11:31
Alors que nous continuons à explorer ensemble les mots de Noël, notre mot d'aujourd'hui est « Réconfort ». Quand on pense à ce que Noël devrait être, on se rend compte qu'il est souvent question de réconfort. On rêve de s'asseoir confortablement au coin du feu, de savourer des plats réconfortants, entourés de notre famille. Revenons un instant à ces plats réconfortants. Quand vous étiez enfant, quel était l'aliment qui vous rappelait Noël ? Peut-être des tartes au four, une confiserie à la menthe, ou du caramel, ou encore une dinde ou du jambon de Noël ? Nous n'avons pas nécessairement envie de plats réconfortants parce qu'ils sont bons pour nous, et souvent, ce n'est pas le cas. Nous en avons envie parce qu'ils nous rappellent notre foyer.
Dieu comprend ce désir de réconfort plus profondément que nous ne le pensons, car il a aussi soif de réconfort. Non pas pour lui-même, bien sûr, car dans sa perfection, sa grandeur et sa puissance, il n’a besoin de rien. En fait, il désire ce réconfort pour nous.
C'est le cri de Dieu qu’on entend dans la prophétie d’Ésaïe, au chapitre 40, verset 1 : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui que sa période de combat est terminée, que sa faute est expiée, qu'elle a reçu de l'Éternel le salaire de tous ses péchés. » La Bible en français courant dit : « Réconfortez mon peuple, c’est urgent dit votre Dieu. » Jésus fait écho à ce cri lorsqu'il pleure pour la foule qu'il voit à Jérusalem et dit, comme nous le lisons dans l’évangile selon Luc, au chapitre 13, verset 34 : « Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j’ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes, et vous ne l'avez pas voulu ! »
Jésus parlait avec une émotion particulière, répétant le nom de Jérusalem pour la souligner et l’approfondir. Lorsque Dieu répète un nom deux fois, c'est pour manifester une profonde émotion. Jésus avait un amour profond pour Jérusalem tout en ayant une pleine connaissance des péchés de la ville : celle qui tue les prophètes et lapide ceux qui lui sont envoyés. Malgré cela, il suppliait la ville de se détourner de la destruction qui allait s'abattre sur elle. L'image d'une poule et de sa couvée nous en dit long sur ce que Jésus voulait faire pour ceux qui le rejetaient : il voulait les protéger ; il voulait les rendre heureux ; il voulait les intégrer à une communauté bénie ; il voulait favoriser leur croissance ; il voulait qu'ils connaissent son amour. Mais cela ne pouvait se produire que s'ils venaient à lui lorsqu'il les appelait. Le problème n'était pas la volonté de Jésus de les sauver et de les protéger ; le problème était qu'ils ne le voulaient pas. Par conséquent, la destruction annoncée s'abattra sur eux. Jésus, celui qui offre le réconfort, pleure sur ceux qui refusent son réconfort.
Pourquoi sommes-nous donc heureux de célébrer Noël ? Parce que Jésus-Christ est venu parmi nous pour nous délivrer du mal et nous ramener à lui. Il nous a envoyé son Esprit Saint, le Consolateur, pour nous réconforter. Lorsque nous nous tournons vers lui, il nous libère de l’emprise du péché qui nous détruit : quel réconfort !
Alors, quand nous commémorons la venue de Jésus parmi nous le jour de Noël, faisons comme Jésus et pensons particulièrement à ceux qui nous sont chers, les membres de notre famille, tous nos proches, qui n’ont pas encore goûté au réconfort que Jésus veut nous apporter, et que Dieu veut réconforter comme il nous a réconfortés.
