21:08
Bonjour, et bienvenue à Dieu au quotidien, notre série d’études méditatives sur le livre des Psaumes. Nous en sommes au deuxième jour de notre quatrième semaine, et allons étudier ensemble le Psaume 17. Ce psaume est remarquable par sa confiance en Dieu et sa glorieuse espérance céleste.
Les 6 premiers versets de cette prière de David se concentrent sur la fidélité de Dieu. Les versets 7 et 8, auxquels nous accorderons beaucoup de place dans notre étude, sont très personnels et remplis de confiance. Et les versets 9 à 15 sont des appels fervents pour être délivré des méchants. David passe d’un cri du cœur à un cri de joie et à la contemplation sereine de Dieu. Écoutons la première partie de sa prière :
« Éternel, écoute la justice, sois attentif à mes cris !
Prête l’oreille à ma prière : elle vient de lèvres sincères !
Que mon droit paraisse devant toi,
que tes yeux voient où est l’intégrité !
Tu examines mon cœur, tu le visites la nuit,
tu me mets à l’épreuve, et tu ne trouves rien :
ma pensée n’est pas différente de ce qui sort de ma bouche.
J’ai vu les actions des hommes, mais je reste fidèle à la parole de tes lèvres
et je me tiens en garde contre la voie des violents ;
mes pas sont fermes dans tes sentiers,
mes pieds ne trébuchent pas.
Je fais appel à toi car tu m’exauces, ô Dieu.
Penche l’oreille vers moi, écoute ma parole ! »
Comme c'est souvent le cas dans les psaumes, David prie à nouveau en temps de crise. Il commence son appel à Dieu en déclarant la justice de sa cause. Il croit que Dieu a toutes les raisons de l'écouter, car sa cause est juste. En ce qui nous concerne, il est tout à fait possible de penser que notre cause est juste alors qu'elle ne l'est peut-être pas ; ou que les deux parties en conflit soient absolument convaincues que la leur est juste. Nous ne pouvons pas appliquer automatiquement ces paroles de David à nous-mêmes et dire immédiatement que notre cause est juste. Pourtant, nous pouvons examiner notre cause avec autant d'impartialité et de détachement que possible, en la considérant du point de vue des autres, au mieux de nos capacités, et nous préoccuper davantage de ce qui est véritablement juste plutôt que de ce qui nous est favorable.
Même si David est convaincu de la justice de sa cause, il prend néanmoins soin de parler honnêtement de son problème. L'idée est que David n'a pas trompé au point de mériter son problème actuel, et qu'il n'a pas dissimulé des faits qui auraient pu compromettre sa cause. Cela nous fait penser à une autre prière de David, au Psaume 139, qu’il termine ainsi : « Examine-moi, ô Dieu, et connais mon cœur,
mets-moi à l’épreuve et connais mes pensées ! Regarde si je suis sur une mauvaise voie et conduis-moi sur la voie de l’éternité ! »
David ne voulait pas d'une justification venant de lui-même. Au cours de sa longue lutte avec le roi Saül, il a eu plusieurs occasions de redresser la situation et d’éliminer son ennemi, mais il a refusé et a attendu que la justification vienne de Dieu. C'était une façon importante pour David de confier son problème à l'Éternel. C’est comme s’il lui disait : « Seigneur, je refuse de prendre les choses en main. J'attendrai que la justice vienne de ta part ; je veux savoir que c'est ton œuvre de délivrance et non la mienne. » David formule sa requête d'une manière qui met davantage l'accent sur la justice de Dieu que sur sa propre cause. Il croit que sa cause est juste, mais il parle d'une manière qui accorde plus d'importance à ce qui est juste. Voilà comment nous devrions tous prier : « Seigneur, je crois que ma cause est juste et j'ai sondé mon cœur pour déceler toute tromperie. Pourtant, j'attends ton propre verdict, car je veux que tu fasses et encourages ce qui est juste. Et si je ne suis pas de ton côté, fais que je le sois. »
David s’est soumis aux tests dans les versets précédents ; puis il parle comme ayant réussi l'épreuve. Il faut de la patience et de la maturité pour laisser Dieu éprouver notre cœur de cette manière. Nous devons accepter que nous puissions avoir tort et que quelqu'un d'autre ait raison. Nous devons nous intéresser davantage à la justice de Dieu et à ses critères de bien et de mal qu'à la victoire. Nous devons nous approcher de Dieu et de sa Parole avec un cœur prêt à être convaincu et corrigé. Chacun de nous doit se poser trois questions : « Est-ce que je laisse Dieu éprouver mon cœur ? Puis-je être corrigé ? Vais-je écouter les autres lorsqu'ils me disent que je peux avoir tort ? » David a laissé Dieu éprouver son cœur, et c'est pourquoi il a pu prier avec une grande confiance.
