Psaume 15

Semaine 3 - jour 5

Psaumes 1 - 25

Psaume 15

15:10


Dans ce psaume, David médite sur le caractère de l'homme reçu en présence de Dieu. Nous n'avons pas de contexte précis pour ce psaume, mais il se pourrait bien qu'il ait été prononcé lors de l'introduction de l'arche de l'alliance à Jérusalem. C'est à cette époque que David était très préoccupé par les questions posées et les réponses apportées dans ce psaume.
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Notes de l'épisode

Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur le livre des Psaumes. C’est le cinquième jour de notre troisième semaine de réflexion sur les 25 premiers psaumes de la Bible et nous allons survoler ensemble le Psaume 15 aujourd’hui, un psaume de David. Dans ce psaume, David médite sur le caractère de l'homme reçu en présence de Dieu. Nous n'avons pas de contexte précis pour ce psaume, mais il se pourrait bien qu'il ait été prononcé lors de l'introduction de l'arche de l'alliance à Jérusalem. C'est à cette époque que David était très préoccupé par les questions posées et les réponses apportées dans ce psaume. Lisons ensemble ce psaume, qui ne contient que 5 versets, mais tous riches de sens :

« Éternel, qui séjournera dans ta tente?

Qui demeurera sur ta montagne sainte?

Celui qui marche dans l’intégrité, pratique la justice

et dit ce qu’il pense vraiment.

Il ne calomnie pas avec sa langue,

il ne fait pas de mal à son semblable,

et il ne jette pas le déshonneur sur son prochain.

Il regarde avec répulsion l’homme au comportement méprisable,

mais il honore ceux qui craignent l’Éternel.

Il ne se rétracte pas, s’il fait un serment à son préjudice,

il n’exige pas d’intérêt de son argent,

et il n’accepte pas de don contre l’innocent.

Celui qui se conduit ainsi ne sera jamais ébranlé.

D'une certaine manière, la question de David est ici figurative. Bien qu’il ait pu souhaiter vivre dans la maison de Dieu cela lui était impossible car il n'était pas prêtre. David voudrait vivre en présence de Dieu. Cette introduction au psaume

se comprend à la lumière des coutumes de l'hospitalité du Proche-Orient antique où l'hôte était à l'abri de tout danger ; sa personne était inviolable, et tous ses besoins satisfaits. Ainsi, l'hôte de Dieu est en sécurité, peut demander asile s’il est en danger, et bénéficier de toutes les abondantes provisions de sa demeure.

Le tabernacle de Dieu était la grande tente de la Rencontre que Dieu avait demandé à Moïse et à Israël de construire pour lui pendant l'Exode. Ce tabernacle a traversé plusieurs siècles et, à l'époque de David, elle a été transportée à Jérusalem, sur le mont où le Temple a été plus tard bâti par Salomon. Puisque le tabernacle était le lieu où l'homme rencontrait Dieu par l'intermédiaire des prêtres et de la pratique du sacrifice, le désir de David de demeurer dans ton tabernacle était en réalité un désir de demeurer en présence de Dieu. Le mot hébreu pour « demeurer » est « shakan », un mot qui est associé à la lumière (« shekina »), la gloire de Dieu ou la manifestation de Dieu. David pense à la vie vécue en présence du Dieu rempli de gloire, à cette vie qui marche en communion étroite avec Dieu, car son cœur, son esprit et sa vie sont en harmonie avec le cœur, l'esprit et la vie du Dieu glorieux.

D'une certaine manière, David utilise ici simplement la technique hébraïque de la répétition pour poser la même question que dans la première partie du verset. Le mot « demeurer » a ici un sens plus permanent que le mot « séjourner » de la ligne précédente. C'est comme si David écrivait : « Qui peut être reçu comme hôte dans la tente de Dieu, jouissant de toutes les protections de son hospitalité ? Qui peut vivre comme citoyen sur sa montagne sainte ? »

