Jean 3.4-15

Semaine 3 - jour 2

Évangile selon Jean

Jean 3.4-15

15:59


Nicodème doit comprendre que nous ne pouvons pas laisser le monde physique nous empêcher de voir le monde spirituel. Ce que nous voyons et touchons peut nous aveugler sur le spirituel, qui est beaucoup plus important. Mais le danger est réel. Malgré toute sa connaissance de l’Ancien Testament, Nicodème est incapable de le comprendre et de dépasser les réalités du monde physique. Mais cela nous arrive aussi.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous examinerons ensemble les versets 4 à 15 du troisième chapitre. Vous vous souvenez qu’hier nous avons parlé du véritable succès spirituel que Nicodème recherchait, un succès différent des réussites financières, familiales ou sociales, un succès que seule une rencontre personnelle avec Jésus nous permet de connaître. Pour le connaître, nous devons naître de nouveau, ‘renaître d’en haut’. Tout commence par cette ‘nouvelle naissance’. Nicodème va devoir faire des choix pour y parvenir. Nous lisons ceci aux versets 4 et 5 de notre chapitre : « Nicodème lui dit: ‘Comment un homme peut-il naître quand il est vieux? Peut-il une seconde fois entrer dans le ventre de sa mère et naître ?’ Jésus répondit: ‘En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d'eau et d'Esprit, on ne peut entrer dans le royaume de Dieu.’ »

Nicodème doit comprendre que nous ne pouvons pas laisser le monde physique nous empêcher de voir le monde spirituel. Ce que nous voyons et touchons peut nous aveugler sur le spirituel, qui est beaucoup plus important. Mais le danger est réel. Malgré toute sa connaissance de l’Ancien Testament, Nicodème est incapable de le comprendre et de dépasser les réalités du monde physique. Mais cela nous arrive aussi. Nous savons que Dieu veut faire quelque chose dans votre vie, mais tout ce que nous pouvons voir, ce sont les circonstances physiques, et nous nous laissons aveugler par elles. Pour sortir de cette impasse, il nous faut bien comprendre ce que ‘renaître d’en haut’, ce que ‘naître d’eau et d’Esprit’ veut dire. Qu’est-ce que cela signifie ? Ces expressions sont difficiles à comprendre à première lecture. Pour découvrir leur sens, nous pouvons appliquer deux principes d’interprétation des Écritures.

Premier principe : les passages obscurs se comprennent à la lumière des passages plus clairs. Nous ne pouvons pas partir de notre propre définition d’un texte difficile à comprendre et l’appliquer à d’autres textes plus clairs. Par exemple, certains croient qu’être ‘né d’eau et d’Esprit’ veut dire que nous devons être baptisés, ensuite devenir chrétien et être remplis de l’Esprit pour être vraiment sauvés. Pour eux, Jésus parle de baptême dans ce texte. Le problème avec cette explication, c’est qu’il y a de très nombreux passages de la Bible qui disent clairement que nous sommes sauvés en faisant confiance à Jésus-Christ, notre Sauveur et Seigneur. Le baptême ne nous sauve pas, mais la foi seule. Lorsque Jésus dit au brigand sur la croix : « Aujourd'hui, tu seras avec moi au paradis, » il savait que cet homme n’avait pas besoin d’être baptisé pour être sauvé ! Le baptême n’est pas une condition du salut, mais un symbole et un signe qui marque notre engagement à suivre Jésus. Vous voyez donc comment certains textes clairs de la Bible peuvent nous guider dans notre réflexion sur des passages plus difficiles à comprendre.

Deuxième principe : les passages obscurs se comprennent à la lumière du contexte immédiat. Notons qu’ici Nicodème vient de poser une question sur l’impossibilité de naître physiquement une deuxième fois et d’entrer à nouveau dans le ventre de sa mère. Un peu plus loin, Jésus lui répond que ce qui est né de parents humains est humain. Avec la plupart des commentateurs, nous pouvons en conclure qu’en parlant d’être né d’eau et d’Esprit Jésus parle de naissance physique, puis de naissance spirituelle. Au moment de donner naissance à son enfant, la mère perd ses eaux. C’est ainsi que la naissance humaine est décrite.

Certains rapprochent ce que Jésus dit à Nicodème d’une prophétie du prophète Ézéchiel, au chapitre 36, versets 25 à 27, où Dieu déclare à son peuple : « Je vous aspergerai d’eau pure et vous serez purifiés. Je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un esprit nouveau. Je retirerai de votre corps le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. C’est mon Esprit que je mettrai en vous. Ainsi, je vous ferai suivre mes prescriptions, garder et respecter mes règles. » Sachant que Nicodème connaissait bien les Écritures, Jésus lui aurait dit en langage imagé que tout comme du temps d’Ézéchiel, Dieu peut nous purifier avec l’eau pure et nous remplir de son Esprit.

