Jean 4.43-54

Semaine 4 - jour 5

Évangile selon Jean

Jean 4.43-54

15:08


Jésus se déplace vers le nord, loin de la Judée, loin de Jérusalem, jusqu’à la Galilée. Il a été très bien accueilli comme un prophète puis comme le Sauveur du monde à Samarie, qui n’est pas sa patrie, et constate que ce n’est pas le cas dans sa propre patrie, Israël. Cela paraît étonnant, car le peuple voulait l’honorer à Jérusalem, et il semble être bien accueilli quand il arrive en Galilée.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous en sommes au cinquième et dernier jour de notre étude du chapitre 4, qui se termine par le récit de la guérison du fils d’un officier du roi, aux versets 43 à 54. Nous lisons aux versets 43 et 44 qu’après deux jours passés chez les Samaritains, « Jésus partit de là pour se rendre en Galilée, car il avait déclaré lui-même qu'un prophète n'est pas honoré dans sa propre patrie. Lorsqu'il arriva en Galilée, il fut bien accueilli par les Galiléens qui avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête. En effet, eux aussi étaient allés à la fête. »

Jésus se déplace vers le nord, loin de la Judée, loin de Jérusalem, jusqu’à la Galilée. Il a été très bien accueilli comme un prophète puis comme le Sauveur du monde à Samarie, qui n’est pas sa patrie, et constate que ce n’est pas le cas dans sa propre patrie, Israël. Cela paraît étonnant, car le peuple voulait l’honorer à Jérusalem, et il semble être bien accueilli quand il arrive en Galilée. Mais comme nous l’avons vu au chapitre 2, « Jésus n'avait pas confiance en eux, parce qu'il les connaissait tous. Il n'avait pas besoin qu'on le renseigne sur les hommes, car il savait lui-même ce qui est dans l'homme. »

Jésus savait qu’il allait mourir sur la croix, toutefois le moment venu ne devait pas être décidé par les hommes, mais par Dieu. S’il était resté à Jérusalem, où se trouvait tous les centres du pouvoir, ses opposants se seraient rapidement ligués contre lui, et l’auraient mis à mort beaucoup plus tôt. Jésus se fiait au Père et a décidé de poursuivre son ministère au nord du pays, où l’opposition n’était pas aussi dangereuse qu’à Jérusalem, pendant environ seize mois. Jean, l’auteur de l’évangile, se concentre sur quelques événements précis dans son livre, dont celui de la guérison du fils d’un haut fonctionnaire. Il s’agissait certainement d’un officier au service du roi Hérode Antipas. Nous lisons ceci aux versets 46 et 47 : « Jésus retourna donc à Cana en Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il y avait à Capernaüm un officier du roi dont le fils était malade. Quand il apprit que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla le trouver et le pria de descendre guérir son fils, car il était sur le point de mourir. » L’officier était un homme très haut placé, très honoré et puissant, mais il ne pouvait rien faire pour que son fils guérisse de sa maladie. Il supplie Jésus d’intervenir en faveur de son fils. Le temps du verbe utilisé pour ‘le pria’ met l’accent sur l’insistance de l’officier, car la situation est urgente et il est incapable de la résoudre. La réponse de Jésus est surprenante. Aux versets 48 et 49, voici ce qu’il lui dit : « ‘Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez donc pas?’ L'officier du roi lui dit: ‘Seigneur, descends avant que mon enfant ne meure!’ » Pourquoi Jésus lui répond-il ainsi ? Nous savons qu’il souciait de tous, et qu’il était rempli de bonté. En fait, Jésus est préoccupé par quelque chose de plus profond que la vie de cet enfant. Voyez-vous, Jésus sait ce que nous ne savons pas. Il savait que l'enfant serait épargné, car rien n’est impossible à Dieu. Mais Jésus se souciait bien plus de la foi de ceux qui venaient à lui et l’écoutaient. Que désiraient-ils au fond d’eux-mêmes ? Voir des miracles de guérison ou découvrir le Sauveur du monde, comme ce fut le cas des Samaritains de Sychar ? Lorsqu’il prononce ces paroles sévères, Jésus s’adresse à la foule qui le presse et pas seulement au fonctionnaire. Les signes miraculeux et les choses extraordinaires attirent notre curiosité, et plus on en voit, plus on veut en voir. Mais ils ne conduisent pas nécessairement à croire que Jésus est plus qu’un guérisseur. C’est le Sauveur du monde : croire en lui, c’est le suivre, et pas seulement admirer ce qu’il fait de merveilleux. Lorsque je crois, lorsque je fais entièrement confiance à Dieu, c’est là que je le vois à l’œuvre dans ma vie. Et c’est précisément ce qu’il va se passer dans la vie de l’officier du roi et celle de sa famille entière.

