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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous en sommes au troisième jour de notre étude du quatrième chapitre, et notre réflexion se concentrera sur les versets 19 à 30. Jésus est en pleine discussion avec la femme samaritaine au bord du puits de Jacob. Il a fait appel à sa curiosité ; il lui a posé des questions ; à son tour elle lui en a posé, et les réponses de Jésus la bouleverse. Elle se rend compte que cet homme juif n’est pas une personne ordinaire. Que va-t-elle faire après ce qu’il vient de lui dire sur elle, sur sa vie passée et présente ? Il lui promet de lui offrir de l’eau vive qui peut jaillir d’elle comme une source intarissable, et, en même temps, il lui parle honnêtement du désordre qui règne dans sa vie. Écoutons sa réponse, que nous lisons aux versets 19 et 20 de notre chapitre : « Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. Nos ancêtres ont adoré sur cette montagne et vous dites, vous, que l'endroit où il faut adorer est à Jérusalem. »
La femme comprend que Jésus a une connaissance surnaturelle, elle se rend compte qu’il vient de lui dire la vérité sur sa vie morale, mais elle ne s’arrête pas là. Jésus ne la condamne pas, il ne la juge pas, il la laisse parler. Est-ce qu’elle veut détourner l’attention de Jésus sur elle parce qu’elle ne veut pas revenir sur son passé en posant une question religieuse qui divise les Samaritains et les Juifs ? ‘Où faut-il adorer Dieu ?’, dit-elle. Ou bien est-ce qu’elle se sent coupable et veut savoir quel est le vrai sanctuaire où elle peut obtenir le pardon de Dieu ? Le récit ne le précise pas. Mais on sait que Jésus prend sa question au sérieux et lui répond sans la reprendre. Elle se trouve avec lui au pied du mont Garizim, là où se trouvait jadis le temple que les Samaritains avaient construit et où ils adoraient Dieu à leur manière. Les Juifs, au contraire, croyaient fermement que c’était au Temple de Jérusalem qu’il fallait adorer Dieu et lui offrir des sacrifices. En ne gardant que les 5 premiers livres de l’Ancien Testament, les Samaritains se sont privés des révélations que Dieu a faites par les prophètes ; ils se sont aussi privés des bénédictions qui accompagnaient ces révélations, et leur culte était très incomplet. C’est ce que Jésus va lui expliquer.
Mais avant de poursuivre, revenons sur l’attitude qu’adoptent certains lorsqu’ils prennent conscience de leur culpabilité. Au lieu de la confronter et de l’avouer, certains détournent leur attention et discutent d’autre chose, ou bien intellectualisent et discutent de la religion en général, ce qui ne les engagent à rien. Comment réagissez-vous vous-mêmes lorsque quelqu’un dévoile votre culpabilité ? Cherchez-vous des excuses ? Il est beaucoup plus confortable de discuter
de la religion que d'affronter ses péchés, et beaucoup de gens utilisent la religion pour cacher leur culpabilité, pour ne pas l’avouer et changer d’attitude en la confessant. Est-ce par peur de voir la réalité en face que nous évitons la confrontation ? Dans le cas de la Samaritaine, cette femme prend au sérieux ce que lui a dit Jésus et s’interroge sincèrement sur le lieu où elle devrait adorer Dieu. Elle constate que Jésus est vraiment un prophète, qu’il parle de la part de Dieu ; elle lui pose donc la question fondamentale qui divisent les Juifs et les Samaritains. Nous lisons la réponse de Jésus aux versets 21 à 24 : « Femme, lui dit Jésus, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient, et elle est déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité. En effet, ce sont là les adorateurs que recherche le Père. Dieu est Esprit et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité. »
Jésus n'ignore pas sa question, et y répond sans détour. Ce n’est pas le lieu où nous adorons Dieu qui compte ; ce qui compte c’est d’adorer Dieu en esprit et en vérité. Il s’agit d’adorer Dieu le Père qui nous entend où que nous soyons. Dans un sens, Jésus ne prend ni le parti des Juifs ni celui des Samaritains. Les deux peuvent s’unir dans l’adoration du Père. Mais ce que doit comprendre la Samaritaine, c’est que le plan de Dieu, celui de sauver le monde vient d’Israël. C’est par le peuple juif que le salut doit venir. Jésus, le Sauveur, s’identifie à son peuple, ce peuple qu’il aime tant. Et c’est par les Juifs que la véritable adoration en esprit et en vérité peut exister. Car Jésus, le Sauveur du monde entier, est juif, et c’est de lui que vient le salut.
