Jean 3.1-3

Semaine 3 - jour 1

Évangile selon Jean

Jean 3.1-3

16:21


Nous allons nous concentrer ces prochains jours sur l’histoire d’un homme du nom de Nicodème, un homme sur le point de découvrir quelque chose de nouveau et de réel dans sa vie.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre étude du chapitre 3, et nous examinerons ensemble aujourd’hui les versets 1 à 3. Nous allons nous concentrer ces prochains jours sur l’histoire d’un homme du nom de Nicodème, un homme sur le point de découvrir quelque chose de nouveau et de réel dans sa vie.

Je crois que nous savons tous ce que nous ressentons lorsque nous nous trouvons dans cette situation. C’est un de ces temps forts où nous nous rendons compte que nous devons prendre une décision importante, une décision qui va déterminer notre futur, le genre de personne que nous allons devenir. C’est un moment où notre décision va affecter le reste de notre vie. Certains ne parviennent pas à se décider. La peur de l’inconnu les paralysent, ils hésitent, parfois pendant des années et remettent leur décision à plus tard : vont-ils prendre leur courage à deux mains ou bien renoncer à suivre la voie qu’ils savent être la bonne ? Certains ont tendance à remettre à plus tard ce qu’ils devraient faire avec courage. D’autres vont se lancer sans hésiter, parce qu’ils savent que Dieu peut les transformer. Ils aspirent à réussir et ont le sentiment qu’ils peuvent trouver ce qui manque à leur vie. Nicodème se trouvait à la croisée de ces deux voies. Il est allé à la rencontre de Jésus, et nous allons apprendre qu’il était vraiment préoccupé par ce que Jésus disait et faisait. Il ne s’agissait pas pour lui de s’engager dans une discussion intellectuelle, et de débattre avec Jésus. La discussion qu’il va avoir avec Jésus nous enseigne comment faire de nos vie un succès spirituel. Vous pouvez rencontrer des succès divers dans votre vie, ou peut-être pas. Ils dépendent des circonstances de la vie que vous traversez et de l’endroit où vous vivez. Une vérité demeure cependant : chacun de nous peut faire de sa vie un succès spirituel et en éprouver une satisfaction profonde, grâce à la bonté de Dieu envers nous en Jésus-Christ.

Alors, si vous êtes dans une situation où vous avez l'impression que tout n'est pas comme vous le souhaitez, écoutez avec moi ce récit de l'interaction de Jésus avec Nicodème au cours des prochains jours. Le chapitre 3 de l’évangile selon Jean commence ainsi : « Or, il y avait parmi les pharisiens un homme du nom de Nicodème, un chef des Juifs. » En lisant cette brève présentation de Nicodème, cela me rappelle l'une des premières choses que vous et moi devons considérer si nous voulons réussir spirituellement dans nos vies. La première chose à considérer est de vérifier notre définition du succès. Selon de nombreuses définitions du succès, Nicodème était un homme extrêmement prospère. La Bible cite des noms comme le sien ; il s’agit de vraies personnes qui ont de vrais défis dans leur foi personnelle, et la Bible nous donne quelques détails sur elles. Nicodème était un pharisien. Le mot pharisien signifie être ‘séparé’. Souvent, lorsque nous parlons des pharisiens dans la Bible, nous les considérons uniquement comme des ennemis de Jésus, et surtout comme de véritables légalistes qui ne comprennent pas le vrai sens des Écritures.

Pourtant, lorsque nous lisons l’histoire des pharisiens et leur façon de vivre, nous nous rendons compte que leur respect des Écritures était tel qu’il serait difficile pour nous de suivre leur exemple ! Il s'agissait d'un groupe aristocrate d’environ six mille hommes en Israël à l’époque de Jésus. Chaque pharisien faisait un vœu solennel devant trois témoins, selon lequel ils s’engageaient à consacrer toute leur vie, chaque jour et chaque instant, à obéir aux Dix Commandements, et ils le faisaient de manière stricte. Dans ce sens, ils étaient ‘séparés’ des autres, qui ne suivaient pas la loi avec autant d’exigence. Comme vous pouvez le constater, Nicodème semble avoir bien commencé sa vie spirituelle. Il voulait respecter la loi. Il voulait que la Parole de Dieu soit au centre de sa vie. Il croyait en elle très sincèrement, et pourtant sa relation avec Dieu était troublée. L’idée d’appliquer rigoureusement les moindres règles de la loi de Moïse était devenue très compliquée. Les enseignants de la loi avaient ajouté à cette loi, la Torah, des centaines de règles qui se transmettaient oralement. Les pharisiens les connaissaient toutes par cœur ! Ces lois furent mises par écrit environ trois siècles après Jésus-Christ. Le livre de ces lois orales s’appelle la Mishna, qui veut dire ‘répétition’. On découvre par exemple qu’il y avait 24 chapitres dédiés au commandement de respecter le sabbat. Chaque loi était disséquée, étudiée dans les moindres détails. Il y avait même des commentaires sur la façon d’interpréter la Mishna ! Bien plus tard, d’autres écrits y ont été rajoutés pour former ce qu’on appelle le Talmud. Mais déjà du temps Jésus, les pharisiens connaissaient et pratiquaient ces nombreuses lois. Tous les moindres aspects de la vie de tous les jours étaient passés au peigne fin, et les règles qui les régimentaient devaient être appliquées. Par exemple, on n’était pas censé travailler le jour du sabbat, mais comment savait-on si on travaillait ou non ? Comment savait-on si on respectait la loi ou non ? Qu'est-ce qui était du travail ? Qu'est-ce qui n'était pas du travail ?

