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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous en sommes au troisième jour de notre étude du neuvième chapitre, et notre réflexion se concentrera sur les versets 13 à 23. Vous vous souvenez qu’hier nous avons parlé du signe miraculeux d’un homme aveugle de naissance qui a provoqué un conflit parmi les gens de son entourage.
Pourquoi un conflit autour d'un miracle ? Parce qu'accepter un tel miracle et s’en réjouir signifiait accepter Jésus comme le Fils de Dieu, une réalité qui changerait tout dans la vie de ceux qui décidaient de croire en lui et au message qu’il proclamait. C'est pourquoi les gens ont parfois du mal avec les miracles. Car si j'accepte le miracle, j'accepte aussi la puissance de Dieu, et cela m’implique entièrement. Hier, nous avons examiné la réaction de la foule, le doute qu'elle a éprouvé, la réponse de l'homme guéri et son témoignage.
Aujourd'hui, nous allons examiner la réaction des pharisiens, puis celle de ses propres parents. Et chez chacun d'eux, nous voyons quelque chose qui nous maintient dans l'obscurité, qui nous empêche de voir la lumière. Le problème de la foule était le doute qu’elle ne pouvait pas résoudre.
Le problème des pharisiens était leur orgueil, et celui des parents de l’aveugle-né, c'était leur peur. Lisons ensemble les versets 13 à 17 du chapitre 9 de l’évangile selon Jean, et voyons ce qui s'est passé lorsque cet homme a parlé pour la première fois aux pharisiens : « Ils menèrent vers les pharisiens l'homme qui avait été aveugle. Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. A leur tour, les pharisiens lui demandèrent comment il avait pu voir. Il leur dit: ‘Il a appliqué de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je vois.’ Là-dessus, quelques-uns des pharisiens disaient: ‘Cet homme ne vient pas de Dieu, car il ne respecte pas le sabbat’, mais d'autres disaient: ‘Comment un homme pécheur peut-il faire de tels signes miraculeux?’ Et il y eut division parmi eux. Ils dirent encore à l'aveugle: ‘Toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux?’ Il répondit: ‘C'est un prophète.’ »
En observant les pharisiens et leur interaction avec cet homme, nous discernons quelque chose qui nous empêche tous de voir spirituellement notre propre orgueil. Et si vous ne pensez pas que vous avez un problème d'orgueil, c’est que vous en avez réellement un. Je confesse que je dois lutter chaque jour contre mon orgueil.
J'ai toujours aimé ce que l’écrivain chrétien britannique C. S. Lewis a dit à propos de l'orgueil : « Si quelqu’un désire être humble, il doit commencer par reconnaître qu’il est orgueilleux. » Nous luttons tous contre l'orgueil. Nous pensons savoir que nous avons raison, alors nous restons bloqués dans notre façon de penser. Et nous sommes tellement braqués que parfois nous devenons incapables de reconnaître et d’accepter les œuvres de Dieu comme les miracles pour ce qu'ils sont vraiment. Les pharisiens ne pouvaient pas accepter l’histoire de cet homme, ce miracle, pour la simple raison qu’il s'était produit un jour de sabbat. Pour eux, Jésus avait enfreint les règles de leur propre loi, qu’ils prenaient pour la loi de Dieu. En fait, pour eux, il les aurait enfreintes d'au moins trois manières : Il a craché par terre, chose interdite le jour du sabbat. Il en a fait de la boue avec de la terre et a mis cette boue sur les yeux de l’aveugle, gestes interdits le jour du sabbat. Enfin, il a rendu la vue à cet homme, comment oser guérir quelqu’un le jour du sabbat ! Toutes ces exigences auto-imposées avaient transformé le jour de célébration que devait être le sabbat en une journée sombre et misérable. Un sentiment de peur empêchait le peuple de se réjouir du jour du repos, et tout le monde était sur ses gardes. Cette vision étroite et légaliste du sabbat avait en fait rendus les pharisiens aveugles au point de ne pas reconnaître un miracle pour ce qu’il était : un acte merveilleux. Tout ce qu’il voyaient était un homme portant son brancard sous le bras ou un homme guéri avec de la boue confectionnée par une main humaine !