Nous adorons en esprit, c’est-à-dire que la prière que notre Dieu le Père entend ne dépend pas du lieu où nous prions, des rites et des cérémonies que nous pratiquons. Ces choses n’apportent rien en elles-mêmes. Ce qui compte, c’est une communion intérieure et intime avec Dieu, car Dieu est esprit. C’est le Dieu véritable que nous devons adorer : celui qui dit la vérité, celui qui est la vérité. C’est lui qui va dire la vérité sur ce que préfiguraient le Temple et les pratiques rituelles de la loi de Moïse. Nous n’adorons pas de faux dieux, mais le Père qui nous aime. Seuls ceux qui l’aiment en retour peuvent l’adorer en esprit et en vérité, parce qu’ils vivent en communion avec lui. Ils l’aiment de tout leur cœur, de toute leur âme, de tout leur esprit et de toute leur force !
Est-ce que la Samaritaine a bien compris cet enseignement ? Certainement pas tout, car ce que Jésus lui dit est très profond. Elle a encore des questions à poser, et Jésus la prend au sérieux, comme nous le lisons aux versets 25 et 26 de notre chapitre : « La femme lui dit: ‘Je sais que le Messie doit venir, celui que l'on appelle Christ. Quand il sera venu, il nous annoncera tout.’ Jésus lui dit: ‘Je le suis, moi qui te parle.’ »
La Samaritaine partage l’espérance des Juifs, elle attend comme ses compatriotes la venue du Messie, de Christ, le grand libérateur. Le mot ‘Messie’ est une transcription de l’hébreu, qui a été traduit en grec par ‘Christ’, celui que Dieu a promis d’envoyer au monde pour le sauver. Mais pour elle, comme pour l’ensemble des Samaritains, le Messie était plus un prophète qu’un libérateur politique, comme le croyaient beaucoup de Juifs. La femme samaritaine ne sait pas quand il va venir, mais elle est prête à recevoir ce qu’il va un jour annoncer. Dans un sens, sa foi incomplète est déjà une vraie foi. Elle reconnaît que Jésus est un prophète, mais elle n’a pas encore saisi que celui avec qui elle parle est bien celui qu’elle attend. Comment le pourrait-elle ? Jésus ne la fait pas plus attendre et lui annonce que celui qu’elle attend se tient devant elle : ‘Moi, Jésus, je suis le Messie.’ Quelle déclaration bouleversante ! La Samaritaine n’a plus besoin d’attendre, elle a obtenu la réponse à ses questions légitimes.
Nous ne pouvons pas nous-mêmes remettre à plus tard notre décision de reconnaître en Jésus le Messie, Christ, celui qui devait venir : le salut est venu des Juifs pour sauver et libérer du mal l’humanité entière. Jésus se tient devant nous. C’est lui qui nous donne la force de le reconnaître comme le Messie promis. Dieu a tenu sa promesse.
