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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre étude du chapitre 6, et nous nous pencherons ensemble aujourd’hui sur les versets 1 à 7.
Cette semaine, nous allons examiner de près l'un des plus grands miracles de Jésus.
Ce signe miraculeux nous rappelle ce que nous avons observé tout au long du livre de Jean. Jésus répond à nos besoins. Il répond à nos besoins les plus fondamentaux, nos besoins les plus profonds.
Nous avons déjà vu que Jésus est l'eau de la vie. Nous verrons dans ce chapitre qu'il est le pain de la vie. Quand on pense à ce qu'il faut pour continuer à vivre, Jésus est vraiment celui dont nous avons besoin. Comme l'essence pour une voiture ou l'électricité pour une ampoule, Jésus est ce dont nous avons besoin au quotidien pour survivre. Il est la source fondamentale de la vie. Il est le pain dont nous avons le plus besoin. Au chapitre six de notre évangile, Jésus utilise deux méthodes pour enseigner à ses disciples qu'il est celui qui peut subvenir à nos besoins. Il utilise une leçon de choses, une leçon très puissante sous forme de miracle, puis il utilise aussi une autre leçon, en parlant de ce qu'il vient de faire.
Les premiers versets de notre chapitre, les versets 1 à 4, situent le cadre dans lequel le miracle va se dérouler : « Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté du lac de Galilée, ou lac de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce que les gens voyaient les signes miraculeux qu'il faisait sur les malades. Jésus monta sur la montagne, et là il s'assit avec ses disciples. Or la Pâque, la fête juive, était proche. »
Voilà le contexte dans lequel Jésus va faire un miracle. C'est le seul miracle de Jésus rapporté dans les quatre évangiles. On se rend compte de l’intérêt de ce signe miraculeux car chacun des évangélistes y accorde une importance particulière. À partir de ce passage et des autres évangiles où il est rapporté, nous voyons comment le décor est planté pour ce miracle. Cinq éléments principaux situent le cadre dans lequel cet événement s’est produit.
L’endroit où le miracle se produit est significatif. Nous apprenons par les autres évangiles que les disciples viennent de rentrer de leur premier voyage missionnaire. Ils sont remplis d’enthousiasme parce qu’ils ont pu prêcher la Bonne Nouvelle et faire des miracles. Pendant ce temps-là, Jésus a appris la mort de Jean-Baptiste. Même s’il connaissait à l’avance le destin de son parent, on imagine sa peine. Jésus lui-même, apprend-on, était fatigué de servir les foules, et il était monté sur une montagne avec ses disciples pour se reposer et passer du temps avec eux loin des foules.
La fête de la Pâque était proche, ce moment de profond et d’intense intérêt spirituel, et, dans ce contexte, Jésus fait quelque chose qui préfigure le miracle qu'il va accomplir avec ses disciples. D’une certaine manière, il annonce ce miracle en posant une question. Voilà quelque chose d’intéressant : quand Dieu veut accomplir quelque chose de grand dans notre vie, cela commence souvent par une question dont nous ne saisissons pas nécessairement le sens. Nous lisons au verset cinq de notre chapitre que « Jésus leva les yeux et vit une grande foule venir vers lui. » La vie est remplie d’interruptions, et cette venue de la foule que Jésus et ses disciples voulaient éviter tant ils étaient fatigués, interrompt abruptement leur temps de repos bien mérité. Mais ces interruptions aussi agaçantes qu’elles soient, sont souvent une occasion que Dieu saisit pour nous enseigner quelque chose. Au lieu de s’en étonner ou d’exprimer une déception quelconque, Jésus dit immédiatement à son disciple Philippe : « Où achèterons-nous des pains pour que ces gens aient à manger ? » Il ne pense plus à lui, mais est déjà prêt à agir en faveur de ceux qui accourent vers lui.
Et la clé pour comprendre ce miracle que nous allons voir est de se demander :
Qu'est-ce que Jésus essaie de nous enseigner ? Il appelle plus loin ce qu'il enseigne ici la leçon des pains, la leçon qui est dans le pain. Qu'essaie-t-il de nous apprendre ? Eh bien, il essaie de nous apprendre à lui faire confiance. Et la première leçon que nous allons aborder aujourd'hui, je l'appellerais la leçon de l'étalon.
