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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre étude du chapitre 4, et nous examinerons ensemble aujourd’hui les versets 1 à 9.
La première partie de ce long chapitre est une conversation que Jésus a eue avec une femme au bord d’un puits, au cours de laquelle la vie de cette femme a été entièrement transformée. Le récit de cette conversation et ses effets immédiats ont eu des répercussions dans la communauté de cette femme de manière incroyable. Nous pouvons nous-mêmes en tirer des leçons pour notre propre vie chrétienne. Nous ne connaissons pas le nom de cette femme, mais nous en savons certainement beaucoup sur elle grâce à la conversation qu'elle a eue avec Jésus. Et au cours des quatre premiers jours de cette semaine, nous allons parcourir cette conversation ensemble. Permettez-moi de vous dire à l'avance que nous allons relever trois choses importantes dans ce passage : nous entendrons ce que Jésus a dit de la vie et de l'espérance à cette femme. Nous verrons aussi comment cette femme a réagi aux paroles de Jésus, et comment elle a peu à peu découvert que Jésus pouvait répondre à son plus grand besoin. Et nous assisterons enfin à la réaction des disciples de Jésus face à cette rencontre qui les a choqués, car Jésus communique avec cette femme d'une manière étonnante. Pour bien comprendre le sens de ce récit et ses applications à notre vie quotidienne, nous allons devoir faire appel à l’histoire d’Israël, et définir quelques mots et expressions qui ne vous sont peut-être pas familiers. Cela demandera toute votre attention, mais écoutez jusqu’au bout, car cela en vaut la peine !
Un thème central se dégage de cette conversation, celui de la communication. Si vous voulez apprendre à communiquer avec les autres, si vous voulez apprendre à bien communiquer avec quelqu'un en particulier, voici la personne de qui vous devez l'apprendre : Jésus-Christ. Si vous essayez de communiquer le message de la Bonne Nouvelle, si vous voulez parler de Jésus à quelqu'un, le récit que nous lisons au chapitre 4 de l’évangile selon Jean est pour vous !
Je suis convaincu que dans nos pays occidentaux et dans bien d’autres pays, la plupart des gens n'ont pas vraiment entendu la Bonne Nouvelle de Jésus. Ils savent qu'il existe une chose comme l'Église chrétienne ; ils savent que Jésus a vécu il y a plus de 2000 ans, et pourtant ils n'ont pas vraiment entendu la bonne nouvelle qu'avoir une relation avec Dieu ne signifie pas simplement essayer d'être meilleur que les autres, essayer d'être assez bon pour mériter d’aller au paradis. Nous pouvons vraiment avoir une relation passionnante et épanouissante avec Dieu par Jésus-Christ. Jésus nous enseigne comment communiquer cela à tous ceux qui nous entourent. Il nous enseigne également comment communiquer aux autres que nos besoins peuvent être satisfaits par l'amour de Dieu pour nous. Et il nous montre dans sa communication avec ses disciples qu'il a un plan qui se déroule pour chacune de nos vies.
Nous allons découvrir tout cela cette semaine en parcourant ce chapitre. Commençons donc par lire ensemble les cinq premiers versets : « Le Seigneur apprit que les pharisiens avaient entendu dire qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean. – À vrai dire Jésus ne baptisait pas lui-même, mais c'étaient ses disciples qui le faisaient. – Alors il quitta la Judée et retourna en Galilée. Comme il devait traverser la Samarie, il arriva dans une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. »
Les pharisiens avaient du mal à comprendre et à accepter le message que proclamait Jean-Baptiste ainsi que sa popularité. Mais ils comprenaient encore moins que Jésus baptisait plus de monde que lui. Nous apprenons qu’en fait Jésus ne baptisait pas lui-même. Ses disciples baptisaient ceux qui venaient à lui. Certains se demandent pourquoi Jésus ne les baptisait pas. Il se pourrait que ce soit parce que ceux qui auraient été baptisés par lui auraient pu en tirer une vaine gloire, et se sentir avantagés d’avoir été baptisés par Jésus. Ceci dit, notons que le récit parle au verset 1 du ‘Seigneur’. L’auteur de l’évangile précise dès le début de son livre que Jésus est Dieu. Or, la mission du Seigneur n’est pas de baptiser dans l’eau, mais de baptiser dans le Saint-Esprit, comme Jean-Baptiste lui-même l’a dit. Les pharisiens l’ignoraient et voulaient en faire un sujet de dispute ; voilà pourquoi Jésus a quitté la Judée pour retourner en Galilée, loin de Jérusalem. Le moment n’était pas venu pour lui d’attirer autant d’attention sur lui et sur son ministère, que les chefs religieux, dès le début, n’acceptaient pas.
