Jean 2.12-16

Semaine 2 - jour 4

Évangile selon Jean

Jean 2.12-16

13:44


Nous allons voir en effet que ce que Jésus fait dans le Temple est en fait une image très nette de ce qu’il est capable de faire avec une puissance extraordinaire dans nos vies.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Nous en sommes au quatrième jour de notre réflexion sur le chapitre 2, et nous étudierons ensemble les versets 12 à 16. Notre chapitre contient en fait deux récits, celui où Jésus se rend avec sa famille et ses disciples à Cana pour y célébrer un mariage, et celui où Jésus se rend au Temple de Jérusalem, où il s’en prend aux marchands d’animaux et aux changeurs de monnaie. Ces deux événements simples ont des significations très profondes. Alors que nous allons réfléchir sur les versets 12 à 25 de ce passage au cours des deux prochains jours, je vous invite à prendre le temps de les lire attentivement pour examiner ce qu’il s’est passé ce jour-là. Nous allons voir en effet que ce que Jésus fait dans le Temple est en fait une image très nette de ce qu’il est capable de faire avec une puissance extraordinaire dans nos vies. Si nous gardons à l’esprit une image claire de ce que a fait Jésus en entrant dans le Temple, cela pourra avoir un impact important dans notre vie. Car il ne s’agit pas seulement d’une histoire sur ce que Jésus-Christ, le Fils de Dieu, a fait il y a plus de deux mille ans dans le Temple de Jérusalem. La vérité puissante qui se dégage de cette expérience de la vie de Jésus vous aidera à voir comment Dieu peut œuvrer dans votre vie pour vous aider à devenir le genre de personne qu’il veut que vous soyez. Que s'est-il passé ce jour-là ?

Eh bien, voici ce que nous lisons aux versets 12 et 13 : « Après cela, il descendit à Capernaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y restèrent que peu de jours. La Pâque juive était proche et Jésus monta à Jérusalem. »

Avant de se rendre à Jérusalem à l’occasion de la fête de la Pâque, remarquons que Jésus se rend en famille à Capernaüm, une petite ville située au nord de Cana. Il y reste quelques jours avant de repartir vers Jérusalem, qui se trouve à plus de 100km au sud de la Galilée. Pourquoi le mentionner ici ? En quoi est-ce important de le savoir ? Que veut nous dire Jean ? Eh bien, nous constatons que Jésus n’a pas quitté sa famille brusquement au début de son ministère. Tout s’est fait progressivement, sans précipitation. Jésus savait qu’en arrivant à Jérusalem, il rencontrerait beaucoup de monde et que ce serait une période très chargée pour lui, qu’il aurait à faire face à de grandes controverses et à des confrontations. Il a donc pris le temps de participer à une fête de mariage pendant quelque temps, puis a passé plusieurs jours avec ses frères et sa mère. Certains se demandent si Jésus a eu des frères et des sœurs. Nous en parlerons dans plus de détails au fur et à mesure que nous parcourrons l'Évangile de Jean. Jésus, dès le début de son ministère est conscient que ses heures sont comptées. Il sait exactement quand l’heure viendra où il devra agir. Il connaît exactement le calendrier que Dieu le Père a établi pour lui. Il n’a donc jamais eu besoin de se précipiter, de courir à droite et à gauche pour annoncer le message de la Bonne Nouvelle. Jésus savait où aller, quand il devait partir, et quand il devait s’arrêter. On ne le voit jamais s’inquiéter. Il savait qu’en à peine trois ans il aurait accompli sa mission parmi les humains. Quel contraste avec notre propre calendrier, nos horaires, nos inquiétudes, notre hâte et nos précipitations ! Jésus, lui, savait comment rythmer sa vie.

