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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous en sommes au cinquième et dernier jour de notre réflexion sur le chapitre 3, et nous examinerons les versets 22 à 35. Ce passage est consacré à Jean-Baptiste et à son message. Lisons-le ensemble : « Après cela, Jésus, accompagné de ses disciples, se rendit en Judée ; il y séjourna avec eux et il baptisait. Jean aussi baptisait à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau, et l'on s'y rendait pour être baptisé. En effet, Jean n'avait pas encore été mis en prison. Or, une discussion surgit entre les disciples de Jean et un Juif au sujet de la purification. Ils vinrent trouver Jean et lui dirent : « Maître, celui qui était avec toi de l'autre côté du Jourdain et à qui tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise, et tous vont vers lui. » Jean répondit : « Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. Vous-mêmes m'êtes témoins que j'ai dit: ‘Moi, je ne suis pas le Messie, mais j'ai été envoyé devant lui.’ Celui qui a la mariée, c'est le marié, mais l'ami du marié, qui se tient là et qui l'entend, éprouve une grande joie à cause de la voix du marié. Ainsi donc, cette joie qui est la mienne est parfaite. Il faut qu'il grandisse et que moi, je diminue. Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous ; celui qui est de la terre est de la terre et il parle des réalités terrestres. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il rend témoignage de ce qu'il a vu et entendu, et personne n’accepte son témoignage. Celui qui a accepté son témoignage a certifié que Dieu est vrai. En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu lui donne l'Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et a tout remis entre ses mains. »
Vous vous souvenez peut-être que lorsque nous avons commencé l'étude de l'évangile selon Jean ensemble, nous avons parlé du témoignage de Jean-Baptiste à propos de Jésus au chapitre 1. Nous avons aussi vu que Jésus l’estimait beaucoup et a dit de lui « parmi tous les hommes qui sont nés d’une femme, il n’y en a pas de plus grand que Jean. » Jean-Baptiste est le dernier prophète à avoir annoncé la venue imminente de Jésus. Sa grandeur était en grande partie due à son humilité.
Si nous voulons être humbles - et vous devriez, je devrais l’être -, suivons l'exemple de Jésus-Christ qui nous dit que nous devons nous efforcer d'être humbles dans notre vie quotidienne. Si je veux avoir de l'humilité, je dois me rendre compte que mon humilité va être mise à l'épreuve. Ne serait-ce pas formidable si nous pouvions simplement développer l'humilité, régler le problème de l’orgueil et vivre dans l’humilité une fois pour toutes ?
Notre vie ne fonctionne pas de cette façon. Notre humilité sera toujours mise à l'épreuve. Nous le constatons avec l’exemple de Jean-Baptiste qui a fait preuve d’humilité avant le début du ministère de Jésus, au chapitre 1 de l’évangile selon Jean. Nous découvrons au chapitre trois que son humilité a été mise à l’épreuve plus tard, quand Jésus devenait populaire. Certains voulaient faire de lui le Christ, voulaient l’élever à un rôle beaucoup plus important que le sien.
Nous assistons à une discussion entre des disciples de Jean et un responsable juif à propos de la purification, un sujet qui préoccupait beaucoup les responsables religieux juifs. Il s’agissait sans doute d’une discussion sur le baptême qui symbolise la purification des péchés. Et voilà qu’ils en parlent à Jean-Baptiste en comparant son ministère de baptiseur à celui de Jésus. Ils lui font comprendre que Jésus est en un rien de temps devenu plus populaire que lui, et que leur maître perd de son influence. Voilà de quoi provoquer la jalousie et l’amour propre de Jean-Baptiste, mais lui ne bronche pas, et fait preuve de véritable humilité. Ce qu’il vient d’entendre aurait pu le rendre jaloux, mais cela n’a pas du tout été le cas, au contraire. La manière dont il a fait face à ce test d’humilité et son attitude face à la tentation de l’orgueil sont exemplaires.
Tout d’abord, Jean-Baptiste répond ceci : « Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. » En quelques sorte, Jean-Baptiste dit, ‘Pourquoi serais-je jaloux de ce que quelqu’un d’autre a reçu et que je n’aurais pas reçu moi-même ?’ La Bible du Semeur traduit ce verset ainsi : « Nul ne peut s’attribuer une autre mission que celle qu’il a reçue de Dieu. » C’est Dieu qui a tout le contrôle. Je n'aurais pas ce que j'ai, je ne pourrais pas faire ce que je fais, si Dieu ne l'avait pas permis. Et Jésus n'aurait pas ce qu'il a ni personne n'aurait ce qu'il a si Dieu ne l'avait pas permis. Dieu a le contrôle, c’est lui le Souverain.
