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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean avec le pasteur Tom Holladay ! C'est le premier jour de notre étude du chapitre 9, et nous examinerons ensemble aujourd’hui les versets 1 à 7.
Alors que nous abordons ce chapitre, je voudrais simplement vous dire : préparez-vous à un nouveau miracle ! En fait, tout ce chapitre est consacré à un miracle de Jésus, qui guérit un homme aveugle de naissance. Nous assistons non seulement à un signe miraculeux exceptionnel, mais aussi à l'incroyable développement de la foi dans la vie de cet homme.
Nous nous attendrions à ce que ce grand miracle suscite rien d’autre que de la joie chez tous les témoins de cet acte extraordinaire que Jésus a accompli. Or, nous constatons, dès le début du récit, qu’il ne provoque que des conflits avec la foule, avec les pharisiens, et même avec les parents de cet homme. Et puis, à la fin du chapitre, Jésus résout ce conflit dans sa conversation avec l'homme qu'il a guéri.
Il est intéressant de constater aussi qu'en parcourant le chapitre neuf de l’évangile selon Jean, c’est grâce à ce conflit et à sa résolution que nous apprenons des choses sur la vision sur l'essentiel, sur la vision spirituelle. Nous apprenons à voir ce que Dieu veut que nous voyions et qui transforme notre vision de la vie. Ce chapitre traite de la façon dont nous grandissons dans la foi pour voir, ou de la façon dont nous nous enlisons de plus en plus dans l'incrédulité et l’obscurité pour rester spirituellement aveugles.
Voici ce que nous lisons aux versets 1 à 5 de notre chapitre : « Jésus vit, en passant, un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui posèrent cette question: ‘Maître, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle?’ Jésus répondit: ‘Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché, mais c'est afin que les œuvres de Dieu soient révélées en lui. Il faut que je fasse, tant qu'il fait jour, les œuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde.’ »
Jean nous montre constamment que, malgré les grandes foules qui l’entouraient, Jésus prenait toujours du temps pour des individus. Et ici, lui et ses disciples voient cet homme qui était aveugle depuis sa naissance. Remarquez les premières pensées des disciples. Pour eux, une grave maladie depuis la naissance devait être inévitablement due soit à la faute du malade, soit à celle de ses parents. Ils ont réduit leur réflexion à deux options seulement. Au lieu de voir cet homme avec compassion, ils l'ont considéré comme un cas à étudier. Nous nous demandons peut-être pourquoi ils ont posé cette question à Jésus. En fait, ils l'ont posée parce qu'ils fondaient leur raisonnement sur un malentendu très commun à leur époque. Pour eux, la maladie était le signe que quelqu’un avait péché. Qui a donc péché ? À qui attribuer la faute ? Mais Jésus leur répond d’emblée que ce n’est pas la bonne manière de raisonner. Au lieu de débattre du sujet et de chercher à expliquer les raisons possibles de l’origine de la maladie, Jésus répond simplement qu’elle va être l’occasion pour lui de révéler la puissance et la gloire de Dieu. Jésus n’accuse personne et ne dit pas non plus que c’est Dieu qui a rendu cet homme aveugle. Il insiste au contraire sur l’urgence de sa mission. Tant qu’il est sur terre, il doit agir.
Dieu a œuvré pour sa gloire, même à travers cette cécité. De la même manière que Dieu a œuvré pour sa gloire dans ce monde de péché, à travers les péchés que nous avons commis, les souffrances que nous avons infligées aux autres à cause de nos péchés ou qu’on nous a infligées. Jésus n’est pas venu pour expliquer les raisons de la maladie ; il est venu pour manifester la gloire de Dieu et sa puissance. Vous avez peut-être un handicap qui durera toute votre vie, mais ce n’est pas tout. Votre vie est peut-être déprimante, et vous avez l’impression que Dieu ne vous a donné aucune issue de secours. Vous sentez que Dieu vous a piégé et que vous êtes emprisonné dans une vie de péché. Alors que vous traversez ces moments si difficiles, n’oubliez pas que Jésus ne vous accuse pas, mais qu’il veut agir en vous pour manifester sa gloire quelle que soit la cause et l’issue de votre condition. Chaque fois que vous avez l'impression d'être pris au piège, cherchez une option radicalement différente chez Jésus.
Jésus ne fait pas des miracles pour étaler sa puissance ou pour confondre ses ennemis. Il les accomplit pour nous montrer son amour et révéler son caractère. Le jour où Jésus et ses disciples ont rencontré l’aveugle, Jésus savait qu'il ne lui restait que peu de temps avant d'aller à la croix. Il fallait donc que pendant le temps qu’il lui restait sur terre il révèle sa lumière. Et Jésus est la lumière qui éclaire même les aveugles de naissance et leur rend la vue. Il n’est pas seulement la lumière pour un aveugle, mais pour le monde entier. Jean le souligne dès le début de son évangile.
Et Jésus va le montrer en guérissant cet aveugle. Nous lisons ceci aux versets 6 et 7 : « Après avoir dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux [de l'aveugle] et lui dit: ‘Va te laver au bassin de Siloé’, nom qui signifie ‘envoyé’. Il y alla donc, se lava et revint voyant clair. »
C’est ici la seule mention dans le Nouveau Testament de la guérison d’une personne malade depuis sa naissance. Imaginez l’émerveillement de cet homme aveugle-né ! Il n'avait jamais rien vu, jamais vu aucune couleur, jamais vu aucun arbre, jamais vu aucune personne, jamais vu aucune lumière. Et la lumière se trouvait là, devant lui ! Et voilà qu’il voit. Notons en passant que ce que Jésus a fait en faisant de la boue avec sa salive et de la terre était un geste que la loi établie par les chefs religieux interdisait strictement, comme nous le verrons plus tard.