Jésus nous enseigne ceci : ne mesurez pas un problème ou un défi à l'aune de vos propres capacités. Nous avons tous tendance à utiliser le mauvais étalon. Nous regardons le problème, nous mesurons nos capacités, puis nous paniquons, à moins que le problème ne semble réduit à nos capacités. Mais alors, nous ne nous attaquons jamais aux plus grands problèmes de la vie. Nous ne saisissons jamais les plus grandes occasions que la vie peut nous offrir. Répétons que la leçon ici est de ne pas mesurer un problème ou un défi en fonction de nos propres capacités. Sinon, nous ne nous intéresserons qu'aux petites choses de la vie, et jamais aux grandes. Jésus aime l'impossible. Nous l'avons déjà vu agir avec puissance dans l'évangile selon Jean : pensons aux signes miraculeux comme celui de l’eau changée en vin, de la transformation d’une femme étrangère et de sa ville, de l’homme infirme depuis 38 ans. Et nous allons le voir agir dans un instant parmi la foule sans nourriture. Plus loin dans le même évangile, nous verrons un homme mort depuis quatre jours à qui Jésus rend la vie. Les mots omnipotent, tout-puissant et impossible ne devraient même pas apparaître dans le même dictionnaire. ‘Impossible’ ne dérange jamais Dieu !
Pouvez-vous imaginer une seule fois Jésus en train de se ronger les ongles, inquiet de savoir si le miracle va se produire ou non ? L'imaginez-vous arpenter la pièce, vraiment inquiet ? Non, car il sait qu'il a toute l'histoire et toutes nos vies entre ses mains. Il a donc posé cette question à Philippe, et il lui demande en réalité comment il peut analyser le problème. Au verset six, Jean nous dit exactement pourquoi il la lui a posé : « Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car lui-même savait ce qu'il allait faire. »
Pourquoi Jésus aime-t-il l'impossible ? Parce que l’impossible est un test, une épreuve. Quand quelque chose me semble impossible, cela devient pour moi une véritable épreuve, un obstacle à surmonter. Et à quoi sert l'épreuve ? À quoi sert toute épreuve ? Un examen n'a pas pour but de nous faire sentir stupides, ni de nous montrer ce que nous ignorons. Certains l'ont peut-être fait à l'école pour vous. Mais le véritable but d'un examen est de vous permettre de montrer ce que vous savez, de vous donner l'occasion de communiquer ce que vous avez appris ou de voir ce que vous savez. Et c'est pourquoi Dieu cause des circonstances impossibles dans nos vies pour nous tester, pour nous mettre à l’épreuve. Il nous met dans des situations impossibles pour approfondir notre foi naissante. Il nous met dans des situations impossibles pour renforcer notre espérance éternelle. Il nous met dans des situations impossibles pour nous témoigner son amour incroyable.
Je voudrais que vous remarquiez, en parcourant ce passage, que Jésus permet à ses disciples de lutter avec le problème pendant quelques instants avant d'accomplir un miracle. Il ne ferait pas cela dans nos vies, n'est-ce pas ? Eh bien, détrompez-vous ! Bien sûr qu'il le ferait, car le but de faire des miracles n’est pas seulement de guérir, mais d’apprendre les leçons que l’on peut en tirer. C’est pourquoi Jean parle de signes miraculeux quand il mentionne les sept miracles qu’il rapporte dans son évangile. Les miracles sont des signes qu’il nous faut interpréter. C'est ce que Dieu veut faire en nous, car c'est ce qui va durer. Le miracle de la multiplication des pains qui consiste à nourrir plus de 5 000 personnes a duré aussi longtemps que les milliers d’autres miracles qu’il a accomplis, un bref moment. Mais les leçons que Jésus a enseignées à ses disciples perdurent jusque dans l'éternité.