Si nous aimons les autres, nous ferons face au chagrin. Dans notre monde imparfait, il arrive que vous perdions des personnes ou des choses que nous aimons. Cela semble nous affecter plus particulièrement pendant la période de Noël, car nous voudrions tant que tout se passe bien pendant cette fête commémorative. Un deuil à cette époque significative de l’année, où tout le monde est censé se réjouir, est une épreuve toute particulière dont on voudrait bien se passer. Certains réagissent comme si rien ne leur était arrivé et ne veulent pas parler de leur chagrin, croyant que la meilleure chose à faire est peut-être de vivre la saison de Noël en faisant comme si de rien n’était. Mais le chagrin est réel, et il vaut bien mieux affronter la douleur que la refouler, quel que soit le moment où elle nous frappe. Le deuil est une émotion, une réaction naturelle et juste lorsqu’on perd un être cher. On pourrait penser qu'en attendant suffisamment longtemps, le chagrin disparaîtra tout seul. En réalité, c’est en le confiant à Dieu, que la blessure de la séparation définitive peut commencer à guérir. Confions donc notre chagrin à Dieu, quel que soit le moment où nous l’éprouvons ; il sait déjà ce que nous ressentons. Mais surtout, au moment de Noël, repensons aux paroles merveilleuses de Jésus qui dit à ses disciples la veille de sa mort : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie. » Nous le lisons dans l’évangile selon Jean, au chapitre 16, verset 20. Jésus savait que ses disciples seraient plongés dans une profonde et sombre tristesse dans les heures qui suivraient. Il savait aussi que Dieu, par sa puissance et sa grâce, transformerait leur tristesse en joie. Les paroles « vous serez tristes » étaient certainement vraies : tristes de la perte de leur relation ; tristes de l'humiliation de leur Maître et Messie ; tristes de l'apparente victoire de ses ennemis ; tristes parce que tout ce qu'ils espéraient leur avait été enlevé. Mais la crucifixion et tout ce qui l'accompagnait n'étaient pas un obstacle sur la route vers l'accomplissement du plan de Dieu, comme s'il s'agissait d'un obstacle à surmonter. C'était la façon dont le plan de Dieu devait s'accomplir : la tristesse se transformera en joie. L'œuvre de Dieu n'était pas de remplacer la tristesse par la joie, mais de transformer la tristesse en joie, comme il le fait souvent dans nos vies. La tristesse est directement liée à la joie à venir, tout comme la tristesse d’une femme en train d’accoucher est directement liée à sa joie de voir son enfant naître dans le monde.
La préparation à la fête de Noël nous invite à réfléchir au réconfort que Jésus nous apporte lorsque nous pleurons sur nos péchés. Dans l’évangile selon Matthieu, au chapitre 5, verset 4, Jésus dit : « Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés ! » Les pleurs dont Jésus parle dans son sermon sur la montagne n’expriment pas une tristesse superficielle face aux conséquences de nos péchés, mais d'une profonde tristesse devant Dieu face à notre état de pécheurs. Ils sont similaires à un deuil. Ceux qui pleurent, pleurent en réalité le péché et ses conséquences. Ce deuil est la tristesse selon Dieu qui produit la repentance et le salut dont parle l’apôtre Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, au chapitre 7, verset 10 : « La tristesse selon Dieu produit une repentance qui conduit au salut et que l'on ne regrette jamais, tandis que la tristesse du monde produit la mort. » Paul établit une distinction claire entre tristesse et repentance. Ce ne sont pas la même chose ! On peut regretter son péché sans s’en repentir comme Judas le traître l’a fait ; ce n’est pas la tristesse selon Dieu. La tristesse décrit un sentiment, tandis que la repentance décrit un changement dans l’esprit et dans la vie qui est provoqué par notre tristesse d’avoir offensé Dieu.
Le salut que Jésus nous apporte par sa venue dans ce monde à Noël nous réconforte, car il rétablit notre relation avec Dieu d’une manière unique et permanente. Alors, nous pouvons vivre en communion avec lui dans une joie profonde, car, grâce à son Esprit qui nous réconforte, nous pouvons rester dans sa paix quoi que ce soit qui nous arrive.
Prions ensemble celui qui a transformé nos pleurs en véritable réconfort : « Seigneur Jésus, ton amour pour nous est sans limite. Merci de nous avoir rassemblés sous ta protection. Merci d’être venu parmi nous pour rendre notre réconfort possible. La vie sous l’emprise du mal nous rend malheureux, parce que nous sommes loin de toi et privés de toutes les bénédictions que tu veux nous accorder. Pardonne-nous lorsque nous cherchons le réconfort ailleurs qu’en toi. Que ton Esprit nous réconforte lorsque les épreuves nous accablent. C’est en ton nom que nous te le demandons, amen. »