Certains reçoivent plus que nous, d’autres moins. Il nous faut l’accepter. Nous constatons aussi que certains réussissent dans leur travail par des moyens détournés et égoïstes. Ne les imitons pas, résistons à la tentation d’avoir ce que nous n’avons pas reçu de Dieu. Contentons-nous de ce qu’il nous donne et ne nous comparons pas aux autres avec envie. Le monde fonctionne avec ses propres règles et ses propres valeurs. Nous ne sommes pas citoyens de ce monde. Réussir, aux yeux de Dieu, ce n’est pas être toujours en bonne santé, obtenir beaucoup de biens, réussir professionnellement. Si c’est le cas, tant mieux ! Mais mettons ce que nous avons reçu au service de Dieu. Restons conscients toutefois, que ce que nous avons reçu, c’est Dieu qui nous le donne. Et l’apôtre Paul nous rappelle dans sa première lettre aux Corinthiens, au chapitre 4, verset 7 : « Qu’as-tu que tu n’aies pas reçu ? Et si tu l'as reçu, pourquoi faire le fier comme si tu ne l'avais pas reçu ? »
Pour Jean-Baptiste, tout ce qu’il a, il l’a reçu de Dieu qui est au ciel. Il confesse humblement aussi qu’il n’est pas le Christ. Malgré ce que les autres pouvaient dire de lui et voulaient faire de lui, il n’a jamais cherché à usurper le rôle de Jésus. Il savait que sa mission était limitée, même si elle était importante. Il savait ce qu’il avait reçu du ciel et s’en contentait. Cela lui a permis d’accomplir sa mission jusqu’au bout. Il a fait connaître l’Agneau de Dieu au peuple d’Israël.
Il en va de même pour nous. Reconnaissons ce que nous avons reçu de Dieu, nos dons, nos qualités, notre personnalité. Acceptons tout ce que Dieu nous a donné, mais n’essayons pas d’être ce que nous ne sommes pas. Ne recherchons pas à avoir plus que ce que Dieu a voulu nous donner, sinon nos œuvres seront vouées à l’échec, d’une manière ou d’une autre. Que l’humilité nous guide et non pas l’ambition d’être meilleur que les autres, de réussir mieux que les autres. Sachons accepter ce que nous sommes, et faisons fructifier tout ce que nous avons reçu du ciel. Jean-Baptiste nous montre l’exemple : il a accepté ses responsabilités, il a connu une grande renommée, mais il a accepté les limites que Dieu lui a imposées dans l’humilité et la soumission. Il savait qui il était et qui il n’était pas.
Pour illustrer son message, Jean-Baptiste a aussi recours à une image simple, celle
d'un époux, de son ami et de l'épouse qui arrive. L’ami de l’époux, c’est le témoin du mariage, celui qui est chargé d’organiser la fête. Il n’a pas la première place, il le sait, et il est rempli de joie, car il connaît sa place. C’est le rôle qu’occupe Jean-Baptiste à l’égard de Jésus. C’est Jésus qu’il veut mettre en avant, c’est Jésus qui est au centre de ses préoccupations, de sa mission.
Pour notre part, suivons l’exemple de Jean-Baptiste. Non seulement nous ne cherchons pas à avoir ce que nous n’avons pas reçu, non seulement nous acceptons humblement ce que nous avons reçu, mais nous sommes dans la joie parce ce que nous avons, nous l’avons reçu de Dieu. Ce que Dieu veut que nous accomplissions tout au long de notre vie doit être accompli dans la joie. L’ennemi de Dieu voudrait nous détourner de ce que Dieu a voulu pour nous, il voudrait que nous portions notre attention avec envie et jalousie sur ce que nous n’avons pas reçu. Mais résistons, parce que notre joie ne dépend pas de ce que nous n’avons pas, mais de ce que Dieu, dans sa générosité, a bien voulu nous donner et nous confier.