Comme il l’a déjà fait de nombreuses fois, Jésus se rend à Jérusalem pour y célébrer la fête annuelle de la Pâque. Vous savez sans doute que la Pâque était le souvenir de ce que Dieu a fait en Égypte la nuit avant la sortie d’Égypte du peuple d’Israël sous la direction de Moïse. L’ange de la mort est passé au-dessus de toutes les maisons d’Égypte en tuant tous les enfants premiers-nés d’Égypte lors de son passage, mais il a épargné tous les enfants israélites car les familles d’Israël avaient laissé du sang au-dessus des linteaux de leur porte d’entrée. C’était le signe qu’elles appartenaient au peuple de Dieu. La fête de la Pâque, qui célèbre cette délivrance depuis, attirait des foules entières vers Jérusalem. Tous ceux qui habitaient dans un rayon de 25 km devaient s’y rendre, mais beaucoup venaient de bien plus loin. La ville, qui comptait environ deux cent mille habitants à l’époque, accueillait plus de deux millions de visiteurs à cette occasion. Il est intéressant de constater que dans l'évangile selon Jean, les trois célébrations de la Pâque pendant le ministère de Jésus sont mentionnées. Ici, au chapitre 2, verset 13, puis plus tard au chapitre 6, verset 4, juste après le miracle de la multiplication des pains, et enfin au chapitre 12, verset 1, juste avant la mort de Jésus. La célébration de la Pâque occupe donc une place importante dans cet évangile.

Nous lisons au verset 14 que lorsque Jésus se rendit à Jérusalem à cette occasion, « Il trouva les vendeurs de bœufs, de brebis et de pigeons ainsi que les changeurs de monnaie installés dans le temple. »

Le Temple de Jérusalem se trouvait au milieu de plusieurs cours extérieures et intérieures. Certaines catégories de personnes pouvaient entrer dans les unes, mais pas dans les autres. Il y avait une cour réservée aux prêtres, une autre pour les femmes, et d’autres accessibles à tous. Dans les cours extérieures se trouvaient des marchands d’animaux destinés aux sacrifices accomplis dans le Temple ainsi que des changeurs d’argent. Ce spectacle a provoqué la colère de Jésus. Pourquoi ? Quel était le problème ? En fait, chaque famille juive devait offrir en sacrifice un animal au Temple pendant la célébration de la Pâque. Cet animal devait être parfait ; il était examiné par un prêtre avant d’être offert. La plupart du temps il était rejeté non pas parce qu’il ne convenait pas, mais parce que les marchands du Temple voulaient vendre le leur à la place. Il fallait donc acheter un animal

pré-approuvé du troupeau qui se vendait au Temple. Du temps de Jésus, le prix de ces animaux vendus au Temple était exorbitant. Un oiseau qui se vendait normalement l’équivalent de quinze centimes d’Euro coûtait jusqu’à quinze Euro, une véritable extorsion ! Cela se passait dans les cours extérieures du Temple.

Tout Juif de dix-neuf ans et plus devait payer la taxe du Temple avec la monnaie du Temple qu’on ne pouvait se procurer que dans le Temple. Le groupe religieux des Sadducéens était en charge du change. Ayant le monopole, les Sadducéens pouvait demander le double de la valeur de la monnaie du Temple, et s’enrichissaient ainsi sur le dos du peuple. Jésus les avaient sans doute vu depuis son adolescence. Au début de son ministère, nous lisons aux versets15 et 16 : « Alors il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous du temple, ainsi que les brebis et les bœufs. Il dispersa la monnaie des changeurs et renversa leurs tables. Et il dit aux vendeurs de pigeons: ‘Enlevez cela d'ici, ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce.’ »

On imagine le vacarme dans les cours extérieures du Temple le bêlement des brebis, le mugissement des vaches et le roucoulement des pigeons, le tintement des pièces de monnaie, ainsi que le bruit des bavardages de la foule ! Ce spectacle a provoqué la colère de Jésus, qui s’en prend ici aux marchands, mais pas au peuple.

Alors que le peuple se préparait minutieusement à la fête, les responsables du Temple rendaient le Temple impur ! On sait par exemple que chaque maison devait être purifiée ; nous lisons ceci dans le livre du Deutéronome, au chapitre 16, verset 4 : « On ne verra pas chez toi de levain, sur tout ton territoire, pendant sept jours. » Non seulement les Israélites ne devaient pas manger de pain fabriqué avec du levain, mais ils ne devaient pas avoir de trace de levain dans leurs maisons, car c’était un signe d’impureté.

Jésus ne tolère pas que le Temple, la maison de Dieu, le lieu de prière, soit devenu un lieu de commerce et il chasse les marchands et les changeurs d’argent.