Au moment même où Jésus déclare à la Samaritaine qu’il est Christ, le Messie, le récit s’interrompt. Nous lisons ceci au verset 27 : « Là-dessus arrivèrent ses disciples, et ils étaient étonnés de ce qu'il parlait avec une femme. Toutefois, aucun ne dit: ‘Que lui demandes-tu?’ ou: ‘Pourquoi parles-tu avec elle?’ » Nous reviendrons demain sur la réaction des disciples, mais concentrons-nous d’abord sur le récit de la femme samaritaine. Lisons ensemble les versets 28 à 30 : « Alors la femme laissa sa cruche, s'en alla dans la ville et dit aux habitants: ‘Venez voir un homme qui m'a dit [tout] ce que j'ai fait. Ne serait-il pas le Messie?’ Ils sortirent de la ville et vinrent vers lui. »
Après avoir exprimé ses doutes et posé des questions, la Samaritaine a finalement compris et accepté les paroles de Jésus. Elle l’accepte comme son Messie, et ne pense plus qu’à une chose, aller répandre immédiatement cette bonne nouvelle aux habitants de sa ville. Elle ne pense même pas à prendre sa cruche avec elle. De toute façon, elle a l’intention de revenir au puits de Jacob avec ceux qui voudront bien la suivre. Quel empressement ! Que s’est-il passé en elle pour qu’elle oublie subitement qu’elle est considérée comme une femme immorale ? Elle qui fuyait le regard des autres, elle qui était considérée comme une paria dans sa ville, n’hésite pas à faire part de sa joie et de sa surprise d’avoir rencontré Jésus. Pour elle, Jésus est le Messie, mais elle demande à ceux qu’elle rencontre de venir le constater par eux-mêmes. Elle avait en elle quelque chose d’assez convaincant pour que la ville décide spontanément d’aller vers Jésus. La Samaritaine fait partie des premiers témoins de Jésus et fait penser aux servantes de la Sagesse du livre des Proverbes qui invitent haut et fort les habitants de leur ville au banquet vivifiant de la Sagesse. Elle n’impose pas sa foi aux autres, mais elle les invite à venir constater par eux-mêmes si Jésus est le Christ en posant simplement cette question : n’est-il pas le Messie ? Mais elle ne pouvait pas garder pour elle ce qu’elle venait de découvrir. N’est-ce pas la meilleure des invitations ? La Samaritaine n’est-elle pas devenue pour nous un modèle à suivre ?
Vous faites peut-être partie de ceux qui, comme la Samaritaine avez soif de boire l’eau vive que Jésus veut nous offrir, soif d’avoir une vie renouvelée et remplie de sa présence jusque dans la vie éternelle. En méditant sur cette conversation, vous vous trouvez peut-être confronté à vos propres doutes. Dites simplement au Seigneur : « Seigneur mon Dieu, je suis aux prises avec mes doutes, je n’ai pas encore en moi la conviction qu’avait la Samaritaine que tu es Christ, le Messie, venu sur terre pour me sauver et me libérer du poids de mes fautes passées et présentes. Donne-moi de ton eau vive ; je veux recevoir de toi cette foi qui peut me remplir constamment ; je veux vivre toujours plus près de toi. Tu connais mon passé dans le détail, tu connais toutes mes fautes, je ne peux rien te cacher. Merci de ne pas m’accuser, de ne pas me juger, mais de me dire la vérité sur moi-même dans ta Parole. Permets que je sois vraiment à ton écoute lorsque je lis la Bible, permets que je sois attentif à ce que tu veux me dire. Je viens à toi puiser au puits de ton eau vive. Qu’elle me pénètre et me remplisse d’enthousiasme et de joie. Et comme la Samaritaine, qui a laissé sa cruche pour annoncer aux autres ce qu’elle avait découvert en toi, moi aussi je veux aller dire spontanément aux autres ce que tu as fait pour moi. Je confesse mes fautes et mes faiblesses : je sais que tu peux me libérer et j’accepte ton pardon, parce que te rencontrer, c’est découvrir la bonté. Et tu veux que nous nous tournions vers toi non seulement pour recevoir cette bonté, mais pour la communiquer avec passion à ceux qui nous entourent. Renouvelle donc mon zèle quand il faiblit, et reste mon soutien, je te prie. Accepte ma prière de foi au nom de Jésus, amen.
Rejoignez-nous donc demain. Nous terminerons ensemble notre réflexion sur la conversation de Jésus avec la femme samaritaine au bord du puits de Jacob, en nous arrêtant sur les versets 31 à 42 du chapitre 4 de l’évangile selon Jean.