David prend soin de garder une bonne attitude à l’égard de sa crise. Il veille donc à ne pas promouvoir sa propre cause au détriment de la justice divine et il est déterminé à ce qu'il n'en soit pas ainsi. C'est l'une des raisons pour lesquelles David excelle dans ce genre d'introspection. Il vit selon les paroles de Dieu ; il connaît, aime et vit la Parole de Dieu. Voilà comment nous devons nous examiner nous-mêmes. C'est la Parole de Dieu qui a éprouvé David. C'est cette Parole qui a donné à David la sagesse et la force de se tenir à l'écart des sentiers du destructeur.
La confiance sereine de David au cœur de sa crise est encourageante. Même si ses problèmes n'étaient pas encore résolus, il était toujours convaincu que Dieu l'entendrait lorsqu'il l'appellerait. La prière de David est un modèle par la manière dont il utilise des arguments pour implorer Dieu. Il ne se contente pas de demander ce qu'il désire ou ce dont il a besoin. Il argumente, expliquant à Dieu ce qu'il doit répondre. Nous n'avançons pas de tels arguments dans la prière parce que nous pouvons, par des arguments brillants ou persuasifs, convaincre Dieu de faire quelque chose qu'il ne souhaite pas vraiment. Comme l’a bien dit un commentateur américain, c'est plutôt « parce que les arguments nous obligent à bien réfléchir à ce que nous demandons et à affiner nos requêtes ».
Confiant que Dieu va le délivrer, David poursuit sa prière et dit à Dieu :
« Montre tes bontés, toi qui interviens et sauves de leurs adversaires
ceux qui cherchent refuge en toi !
Garde-moi comme la prunelle de l’œil,
protège-moi à l’ombre de tes ailes
contre les méchants qui me persécutent,
contre mes ennemis qui me cernent, pleins d’acharnement. »
À propos des « bontés » de Dieu, la Bible en français est plus explicite et dit : « Montre-moi ta bonté merveilleuse ». C'est la première apparition dans les Psaumes du mot « bonté merveilleuse ». David a demandé que cet amour particulier lui soit manifesté par la puissance particulière de Dieu. La bonté de Dieu, amour véritable, est lié à la fidélité à l’alliance entre Dieu et les hommes, mais aussi aux liens entre mari et femme. Beaucoup d'entre nous ne demandent ou n'attendent que la bonté modérée de Dieu. Nos prières, notre foi et nos attentes sont modestes. David nous montre ici un modèle pour attendre et demander à Dieu une merveilleuse bonté.
