Jean 2.1-6

Semaine 2 - jour 1

Évangile selon Jean

Jean 2.1-6

13:15


On constate que le deuxième chapitre commence par ces mots : ‘le troisième jour’ où Jean-Baptiste introduit André et Jean à Jésus, puis André conduit Pierre vers Jésus. C’est à ce moment-là que Jésus et ses disciples sont invités à un mariage dans la ville de Cana en Galilée. Il est intéressant de constater que Jean commence son évangile en décrivant la première semaine du ministère de Jésus avec assez de détails.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à notre série d’études méditatives Dieu au quotidien sur l’évangile selon Jean en compagnie du pasteur Tom Holladay ! Nous en sommes à notre deuxième semaine ensemble et nous allons étudier le chapitre deux en cinq étapes. Nous examinerons aujourd’hui les versets 1 à 6. Mais avant de commencer notre étude, permettez-moi de revenir brièvement sur ce que nous avons étudié la semaine dernière. Nous avons constaté que le chapitre 1 est un tourbillon de vérité ! Après avoir déclaré que celui qui est la Parole depuis le commencement de toutes choses est Jésus-Christ, Dieu lui-même, l’évangile présente Jean-Baptiste et tout ce qui le concerne, puis l’appel de cinq disciples de Jésus. On constate que le deuxième chapitre commence par ces mots : ‘le troisième jour’. Nous lisons ceci au versets 1 et 2 : « Or, le troisième jour, il y eut des noces à Cana en Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus fut aussi invité aux noces avec ses disciples. »

Comment comprendre la mention du ‘troisième jour’ au début de ce chapitre ? Eh bien au chapitre précédent, au verset 19, nous découvrons que le premier jour de cette semaine-là, Jean est questionné sur son identité. Le lendemain, le deuxième jour, Jean-Baptiste déclare que Jésus est l’Agneau de Dieu. Au cours du jour suivant, le troisième jour, Jean-Baptiste introduit André et Jean à Jésus, puis André conduit Pierre vers Jésus. C’est à ce moment-là que Jésus et ses disciples sont invités à un mariage dans la ville de Cana en Galilée. Il est intéressant de constater que Jean commence son évangile en décrivant la première semaine du ministère de Jésus avec assez de détails. Cela nous rappelle deux choses :

- En introduisant son livre par les mots ‘Au Commencement’, Jean a en tête la semaine de la Création telle que nous la présente le chapitre 1 du livre de la Genèse. Tout comme Dieu a créé le monde en une semaine, voici une semaine de la vie de Jésus, qui est Dieu lui-même venu dans le monde pour faire de son peuple une nouvelle création.

- Ce rappel de la semaine de la Création signale aussi la dernière semaine de la mission de Jésus sur terre, que nous trouvons du douzième chapitre jusqu’au chapitre 20 de l’évangile, sur laquelle nous reviendrons au cours des prochaine semaines.

L'évangile selon Jean commence donc par une semaine de la vie de Jésus au début de son ministère et se termine par un regard approfondi sur une semaine de la vie

de Jésus à la fin de son ministère sur cette terre. Il est évident tout au long de ce récit que Jésus suit un programme divin, mais il n'est pas pressé. D’ailleurs, tout semble commencer tranquillement par une fête de mariage à laquelle Marie, la mère de Jésus, Jésus lui-même et ses disciples sont conviés. Et ils s’y rendent sans hésiter. Le ministère de Jésus commence par un moment de joie au cours duquel le vin coule à flot. À l’époque de Jésus, les célébrations de mariage entre Juifs, étaient très différentes de nos mariages en pays occidentaux de nos jours. Comme c’est toujours le cas aujourd’hui dans la plupart des cultures orientales, les mariages juifs comprenaient une cérémonie de mariage et ensuite, la nuit venue, il y avait une procession joyeuse aux flambeaux jusqu’à la demeure des parents de la mariée. C’est là que se tenaient des discours, des vœux, et que se racontaient des histoires sur la mariée et le couple, comme dans tous les mariages. Mais ce n’était pas tout ! Le cortège se dirigeait ensuite vers la maison du marié et c'est là que la fête commençait vraiment. C'est là qu’on se rend compte que les mariages orientaux et les mariages occidentaux sont très différents. Dans les mariages occidentaux, la mariée est au centre de la fête. C’est elle qu’on admire, et pas tant le marié ! Mais dans les mariages orientaux, c’est le marié qui est généralement plus le centre de l'attention. Et c’est chez lui que la fête bat son plein. Elle pouvait durer jusqu’à sept jours. Les invités faisaient la fête du matin au soir.

