous rappellent à quel point Jésus nous a aimés. Comment s’intègrent-elles dans votre vie quotidienne ? Je vous propose de méditer avec moi sur la victoire que Jésus-Christ a remporté sur la croix. Dans sa lettre aux Romains, au chapitre 6, l’apôtre Paul a pu dire : « Nous savons que notre vieil homme a été crucifié avec lui afin que le corps du péché soit réduit à l'impuissance et qu’ainsi nous ne soyons plus esclaves du péché. » Où est la force de dire non à la tentation ? Nous la trouvons à la croix. La puissance de Dieu peut faire partie de notre vie quotidienne. L’apôtre Paul dit encore dans sa première lettre aux Corinthiens, au chapitre 1, verset 18 : « Le message de la croix est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous qui sommes sauvés, il est la puissance de Dieu. » Le monde peut se moquer de nous et rejeter celui qui nous a sauvés, mais notre foi est inébranlable grâce à Jésus, mort sur la croix. Lorsqu’il s’adresse aux Galates, Paul leur dit au chapitre 2, verset 20 : « J'ai été crucifié avec Christ; ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi; et ce que je vis maintenant dans mon corps, je le vis dans la foi au Fils de Dieu qui m'a aimé et qui s'est donné lui-même pour moi. » Plus loin, dans la même lettre, Paul dit encore aux Galates, au chapitre 6, verset 14 : « En ce qui me concerne, jamais je ne tirerai fierté d’autre chose que de la croix de notre Seigneur Jésus-Christ. Par elle le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. »
Soyons donc fiers de la croix ! Lorsque nous méditons sur l’œuvre que Jésus a accomplie pour nous sur la croix, nous pensons aussi à la victoire sur le péché et la tentation, à la puissance de Dieu qui agit en nous au quotidien. Nous pensons aussi au pardon que nous avons reçu. Paul écrit dans sa lettre aux Colossiens, au chapitre 2, versets 13 à 15 : « Jésus-Christ nous a pardonné toutes nos fautes… Il a ainsi dépouillé les dominations et les autorités et les a données publiquement en spectacle en triomphant d'elles par la croix.
Voilà les images que nous voulons garder en mémoire à la fin de notre étude de ce chapitre si émouvant, et pourtant rempli d’espérance. Je vous invite donc à nous rejoindre la semaine prochaine, que nous consacrerons au récit de la résurrection de Jésus en étudiant ensemble le chapitre 20 de l’évangile selon Jean.