Il est facile pour nous bien sûr de critiquer l’attitude des pharisiens sans nous examiner nous-mêmes. Mais ne faisons-nous pas face nous aussi à l’orgueil ? Que faites-vous lorsqu'une croyance qui vous est chère est remise en question ? Vous braquez-vous ou vous plongez-vous dans la Parole de Dieu ? Réagissez-vous avec orgueil ou avec humilité ? Nous sommes tellement certains que ce que nous croyons est la vérité, que l’orgueil prend le dessus sur l’humilité.
Les pharisiens ne pouvaient accepter Jésus et se réjouir des œuvres qu’il accomplissait, car cela revenait à accepter que leur vision des choses était complètement erronée. Or il est très difficile d’admettre qu’on est dans l’erreur et d’avouer humblement : « J’ai eu tort. » On a tellement répété que ce qu’on pense est ce qu’il faut penser qu’on devient incapable de reconnaître la vérité, même lorsqu’on sait qu’on a tort. Il est choquant de constater que beaucoup sont prêts à vivre uniquement pour éviter d'admettre qu’ils ont tort. Des entreprises font faillite, des familles se désintègrent, des vies restent dans l'obscurité simplement parce que certains refusent de reconnaître qu’ils ont tort, même quand ils sont confrontés à la réalité, même si leur entêtement les conduit à la ruine.
Pourquoi ne pas avouer tout simplement : « J'avais tort » ? Voilà ce à quoi conduit l’orgueil. Nous ne voulons pas paraître ridicules, nous ne voulons pas accepter notre défaite. N’y a-t-il pas eu, ou y aurait-il encore en vous des traces d’orgueil qui vous aveuglent spirituellement et vous empêchent de reconnaître que vous avez eu ou avez encore tort ? Il suffit simplement d’admettre : « J’ai eu tort » ou « J’ai tort. » Il suffit de renoncer à nos idées fausses. Le faire humblement nous renoue avec la réalité et nous permet de reconnaître l’œuvre de transformation que Dieu accomplit non seulement dans notre vie mais aussi celle des autres. Sinon, nous demeurons aveugles et nous nous privons de la joie que procurent les bienfaits de Dieu.
Pourquoi vivre dans les ténèbres au lieu d'admettre que vous avez besoin de lumière ? Les pharisiens de notre récit étaient eux-mêmes divisés et ne se rendaient pas compte qu’ils avaient besoin de lumière, de la lumière de Christ pour les éclairer. Leur incrédulité et leur entêtement étaient tels qu’ils ont fait intervenir les parents de cet homme que Jésus vient de guérir.
Et dans cette interaction avec les parents, nous constatons comment la peur peut nous envahir et nous aveugler, comme les versets 18 à 23 de notre chapitre le montrent : « Les Juifs ne voulurent pas croire qu'il avait été aveugle et qu’il voyait désormais, avant d'avoir fait venir ses parents. Ils les interrogèrent en disant: ‘Est-ce bien votre fils, que vous dites être né aveugle? Comment donc se fait-il qu’il voie maintenant?’ Ses parents leur répondirent: ‘Nous savons que c'est bien notre fils et qu'il est né aveugle, mais nous ne savons pas comment il se fait qu'il voie maintenant, ni qui lui a ouvert les yeux. Interrogez-le lui-même, il est assez grand pour parler de ce qui le concerne.’ Ses parents dirent cela parce qu'ils avaient peur des chefs juifs. En effet, ceux-ci avaient déjà décidé d'exclure de la synagogue celui qui reconnaîtrait Jésus comme le Messie. Voilà pourquoi ses parents dirent: ‘Il est assez grand, interrogez-le lui-même.’ »
Que de choses nous empêchent de voir spirituellement : notre doute, notre orgueil, mais aussi notre peur !