Pour ma part, je crois que Jésus fait allusion à ce qui se produit à la naissance d’un nourrisson, à cause du contexte immédiat. Aux versets 6 et 7, Jésus dit en effet : « Ce qui est né de parents humains est humain et ce qui est né de l'Esprit est Esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit: ‘Il faut que vous naissiez de nouveau.’ » Adam et Ève sont nés spirituellement dans le jardin d’Éden, mais c’est là aussi qu’ils sont morts spirituellement. Pas physiquement, mais spirituellement, eux et leurs descendants ; notre relation spirituelle avec Dieu a été brisée. Nous ne pouvons rien faire physiquement pour faire revivre notre vie spirituelle. C’est par l’Esprit de Dieu et lui seul que nous pouvons renaître d’en haut. Nous avons donc besoin d’une nouvelle naissance spirituelle, que nous n’obtenons pas par des moyens physiques, mais spirituels.

L’expression-clé est bien ‘Il faut que vous naissiez de nouveau.’ C’était le passage préféré du grand évangéliste John Wesley qui, au dix-huitième siècle, répétait partout où il passait en Angleterre, dans les églises, les rues et même dans les pubs : « Vous devez naître de nouveau ! » Un jour, le rédacteur d’un journal populaire lui demanda : « Pourquoi prêchez-vous toujours sur ce passage, 'Vous devez naître de nouveau' ? » John Wesley l’a regardé fixement avant de lui répondre : « Parce que vous devez absolument naître de nouveau ! » Le message de Jésus est simple ! Ne nous laissons donc pas aveugler par les réalités ou les problèmes physiques qui nous assaillent et nous empêchent de voir la vérité spirituelle, et d’être en relation avec Dieu. Voilà ce que Jésus voulait que Nicodème et nous-mêmes aujourd’hui comprenions. Il nous dit encore au verset 8, de manière imagée : « Le vent souffle où il veut et tu en entends le bruit, mais tu ne sais pas d'où il vient, ni où il va. C’est aussi le cas de toute personne qui est née de l'Esprit. »

Le vent de l’Esprit œuvre en nous même si nous ne pouvons pas le voir. Il sait ce qu’il fait, même si nous l’ignorons. C’est lui qui nous dirige. Si nous lui laissons le contrôle de notre vie, il nous aide à acquérir la maîtrise de soi. Nous ne nous laissons plus contrôler par nos propres désirs, nos propres besoins ou nos propres peurs. Nous ne pouvons pas voir le vent, mais nous pouvons en voir les effets. De même, nous ne pouvons pas voir le Saint Esprit dans la vie d’une personne, mais nous pouvons voir l’effet du Saint Esprit dans sa vie. Nicodème est confus. Nous le lisons au verset 9 : « Comment cela peut-il se faire ? », demande-t-il. Nicodème veut sincèrement renaître d’en haut mais ne sait pas encore comment le faire. Mais nous verrons plus tard dans l’évangile de Jean qu’il est vraiment né de nouveau ! Si nous voulons faire de notre vie un succès spirituel, nous admettons tout simplement ce que nous ignorons. Nicodème aurait pu dire : ‘Je suis le docteur d'Israël. Voici 10 raisons pour lesquelles cela ne peut pas être.’ Il aurait pu agir comme s'il avait déjà compris cela, mais il ne l'a pas fait. Comment cela est-il possible ? Parce qu’il a admis ce qu'il ne savait pas, il était prêt à écouter la réponse de Jésus, que nous lisons aux versets 10 à 13 de notre chapitre : « Jésus lui répondit: «Tu es l’enseignant d'Israël et tu ne sais pas cela! En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas quand je vous parle des réalités terrestres, comment croirez-vous si je vous parle des réalités célestes? Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme [qui est dans le ciel]. »