Pour décrire le caractère de l'homme capable de vivre en présence de Dieu, David commence par deux caractéristiques générales : marcher dans l'intégrité et pratiquer la justice. Dans un certain sens, David s'inscrit dans la perspective de l'Ancienne Alliance. Bien que l'Ancienne Alliance accorde une place importante au sacrifice et à l'expiation par le sang, elle fonde également la bénédiction et la malédiction sur l'obéissance. Le désobéissant ne peut espérer aucune bénédiction, y compris celle de la présence de Dieu. En revanche, la Nouvelle Alliance nous offre un fondement différent pour la bénédiction et la relation avec Dieu : l'œuvre achevée de Jésus-Christ sur la croix. Sous la Nouvelle Alliance, la foi, plutôt que l'accomplissement, est le fondement de la bénédiction. C’est par la foi que le croyant peut marcher dans l’intégrité et pratiquer la justice.

Néanmoins, le principe de David est également valable sous la Nouvelle Alliance en ce sens : la conduite de chacun est le reflet de sa communion avec Dieu. Comme l’écrit l’apôtre Jean dans sa première lettre, au chapitre 1, verset 6 : « Si nous disons que nous sommes en communion avec lui tout en marchant dans les ténèbres, nous mentons et nous ne mettons pas la vérité en pratique. ». On pourrait dire que sous l’Ancienne Alliance, une marche juste était la condition préalable à la communion avec Dieu ; sous la Nouvelle Alliance, une marche juste est le résultat d’une communion avec Dieu, fondée sur la foi.

David sait qu'une vie droite et juste se reconnaît à la manière dont on parle. Comme Jésus l'a dit: « C'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. » Le grand théologien et pasteur américain James Boice a dit justement : « Je pense que les commérages, les critiques et les calomnies ont causé plus de tort à l'Église et à son œuvre que tout autre péché. Je dis donc : abstenez-vous. Mordez votre langue avant de critiquer un autre chrétien. » La médisance, la calomnie et toutes formes de mensonges n’ont rien en commun avec l’intégrité. On peut dire ce qu’on pense franchement, sans blesser les autres, sans les rabaisser, ou sans les tromper avec des paroles flatteuses. On dit la vérité simplement, sans contour, avec douceur et conviction. L’apôtre Jacques dans sa lettre, nous parle en détail la manière de parler aux autres et des dangers de la langue indomptable. Relisez-là, elle courte, mais remplie de conseils pratiques sur la façon de parler aux autres.

David sait aussi que la justice s'exprime dans la manière dont nous nous traitons les uns les autres. On aurait pu penser qu'il aurait accordé une plus grande importance aux obligations religieuses telles que les sacrifices ou les cérémonies de purification – qui ont certes leur place, mais sont inutiles sans la piété concrète qui consiste à être bon, honnête et honorable envers son prochain et ses amis. Dans ces paroles de David, nous percevons également l'œuvre plus profonde de Jésus-Christ, qui nous a commandé dans son Sermon sur la Montagne non seulement d'aimer notre prochain et nos amis, mais aussi d'aimer nos ennemis et ceux qui nous maltraitent.

David sait encore qu'on ne peut aimer le bien sans s'opposer au mal. Comme le dit ce proverbe de la Bible, très proche de notre psaume : « Craindre l'Éternel, c'est détester le mal. L'arrogance, l'orgueil, la voie du mal et la bouche perverse, voilà ce que je déteste. »

Mais l’homme intègre honore aussi ceux qui craignent l'Éternel ; il juge les hommes selon la piété, sans favoritisme, flatterie ou corruption. Honorer intentionnellement ceux qui sont intègres renforce notre intégrité. Et cela renforce aussi notre sentiment de la présence de Dieu dans notre vie.

Notre intégrité dépend de nos paroles, de nos relations, et aussi de nos engagements. Nous tenons les serments et les promesses que nous faisons, même lorsque cela n’est plus dans notre intérêt, même si nous perdons au change. L’homme intègre ne reprend jamais sa parole.