Retournons au verset 53 pour voir comment leur foi s'est développée. Premièrement, tout commence par une crise. L’enfant du fonctionnaire est gravement malade. Et dans une telle situation désespérée on cherche de l’aide, quelqu’un pour nous délivrer de l’impasse dans laquelle on se trouve. Mais dans le cas du fonctionnaire du roi, quelque chose se produit, car, deuxièmement, il croit que Jésus est capable d’accomplir un miracle. C’est parce qu’il croit qu’il n’hésite pas à partir à sa rencontre. Il sait que Jésus peut répondre à son besoin ; ce n’est pas pour lui-même qu’il vient, mais pour son fils. Pourtant, Jésus commence par lui parler du besoin profond qu’il a dans sa propre vie, et non de celui de son fils mourant. À quoi servirait-il de guérir cet enfant si lui-même et sa famille ne cherchent pas d’abord à avoir une vie éternelle ? Mais cet homme, comme la plupart d’entre nous aujourd’hui le feraient, vient à Jésus parce qu’il fait face à une triste situation dont il a besoin d’être délivré. Ce n’est pas par amour pour Jésus, ou pour le louer comme son Seigneur, c’est parce que Jésus est son premier et dernier recours, c’est parce qu’il a confiance que Jésus peut faire quelque chose pour lui. Cela peut paraître égoïste, mais c’est un début. Cet homme a fait ce qu’il pouvait faire de mieux : venir à Jésus pour être secouru. C’est un début de foi, peut-être, mais cela suffit pour le diriger dans la bonne voie. Sa foi grandira lorsqu’il passera de l’exigence de ses circonstances à la dépendance sur celui en qui il croira. Il ne va pas vers Jésus pour lui ordonner de faire quelque chose pour lui, il lui demande humblement de l’aider. La première réponse de Jésus ne le décourage pas, au contraire, elle confirme sa conviction que Jésus peut faire quelque chose pour son fils. Et en effet, quelque chose se passe soudainement, comme nous le lisons au verset 50 : « ‘Vas-y, lui dit Jésus, ton fils vit.’ Cet homme crut à la parole que Jésus lui avait dite et s'en alla. » Il a pris Jésus au mot ! L’officier accomplit une troisième étape dans son chemin de foi : il agit sur les paroles de Jésus. On constate que sa foi s’est affermie. Jésus ne fait pas de discours sur la foi, il lui dit simplement de retourner chez lui, non pas pour se débarrasser de lui, mais parce qu’il a constaté que l’officier croyait en lui. L’homme n’a pas vu le miracle s’accomplir, mais la parole de Jésus suffit pour le convaincre. Ce n’est plus l’officier qui demande quelque chose, c’est Jésus qui lui ordonne de partir pour aller se réjouir de la guérison immédiate de son fils. Jésus n’a pas besoin de toucher les malades pour les guérir. Ses miracles ne sont pas des gestes magiques, mais le résultat de la foi de celui qui a besoin de lui.

Qu’en est-il de nous lorsque nous nous trouvons dans une situation similaire ? Demandons-nous à Jésus de faire quelque chose en notre faveur comme nous voulons que les choses se passent, selon notre propre volonté, ou bien est-ce que nous allons vers lui parce que nous croyons sincèrement qu’il peut répondre à nos attentes ? C’est sa volonté qui compte, pas la nôtre. Nous ne pouvons rien exiger de lui, il peut tout exiger de nous. Et la première chose c’est de croire en lui, même s’il n’a pas accompli de signe miraculeux ou des merveilles sous nos yeux. Jésus a confronté l’officier du roi. Il l’a mis au pied du mur : ‘Est-ce que tu viens à moi parce que je fais des miracles, ou bien viens-tu à moi parce que tu as véritablement foi en moi ? Jésus lui promet que son fils n’est pas mort, mais qu’il vit. Va-t-il le croire sur parole ? Qu’en est-il de nous ? Qu’en est-il de vous ? À quel moment de votre vie avez-vous pris Dieu au mot et avez-vous agi en conséquence ? Tant que vous ne l’aurez pas fait, vous ne découvrirez jamais à quel point il est digne de confiance. Vous pouvez le remettre en question dans votre esprit le reste de votre vie. Cet homme aurait pu se tenir là avec Jésus et discuter de la foi toute la journée. Mais parce qu’il a cru, il a pu partir en toute confiance. C’est la quatrième étape de sa foi : il n’a aucun doute, Jésus a fait ce qu’il dit. L’officier n’a pas besoin de voir la guérison s’accomplir devant ses yeux. Nous lisons ceci aux versets 51 et 52 de notre chapitre : « Il était déjà en train de redescendre lorsque ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui dirent: ‘Ton enfant vit.’ Il leur demanda à quelle heure il était allé mieux et ils lui dirent: ‘C’est hier, à une heure de l'après-midi, que la fièvre l'a quitté.’ »

Nous ne pouvons pas littéralement venir à Jésus pour lui demander de nous délivrer de nos situations inextricables, mais si nous avons la foi de cet officier, nous savons que Jésus, qui est Dieu, peut agir dans nos vies avec la même efficacité. Dieu peut nous délivrer sans que nous ayons besoin de le toucher, sans qu’il ait à nous toucher, où que nous soyons. Ce qu’il accomplit en nous est d’un tout autre ordre. Avons-nous une foi qui le croit sur parole ?

