14:27
Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre étude du chapitre 7, et nous examinerons ensemble aujourd’hui les versets 1 à 10.
L’ensemble de ce chapitre porte, sous divers aspects, sur une seule question : « Avez-vous soif, et si oui, où est-ce que vous trouvez votre soif spirituelle lorsque vous avez soif ? » À bien des égards, on peut comparer ce chapitre à un désert de doute que nous traversons, avec une oasis de confiance au milieu. C'est une image de tous les mauvais endroits où nous nous tournons pour étancher notre soif intérieure. Et au beau milieu, vers la fin du chapitre, se trouve un exemple puissant et mémorable du seul endroit où notre soif intérieure peut véritablement être étanchée.
Je tiens à vous rappeler que, lorsque nous parlons du besoin d'étancher notre soif spirituelle, cela est vrai, que vous soyez déjà croyant ou non en Christ : où que vous soyez dans votre cheminement spirituel, vous pouvez chercher ailleurs, dans de mauvais endroits, de mauvaises choses, le moyen d’étancher cette soif spirituelle et rester pourtant assoiffé chaque jour de votre vie.
Alors que nous abordons ce chapitre, je tiens également à vous rappeler que la chronologie devient de plus en plus précise alors que nous progressons dans la lecture de l’évangile selon Jean. Au chapitre 1, l’auteur se concentre sur la vie de Jésus depuis le début. C'est une chronologie assez longue. Ensuite, les chapitres 1 à 6 de l’évangile se concentrent sur les deux premières années et demie du ministère de Jésus. Puis, les quatre chapitres suivants, de 7 à 10, se concentrent uniquement sur les six derniers mois de la vie et du ministère de Jésus. La concentration est plus intense. Enfin, à partir du chapitre 11 de l’évangile, Jean concentre toute son attention sur la dernière semaine du ministère de Jésus.
En parcourant cet évangile, et en découvrant l’incroyable déclaration que va faire Jésus au chapitre sept, je voudrais vous présenter ce qui se passe aux versets 1 et 2. Au verset 1, nous lisons « qu'après cela, Jésus continua de parcourir la Galilée; il ne voulait pas séjourner en Judée car les Juifs cherchaient à le faire mourir. » Jésus restait à l'écart, il restait au nord, en Galilée, il ne descendait pas en Judée, au sud, car il ne voulait pas mettre Dieu à l'épreuve.
Jésus possédait une grande sagesse spirituelle et savait donc que le moment n'était pas encore venu pour lui d'aller à la croix, que le moment n’était pas encore venu pour que la foule l'entoure, ni pour tout ce qui allait se passer à cause de cela. Alors il attendait, il attendait patiemment le moment choisi par Dieu. Et ici, il sait que le moment choisi par Dieu pour y aller au moins encore une fois approche. Au verset 2, nous apprenons que ce moment approche : « Or, la fête juive des tentes était proche. »
La Bible dit que c'était à l'approche de la fête juive des Tentes, qu’on appelait aussi la fête des Tabernacles, ou des Cabannes. Vous vous souvenez que la semaine dernière nous avons parlé du fait que pour comprendre les évangiles, il est essentiel de comprendre le calendrier juif.
Eh bien, voici un petit rappel à propos de la fête des Tentes. Pour comprendre le chapitre sept de l’évangile selon Jean, il est nécessaire de comprendre cet événement, car tout le chapitre est construit autour de cette fête qui avait lieu chaque année à Jérusalem. Permettez-moi de prendre un moment pour revenir brièvement sur certains points. C'était l'une des trois fêtes pour lesquelles les Juifs devaient se rendre à Jérusalem s'ils habitaient à une distance pas trop lointaine de Jérusalem. C'était donc une fête importante. Elle avait lieu cinq jours après le grand jour saint de Yom Kippour.
Cette fête durait huit jours. Le premier et le dernier étaient des sabbats, jours de repos. C'était la fête, vous vous en souvenez peut-être, où les gens quittaient leurs maisons pour s’installer sous des tentes. En fait, on les appelait aussi des ‘cabanes’ qu'ils installaient dans leurs cours pour se rappeler que le peuple d'Israël avait dû vivre dans des abris temporaires pendant sa traversée de la captivité en Égypte vers la Terre promise. D'ailleurs, cette fête rappelait également ce voyage vers la Terre promise. Lors de cette fête, le temple était illuminé par de grands chandeliers, rappelant les colonnes de feu qui avaient guidé le peuple d'Israël, gloire de Dieu, vers la Terre promise.