Le chemin le plus direct pour se rendre en Galilée était de passer par la Samarie. À cette époque, la plupart des Juifs faisaient un détour par l’est de la région pour éviter la Samarie, car les Juifs et les Samaritains se détestaient mutuellement. Prenons un moment pour expliquer la raison qui les séparaient. C’est tout une histoire ! Depuis le règne du fils de Salomon, les 10 tribus du nord d’Israël ont vécu séparées du royaume de Juda et de Benjamin pour former le royaume d’Israël. La ville de Samarie était devenue la capitale d’Israël. En 722 avant Jésus-Christ, Israël est tombé aux mains des Assyriens, et la plupart des Israélites ont été emmenés captifs et dispersés en Assyrie. Les plus pauvres ont été abandonnés sur place et des étrangers ont pris leur place ; les Israélites restés sur place se sont mélangés aux étrangers, et le peuple mixte a pris au fil du temps le nom de Samaritains. Plus tard, les habitants de la Samarie n’ont gardé de l’Ancien Testament que les cinq livres de la loi de Moïse. Ils avaient construit leur propre temple sur le mont Garizim, qui a été détruit en 128 avant Jésus-Christ, mais ils continuèrent à adorer Dieu sur ce mont à leur façon. Le livre d’Esdras parle d’eux lorsque la tribu de Juda est retournée plus de cent cinquante après de son exil à Babylone pour reconstruire les murailles et le temple de Jérusalem. On les retrouve aussi dans le livre de Néhémie. C’est vers cette époque que les exilés de Juda ont porté le nom de ‘juif’ – le mot vient du nom Juda. Plus tard tous les Israélites ont pris le nom de ‘Juifs’. Les Samaritains étaient jaloux des Juifs et n’ont pas voulu participer à la reconstruction de Jérusalem. Il s’en est suivi une haine réciproque séculaire entre ces deux peuples voisins qui durait encore du temps de Jésus. C’est pourquoi beaucoup de Juifs préféraient faire un long détour pour éviter de passer par la Samarie en se rendant de la Judée en Galilée. Jésus a décidé de prendre le chemin direct et donc de passer par la Samarie. Il n’avait pas de préjugé contre les Samaritains, et il se peut même qu’il ait décidé de s’arrêter en Samarie dans le but d’y annoncer la Bonne Nouvelle. C’est peut-être la raison pour laquelle le récit nous dit qu’il ‘devait traverser la Samarie’. Lisons ensemble les versets 5 à 9 de notre passage : « Jésus arriva dans une ville de Samarie appelée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ midi. Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit : ‘Donne-moi à boire.’ En effet, ses disciples étaient allés à la ville pour acheter de quoi manger.
Il faut environ trois jours de marche pour se rendre de la Judée en Galilée. Jésus et ses disciples ont déjà beaucoup marché, et Jésus est épuisé, au point qu’il demande à ses disciples d’aller chercher de quoi manger au village de Sychar, qui se trouve proche du puits de Jacob. Il est midi et il fait chaud, et Jésus ne semble pas avoir la force de puiser de l’eau dans le puits de Jacob qui se trouvait à environ 10 à 15 minutes à pied de la ville. Nous constatons ici que Jésus est pleinement homme. Ce n’était pas un super homme. L’évangile selon Jean déclare sans ambiguïté que Jésus est pleinement Dieu, et ici il révèle que c’est un être pleinement humain comme vous et moi.