Les enseignants religieux se sont donc penchés sur de petites choses, de petits détails comme celui de faire des nœuds. Comment savait-on si on travaillait ou non lorsqu’on faisait un nœud ? Ces docteurs de la loi avaient décidé que si c'était

absolument nécessaire à la vie humaine, alors on pouvait faire un nœud, mais si ce n’était pas le cas, on en n’avait pas le droit. Par exemple, si on voulait puiser de l'eau dans un puits, on ne pouvait pas nouer de corde au seau pour le descendre dans le puits parce qu'on pouvait passer une journée sans eau. Mais comme les femmes étaient autorisées à nouer leurs vêtements avec une ceinture, on se servait de leurs ceintures pour les nouer à des seaux et s’en servir pour puiser de l’eau ! L’observation de la loi était devenue une véritable obsession. Mais c’est dire à quel point les pharisiens respectaient la loi. Leur conduite morale était exemplaire, et Nicodème était ce genre d'homme. Il avait une profonde soif religieuse, mais il avait aussi une profonde cécité spirituelle. Il y a de nos jours encore beaucoup, beaucoup de gens qui pensent que s’ils pouvaient simplement respecter les Dix Commandements, alors ils pourraient être tout ce que Dieu veut qu’ils deviennent.

Eh bien, même si Nicodème a fait tout ce qu'il pouvait pour respecter entièrement les Dix Commandements dans tous les détails, et il y avait toujours un vide profond dans sa vie. Jean nous dit qu'il faisait non seulement partie du groupe des pharisiens, mais que c’était un chef des Juifs, un membre du Sanhédrin, un groupe d’environ 70 chefs religieux qui composait le tribunal suprême d’Israël et qui siégeait à Jérusalem. Leur autorité s’étendait à l’ensemble de la communauté juive du monde entier. Nicodème était l’un de ces dirigeants. Bien plus, nous lisons au verset 10 que Jésus lui dit : ‘Tu es l’enseignant d’Israël’, c’est-à-dire celui qui enseignait la loi au sein même du Sanhédrin. Nicodème était donc au sommet de l’échelle morale, sociale, politique et religieuse de la société juive de son temps. Pourtant il lui manquait quelque chose d’important, et Jésus l’intrigue. Il manquait quelque chose d’important dans sa vie et il s’interrogeait sur ce que Jésus avait qu’il n’avait pas lui-même reçu. Il alla donc le rencontrer. Au verset 2 de notre chapitre, nous lisons ce qu’il lui dit : « Il vint de nuit trouver Jésus et lui dit: ‘Maître, nous savons que tu es un enseignant envoyé par Dieu, car personne ne peut faire ces signes miraculeux que tu fais si Dieu n'est pas avec lui.’ »

Pourquoi Nicodème est-il venu pendant la nuit ? Beaucoup de gens se posent des questions à ce sujet. Certains pensent qu’il ne voulait pas être reconnu, parce que ses collègues – les Juifs – contestaient son autorité, et voulait donc rencontrer Jésus discrètement. D'autres pensent que Nicodème voulait simplement être seul avec Jésus. On sait que les enseignants juifs de l’époque aimaient discuter ensemble pendant la nuit quand tout était calme. Ce qui me paraît significatif, c'est que Nicodème a trouvé le temps de parler avec Jésus sans aucune pression extérieure, sans avoir à se demander ce que les autres pourraient penser de lui. Il savait que Jésus avait ce qu’il lui manquait pour avoir une vie vraiment épanouie en Jésus-Christ. Il s’est donc rendu chez Jésus. Il en va de même pour nous ; nous devons rechercher des moments pour être avec lui. Même si nous sommes croyants depuis des décennies, nous avons tous besoin de nous recueillir dans la prière, en laissant de côté la pression que les opinions ou le jugement des autres peuvent exercer sur nous, pour demander simplement à Jésus : « Seigneur, qu’en penses-tu ? » Et puis, prenons le temps d’écouter. C’est ce que Nicodème a fait. C’est d’ailleurs ce que je vous invite à faire au cours de cette semaine, alors que nous réfléchissons sur la rencontre de Jésus et Nicodème.