Notre intégrité dépend enfin de notre attitude à l’égard de l’argent. David décrit l'homme qui désire vivre une vie juste en matière d'argent. Nombreux sont ceux qui, pourtant considérés comme fidèles dans d'autres domaines de leur vie, n'ont toujours pas décidé d'utiliser leur argent d'une manière qui honore Dieu et témoigne de l'amour et de l'attention aux autres. Dans l’Ancien Testament, prêter de l’argent est condamné, non pas en général, mais dans le contexte du fait de tirer profit des malheurs de quelqu’un. Dans les affaires, on refuse les pots-de-vin, dans les relations personnelles, on ne profite pas des difficultés financières des autres, pour faire de l’argent sur leur dos. Lorsque nous prêtons, nous n’acceptons en retour pas plus que ce qu’on nous doit. La manière dont nous traitons l’argent nous rapproche ou nous éloigne de Dieu. Il semble bien que David ne parle pas vraiment des intérêts perçus sur l'argent prêté, bien qu'il semble le dire, mais plutôt de la personne à qui ces intérêts sont prélevés. Autrement dit, il traite de la cupidité qui se moque de la justice. Quand on est généreux avec son argent, quand on l'utilise pour honorer ce que Dieu fait dans la vie de quelqu'un, quand on utilise son argent comme Jésus nous le dit dans une parabole, pour amener les gens au royaume de Dieu, cela nous aide à voir et à accepter la puissance de la présence de Dieu dans notre vie. Ainsi, même quelque chose d'aussi mondain que l'argent peut être utilisé d'une manière qui glorifie Dieu et nous rapproche de lui.

Il est facile – et légitime – de consulter cette liste et de constater nos faiblesses. Pourtant, voir notre péché dans ce psaume devrait nous conduire à Jésus. Nous percevons ce psaume dans son ensemble à travers la grille de la Nouvelle Alliance ; nous voyons Jésus comme ayant parfaitement accompli les exigences de la loi et les normes de ce psaume. Nous voyons que par la foi, son obéissance nous est imputée et que nous sommes transformés à son image. Ainsi, l'accomplissement de ce psaume devrait marquer de plus en plus notre vie.

David pense au système de base de l'Ancienne Alliance, basé sur la performance. Celui qui a plu à Dieu par ce genre de performance peut espérer recevoir sa bénédiction. Par contre, persévérer dans le péché, c'est contrecarrer le dessein même de Dieu dans sa grâce. Agir ainsi, c'est être exclu de sa tente, exclu de la montagne sainte.

Dans le système de l'Ancienne Alliance, la stabilité de vie est une bénédiction de Dieu accordée à ceux qui obéissent : rien ne peut les ébranler. Sous la Nouvelle Alliance, la promesse de stabilité et de sécurité est donnée à ceux qui demeurent dans la foi, une foi qui se manifeste par une vie d'obéissance générale. L'idée derrière cette promesse « il ne sera jamais ébranlé » est que le juste sera un invité dans la tente de Dieu pour toujours, il vivra sous sa protection, toujours en sa présence et sans cesse rassasié de ses bienfaits. C’est le vœu le plus cher de David, qu’il exprime dans un autre psaume, le Psaume 61, dans lequel il dit à Dieu : « Je voudrais habiter éternellement dans ta tente, me réfugier sous l’abri de tes ailes. » Le Nouveau Testament exprime ce vœu comme une affirmation. C’est l’apôtre Jean qui le fait dans sa première lettre au chapitre 2, verset 17 : « Or le monde passe, sa convoitise aussi, mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement. »

Prions ensemble un instant : « Seigneur notre Dieu et notre Père, tu veux que nous demeurions en toi et, grâce à Jésus-Christ, tu nous as donné les moyens d’entrer dans ta demeure. Bien plus, Seigneur, tu nous as donné ton Esprit et tu as fait ta demeure en nous, toi Dieu éternel, toi le Père, toi le Fils, toi le Saint Esprit. C’est Jésus lui-même qui nous l’a dit et nous sommes désolés de ne pas toujours nous conduire comme il le faudrait pour demeurer en toi et pour que tu demeures en nous. Viens donc, nous te prions, nous aider à nous approprier ce psaume de David, rends-nous de plus en plus intègres en veillant sur notre conduite, nos paroles, nos relations, nos finances. Comme David nous voulons vivre dans ta présence éternellement et nous comptons sur toi pour que notre volonté se conforme de plus en plus à la tienne. C’est au nom de Jésus que nous te le demandons humblement, mais avec confiance. Amen. »