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Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur l’évangile selon Jean ! Aujourd'hui, nous en sommes au cinquième et dernier jour de notre étude du chapitre 9, et nous examinerons ensemble les versets 35 à 41.
Voici le jour que nous attendions, le jour où notre récit se termine avec une nouvelle rencontre entre l’aveugle-né et Jésus, au cours de laquelle cet homme guéri par Jésus va pouvoir exprimer sa foi en lui. Tout au long de cette semaine, nous avons examiné le conflit que ce signe miraculeux a créé dans Jérusalem. Ce conflit montre combien les opposants à Jésus sont aveuglés par leur préjugés. Et dans ce conflit, on discerne les raisons pour lesquelles nous sommes aveugles spirituellement si nous laissons le doute nous envahir, si nous restons plongés dans notre orgueil et si nous permettons à nos préjugés de dominer notre réflexion. Nous ne sommes pas forcés d'en rester là. À la fin de notre chapitre nous lisons qu’il y une solution heureuse à nos conflits. La résolution du conflit se résume à un mot : confiance ! Lisons ensemble les versets 35 à 38 de notre chapitre : « Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé. L’ayant rencontré, il [lui] dit: ‘Crois-tu au Fils de Dieu?’ Il répondit: ‘Et qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui?’ ‘Tu l'as vu, lui dit Jésus, et celui qui te parle, c'est lui.’ Alors il dit: ‘Je crois, Seigneur.’ Et il se prosterna devant lui. »
Cet homme croit en Jésus et l’adore. Nous assistons à l'une des plus grandes expressions de foi et d'adoration de toute l'expérience du ministère de Jésus. Mais une question se pose ici : pourquoi cela a-t-il pris autant de temps ? Pourquoi Jésus et l'homme mettent-ils autant de temps à se reconnecter ? Pourquoi Jésus attend-il que cet homme soit chassé du temple ? Quand nous en avons parlé hier, nous avons vu qu’être chassé du temple, c’est devenir séparé de son peuple. Cet homme a été privé de sa vie au sein de sa communauté. Pourquoi Jésus a-t-il donc attendu ce moment dramatique avant de prendre l’initiative et d’aller le trouver ? Il a attendu parce son but n’était pas de protéger cet homme des conflits qui l’attendaient, ni de le réconforter en ce moment, mais pour l’amener progressivement à lui faire confiance.
Jésus savait que cet homme avait besoin de guérir, mais qu’il avait aussi besoin de combler un besoin plus profond dans sa vie, celui de sa vision spirituelle. Ce récit nous apprend comment voir spirituellement. Il nous enseigne la confiance. Et comment voir spirituellement ? En confiant notre vie à Jésus-Christ. Nous constatons deux aspects de la confiance : l'illumination et l'engagement. D'abord, nous sommes éclairés par la lumière qui nous illumine, et nous voyons. Puis vient l'engagement : nous décidons de faire confiance.
C’est progressivement que l’aveugle guéri apprend qui est Jésus. Au verset 11, il dit de lui : « C’est l’homme qu’on appelle Jésus. » Il ne connaît que son nom. Au verset 17, alors qu’il parle aux pharisiens, il déclare : « Oh, c’est un prophète. » Il en sait donc plus sur Jésus. Il l’assimile aux prophètes de l’Ancien Testament. Mais ici, au verset 38, il interroge Jésus et lui demande s’il est le Messie :« Es-tu celui-là ?» La réponse de Jésus ne se fait pas attendre et l’homme s’incline dans la révérence et l’adoration. Notre vision de Jésus change lorsque nous comprenons que Jésus est beaucoup plus qu’un faiseur de miracles, qu’un homme formidable, qu’un prophète et un messager pieux. La lumière nous pénètre lorsque nous reconnaissons et acceptons Jésus comme le Messie, celui qui est venu pour nous libérer de tous nos aveuglements. Il est intéressant de constater que Jésus donne à cet homme le temps de découvrir la vérité. Parfois, comme ce fut le cas pour l'apôtre Paul, la lumière nous apparaît soudainement. Mais parfois, c'est progressivement, comme un puzzle qu’on remplit lentement mais sûrement, et c’est ainsi que nous découvrons qui est Jésus. Jésus-Christ a illuminé la vie de cet homme.