Au verset trois, voici ce Jésus lui répond : « ‘En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu.’ » Avant d’aller plus loin sur ce que Jésus dit, remarquons trois petites choses sur sa façon de le dire. Je veux que vous les remarquiez parce que c'est ainsi que Jésus s’adresse aussi à nous. Premièrement, remarquez que Jésus va droit au but. Il ne tourne pas autour du pot. Il dit clairement et immédiatement : « Voici ce que tu dois faire. » C’est comme cela que Jésus s’adresse à nous. « Suis-moi », dit-il à l’un. « Donne-moi à boire », dit-il à l’autre. Ou encore : « Laisse tout ce que tu as », « Vends tout ce que tu as ». Il appelle les gens à agir immédiatement. Il ne brutalisait pas ceux qui venaient à lui, mais il leur disait exactement comment ils devaient agir sans détour. Et c’est ainsi que nous devrions nous adresser aux autres. Jésus répondait aux besoins des autres sans perdre de temps. Il avait compassion d’eux et savait qu’ils s’attendaient à lui.

Deuxièmement, Jésus s’adresse directement aux personnes auxquelles il parle, ce que ne fais pas Nicodème, qui ne dit pas directement ce qu’il veut, mais lui parle de manière détournée. À son « nous savons », Jésus répond, « et moi, je te l’assure ». Jésus va droit au cœur de Nicodème : « Je vais te dire la vérité ! ».

Troisièmement, nous constatons que Jésus connaissait la question de Nicodème avant qu’il ne la lui pose. Il savait ce qui préoccupait les pensées de cet homme. Ce pharisien et chef du peuple d’Israël réfléchissait constamment au royaume de Dieu.

Jésus lui parle donc du royaume de Dieu. Et souvent, j'ai découvert que Jésus

connaît ma question avant que je ne la pose et il donne sa réponse en toute franchise: « En vérité, en vérité », insiste-t-il. Cette expression forte voulait simplement dire : « Vraiment, je te l’assure », comme le traduit la Bible du Semeur. Elle invite celui qui écoute à prendre au sérieux ce que l’on dit : « À moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu. » Le véritable succès que Nicodème doit connaître est un succès spirituel. Il doit être né de nouveau. Jean l’exprime ainsi dès le début de son livre, au chapitre 1, verset 13. Il dit que les enfants de Dieu « sont nés non du fait de la nature, ni par une volonté humaine, ni par la volonté d’un mari, mais qu’ils sont nés de Dieu. » La Bible du Semeur traduit bien l’expression grecque « né de nouveau » en disant : « À moins de renaître d’en haut, personne ne peut voir le royaume de Dieu. » Jésus dit en quelque sorte à Nicodème : « Tu dois recommencer à zéro. Tu dois changer de stratégie et reconstruire ta vie sur de nouvelles bases. » Le vrai succès de notre vie est un succès spirituel qui dépend de Dieu seul. Il ne dépend pas de nous, de ce que nous savons, du statut social que nous avons, ou des richesses que nous accumulons, mais il dépend de Dieu qui seul nous donne la vie physique que nous menons sur terre et la vie spirituelle qui nous vient d’en haut, c’est-à-dire de lui, et de lui seul.

Je vous invite à terminer notre réflexion d’aujourd’hui en adressant à Dieu cette prière : « Seigneur notre Dieu, nous voulons construire notre vie sur des bases solides car nous savons que le succès matériel, professionnel et social ne peut pas nous procurer le véritable bonheur dont tu veux nous combler. C’est ton royaume que nous voulons voir, c’est ta présence que nous voulons contempler. Seigneur Jésus, comme Nicodème, nous reconnaissons que c’est Dieu le Père qui t’a envoyé pour que nous puissions renaître d’en haut, pour que nous puissions reconnaître en toi celui qui peut nous transformer nos vies. Nous ne voulons pas garder pour nous ce que tu nous as donné de voir, ton royaume, mais voulons en témoigner autour de nous. Touche le cœur de ceux qui ne t’ont pas encore accueilli, de ceux qui hésitent, pour qu’ils éprouvent le besoin de venir à toi et acceptent de naître de nouveau pour devenir tes enfants fidèles. Nous te le demandons en ton saint nom, amen. »

Eh bien, demain, nous poursuivrons l’étude de cet épisode de la vie de Nicodème et nous attarderons ensemble sur les versets 4 à 15 du chapitre 3 de l’évangile selon Jean.