Psaume 13

Semaine 3 - jour 3

Psaumes 1 - 25

Psaume 13

17:07


Le Psaume 13 est un hymne de David qui débute avec des paroles de découragement et de désespoir, mais se termine dans la confiance, la joie et l'encouragement.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur le livre des Psaumes. Aujourd’hui, nous allons survoler ensemble le Psaume 13. Cet hymne de David débute avec des paroles de découragement et de désespoir, mais se termine dans la confiance, la joie et l'encouragement. Je propose que nous le lisions ensemble :

« Jusqu’à quand, Éternel, m’oublieras-tu sans cesse?

Jusqu’à quand me cacheras-tu ton visage?

Jusqu’à quand aurai-je des soucis dans mon âme,

et chaque jour des chagrins dans mon cœur?

Jusqu’à quand mon ennemi s’attaquera-t-il à moi?

Regarde, réponds-moi, Éternel, mon Dieu!

Donne la lumière à mes yeux,

afin que je ne m’endorme pas du sommeil de la mort!

En effet, mon ennemi pourrait dire: «Je l’ai vaincu»,

et mes adversaires se réjouir en me voyant ébranlé.

Moi, j’ai confiance en ta bonté,

j’ai de la joie dans le cœur à cause de ton salut.

Je veux chanter en l’honneur de l’Éternel, car il m’a fait du bien. »

J'aime ce psaume car il exprime le cri de nos cœurs, un cri que nous avons déjà entendu à plusieurs reprises dans le livre des Psaumes. Il semble que chaque enfant de Dieu se soit posé cette question à un moment ou à un autre, et que chaque disciple de Dieu se soit senti négligé par Dieu – ou du moins ait attendu longtemps que Dieu réponde à nos prières. Le prédicateur anglais Spurgeon disait : « Si le lecteur de ce psaume n'a jamais eu l'occasion d'utiliser le langage de ce bref poème, il le fera bientôt, si c’est une personne selon le cœur du Seigneur. »

« Jusqu’à quand ? » Cette question est répétée pas moins de quatre fois dans ce psaume ! Elle dénote un désir intense de délivrance et une grande angoisse. Il n'est pas facile d'empêcher nos attentes de dégénérer en impatience. « Jusqu’à quand ? » est une question cruciale. Souvent, la longueur de nos épreuves nous fait défaillir. Nous pensons pouvoir tout endurer si nous savions quand notre épreuve prendra fin ; pourtant, parfois, nous sommes éprouvés par des problèmes qui nous poussent à nous écrier : « Combien de temps encore avant une réponse favorable ? »

Ce psaume a probablement été écrit pendant les années d'exil de David, alors que Saül le poursuivait. Vous vous souvenez peut-être que David a été oint comme roi, mais que Saül était toujours roi. Saül l'a d'abord accepté dans son palais, mais il l’a ensuite pris en haine et l’a poursuivi pendant plusieurs années, en essayant en vain de le tuer. Et c'est probablement pendant ces années d'exil que ce psaume a été écrit.

Combien de temps, Seigneur, devrons-nous rester en exil ? Combien de temps avant que la prière soit exaucée ? Combien de temps avant que le changement se produise ? Si c’est ce que vous ressentez-vous même aujourd'hui, alors ce psaume est vraiment pour vous. Que faire lorsque nous sommes désemparés ? Eh bien, David nous montre la voie. Que faites-vous lorsque vous sentez que rien ne se passe ? Vous commencez à croire que Dieu ne répondra jamais à votre prière.

La douleur dans le cœur de David provenait du sentiment que Dieu l'avait oublié et qu'il s'éloignait de lui. David avait sans doute connu des circonstances pires, mais avec plus de courage lorsqu'il avait senti la présence de Dieu à ses côtés. Pourtant, maintenant qu'il se sentait éloigné de Dieu, il n'en fallait pas plus pour le plonger dans le désespoir.

Bien sûr, Dieu n'a pas oublié David ! Dieu ne lui a pas caché son visage, mais à force d’attendre, David en était venu à le croire. Lorsque nous éprouvons des sentiments aussi forts, ils créent leur propre réalité. David avait le sentiment que Dieu l'avait oublié et qu'il se cachait. Donc, en un sens, c'était vrai pour David, mais vrai selon les sentiments, et non selon les faits. Il y a un équilibre à obtenir dans la vie en matière de sentiments. Certains ignorent les sentiments et pensent qu'ils ne devraient avoir aucun rapport avec notre relation avec Dieu. C'est un point de vue extrême, car Dieu nous a donné des sentiments comme expression de son image en nous. Nous pouvons ressentir de la colère, de l'amour, de l'attention, de la tristesse et bien d'autres sentiments, parce que Dieu les ressent aussi. Les sentiments sont un don de Dieu et un signe que nous sommes faits à son image. À l'inverse, certains vivent leur vie sous l'emprise des sentiments. Ils croient à la réalité que leurs sentiments leur présentent. Le problème, c'est que, bien que nous ayons des sentiments parce que nous sommes faits à l'image de Dieu, nos sentiments sont affectés par notre déchéance. De ce fait, nous ne pouvons pas nous y fier. Il était normal pour David d'éprouver ces sentiments et de les confier à Dieu, mais il ne devait jamais accepter la réalité de ces sentiments comme la réalité elle-même. Et il en va de même pour nous.