Philippe avait une leçon à apprendre. Voici la réponse qu’il donne à Jésus au verset 7 de notre chapitre : « Philippe lui répondit: ‘Les pains qu'on aurait pour 200 pièces d’argent ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu.’ »
Remarquez la différence entre la question de Jésus et la réponse de Philippe. Jésus demande : « Où achèterons-nous des pains ? » Et Philippe répond : ‘Voici combien cela coûtera.’ Il est très important de réfléchir sur la manière dont nous réagissons face aux problèmes et aux questions qui se posent à nous ou qu’on nous pose. Philippe a substitué une deuxième question à celle de Jésus. Qui ne le ferait pas ? Il lui paraissait impossible de répondre directement à la question de Jésus car il ne voyait que l’impossibilité à résoudre le problème du montant qu’il faudrait payer pour nourrir la foule. Combien cela va-t-il nous coûter ? Plutôt que de se demander tout simplement : « Où vais-je aller acheter du pain ? », voyez-vous, c'était la question, car c’est chez le boulanger qu’on en trouve. Mais Philippe, intérieurement, s'est dit : « Eh bien, il faut aller dans un magasin. Il faut bien l'acheter quelque part. » Il a donc commencé à réfléchir au coût.
Parfois, quand on a l'impression que quelque chose est impossible, on pense que cela ne pourra jamais arriver. Il y a trop d'obstacles à surmonter. L'une des plus belles choses dans la vie est de revenir à la question initiale. Parce que lorsque Dieu nous pose une question, la réponse se cache souvent dans la question. Et donc, quand il demande : « Où irons-nous ? », la réponse aurait dû être évidemment : « Eh bien, à toi, Seigneur. Je veux dire, c'est toi qui as changé l'eau en vin il n’y a pas si longtemps que cela. Tu es donc le seul qui puisse nourrir autant de personnes. C'est à toi que nous devons aller. Voilà pourquoi Jésus voulait l’éprouver : Philippe aurait-il la foi qui le pousserait à répondre spontanément : ‘Il n’y a que toi qui sois capable de nourrir la foule, je viens donc vers toi pour que tu agisses avec puissance.’
Mais dès que nous imaginons qu’il pourrait exister une autre solution, une autre voie, et que nous essayons de la trouver par nous-mêmes, nous n’y parvenons pas et en sommes frustrés. Nous nous croyons alors pris dans un piège et, comme Philippe, nous ne voyons pas de réponse au problème que nous nous sommes nous-même posé. Jésus n’a pas demandé à Philippe d’aller chercher de l’argent, ni de partir chercher un endroit où trouver de la nourriture ; il lui a simplement demandé : « Ou achèterons-nous des pains ? » Déjà, dans sa question, Jésus s’impliquait lui-même. Il n’a pas dit où iras-tu ? mais, où irons-nous ? Pour ne pas avoir bien écouté la question, nous n’imaginons que l’impossible et concluons à la hâte : ‘Je ne peux pas m’en sortir. Dieu me demande d'avoir la foi, mais je n'y parviens pas.’
Il est bon de prendre du recul et de revenir à la question initiale : où aller ? Par où commencer ? En réalité, vous êtes peut-être aux prises avec une situation qui vous paraît impossible à résoudre en ce moment. Vous ne parvenez pas à tourner à votre avantage les obstacles qui se présentent à vous.
Cela peut sembler être une situation bouleversante, impossible à vivre. Alors que nous prions à la fin de cette étude aujourd'hui, et que nous parlons au Seigneur pendant quelques instants, posons-lui ces questions : « Seigneur, quelle question m'entends-tu me poser au milieu de cette situation ?» « Est-ce que je t'entends me demander : ‘Comment puis-je me rapprocher de toi dans cette situation ?’ ‘Est-ce que je t'entends me demander : ‘Où dois-je aller ?’ ou ‘Par où dois-je commencer ?’ ‘Est-ce que je commence par toi, Jésus ?’ ‘Est-ce que je te fais confiance ?’ ‘Est-ce que je commence par moi-même et par une solution que j'ai en tête ?’ Seigneur, je reconnais devant toi aujourd'hui que tu es plus sage que moi. Tu as toutes les ressources nécessaires. Alors, en ce moment, même si ma situation semble impossible à élucider, je me rends compte que je peux vraiment te faire confiance.
Je te fais confiance pour tous les aspects de ma vie. Je te fais confiance pour toutes les situations dans lesquelles je me trouve. J’implore ta patience. Ouvre mon intelligence pour que je puisse répondre aux questions qui se posent à moi, et aide-moi à discerner ta volonté. Reçois ma prière que je t’adresse au nom de Jésus, amen. »
Rejoignez-nous demain. Notre attention se portera sur le miracle que Jésus accomplit aux versets 8 à 14, et nous verrons ensemble pourquoi il a accompli un tel miracle.