Au cours de cette célébration, on sonnait chaque jour des trompettes du temple, rappelant la grandeur et la gloire de Dieu. De plus, lors de cette fête des Tentes, on faisait remonter de l'eau du bassin de Siloé pour la verser sur l'autel devant le temple, en souvenir du rocher d’où avait jailli miraculeusement de l'eau pour subvenir aux besoins des Israélites pendant l'Exode. En parcourant ce chapitre, Jésus va nous enseigner certaines choses sur ce que ce rocher, ce rocher d'où l'eau jaillissait pour étancher leur soif, représentait réellement. La fête des Tentes rappelait donc le voyage d'Israël à travers le désert et annonçait le royaume promis du Messie.
Cela étant dit, voici ce qui se passe au verset trois. Les frères de Jésus, qui sont eux aussi en Galilée, lui dirent : « Pars d'ici et va en Judée afin que tes disciples voient aussi ce que tu fais. Personne n'agit en secret, s'il cherche à être connu. Puisque tu fais ce genre de choses, montre-toi au monde ! » Ce chapitre entier traite de la soif et de la façon d’étancher notre soif spirituelle.
Au cours de cette semaine, nous allons examiner une méthode inefficace pour étancher notre soif spirituelle et, le dernier jour de notre étude de ce chapitre, nous réfléchirons sur l’enseignement magistral de Jésus sur la seule manière d’étancher notre soif intérieure. Les gens essaient d’y parvenir de diverses manières, mais nous savons qu’elles sont toutes erronées.
Nous savons tous que si nous prenons de très mauvaises habitudes, comme devenir accroc de la drogue, ou s’engager dans une relation qui va déchirer une famille entière, nous ne parviendrons pas à étancher notre soif intérieure. Mais ce n’est pas de ces moyens-là que notre chapitre parle. Il se concentre plutôt sur les moyens les plus subtils, les plus populaires, et les plus généralement acceptés par lesquels nous essayons d'étancher notre soif. En fait, lorsque les frères de Jésus s’adressent à lui, nous découvrons l’un de ces moyens, celui de la stratégie humaine. Disons de suite que les stratégies humaines ne peuvent pas étancher notre soif intérieure.
J'appellerais ici cette stratégie la solution politique. Nous pensons que si nous élaborons une stratégie adéquate, et si nous réunissons les bonnes personnes, nous pourrons alors trouver une solution. C'est ce que faisaient les frères de Jésus. Au verset cinq de notre chapitre, nous lisons : « En effet, ses frères non plus ne croyaient pas en lui. » S’ils avaient cru en lui, ils n'auraient pas fait ce genre de suggestions tout humaines.
Au fait, avant de continuer, demandons-nous pourquoi ils n'ont-ils pas cru en lui. Pour ma part, comme ils avaient grandi avec Jésus, le fait qu’ils aient été si proches de lui pendant toute leur jeunesse, jusqu’à ce que Jésus ait trente ans, je crois que leur incrédulité était due à cette familiarité avec lui. Ils n’ont pas été capables de discerner ce que Jésus faisait de merveilleux. L’évangile selon Marc, au chapitre six, verset 3, nous dit que Jacques, Joseph, Jude et Simon étaient les frères de Jésus.