Nous pouvons déjà en conclure que Jésus lui-même savait participer aux fêtes familiales, et nous verrons qu’il participait aussi à d’autres fêtes. Il a su aussi participer à des banquets offerts par des gens riches. Sa mission était d’être avec ses contemporains ; c’est pour eux qu’il est venu après tout ! Après avoir choisi ses premiers disciples, il n’est pas parti en retraite spirituelle ou missionnaire, mais il s’est mêlé au milieu de ses amis et de sa famille, là où se trouvaient ses contemporains, et a saisi l’occasion pour manifester sa gloire au milieu des invités. Nous lisons aux versets 3 et 4 qu’au cours de la fête, « comme le vin venait à manquer, la mère de Jésus lui dit: ‘Ils n'ont plus de vin.’ Jésus lui répondit: « Que me veux-tu, femme? Mon heure n'est pas encore venue. » À l’époque la famille des mariés devait s’assurer que rien ne vienne à manquer pendant toute la durée de la fête, manquer de vin ou de nourriture était dramatique. Ça ne devait jamais se produire. C’était si sérieux, qu’on pouvait être condamné à une amende par les autorités s’il manquait de nourriture ou de boisson lors de ces célébrations. C'était humiliant pour la famille des mariés. On comprend donc l’intervention de Marie auprès de son fils lorsqu’elle apprend qu’il n’y a plus de vin. Elle l’a vu naître, grandir et mûrir ; elle est déjà consciente qu’il est capable de sortir sa famille de l’embarras. Mais Jésus prend de la distance par rapport à elle. Et l’échange qu’il a avec sa mère peut nous paraître étrange. Il semble que Jésus reprenne sa mère, comme s’il lui disait : « Ce n’est pas à toi d’intervenir et de me dire ce que je dois faire ici. » Car Jésus sent bien que Marie veut qu’il intervienne. La Bible du Semeur traduit ce verset ainsi : « Écoute, lui répondit Jésus, est-ce toi ou moi que cette affaire concerne ? Mon heure n’est pas encore venue. » Jésus appelle sa mère ‘femme’. C’est un terme que les Juifs utilisaient pour exprimer leur respect à l’égard de leur mère. On retrouve cette marque de respect, cette formule de politesse à la fin du livre de Jean, lorsque Jésus est sur la croix et appelle sa mère ‘femme’. C’est ainsi qu’il appelle Marie de Magdala lorsqu’il lui apparaît ressuscité au chapitre 20, verset 15 et lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » On lit aussi que les anges eux-mêmes l’ont appelée ainsi au verset 13 alors qu’elle était en pleurs : « Femme, pourquoi pleures-tu ? »

Ce que Jésus veut dire à sa mère, c’est qu’il ne lui appartient pas de dire à son fils, lui le Fils de Dieu, ce qu’il doit faire et quand il doit le faire. Seul son Père du ciel et lui-même décident de ce qu’il doit faire et du moment d’agir. En fait, Jésus déclare que son heure est venue alors qu’il parle à Dieu au chapitre 17, verset 1 et dit : « Père, l'heure est venue! Révèle la gloire de ton Fils afin que ton Fils [aussi] révèle ta gloire. » Cette heure, c’est l’heure de sa mort sur la croix, l’heure qu’il redoute au chapitre 12, verset 27, quand il dit « Et que dirai-je? ‘Père, délivre-moi de cette heure’? Mais c'est pour cela que je suis venu jusqu'à cette heure. ‘Père, révèle la gloire de ton nom!’ Une voix vint alors du ciel: ‘J'ai révélé sa gloire et je la révélerai encore.’ » Jésus sait que sa mort en sacrifice est le seul moyen pour lui de manifester la gloire de Dieu le Père.