On peut s’étonner qu’en plein milieu de la journée une femme seule sorte du village et fasse presque un kilomètre pour aller puiser de l’eau, alors que tous les villages étaient construits autour d’un puits où elle aurait pu chercher de l’eau comme tous les habitants de Sychar. Nous verrons ces jours prochains que cette femme avait des raisons pour éviter de rencontrer son voisinage hors de chez elle. Jésus la voit et n’hésite pas à lui parler, et à lui demander une faveur. La Bible du Semeur traduit le texte ainsi : « S’il te plaît, donne-moi à boire un peu d’eau. » D’où la surprise qu’exprime cette femme qui lui répond : ‘Comment ? Toi qui es juif, tu me demandes à boire, à moi qui suis une femme samaritaine ?’ (Les Juifs, en effet, n'ont pas de relations avec les Samaritains.) »
Les hommes juifs n’adressaient pas la parole aux femmes seules, et encore moins à une Samaritaine. Nous verrons d’ailleurs plus tard qu’à leur retour du village les disciples sont très surpris de voir Jésus lui parler. Mais Jésus ne tient pas compte des conventions sociales et s’adresse sans préjugé à tous ceux qu’il rencontre. Il sait rétablir les relations rompues en s’adressant à eux directement et franchement. Ici, nous voyons Jésus poser une question très simple à la Samaritaine. Il a besoin d’elle pour apaiser sa soif, et en même temps il sait qu’en la lui posant, il provoquerait une réaction à laquelle il s’attendait pour entamer avec elle une discussion simple mais profonde. D’ailleurs, on apprend plus tard dans le récit que Jésus sait déjà tout sur la vie passée de cette femme, et Jean, l’auteur de l’évangile, nous fait comprendre que Jésus savait qu’elle viendrait puiser de l’eau au puits de Jacob pendant que ses disciples étaient au village. Il voulait avoir une conversation seul avec elle, car il va lui dire discrètement, ‘tout ce qu’elle a fait’. Et ce qu’il va lui dire va tellement la bouleverser que sa vie en sera complètement transformée.
Notons en passant qu’au verset 6 Jésus est assis au bord du puits de Jacob qui se trouvait sur le champ que le patriarche Jacob avait donné à son fils Joseph. Plusieurs commentateurs ont relevé que Jean, l’auteur de l’évangile, utilise le mot grec ‘pégè’ qui a été traduit par ‘puits’, mais qui veut dire en fait ‘source’, et non pas le mot ‘phréar’, une citerne semblable à beaucoup de puits du Moyen Orient, mot qu’il utilisera plus tard dans le récit. L’eau du puits n’était pas de l’eau de pluie, mais une source d’eau courante sous terre. Nous y reviendrons plus tard quand Jésus parlera de l’eau vive qu’il donne. Rappelons-nous que c’est à cet endroit même que Jacob a érigé un autel dédié à Dieu qu’il a appelé El-Elohé-Israël, c’est-à-dire, Dieu est le Dieu d’Israël. Et c’est à cet endroit même que Jésus va se révéler à une femme non-juive, puis aux Samaritains, comme le Messie et le Sauveur du monde.
Pour l’instant, terminons notre étude par cette courte prière : « Seigneur notre Dieu, nous te sommes reconnaissants parce que Jésus s’est révélé à nous pleinement Dieu et pleinement homme. Sa grandeur est immense et pourtant nous le découvrons dans sa faiblesse humaine. Il a connu comme nous la fatigue, la faim et la soif. Il nous comprend et il connaît nos besoins et nos limites. Merci pour tout ce qu’il a accompli pour nous. Merci parce qu’il nous a aimés avant que nous ne le connaissions et puissions l’aimer en retour. Merci Ô Père, parce que Jésus sait tout ce que nous avons fait, nous ne pouvons rien te cacher, et pourtant tu nous acceptes tels que nous sommes : nous t’adorons ! Renouvelle notre zèle pour dire à ceux qui nous entourent qui tu es et ce que tu fais dans nos vies et veut accomplir dans la leur. C’est au nom de Jésus que nous te prions, amen. »
Eh bien, rejoignez-nous demain. Nous allons examiner ensemble les versets 10 à 18 alors que nous poursuivons notre examen de cette conversation entre Jésus et la femme au bord du puits de Jacob.