Il se peut que nous priions nous-mêmes avec foi, et que nous ne voyions pas de miracle s’accomplir. Nous demandons et croyons sincèrement que Dieu peut agir en notre faveur. En fait, cette question importante mérite qu’on s’y attarde, et nous découvrirons quelques éléments de réponse tout au long de notre réflexion sur plusieurs signes miraculeux dans l’évangile selon Jean. Une chose demeure : Dieu se soucie toujours de nous. Nous devons admettre que nous vivons dans un monde mauvais, que le mal et la souffrance s’étalent devant nos yeux, car nous ne sommes pas encore au paradis. Et Dieu ne guérit pas toujours. En parcourant l'Évangile de Jean, nous allons réfléchir sur certaines des voies de Dieu, sur la manière dont il agit dans nos vies. Mais, pour l’instant, continuons à nous concentrer sur cet homme et sur ce qu'il a fait.

Ce qui se passe dans ce court récit, c'est qu’un homme découvre que Jésus est digne de confiance. Vous n'avez pas besoin d'être guéri pour le découvrir. Vous découvrez que Jésus est digne de confiance parce qu'il est mort sur une croix pour vous accorder son pardon. C'est l'expression la plus claire de son amour pour nous tous. L’officier n’a pas encore été le témoin de l’œuvre ultime de Jésus-Christ pour lui comme pour les siens, comme pour le monde. Mais il accomplit pourtant une autre étape sur son chemin de foi. Voici ce que nous lisons aux versets 53 et 54 de notre chapitre : « Le père reconnut que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: «Ton fils vit.» Alors il crut, lui et toute sa famille. Jésus fit ce deuxième signe miraculeux après être revenu de Judée en Galilée. » On ne parle plus de l’officier du roi ici, mais du ‘père’, celui qui a une relation si intime avec son fils qui était en train de mourir. La souffrance de son fils était devenue la sienne. Jésus s’est intéressé à lui, il a mis sa foi à l’épreuve. Le miracle qu’il allait accomplir en faveur de son fils, c’est aussi en sa faveur qu’il la fait. Et par répercussion, c’est toute sa famille qui a pu faire confiance en Jésus. La foi sincère et vraie est contagieuse, dans le meilleur sens du terme ! Elle se répand autour de ceux qui ont la foi et qui la communiquent aux autres. Jésus n’a pas accompli de signes miraculeux en Samarie. Sa parole a suffi pour que la Samaritaine croit en lui, fasse par de sa foi soudaine en Jésus pour inviter ses concitoyens à venir à lui et à accepter son enseignement. La foi de la Samaritaine a été contagieuse ! De même, la parole de Jésus a suffi aussi pour qu’un enfant mourant guérisse. Dans les deux récits du chapitre 4 de l’évangile selon Jean, c’est bien de la foi qu’il s’agit, de la foi vivante en la parole de Jésus, que nous pouvons entendre à notre tour en lisant les Écritures.

Voilà ce que Jésus recherchait. Il ne s’agissait pas pour lui d’apporter de solution temporaire, d’une guérison ici et là. Il s’agissait de susciter une foi grandissante et durable, d’une foi inébranlable, d’une foi qui nous permet de croire en Jésus et en sa puissance avant de le voir agir concrètement dans nos vies, que ce soit d’une manière miraculeuse et spectaculaire ou non. Prions donc ensemble le Sauveur du monde : « Seigneur mon Dieu, fais grandir en moi la foi que toi seul peut me donner. Qu’elle se développe et murisse en moi quand je passe par des périodes difficiles, quand j’ai des luttes constantes, quand les circonstances ne me sont pas favorables. Tu les permets toutes, mais comme l’officier du roi l’a fait spontanément, je viens vers toi avec foi, assuré que tu peux agir dans ma vie. Fais grandir la foi que j’ai, et qui est encore si faible. Augmente ma foi quand je lis ta Parole, quand je parle aux autres, quand je traverse des moments difficiles à surmonter. Oui, Seigneur, fais grandir ma foi en toi. J’ai besoin de toi, et je viens vers toi parce que tu ne m’abandonneras jamais. Accepte ma prière, que je te présente humblement au nom de Jésus, amen. »

Eh bien, rejoignez-nous la semaine prochaine, pour réfléchir ensemble sur le chapitre 5 de l’évangile selon Jean.