Jésus ne s’est pas contenté d’apporter la lumière au monde ni de partager la lumière avec le monde : il est la lumière du monde ! Jésus est la lumière dont nous avons besoin. Et cet homme a commencé à en prendre conscience. Il était de plus en plus éclairé, mais il est arrivé un moment dans sa vie où sa compréhension a dû franchir une nouvelle étape.
Il y a d'abord l'illumination, mais la compréhension ne suffit pas. L'ascension intellectuelle vers certaines vérités ne suffit pas pour avoir la foi. La confiance est synonyme d'engagement ; c’est l’expression d'une croyance personnelle. Et l'expression de la croyance personnelle de cet homme est inspirée par la question de Jésus : Crois-tu ? Crois-tu au Fils de l'Homme ?
Avant d’aller plus loin, ouvrons une parenthèse : que signifie l’expression « Fils de l'Homme » qui apparaît ici ? Nous avons rencontré le terme « Fils de Dieu » à plusieurs reprises dans notre étude de l’évangile selon Jean, mais nous ne nous sommes pas encore vraiment concentrés sur cette expression, « Fils de l'Homme ».
Jésus utilise à la fois « Fils de Dieu » et « Fils de l'Homme », ce qui est logique puisqu'il est à la fois « Dieu et homme », pleinement Dieu, pleinement homme, lorsqu'il a vécu sur cette terre. L'expression « Fils de l'Homme » ne signifie pas seulement qu'il est né d'un être humain. C'est un titre messianique de l'Ancien Testament.
Dans le livre de Daniel, au chapitre 7, versets 13 et 14 le prophète déclare : « Pendant que je regardais dans mes visions nocturnes, quelqu'un qui ressemblait à un fils de l'homme est venu avec les nuées du ciel. Il s'est avancé vers l'Ancien des jours et on l’a fait approcher de lui. On lui a donné la domination, la gloire et le règne, et tous les peuples, les nations et les hommes de toute langue l’ont servi. Sa domination est une domination éternelle qui ne cessera pas et son royaume ne sera jamais détruit. »
Ainsi, le Fils de l'homme est l'image du Messie à venir, et c’est le titre préféré de Jésus pour se désigner lui-même. En fait, cette expression apparaît 28 fois rien que dans l’évangile selon Matthieu ! On ne sait pas exactement pourquoi, mais je pense que c'est parce que c'est un titre de Messie qui n'avait pas autant de poids que celui de Fils de Dieu. Et Jésus a pu l'identifier, pour aider ceux qui l’écoutaient à mieux le comprendre et le définir. Et il est intéressant de voir Jésus parler de lui-même comme du ‘Fils de l'Homme’ : il utilise l'article défini en grec, le mot « le », dans tous les cas, sauf un, lorsqu'il se désigne comme Fils de l'Homme, non pas « le Fils de l'Homme », mais « le » en majuscules, LE Fils de l'Homme. Dans notre langage courant, lorsque nous utilisons l'expression « l'homme », nous désignons la personne au centre d’une situation particulière. Mais quand Jésus se décrit comme le Fils de l'Homme, il se présente comme la personne la plus importante, lui le seul Dieu-homme à avoir jamais marché sur cette terre.
Et Jésus dit à l'homme guéri de sa cécité : Es-tu prêt à franchir le pas de l'engagement envers le Fils de l'Homme, envers le Messie ? Cet homme devait passer de l’illumination à l’engagement. Voyez-vous, beaucoup d’entre nous vivent une vie à deux doigts de l'engagement. Nous avons peut-être acquis une meilleure compréhension, nous avons aperçu la lumière mais il est maintenant temps d'exprimer notre confiance. Il ne suffit pas d'être en compagnie de personnes engagées. Il faut s'engager pour soi-même. Croire sans agir n’est pas la foi ; celle-ci ne se manifeste vraiment qu’à partir du moment où l’on s’engage sur le chemin de la foi, en faisant totalement confiance en Dieu.