David ne cesse de penser à ses soucis et ses chagrins à longueur de journée. Pas étonnant qu’il ait été découragé ! L’introspection l'avait conduit à la tristesse quotidienne. Quand je suis découragé et déprimé, la réponse ne réside pas dans mon introspection, mais dans le Seigneur. Souvent, face à des problèmes, je constate ceci : plus j'y pense, plus je suis déprimé. Mais lorsque je prie à leur sujet, un sentiment glorieux de soulagement et de paix m'envahit. Penser à nos problèmes est un exercice difficile. Quelqu’un a dit que « les difficultés sont souvent comme une pilule que Dieu veut que nous avalions, mais que nous aggravons en la gardant dans notre bouche et en la mâchant. »

David n’en peut plus de constater que son ennemi semble avoir toujours le dessus. C’est une des raisons de son état désespéré. Il ne voulait perdre aucun domaine où il serait attaqué et voir son ennemi s'élever au-dessus de lui. En fait, David était déprimé de trois manières : premièrement, dans sa relation avec Dieu ; deuxièmement, intérieurement, et troisièmement, à l'égard de ses ennemis. David savait qu'il était l'homme du Seigneur, appelé à diriger le peuple de Dieu. En ce sens, ses ennemis étaient les ennemis du Seigneur et les ennemis du peuple de Dieu. Alors comment se faisait-il qu’il se sente sans cesse oublié de lui ? Cette situation le déprimait.

Qu’est-ce qui peut nous pousser à la dépression spirituelle ? Notre tempérament peut prédisposer à la dépression. La maladie peut épuiser les forces physiques et conduire à la dépression. L'épuisement peut également ouvrir la voie à la dépression et au sentiment d'abandon. La déprime après un effort intense, alimentée par une montée d'adrénaline, peut aussi conduire à la dépression. Mais surtout, la pression exercée par des ennemis spirituels et naturels peut nous pousser vers la dépression.

David implore Dieu désespérément et le supplie de l'entendre. Il avait le sentiment que Dieu ne l'écoutait pas. Pourtant, il doit continuer à l’implorer, car Dieu est honoré lorsque nous l’implorons avec persévérance et insistance. Dieu attend souvent que nos prières soient vraiment sincères et deviennent des cris du cœur avant de nous répondre. Trop souvent, nous prions presque avec l'attitude de vouloir que Dieu se soucie de choses qui finalement nous importent peu. La prière désespérée a de la puissance, non pas parce qu'elle persuaderait un Dieu réticent, mais parce qu'elle démontre que notre cœur se soucie passionnément des choses qui comptent pour Dieu, accomplissant ainsi la promesse de Jésus : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, vous demanderez ce que vous voudrez et cela vous sera accordé. »

David a la sagesse de se rendre compte que, malgré ses émotions intenses, il ne parvient pas à voir la réalité. Sa vision est trouble et obscure, alors il implore Dieu : « Éclaire-moi ! » Quelle prière profonde. Nous avons besoin que la lumière de Dieu brille sur nous et nous donne sa sagesse et sa connaissance. Quel que soit notre problème, nous devrions implorer de tout notre cœur : « Donne la lumière à mes yeux ! » L'apôtre Paul savait combien il était important que nos yeux soient éclairés par le Seigneur. C'est pour cela qu'il a prié ainsi pour les chrétiens dans sa lettre aux Éphésiens, au chapitre 1, versets 17 à 1 : « Je prie que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de gloire, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître. Je prie qu'il illumine les yeux de votre cœur pour que vous sachiez quelle est l’espérance qui s'attache à son appel, quelle est la richesse de son glorieux héritage au milieu des saints et quelle est l'infinie grandeur de sa puissance, qui se manifeste avec efficacité par le pouvoir de sa force envers nous qui croyons. »

Si nous ne sommes pas éclairés par Dieu, nous finirons par nous endormir. Et souvent, le sommeil spirituel mène à la mort spirituelle. L’apôtre Paul avait peut-être ce verset à l'esprit lorsqu'il a parlé de notre besoin de la lumière de Jésus : « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et Christ t'éclairera. »

David sait que l'un des pires aspects d'une défaite est d'entendre le vainqueur se vanter après avoir vaincu son ennemi. Il ne voulait donc pas que son ennemi se réjouisse de sa défaite. Sachant combien ses ennemis se réjouiraient de sa chute, David est encore plus déterminé à ne pas être ébranlé.