Ces frères étaient si proches qu'ils ne pouvaient pas voir qui était vraiment Jésus. Alors, ils ont imaginé comment il devait agir. Ceci dit, rappelons-nous qu’un jour ils ont fini par croire en lui. Nous savons que les lettres de Jacques et de Jude ont été écrites par ces deux frères de Jésus. Mais ici, ils ne sont pas encore convaincus. Et la même chose peut nous arriver, à nous, croyants. Nous pouvons devenir si familiers avec les choses de Dieu que peu à peu elles ne nous semblent plus aussi merveilleuses, aussi puissantes qu’elles le sont véritablement. Elles ne nous semblent plus aussi importantes. Alors, nous commençons à élaborer des stratégies humaines pour les rendre plus puissantes. Et cela ne fonctionne jamais, car ce n'est pas ce dont nous avons besoin. Nous devons simplement renouer avec la vérité, la réalité de qui est Dieu. Ce que nous faisons, c'est essayer d'aider Dieu, comme s’il en avait besoin. Nous développons des idées, des stratégies diverses en croyant défendre la cause de Dieu. Mais cela semble aussi inadéquat que les idées de ces frères. Avez-vous remarqué les conseils politiques qu’ils lui donnent dans ce passage ? Ils lui disaient en quelque sorte : « Vas donc en Judée, au moins là-bas il y aura beaucoup plus de monde pour t’écouter qu’ici. Tu as besoin d’une plus grande audience ! Là-bas, tes nombreux disciples verront les miracles que tu fais. Donne-leur donc ce qu’ils veulent ! » C’est bien ce que dirait tout stratège politique. « N'agis pas en secret », disaient-ils. « Tu as besoin d'une meilleure stratégie. Rendons cela plus public. C’est le bon moment pour te révéler au grand jour. Tu as besoin d’une meilleure publicité. » En fait, ce sont là des moyens très humains de chercher à étancher sa soif intérieure. Mais nous lisons aux versets 6 à 10 de notre chapitre la réponse que Jésus leur donne : « Le moment n'est pas encore venu pour moi, tandis que pour vous, c'est toujours le bon moment. Le monde ne peut pas vous détester, tandis que moi, il me déteste parce que je témoigne à son sujet que sa manière d’agir est mauvaise. Montez donc à cette fête! Quant à moi, je n'y monte pas encore parce que le moment n'est pas encore arrivé pour moi.’ Après leur avoir dit cela, il resta en Galilée. » Pour Jésus, sa stratégie est claire ; il agira au moment voulu par Dieu, pas avant, pas après. Il sait que ce moment va venir, mais il ne précipite rien. Il a encore beaucoup à faire, le bon moment n’est pas encore venu. Les frères de Jésus ne courent aucun danger. Jésus, lui, sait que les autorités juives cherchent à l’éliminer. Il sait que la volonté de Dieu est bien qu’il aille à la croix, mais il sait aussi que le moment n’est pas encore venu. Il y a une différence entre la volonté de Dieu et le temps de Dieu : le temps de Dieu, c’est le ‘bon moment’. Voilà ce que les frères de Jésus devaient comprendre. Voilà aussi ce que nous devons comprendre d’une manière générale. Nous devons distinguer la volonté de Dieu et le temps choisi par Dieu pour qu’elle s’accomplisse.
Dieu veut que vous vous mariiez, mais ce n’est pas encore le moment. Dieu veut que vous commenciez un nouveau ministère, mais le moment n’est pas encore venu. C’est pourquoi Jésus a parlé du bon moment à ses frères, et qu’il en reparlera tout au long de l’évangile de Jean. J'ai constaté dans ma propre vie qu'il faut beaucoup plus de discernement spirituel pour comprendre et accepter le temps de Dieu que pour comprendre sa volonté. Or, les deux vont de pair.
Alors que nous terminons aujourd'hui ce bref regard sur l'œuvre que Jésus veut accomplir dans nos vies, sur la façon dont il veut étancher notre soif, je voudrais prier pour vous. Je voudrais prier pour que Dieu vous donne la compréhension de sa volonté et du calendrier de votre vie, celui du temps de Dieu : « Seigneur, je prie pour nous tous. En pensant à toi et à ton œuvre dans nos vies, montre-nous ce que tu veux accomplir en nous. Nous voulons comprendre ta volonté et le sens que tu veux donner à notre existence, mais nous voulons aussi comprendre le bon moment, celui que tu as décidé, pour accomplir ta volonté. Aide-nous à ne pas te devancer. Aide-nous à ne pas rester non plus à la traîne. Je prie pour que, par ceux qui nous entourent, par ta parole, et par ton Esprit dans nos cœurs, tu nous aides à comprendre quand le bon moment est venu pour nous d’agir. Aide-nous à être patients jusqu'au moment opportun, et à être passionnés quand il viendra. Nous avons besoin de ta force pour y parvenir, Seigneur Jésus. Nous avons besoin de ta direction que nous donne le Saint-Esprit, et c'est pourquoi nous te la demandons avec ferveur. Nous la demandons au nom de Jésus, amen. »
Rejoignez-nous demain. Nous allons étudier ensemble les versets 11 à 24 du chapitre 7 de l’évangile selon Jean.