Cet homme a fait le pas, il s’est engagé, il a vraiment cru ! Ce moment est-il arrivé dans votre relation avec Jésus-Christ ? Croyez-vous seulement que sa grâce vous a touché ? Croyez-vous seulement que Jésus est un prophète qui annonce des choses vraies, et que vous aimez son enseignement ? Avez-vous confessé : « Je crois » ? Le signe que vous avez cru doit alors s’accompagner de l’adoration. Nous ne pouvons pas avoir la foi si nous ne l’exprimons pas dans la révérence profonde et l’adoration. Écoutons donc ce que Jésus a dit sur l'engagement à la fin de notre chapitre, aux versets 39 à 41: « ‘Je suis venu dans ce monde pour un jugement, pour que ceux qui ne voient pas voient et pour que ceux qui voient deviennent aveugles.’ Quelques pharisiens qui étaient avec lui entendirent ces paroles et lui dirent: ‘Nous aussi, sommes-nous aveugles?’ Jésus leur répondit: ‘Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais en réalité, vous dites: ‘Nous voyons.’ [Ainsi donc,] votre péché reste.’ »
En parcourant l’évangile selon Jean, on a parfois l’impression que Jésus est imprécis sur la question du jugement. Il dit au chapitre 3 qu’il n’est pas venu pour condamner, mais ici, il déclare : « Je suis venu pour le jugement. » De quoi s’agit-il ? En fait Jésus est venu en effet apporter un message de salut, et non de condamnation.
Mais en annonçant ce message qui réclame notre foi et notre obéissance, Jésus révèle que ceux qui l’entendent et refusent de voir en lui la lumière qui illumine le monde se privent délibérément du salut dont ils ont pourtant besoin. Jésus leur annonce un message de vérité, mais ne va pas les forcer à croire coûte que coûte. C’est dans ce sens qu’ils sont sous le jugement de Dieu et se condamnent eux-mêmes, par pur orgueil, à rester aveugles.
Ce sont ceux qui admettent qu'ils ne voient pas, qui confessent qu'ils ont des besoins dans leur vie, et qu'il y a un vide dans leur vie, ceux-sont ceux-là qui viennent à Jésus-Christ ; ceux-là voient vraiment la lumière et se laissent illuminer par elle. Dans ces versets, Jésus nous montre que c'est bien notre orgueil qui nous empêche de voir. L’orgueil est un choix. C’est une rébellion contre Dieu. Je fais le choix de vivre en fonction de ce que je pense voir, afin de pouvoir dire que ce que j’ai fait, je l'ai accompli moi-même, par moi-même sans aucun recours aux autres et à Dieu. Qu’est-ce donc qui peut nous conduire à avoir confiance en Dieu ? C’est tout simplement l’opposé de l’orgueil : l’humilité. Je dois humblement admettre que je suis spirituellement aveugle avant de pouvoir voir recouvrer ma vue spirituelle. Imaginez une personne aveugle qui prétend y voir ! Sa situation n’aurait aucun sens ; elle serait ridicule et dangereuse. Il en est de même pour ceux qui sont spirituellement aveugles. Choisissons plutôt de regarder à la lumière, et répétons ensemble la prière que l’apôtre Paul a dite dans sa lettre aux Éphésiens, au chapitre 1, versets 18 et 19 : « ‘Je prie que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire illumine les yeux de votre cœur pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de son glorieux héritage au milieu des saints et quelle est l'infinie grandeur de sa puissance, qui se manifeste avec efficacité par le pouvoir de sa force envers nous qui croyons.’ Ô Seigneur, ouvre les yeux de notre cœur pour que nous puissions voir ta lumière, pour que nous nous laissions illuminer par toi, pour que nous puissions accepter de tout cœur la foi que tu veux nous donner. C’est en ton nom que nous te prions. Amen. »
Rejoignez-nous donc la semaine prochaine. Nous allons étudier ensemble le chapitre 10 de l’évangile selon Jean, qui est, à mon avis, l'un des chapitres les plus rassurants de toute la Bible.