Notons en passant que Jésus s’est mis en colère. Nous savons que Jésus n’a jamais péché et donc que sa colère n’est pas une faute ! Qu’apprenons-nous donc à ce sujet ici ? Eh bien trois choses :

- Premièrement, il y a des moments où il est normal et juste d'être en colère. Certaines faits nous fâchent et doivent être confrontés. Il ne s’agit pas de faits qui nous concernent personnellement, de ce qu’on peut nous faire, mais de choses qui sont importantes aux yeux de Dieu et qui ont une valeur éternelle. Nous nous mettons souvent en colère pour des raisons égoïstes. Mais il y a des moments où il est juste d’exprimer sa colère, et Jésus nous en montre un ici. Notons que c’est une rare occasion et qu’elle est pleinement justifiée.

- Deuxièmement, ce n’est pas parce qu’une pratique, une coutume, ou quoi que ce soit d’autre est généralement accepté par la société, par ceux qui nous entourent, que ces choses sont acceptables pour Dieu. Cela devrait nous paraître évident, mais ce n’est pas ainsi que nous tendons à agir. Nous avons plutôt tendance à tolérer ce qui ne plaît pas à Dieu, puis on s’y accoutume, on ne réfléchit plus à ce que l’on fait par habitude, parce qu’on fait comme les autres. C’est ce qui se passait au Temple. Personne ne remettait en question les pratiques malsaines des marchands, et le peuple suivait docilement ce qu’on leur disait de faire. Nous verrons demain comment cette attitude nous affecte nous aussi de nos jours.

- Troisièmement, il est plus important d'être ‘spirituellement correct’ que ‘politiquement correct’. On ne peut pas toujours être diplomate à propos de la vérité. Parfois, elle doit éclater au grand jour. On ne peut pas taire la vérité. Jésus ne pouvait pas tolérer le spectacle qui se déroulait devant lui. Il ne pouvait pas accepter l’hypocrisie des marchands qui profitaient égoïstement de leur monopole dans le Temple et qui se servaient d’une célébration voulue par Dieu comme la Pâque pour s’enrichir sur le dos des fidèles. En acceptant cette pratique sans la contester toute la classe religieuse en était affectée. Le seul moyen de réveiller les consciences est de manifester sa colère et d’agir pour rétablir l’ordre. Il faut savoir parler directement, avec franchise. Garder le silence ne résout rien. Se taire peut nous rendre complice. Rester silencieux peut nous compromettre.

Jésus a manifesté sa colère. Il est entré dans le Temple, il a chassé les marchands corrompus et il a purifié la maison de Dieu. Nous examinerons demain la raison pour laquelle cet événement s'est produit et la différence que son intervention peut faire dans nos vies.

Mais aujourd'hui, je voudrais terminer en priant sur ce que nous avons appris de la colère de Jésus. Lorsque vous priez, demandez au Seigneur de vous aider à ne pas vous mettre en colère pour de mauvaises raisons. Dites-lui simplement : « Seigneur, quand je considère ta juste colère, je constate comment mes propres colères sont superficielles, égoïstes et sans raison d’être. Seigneur, rends-moi attentif à ce qui devrait susciter ma révolte et ma colère autour de moi. Éveille ma conscience, donne-moi le courage de dire la vérité, même si elle peut fâcher ceux qui doivent l’entendre. Je ne peux pas changer le cœur des gens qui font le mal, toi seul peut le faire. Mais permets que je ne me taise pas lorsque je devrais au contraire dire haut et fort la vérité. Aide-moi à ne pas avoir peur de parler de toi quand ton nom est bafoué, surtout dans l’Église, où de nombreux dirigeants ne suivent plus ton enseignement et entraînent ceux qui t’appartiennent dans de mauvaises voies et dans l’erreur. Permets que ton Église redevienne vigilante et ne tolère pas les traditions qui n’ont rien à voir avec ta Parole. Réveille nos consciences pour que nous ne tolérions pas le mal dans nos églises. C’est dans le nom de Jésus que nous t’implorons, amen. »

Retrouvons-nous demain pour réfléchir ensemble sur les versets 17 à 25 du chapitre deux de l’évangile selon Jean !