Jean-Baptiste accepte humblement ce qu’il a reçu de Dieu, il reconnaît les limites de sa mission, et il accepte avec joie d’accorder à Jésus la première place. Enfin, il rappelle l’urgence de l’humilité : « Il faut qu'il grandisse et que moi, je diminue. » La Bible du Semeur dit : « Lui doit devenir de plus en plus grand, et moi de plus en plus petit. » Il s’agit d’un devoir, d’une nécessité. L’humilité se vit au quotidien. Jésus doit prendre toute la place. Sa mission compte beaucoup plus que la sienne. Jean-Baptiste a fait connaître Jésus au peuple d’Israël ; Jésus va se faire connaître au monde entier. Et lui aussi le fera par le chemin de l’humilité.
D’une certaine manière, il en va de même pour nous. L’influence de Jésus doit continuellement augmenter dans notre vie, dans nos pensées, nos valeurs, nos opinions. Il s’agit d’un processus quotidien : nous accordons de plus en plus de place à celui qui nous a tout donné, qui s’est donné lui-même pour nous. Jean-Baptiste considérait son Maître si grand qu’il ne se sentait même pas digne d’être son esclave et de dénouer la lanière de ses sandales ! Nous savons que Jésus a été sur terre aussi humble que lui. Il a non seulement dénoué les sandales de ses disciples, mais il leur a lavé les pieds. Ce modèle d’humilité doit être le nôtre. Nous n’accomplissons pas notre ministère dans l’Église dans le but de promouvoir nos propres intérêts, notre propre vision de l’Église, ou encore notre place dans la communauté chrétienne, mais dans le but de servir humblement les autres en les considérant comme supérieurs à nous. Toute autre attitude serait vaniteuse et sans bienfait pour l’Église, et encore moins pour nous.
On comprend mieux l’humilité de Jean-Baptiste lorsque l’on considère ce qu’il nous dit de la Trinité, du Dieu unique en trois personnes, lorsqu’il témoigne que Dieu le Père a envoyé Jésus, le Fils de Dieu, pleinement Dieu, et qu’il lui a donné son Esprit Saint sans aucune restriction. Jean se sent tout petit à côté de son parent que Dieu a envoyé et donné au monde. Nous ne pouvons pas saisir nous-mêmes la beauté et la grandeur de la nature de notre Dieu, mais la foi qu’il nous donne, et l’Esprit qui nous éclaire, nous permettent de croire en lui, de l’adorer et de le servir. De même, nous nous savons tout petits à côté de notre Dieu qui est au ciel et nous sur la terre. Mais nous nous savons acceptés par celui qui aime le Fils et qui a tout remis entre ses mains pour qu’à notre tour nous puissions l’accepter dans nos vies : comment ne pas lui faire confiance, comment refuser de mettre notre confiance en lui ?
L’avertissement de Jean-Baptiste nous interpelle donc tous : voulons-nous connaître la vie ou bien rester sous le coup de la colère divine ? N’oublions pas que son projet est un projet d’amour : comment pourrions-nous le rejeter ? Terminons donc notre survol du chapitre 3 de l’évangile selon Jean en priant Dieu ensemble et disons-lui : « Seigneur Jésus, nous sommes si heureux du témoignage que t’a rendu Jean-Baptiste et nous sommes encouragés par son humilité exemplaire. Nous voulons suivre son exemple et témoigner à notre tour que tu es Dieu, Fils de Dieu. Nous prenons au sérieux ton témoignage parce que nous savons que tu es vrai, que tu dis la vérité. Nous voulons recevoir ton Esprit pour qu’il nous guide et nous aide à mettre en pratique ce que ta Parole nous enseigne. Nous voulons recevoir de toi ce que tu veux nous donner. Aide-nous à être réceptifs, à mieux nous connaître pour mettre en valeur les dons multiples que tu nous a faits. Fais de nous des témoins fidèles, car c’est en toi que nous mettons toute notre confiance. C’est en ton nom que nous t’offrons humblement notre prière, amen.
Eh bien, rejoignez-nous la semaine prochaine. Nous allons parcourir ensemble le chapitre quatre de l’évangile selon Jean, qui nous dira d’emblée que Jésus n’est pas venu que pour sauver le peuple d’Israël, mais aussi ses voisins, les Samaritains. Nous le retrouverons aussi à Cana où il accomplira son deuxième miracle en Galilée, après celui de Cana.