Mais après sa prière, David retrouve confiance. Dans le texte hébreu l’expression « Moi, j'ai confiance » est utilisée au passé : « Moi, j’ai fait confiance ». C'est comme si David se rappelait qu'il avait réellement confiance en Dieu, et il dissipait le brouillard de ses yeux endormis tandis que Dieu les éclairait.

Alors qu’il était si découragé, David ne pouvait plus se fier à la justice, à la loi ou à la sainteté de Dieu. Ces choses auraient pu le condamner, car ses sentiments l'avaient empêché de voir clair. Mais il pouvait toujours se fier à la bonté de Dieu. Quand on ne parvient plus à se fier à rien d'autre, il nous reste un solide appui : la bonté de Dieu.

Lorsque David déclare enfin : « J’ai de la joie dans le cœur à cause de ton salut. Je veux chanter en l’honneur de l’Éternel, car il m’a fait du bien, » il est toujours dans le domaine des sentiments. Mais, cette fois-ci, il dirige ses sentiments au lieu de se laisser guider par eux. En quelque sorte, il ordonne à son cœur de se réjouir !

Le grand salut de Dieu : voilà ce qui réjouit David ! S'il ne peut se réjouir d'autre chose, il peut se réjouir du salut que Dieu lui a donné. C'est un fondement solide pour tout croyant. Si vous êtes sauvé, vous pouvez vous réjouir ; dites à votre cœur de commencer à se réjouir ! Car c’est là l’essentiel.

David, qui est un grand musicien, sait bien que la joie s'exprime merveilleusement par le chant. Il chante donc pour le Seigneur. Chanter pour le Seigneur exprime et augmente notre joie. David est passé de la dépression et du sentiment d'abandon de Dieu à la joie. Quelqu’un a dit que « le simple fait de se sentir abandonné signifie que nous savons vraiment que Dieu est là. Pour être abandonné, il faut quelqu'un qui nous abandonne. Parce que nous sommes chrétiens et que nous avons lu les Écritures, nous savons que Dieu nous aime toujours et qu'il nous sera fidèle, quels que soient nos sentiments. »

En y réfléchissant, David se rend compte qu’il a de bonnes raisons de se réjouir et de chanter, car Dieu a été bon envers lui. Si nous y réfléchissons, chaque être humain sur cette terre a des raisons de se réjouir, car Dieu est bon envers chacun de nous, même si nous n’en sommes pas toujours conscients.

Quelle transition ! Au début du psaume, David était submergé par ses émotions et croyait que Dieu l'avait oublié et se cachait de lui. Il avait des difficultés avec Dieu, avec lui-même et avec les autres. Pourtant, il voit maintenant comment Dieu l'a traité avec générosité. Grâce à l'illumination de ses yeux, David peut désormais percevoir la bonté de Dieu, et quel changement de perspective !

Avant que Dieu n'éclaire nos yeux, nous devons reconnaître que nous ne voyons pas tout. Nous devons prendre conscience que nos émotions ne nous donnent pas une information complète et exacte. Mais si nous agissons ainsi et implorons le Seigneur, il éclairera nos yeux et nous fera passer du désespoir à la confiance, à la joie et à l'assurance.

Prions donc ensemble dans la joie, car Dieu a nous a donné sa lumière : « Seigneur notre Dieu, quand nous sommes abattus par les épreuves que nous traversons, quand nous ne voyons pas d’issue à nos difficultés, nous attendons une réponse de ta part. Nous attendons longtemps et pensons que tu ne t’intéresses pas à nous, que tu nous as oubliés. Aide-nous à voir ce que tu fais pendant que nous attendons. Augmente notre foi pour que nous ne tombions pas dans le désespoir. Illumine nos yeux, car nous n’y voyons pas clair. Permets que ceux qui nous en veulent, que Satan lui-même n’aient jamais le dessus. Seigneur, renouvelle notre foi quand nous sommes accablés ; oui, répare nos forces. Sans toi, nous ne sommes plus rien. Grâce à toi, nos adversaires ne pourront pas se réjouir de nos chutes, car tu ne permettras pas que nous tombions. Parce que nous avons entièrement confiance en toi, et parce que tu nous as sauvés, nous pouvons être dans la joie et chanter en ton honneur. Merci, Seigneur, de nous avoir comblés de tes bienfaits. Nous te prions et te louons dans le nom puissant de Jésus. Amen. »

Demain, nous étudierons ensemble le Psaume 14, qui considère ceux qui ne croient pas en Dieu comme des insensés.