Marie a bien compris ce que voulait lui dire Jésus et dit aux serviteurs, sans doute paniqués : « Faites tout ce qu'il vous dira », car elle avait confiance que Jésus agirait avec efficacité le moment venu sans qu’elle ait besoin d’intervenir elle-même. C’était une manière de se soumettre au Fils de Dieu, un moment charnière dans sa vie de mère, qui, à l’occasion d’un mariage, lui a fait comprendre que son rôle de ‘maman’ était bel et bien terminé. Et c’est à ce moment-là que Jésus a accompli un signe miraculeux unique. Ce miracle est né d’une situation embarrassante qui n’était pas en soi catastrophique, mais qui aurait pu ruiner l’atmosphère de la célébration d’un mariage et humilier une famille. Jésus n’y est pas insensible et va faire de cet événement un moment heureux inoubliable pour les invités qui aura un effet tout particulier chez ses disciples et va nous apprendre des choses sur qui est Dieu le Père, sur qui est Jésus et sur ce que Dieu veut faire dans nos vies.

Aux versets 6 et 7 nous lisons ceci : « Or il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs et contenant chacune une centaine de litres. Jésus leur dit: ‘Remplissez d'eau ces jarres.’ Et ils les remplirent jusqu'au bord. » Nous allons terminer notre étude d’aujourd’hui, mais avant de nous quitter, ajoutons trois choses à propos de ces jarres : ces six jarres de pierre contiennent en tout entre 480 et 600 litres.

D’abord, notons que Jésus va distribuer ses dons avec une grande générosité. Il offre la plénitude : là où il y a le vide, là où il y a l’embarras et la déception, Jésus répond par un don exceptionnel. Il est à l’opposé d’un trouble-fête !

Ensuite, on sait que les jarres étaient utilisées pour le lavage des mains cérémoniel des invités, qui laissaient couler l’eau jusqu’au coude. Cette pratique existe encore de nos jours. Jésus va symboliquement changer l’usage de ces jarres dans un but précis. L’eau des ablutions cérémonielles de l’ancienne alliance, va devenir du vin qui représente symboliquement le vin de la nouvelle alliance.

Enfin, Jésus va se servir de jarres de pierre de manière inattendue. Il se trouve qu’elles étaient là, toutes vides, donc prêtes à être utilisées. Jésus distribue ses dons non seulement généreusement et délibérément, mais aussi de manière inattendue. Qui aurait pu penser à utiliser de simples jarres de pierre pour les remplir d’une eau qui va se transformer en vin excellent ? En fait, Jésus se sert de circonstances communes, comme un mariage, ou des personnes ordinaires, comme les serviteurs, pour opérer des signes miraculeux merveilleux. Nous examinerons de plus près demain le signe miraculeux de Cana.

Prions ensemble aujourd'hui en nous concentrant sur le fait que Jésus, faiseur de miracles, veut répondre aux besoins ordinaires de notre vie quotidienne : « Seigneur, tu te préoccupes de mes besoins, qu’ils soient insignifiants aux yeux des autres ou non. Ils sont importants pour moi, et je te remercie parce que tu t’en préoccupes et veux me répondre. Fais-le, Seigneur, le moment venu, celui que tu as choisi. Donne-moi la patience d’attendre ta réponse, qui sera toujours la bonne. Merci parce que tu connais tous nos besoins. Mais tu veux que nous te les présentions, et c’est ce que nous voulons faire, avec insistance, avec foi, et dans la reconnaissance, pour que ta gloire soit révélée en nous et qu’elle rayonne autour de nous. C’est en ton nom, Jésus, que nous nous approchons de toi en te présentant tous nos besoins avec insistance, et en te disant merci d’avance, amen »

Eh bien, rejoignez-nous demain. Nous allons aborder ensemble dans le détail les versets 7 à 10 qui nous rapportent en détail le signe miraculeux à Cana.