En fait, notre récit ne parle pas seulement de cet homme et du miracle, de ce qui s’est produit dans sa vie, ni de l'émotion vécue à ce moment-là. Il nous concerne tous. Qui n’est pas frappé de cécité ? Comment pouvons-nous voir ce que nous n'avons jamais vu ? Qu'est-ce qui nous permet de voir spirituellement ? Si nous observons ce que Jésus a fait dans la vie de cet homme, nous constatons qu’il nous montre où tout commence.
Considérons ce que Jésus a demandé à cet homme. Il lui a demandé de lui obéir en faisant quelque chose d'ordinaire. Par où commencer à voir spirituellement ? Je commence par obéir à Jésus de manière toute simple. Cet homme va faire un certain nombre de choses qui vont s’enchaîner et le conduire à voir non seulement physiquement mais aussi peu à peu spirituellement. Nous le verrons tout au long de cette semaine.
La première chose que fait cet homme est celle-ci : il a simplement obéi à Jésus, sans aucune hésitation, sans se poser de question. Il a agi avec la même attitude que l’officier du roi dont nous avons parlé au chapitre deux de notre évangile. Cet homme a pris Jésus au mot. À quoi pensait-il sur le chemin qui le menait au réservoir de Siloé ? Et que pouvaient penser les passants qui le voyaient avec de la boue sur les yeux ? Nous pouvons l’imaginer seulement, mais ce qui est certain c’est que cet homme a fait confiance à Jésus, qu’il s’est levé pour aller se laver. Mais où va-t-il ? Vers un lieu hautement symbolique, le réservoir de Siloé, dont le nom signifie « envoyé ». Cette explication, que Jean souligne, nous aide à comprendre le signe miraculeux que Jésus a accompli : Jésus est l’Envoyé, celui que Dieu le Père a envoyé tant qu’il fait jour pour accomplir ses œuvres. C’est Dieu qui a lui-même envoyé l’homme aveugle-né au lieu même appelé ‘Envoyé’ pour accomplir son œuvre de guérison ! Jésus n’a pas fait de la boue avec sa salive comme un remède-miracle que lui seul pouvait concocter, mais pour envoyer l’aveugle vers le lieu ‘envoyé’, le lieu que Jésus a désigné pour le guérir. Et l’enseignement qu’il en tirera sera d’autant plus convaincant. L’Envoyé est bien la lumière qui nous rend la vue et nous éclaire.
Un miracle commence toujours par quelqu'un qui décide tout simplement d'obéir à Dieu en se fiant à sa voix seule, en faisant des gestes simples. La mer Rouge s'est fendue lorsque Moïse a levé le bâton au-dessus de la mer Rouge. Quand Lazare a été ressuscité, comme nous le verrons au chapitre 11 de notre évangile, le signe miraculeux a commencé lorsque quelques-uns ont roulé la pierre. Lors de la multiplication des pains, nous l’avons vu il y a quelques semaines, tout a commencé avec le maigre repas d’un garçon. Les murailles de Jéricho sont tombées lorsque les Israélites ont marché autour d'elle. Des gestes tout ordinaires, mais c'est ainsi que Dieu agit. Êtes-vous prêt à faire quelque chose qui dise de manière tangible : je compte sur Dieu pour faire cela, et non pas sur moi-même ? Il suffit de montrer tout simplement que nous faisons entièrement confiance à Dieu.
D’une manière toute pratique, qu’est-ce que cela pourrait signifier pour vous ? Ce pourrait-être un simple appel téléphonique ; une simple visite chez le médecin ; une simple rencontre avec un ami ; une simple conversation ; un simple cadeau offert à quelqu’un, ou encore une simple étape dans le ministère. Cela paraît ordinaire, mais nous avons la conviction que c’est ce que Dieu nous conduit à faire. Nous ignorons encore les résultats de nos actions simples, et peut-être que nous ne les connaîtrons jamais, mais commençons toujours en faisant ce que Dieu nous demande.
Tout au long de la semaine, nous allons voir comment Dieu a développé la foi dans la vie de cet homme. Au début de notre étude du chapitre neuf de l’évangile selon Jean, je voudrais prier avec vous pour que notre Seigneur développe la foi dans ma vie et dans la vôtre pendant ces prochains jours.
Prions ensemble. Et pendant que vous priez, dites simplement : « Seigneur Jésus, alors que nous considérons cette semaine l’œuvre que tu as accomplie dans la vie de cet homme aveugle-né, permets que notre propre vision spirituelle soit transformée, aide-nous à voir spirituellement avec les yeux de la foi comme jamais auparavant. Aide-nous à suivre ta voix. Que malgré notre aveuglement spirituel, nous puissions entendre et écouter ta voix rassurante qui nous demande de faire des choses toutes simples pour que nous puissions retourner vers toi et te voir, toi la lumière du monde. Ô Seigneur, que ta lumière nous pénètre, qu’elle nous inonde. Que veux-tu que nous fassions pour que ta gloire se manifeste en nous et autour de nous ? Rends-nous attentif à ta voix, car c’est en toi que nous croyons. Envoie-nous, Seigneur au réservoir de l’envoyé pour que nous puissions te voir à l’œuvre dans ma vie. Nous te le demandons en ton nom précieux, amen. »
Rejoignez-nous demain ! Nous allons poursuivre notre étude de l'histoire de la guérison de l'aveugle, en réfléchissant ensemble sur les versets 8 à 12 de l’évangile selon Jean.