Lorsque David demande à Dieu de le garder « comme la prunelle de l’œil », il reprend une image du Cantique de Moïse qui déclare à propos du peuple de Dieu dans le livre du Deutéronome, au chapitre 32, verset 10 : « L’Éternel l'a entouré, il a pris soin de lui, il l'a gardé comme la prunelle de son œil. » L'expression « la prunelle des yeux » était utilisée pour décrire quelque chose de précieux, facilement blessé et exigeant protection. David désirait être protégé par Dieu comme s'il était précieux et fragile à la fois. Le grand prédicateur Spurgeon a fait un commentaire magnifique de cette expression : « Aucune partie du corps, dit-il, n'est plus précieuse, plus tendre et plus soigneusement protégée que l'œil ; et parmi l'œil, aucune partie ne mérite plus particulièrement d'être protégée que la prunelle, ou, comme l'appellent les Hébreux, « la fille de l'œil ». Le Créateur, infiniment sage, a placé l'œil dans une position bien protégée ; il est entouré d'os saillants comme Jérusalem encerclée de montagnes. De plus, son grand Auteur l'a entouré de nombreuses tuniques intérieures, outre la haie des sourcils, le rideau des paupières et la barrière des cils ; et, de plus, il a donné à chaque homme une telle valeur à ses yeux et une appréhension si vive du danger, qu'aucun membre du corps n'est plus fidèlement soigné que l'organe de la vue. » Être gardé comme la prunelle de l'œil signifie être protégé par de nombreuses protections ; être toujours en sécurité ; être protégé des petites choses, comme la poussière et le gravier ; être toujours sensible et tendre ; être clair et dégagé ; être gardé comme quelque chose de beau et d'éminemment utile.
David demande encore autre chose à Dieu : « Protège-moi à l’ombre de tes ailes ». La Bible en français courant traduit ainsi : « Cache-moi, protège-moi sous tes ailes. » Il s'agit d'une autre figure de style puissante. L'idée est de représenter la mère oiseau qui protège ses petits des prédateurs, des éléments et des dangers en les rassemblant sous ses ailes. Cette figure de style est également utilisée dans trois autres psaumes, les Psaumes 36, 57 et 63. Jésus a utilisé cette même image pour exprimer son amour et son désir de prendre soin de Jérusalem, la cité rebelle. Nous le lisons dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre 23 : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés ! Combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! »
De même que l’oiseau parent protège complètement sa progéniture du mal, et en attendant les chérit avec la chaleur de son propre cœur, en les couvrant de ses ailes, ainsi Dieu nous témoigne son amour immense et sa bienveillance sans limite. Qui pourrait refuser tant d’attention, tant de protection !
Prises ensemble, ces deux phrases si touchantes illustrent avec force l'attention que Dieu porte à son peuple. Un commentateur a écrit : « Celui qui a protégé et préservé cette partie précieuse et tendre qu'est la pupille de l'œil, et qui a assuré la sécurité d'une jeune progéniture sans défense sous les ailes de sa mère, est prêt à accorder la même attention providentielle et le même amour parental à tous ceux qui s’attendent à lui et le lui demande avec autant de ferveur et d’assurance que David. » La menace qui pesait sur David était réelle. Il a dû faire face non seulement à l'oppression qui lui a rendu la vie difficile, mais aussi à des ennemis mortels qui voulaient mettre fin à ses jours. Face à ces menaces bien réelles, David a fait ce qu'il fallait : il a prié avec insistance pour être délivré de ses ennemis, comme le montre la fin du psaume, aux versets 10 à 14 :
« Ils ferment leur cœur à la pitié,
ils ont des paroles hautaines à la bouche.
Ils sont sur nos pas, déjà ils nous entourent,
ils nous épient pour nous terrasser.
On dirait un lion avide de déchirer,
un lionceau aux aguets dans son repaire.
Lève-toi, Éternel, marche à leur rencontre, renverse-les,
délivre-moi des méchants par ton épée!
Délivre-moi des hommes par ta main, Éternel, des hommes de ce monde!
Leur part est dans cette vie,
et tu remplis leur ventre de tes biens;
leurs enfants sont rassasiés,
et ils laissent leur superflu à leurs petits-enfants. »
David commence ici à décrire les ennemis mortels qui l'oppriment tant. Ils sont insensibles et parlent avec fierté. La Bible du Semeur traduit l’expression « ils ferment leur cœur à la pitié » par « ils s’enferment dans leur graisse », expression plus proche de l’hébreu pour dire qu’ils sont entièrement insensibles à tout sentiment humain. David décrit ici les actions dangereuses, sauvages et bestiales de ses ennemis. Ils veulent le détruire comme un lion détruit sa proie. David déclare qu'il compte sur Dieu pour le protéger. Ce n'est pas par crainte de ces ennemis aux allures de lion ; souvenons-nous que jeune garçon, il avait vaincu l'ours et le lion. C'est parce qu'il a besoin de voir son ennemi vaincu par la main de Dieu, et non par la sienne. Ce psaume n'a aucun lien direct avec un événement particulier de la vie de David, mais il est facile de le situer dans la longue période où Saül le poursuivait. Durant cette période, David refusa de s'en prendre à Saül lorsqu'il en eut l'occasion, car il savait que c'était Dieu qui devait s'en prendre à Saül, et non lui-même.