Jésus est très direct avec Nicodème, et lui fait comprendre que toute sa connaissance de l’Ancien Testament et tout ce Jésus lui dit ne sert à rien s’il ne reçois pas et ne croit pas à ces paroles qui viennent de l’Esprit. Il faut croire, c’est tout ! Nous y reviendrons mais, tout d’abord parlons de cette phrase de Jésus qui peut nous paraître étrange : « Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. » Est-ce que cela veut dire que personne d'autre n'est au ciel à part Jésus-Christ ? De toutes ces personnes qui sont mortes avant la venue de Jésus-Christ, aucune d'entre elles ne serait montée au ciel, aucun des saints de l'Ancien Testament ? De toute évidence, ce n'est pas le cas. La Bible nous dit qu'ils sont au ciel avec le Seigneur. En fait, ce que Jésus veut dire, c’est que personne sur terre n’a été au ciel, personne ne connaît les réalités célestes. Jésus cite le livre des Proverbes, chapitre 30, verset 4 : « Qui est jamais monté au ciel puis en est redescendu ? » Lui seul est venu du ciel sur la terre. C’est le seul témoin oculaire. Tout ce que nous pouvons dire du ciel en dehors de ce que Jésus nous en a dit est pure imagination, et repose sur des suppositions. Je dois admettre ce que je ne sais pas, avoir l'humilité de le faire. Et puis, comme nous le voyons aux versets 14 et 15, je dois faire de la foi ma mesure quotidienne du succès spirituel. Au verset 14, Jésus dit : « Et tout comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut aussi que le Fils de l'homme soit élevé afin que quiconque croit en lui [ne périsse pas mais qu'il] ait la vie éternelle. » Jésus parle de lui-même. Il rappelle à Nicodème un récit de l’Ancien Testament que le pharisien connaît bien pour le mettre au défi de croire ; il lui donne une

image à laquelle il pourrait s'identifier. Il parle de Moïse. Moïse, celui qui a donné la loi à Israël, devait être un des héros de Nicodème ! Jésus lui dit : ‘Parlons de ton héros de la foi !’ Lorsque les Israélites étaient dans le désert, beaucoup d’entre eux se sont fait mordre par des serpents. Pour qu’ils en soient délivrés, Dieu demanda à Moïse de placer un serpent de bronze sur un poteau pour que le peuple puisse le voir. Tous ceux qui regarderaient le serpent de bronze resteraient en vie, les autres mourraient. Jésus a rappelé cette histoire à Nicodème, ainsi qu’à nous, pour que nous comprenions ce qu’est la vrai foi, ce que veut dire croire en lui, ce que signifie mettre toute sa confiance en lui : il suffit de porter nos regards vers lui. Nous ne pouvons pas expliquer ce que Dieu a fait par notre intelligence. Mais Dieu ne nous demande pas de comprendre tout ce qu’il fait, seulement de croire que ce qu’il fait, car il le fait pour notre bien. Il suffit de croire. Et de même que le serpent a été élevé dans le désert, Jésus lui-même doit être élevé. Le mot ‘élevé’ signifie à la fois ‘crucifié’ et ‘glorifié’ : Jésus doit être ‘élevé’ sur la croix, puis être ‘élevé’ au ciel. Et c’est vers lui que nos regards doivent se porter. Voilà la réponse que Jésus donne à Nicodème. Et c’est la seule réponse dont nous avons besoin aujourd’hui. De nos jours, nous voulons tout comprendre scientifiquement, mais nous devons avoir l’humilité d’accepter que nous ne pouvons pas comprendre comment Dieu œuvre en notre faveur. Il veut simplement que nous lui fassions confiance. Notre réussite spirituelle ne dépend pas de nos efforts, mais de notre foi. Croire en Jésus, c’est tout ce qu’il nous faut. Le vrai succès spirituel, c’est d’avoir la vie éternelle, c’est de vivre dès aujourd’hui et pour jamais en sa présence.

Prions donc ensemble avec foi : « Seigneur, nous voulons regarder à toi avec confiance. Nous pensons à tout ce que tu as fait sur la croix pour nous assurer le salut. Nous ne voulons pas t’ignorer, nous voulons te contempler. Sans la croix, nous ne pourrions pas t’adorer. Tu nous a ouvert l’accès à notre Père céleste en acceptant d’être élevé sur la croix, comme le serpent de bronze l’a été dans le désert. C’était ton devoir, et tu as obéi au Père. Nous te demandons pardon pour toutes les fois où nous oublions le prix de notre salut, pour toutes les fois où nous ne portons pas nos regards vers la croix, et où ne nous attendons pas à toi pour nous délivrer. C’est ton royaume que nous voulons voir, c’est toi que nous voulons recevoir. Permets que, quelles que soient nos circonstances présentes, qu’elles soient heureuses ou éprouvantes, nous nous concentrions sur l’essentiel, sur toi seul Seigneur, confiants que si tu nous as sauvés pour passer l’éternité avec toi, et que tu vas aussi prendre soin de nos vies ici-bas. Nous pensons à tous ceux qui nous entourent et qui n’ont aucune relation avec toi, qui ne se rendent pas compte que s’ils ne portent pas leur regard vers toi, s’ils ne comptent que sur eux, ils ne connaîtront jamais la seule réussite spirituelle qui compte, celle de croire en toi. Donne-nous donc le courage de parler de toi autour de nous. Nous te le demandons, Seigneur, en ton nom. Amen. »

Eh bien, demain, j'espère que vous vous joindrez à nous. Nous parlerons ensemble du passage sans doute le plus connu de la Bible, le verset 16 du chapitre 3 de l’évangile selon Jean.