Les menaces et le chantage ont pour effet de nous paralyser. On vit dans la crainte de se faire attraper. Alors on cherche à se protéger, on se cache, on n’ose plus dire la vérité. Et c’est ainsi que les pharisiens tenaient le peuple à leur merci. Quel pouvoir pervers ! D'ailleurs, l'une des raisons pour lesquelles les gens tombent amoureux du légalisme, c'est le pouvoir que cela leur confère sur les autres : « J’ai le droit de t’imposer ce que tu dois faire. Je peux contrôler ta vie. » Les règles strictes qu’on impose aux autres nous autorisent à avoir une emprise sur les autres, un contrôle sur ce qu’ils pensent et font. On comprend donc la peur des parents de cet homme guéri. Ils ne voulaient pas prendre le risque d’être expulsés de la synagogue, car cela voulait dire être mis à l’écart du peuple juif, ne plus faire partie de la communauté d’Israël, ne plus participer à la vie sociale et religieuse, car les deux étaient intimement liés. Cela signifiait perdre ses privilèges sociaux, être humilié dans toute la communauté, et perdre la possibilité de faire des affaires avec d'autres personnes. Sans parler d’être isolé au sein même de sa famille.
Et la peur des responsables religieux empêchait les parents de cet homme guéri de louer Dieu publiquement pour le miracle dans la vie de leur fils. La peur les a poussés à se protéger plutôt qu'à louer Dieu. Mais qu’en est-il de nous ? De quoi avons-nous peur ? Qu’est-ce qui nous paralyse, qui nous fait peur ? Est-ce que nous nous isolons des autres ? Est-ce que nous nous enfermons sur nous-mêmes ?
Quelle est donc la réponse à la peur ? La réponse à la peur est toujours la même : la liberté d'être prêt à tout perdre pour Christ. La réponse à la peur n'est pas de se protéger toujours encore plus. De toute manière, on ne se protège jamais assez dans ce monde. La réponse à la peur est d'être prêt à tout perdre pour Christ. Car nous savons que ce monde n'est pas tout, loin de là ! Nous aspirons à l'éternité avec lui. Beaucoup de gens essaient de calmer leurs peurs en sécurisant leur vie. Ce n'est pas la réponse à la peur. Je ne parle pas ici de tout faire pour garantir la sécurité de nos enfants, ou de la prudence dans toutes nos actions. Vous savez de quoi je parle. Il y a certaines choses que nous pouvons contrôler, mais la plupart sont hors de notre contrôle. Et quand on essaie de se protéger des choses qu'on ne peut pas contrôler, on vit dans la peur constante. La liberté d'être prêt à tout perdre pour Christ : j'avoue que personnellement, je n'y suis pas encore arrivé. Mais alors que je m'approche de cet objectif, je ressens une libération rafraîchissante de la peur. Parlons donc à Jésus aujourd'hui de la liberté qu'il veut nous donner. Et en priant, disons-lui simplement : « Seigneur notre Dieu, nous avons parlé de l'orgueil et de la peur aujourd'hui. Je ne veux pas que mon orgueil m'empêche de voir ce que tu peux faire dans ma vie. Aide-moi à être prêt à dire : « J'ai tort», quand je n’ai pas raison. Je ne veux pas que ma peur m'empêche de voir ce que tu peux faire dans ma vie. Délivre-moi de la peur des autres, de la pression constante de faire comme les autres par peur d’être rejeté. Donne-moi la liberté d'être prêt à tout perdre pour toi, à tout te donner, car je peux te faire confiance. Ma prière n’est pas facile à dire Seigneur, mais elle est sincère, et c’est au nom de Jésus, que je te la présente avec confiance et espérance. Amen. »
Rejoignez-nous donc demain ! Nous poursuivrons notre étude du chapitre 9 de l’évangile selon Jean et examinerons ensemble les versets 24 à 34.