David reconnaissait qu'une caractéristique de ses ennemis était qu'ils se préoccupaient bien plus de cette vie que de l'éternité. Et ils ont certainement pu connaître quelques satisfactions dans cette vie, comme l’avoue David en parlant à Dieu de « ceux dont tu remplis leur ventre de tes biens » ainsi que leurs descendants. Mais David ne se laisse pas impressionner. Ses ennemis ne reconnaissent même pas la main de Dieu qui les nourrit, qui fait pleuvoir et fait briller le soleil sur eux comme sur les justes. C’est de Dieu qu’il veut être rassasié pour l’éternité. Sa justice lui suffit. Aussi, termine-t-il son hymne en disant :
« Quant à moi, couvert de justice, je te verrai;
dès le réveil, je me rassasierai de ton image. »
David se met ici en contraste avec ses ennemis, qui ne regardent que vers cette vie et non vers l’éternité. Il n'envie pas leur bonheur, mais ses espoirs et son bonheur sont d'une autre nature. Il ne place pas sa part dans les trésors terrestres et temporels, comme eux, mais dans la contemplation de la face de Dieu. David est confiant non seulement en la vie après la mort, mais aussi qu'il verra un jour la face de Dieu. Il ne s'agit pas seulement d'un contact avec Dieu, mais d'une communion sans entrave avec lui. Dans la perspective de la Nouvelle Alliance, nous pouvons dire que cette justice est le don de Dieu, accordé à ceux qui reçoivent la personne et l’œuvre de Jésus par la foi.
David sait que la transition de cette vie à l'au-delà sera comme un réveil. Il sait aussi que le monde de l'au-delà est plus réel que le nôtre. Nous avons tendance à imaginer le ciel et ses réalités comme un monde incertain et trouble. En réalité, il est plus réel que notre environnement présent, qui, au contraire, nous paraîtra incertain et trouble lorsque nous nous réveillerons en présence de Dieu.
David n'avait pas une compréhension approfondie du ciel ; on pourrait même dire que personne dans l'Ancien Testament n'en avait vraiment. Pourtant, il savait qu'en voyant la face de Dieu, en recevant sa justice, et en s'éveillant à la réalité céleste, il serait à l'image de Dieu. David semblait anticiper ce que Paul écrira quelque mille ans plus tard : « Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils ». La destinée du peuple de Dieu est d'être semblable à l'image de Dieu, telle qu'elle est parfaitement manifestée en Jésus-Christ, son Fils. »
Prions ensemble : « Seigneur notre Dieu, tu nous as montré ta bonté merveilleuse de bien des manières. Nous te louons pour ta grandeur, qui nous nous écrase pas mais nous protège. Que notre prière soit aussi sincère et vraie que celle de David. Nous voulons prononcer avec lui les paroles qu’il a laissées à une myriade de croyants après lui. Quels que soient nos ennemis, ceux qui nous veulent du mal ou désirent nous détruire, en particulier le diable, nous pouvons venir vers toi en toute confiance, sachant que tu es notre refuge et que nous pouvons nous reposer en ta présence, et te laisser à l’œuvre dans nos vies pour que nous ne soyons pas détruits par le Malin. Merci pour le pardon que nous recevons en Jésus-Christ, qui a rétabli notre relation avec toi et permet que nous ne tombions pas dans les pièges du diable. Nous voulons tenir fermement à la voie que tu nous as tracée. Quand nous vivons des épreuves qui sont injustes, nous voulons compter sur toi pour pouvoir savourer ta délivrance et nous rassasier de ton image le jour où nous éveillerons en ta présence. Au nom de Jésus, amen.
Demain, nous étudierons le Psaume 18, une prière de délivrance de David.